Il était un peu plus de dix-huit heures, je venais de finir ma journée de Lycée et je passais la porte de la maison avec le sourire aux lèvres, comme toujours. Ma mère s’affaire dans le salon et s’arrête lorsqu’elle me voit. « Maël tu pourrais aller voir ta sœur ? Elle est rentrée en pleure et elle ne veut pas me dire ce qui se passe, peut être qu’à toi elle te parlera. » Surpris je fronce les sourcils et ma mère hausse les épaules. Je vais déposer un baiser sur sa joue et monte les escaliers pour arriver dans la chambre de ma petite sœur. Contrairement à ce que certains pensent, nous sommes très proche tout les deux. Seulement trois ans nous séparent et elle est sans aucun doute ce que j’ai de plus cher dans ce monde. Je suis sa figure masculine, son héros comme elle disait quand elle était petite. Harlow n’as pas eu la chance de connaître papa comme moi. Militaire de carrière, il est sans cesse absent et encore plus depuis la naissance de ma sœur. Toujours en mission, toujours ailleurs pour sauver des gens, mais jamais là pour nous. Je sais qu’elle en souffre tout comme ma mère et je me considère comme l’homme de la maison depuis bien longtemps. Je ne fais pas confiance à mon paternel et je ne pourrais même pas dire que je suis proche de lui ou que je le comprends. J’ai toujours dû me débrouiller sans lui, a découvrir la vie d’un homme sans lui. Aujourd’hui à dix-huit ans, il n’existe pratiquement plus. C’est un lointain souvenir, quelque chose de flou dont je voudrais me séparer. Enfin. Ce n’est pas le moment de penser à cela, ma petite sœur à besoin de moi. J’entre dans sa chambre et la trouve allongée sur son lit. Un nounours dans les bras, elle a le visage strié de larmes. En silence, je viens m’asseoir sur le bord du lit et passe une main dans ses cheveux. Elle ce relève, alors et viens immédiatement trouver refuge dans mes bras. « Qu’est-ce qui se passe ma puce ? » lui demandais-je calmement. Je ne supporte pas de la voir pleurer. Ma mère et ma sœur sont les deux femmes de ma vie, je donnerais tout pour elles. Je serais capable de donner ma vie pour leur bonheur. « Il m’as plaqué Maël. Il m’a trompé et il m’a plaqué. Je l’aimais et lui il m’a laissé tomber. » Alors c’est ça. Chagrin d’amour. Je connais son copain, je l’ai déjà croisé deux/trois fois à la maison et au Lycée également. Il n’avait pas l’air très méchant, mais pas très futé non plus. Le genre de garçon que je n’aime pas spécialement pour ma sœur, mais je n’avais rien dire parce que je ne voulais pas me disputer avec elle pour ça. Je voudrais lui dire que je l’avais prévenu, mais je préfère me taire. « C’est juste un idiot Harlow. Il ne sait pas ce qu’il manque. Tu va vite en trouver un autre, ma puce. » lui dis-je tout en déposant un baiser sur sa tempe. Elle me serre encore un peu plus contre elle. « Tu dis ça, mais j’ai pas vu beaucoup de filles passer par ici depuis que tu n’es plus avec Leah. » me répondit-elle du tac au tac. Ah ma petite sœur, toujours la réplique qu’il faut, au moment qu’il faut. A dix-huit ans, je pensais avoir trouvé la femme de ma vie. Leah. On est resté deux ans ensemble avant qu’elle ne me trompe avec un ami. Notre histoire c’est terminé brutalement et depuis je ne veux plus m’attacher. Je l’avais réellement aimé, comme un dingue et elle m’avait brisé. Depuis je me fais des filles de temps en temps, mais c’est juste l’histoire d’un soir, toujours. L’amour ce n’est plus pour moi. Je suis ici que pour ma sœur et ma mère pour les protéger.

Mon père as totalement arrêté de rentrer à la maison. Il a préférer sa carrière à sa famille et ma mère à décider de le quitter. Elle en a pleuré pendant des jours, mais a finalement compris que c’était mieux pour tout le monde. Harlow aussi à eu du mal à s’en remettre même si elle n’avait jamais vraiment connu cet homme. Mais on a continué à évoluer tout les trois. J’ai continué mes études dans une université Londonienne et à vingt-quatre ans j’en suis sorti diplômer. Toute ma vie, je me suis réfugié dans l’art sous toutes ses formes. J’allais constamment au musée, je pouvais passer des heures à me balader dans ma ville natale pour prendre des photos ou encore passer mon dimanche après-midi dans un cinéma ou encore lire trois livres en une semaine. J’adorais ça. C’était mon échappatoire. Au Lycée, je ne faisais pas parti des plus populaires. J’avais ma bande d’amis et cela me suffisait amplement. J’avais du succès auprès de la gente féminine, mais je n’en jouais pas. Ou très peu. Et c’est comme ça que j’ai décidé de devenir professeur de lettres. Je voulais enseigner ma passion aux plus jeunes, leur faire partager ce monde qu’est la littérature. Mais avant je voulais faire autre chose. Je voulais visiter le monde et en particulier faire le tour de l’Europe. En apprendre plus, découvrir de nouvelles cultures et tout le reste. Mais d’un côté, je ne voulais pas abandonner ma sœur et ma mère. Au final, c’est elles qui m’avaient poussé à partir. J’ai fait mon sac et je me suis envoler pour l’Espagne. Pendant plusieurs mois, j’ai changé de pays. Je voulais tout visiter, tout voir. L’Italie puis la Grèce, l’Allemagne et l’Autriche. Le Danemark, la Suède et pour finir la Finlande. Un retour en Allemagne, car c’est sans aucun doute là-bas que j’ai passé les meilleurs moments de ma vie de nouveau débaucher. Durant mes voyages, je ne me souciais plus de rien. Je me nourrissais d’art, de littérature et de culture tout en buvant plus que de raison et en sortant avec une fille différente toutes les semaines. Et pour finir j’ai atterris en France. A Paris. La belle capitale, berceau d’une culture qui me fascine depuis l’enfance. Là-bas, j’ai tout vu, tout entendu et tout lu. J’ai appris le Français et après quelques mois de galère – intense – j’ai commencé à le maîtriser. Là-bas, ma débauche a pris fin. J’ai rencontré des gens exceptionnels, des gens qui sont rapidement devenus mes amis. Ensemble on découvrait la ville, on faisait la fête bien entendu, mais j’avais finis par me calmer sur la boisson et surtout sur les femmes. J’avais vécu ce que je voulais vivre et à vingt-huit ans, après quatre ans passer loin de mon Londres natale, j’ai décidé de rentrer chez moi.

C’est plus sûr de moi et surtout beaucoup plus mature que je finis par rentrer chez moi. Ma sœur et ma mère m’accueille en héros et pendant plusieurs jours elles m’interdisent de quitter la maison pour que je leurs raconte toutes mes aventures. Je suis partit pendant quatre ans, mais je les appelais toutes les semaines et j’étais rentré à chaque Noël. Harlow, m’en avais un peu voulu d’être parti aussi longtemps, mais nous faisons de notre mieux pour rattraper le temps perdu. D’ailleurs nous avons emménagé ensemble dans un grand appartement dans le quartier de Yellowsky.

Un soir, Harlow à décider de m’emmener dans une galerie d’art qui avait ouvert il y a peu dans le quartier et qui proposait une exposition de photos. Bien entendu, je n’avais pas pu refuser et c’est comme cela que nous étions dans cette galerie. Les mains enfoncées dans les poches de mon jean, je me baladais entre les clichés, impressionné par la technique de l’un et par les couleurs de l’autre. Ma sœur avait disparu je ne sais où avec l’une de ses amies et je déambulais donc seul. Après quelques minutes, mon regard finit par ce posé sur une jeune femme qui me rappelait étrangement quelque chose. « Arielle ? » demandais-je alors surpris. La brunette ce tourna vers moi et lorsqu’un sourire apparu sur son visage, je compris que je ne m’étais pas tromper. « Ca alors Maël Gallagher, qu’est-ce que tu viens faire dans ma galerie ? » Sa galerie. Cet endroit lui appartenait alors. Je dois avouer que je suis assez impressionné. Je lui explique l’objet de ma visite et elle entreprend de me faire découvrir son exposition de fond en comble. Arielle je la connais depuis ma plus tendre enfance. Sa mère est une amie de la mienne. Enfants nous jouions régulièrement ensemble dans le quartier. Elle n’était qu’une fille comme je le disais si souvent, mais je l’aimais plutôt bien. On s’amusait toujours bien ensemble et on aimait les mêmes choses. Le Lycée, les amis et le temps avait finis par nous séparer malheureusement… C’est une bonne quinzaine d’années plus tard que nous nous sommes donc retrouver. J’avais finis par passer ma soirée avec elle, rattrapant le temps perdu. Elle m’apprit qu’elle avait une petite fille de six mois, le père s’était envolé dans la nature et elle devait donc l’élever toute seule. Je dois avouer que je suis assez admiratif de son courage. La petite fille que j’ai connue n’a pas tellement changé et je suis heureux de la retrouver. Je lui parle de mes voyages et lui promet de lui montrer mes photos et nous finissons par nous séparer.

Depuis, on ce revoit régulièrement. Je viens la voir à la galerie, on va boire un café ensemble, puis un verre. Je lui propose un dîner à la maison et finalement elle me propose de rencontrer sa fille. Je n’ai jamais été en contact avec un aussi petit bébé et n’ai pas très doué avec les enfants, mais il faut avouer que cette petite est à croquer. Les soirées ce suivent et ce ressemblent, on se parle des années qui nous ont séparés, on partage notre passion bien entendu. Et plus le temps passe, plus je me dis que ce petit bout de femme est incroyable. J’ai de plus en plus de mal à la voir que comme une amie. Je passe tout mon temps libre avec elle, je l’aide avec sa fille et ma propre sœur me dit que suis en train de me voiler la face. Je préfère le faire pour l’instant, mais il faut avouer que nous devenons de plus en tactile et que j’en pince pour elle. Mais je n’ai jamais été à l’aise avec les sentiments et malgré mon image de gentil garçon, je continue à collectionner les conquêtes d’un soir… A vingt-huit ans, il serait peut être temps que je me pose…