« CHRONOLOGIE. »

NAISSANCE + 10 octobre, bristol (uk).
ENFANCE + jamais séparée d'anthéa, déjà une personnalité forte + obligée de faire de la gymnastique pour faire plaisir à ses parents + participation à des soirées mondaines pour la présenter à la bonne société + parents stricts mais aimants qui veulent le meilleur pour les poupées Hamilton.
ADOLESCENCE + années collège, rien de spécial + arrête la gym pour faire du foot + fait la connaissance de lexie rhodes (la blonde qui dit jamais non pour se défoncer, commère sur les bords) et coleen meadow (une rousse effacée, beaucoup commère sur les bords) + début des années lycée, années populaire soft. + rencontre avec elle + (15-16) devient une sorte de petite "lolita", bimbo à souhait, une apprentie lindsay lohan + (16) elle part en laissant eden effondrée, théa est là pour la récupérer à la petite cuillère + (17) redevient une fille joyeuse et un peu garçon manqué, toujours à fond + (17) passion pour les arts martiaux.
JEUNE ADULTE + après son bac mention très bien, petit moment sans incident majeur + théa part, son monde s'écroule + eden entend parler de yellowsky + chilli, elle a qu'une envie, aller casser la gueule à felipe + inscription pour yellowsky + anthéa la rejoint, son monde est -presque- parfait.

« JE M'APPELLE ANTHÉA-EDEN » Gracieuses, brillantes, entourées d'une bulle de candeur, nous, 'les poupées Hamilton', comme ils nous surnommaient, étions vraiment de parfaites petites filles modèles. Nous déambulions main dans la main, refusant de nous séparer, en compagnie de notre mère qui se chargeait de nous présenter aux gens de la bonne société présents à cette réception. Ni ma sœur, ni moi ne souffrions en aucun cas des regards admiratifs, chaleureux, bienveillants qui se posaient sur nous. Tout ce qui nous importait, c'était d'être avec l'autre. Eden et Théa. Théa et Eden. Nous étions deux petits anges différents disait ma grand-mère, deux petits êtres réunis bien avant que la vie ne commence et qui maintenant refusaient de se séparer. Deux petites poupées lancées dans ce monde qui ne nous voudra pas que du bien. Échappant à l'attention de notre mère, j'emmenais ma sœur plus loin, pour se promener un peu dans les couloirs. Rencontrant un miroir dans l’un des corridors, je m'en approchai, entraînant ma sœur derrière moi. J'avais conscience que nous étions différentes physiquement pour des sœurs jumelles mais certains se trompaient en m’appelant Théa et en appelant Théa, Eden. Je me rappelais que je m'embrouillais souvent étant plus jeune et à la question « comment tu t'appelles ? », je répondais sans cesse « je m'appelle anthéa-eden », persuadée que c'était mon prénom vu que tout le monde nous étions rarement séparées et que les gens nous appelaient souvent en disant les deux prénoms. Nous faisions la même taille, avions le même gabarit et étions particulièrement contentes de l'image harmonieuse que nous renvoyions dans nos robes hors de prix Baby Dior achetées exprès pour l'occasion, Lagerfeld oblige, il nous était interdit de se salir. La seule chose que nous avions en commun au visage était ses grands yeux clairs que nous enviaient sûrement beaucoup de personnes. Ne ratant pas une occasion pour détendre l'atmosphère et faire rire ma sœur, j'entrepris de faire quelques grimaces qui luttait pour garder son sérieux mais ne résista pas longtemps. Nous nous mîmes toutes les deux à éclater de rire. Un rire cristallin, chargé de complicité, un rire délicieux dont seules les enfants heureux sont capables. Finalement, maman nous rappela à l'ordre, interpellée par le niveau sonore de nos rires qui n'auraient pas tarder à déranger tout ce beau monde. Elle nous emmena alors vers un petit groupe de trois personnes et se chargea de nous présenter à ces gens qui se montrèrent très intéressés. Ils posèrent de nombreuses questions dont la plupart portaient sur l'art et autres choses dans le genre alors je laissais le soin à ma sœur de parler, c'était son domaine ça. J'aurais effrayé les gens en leur parlant de ma passion pour les sports violents et les sciences qui sont des domaines plutôt masculins, alors je me taisais et écoutais ma sœur, persuadée que Dali était un dramaturge et Rimbaud, un sculpteur talentueux. Ne me blâmez pas, j'avais dix ans, tout au plus.

« J'ÉTAIS L'EXTRÊME OPPOSÉ, JE FAISAIS DU BRUIT. »Quelques années plus tard, les années lycée, synonyme de changement. Nos différences se marquaient bien plus maintenant et nous avions toutes les deux notre petite réputation. Elle était discrète, bonne élève, se démarquait par son talent dans les arts appliqués. Elle était douce, effacée et avait un bon cercle d'amis qui étaient toujours là pour elle. Alors que j'étais l'extrême opposé, je faisais du bruit, rigolais fort, tout le lycée me connaissait et voulait faire partie de mon cercle d'amis proches, sans pourtant oublier de figurer sur le tableau des meilleurs élèves du lycée. Ah ça non, je pouvais faire ce que je voulais tant que mon nom restait dans le groupe de l'élite. Une sorte de petite routine s'installe, tu es la reine du lycée et tu fais tout pour le rester. Tu flirtes, tu organises les plus grosses soirées et tu vis à fond cette vie qui te semble idéale.
6:55, avant même que mon réveil ne sonne, je restais dans mon lit à checker mes notifications et les demandes d'amis sur facebook.
7:00, le réveil sonne, je ne tardais pas à mettre de la musique entraînante pour dès le matin, être de bonne humeur.
7:01, j'étais déjà debout, quelques étirement, quelques déhanchés, le portable en main à envoyer des sms aux amies.
7:05, face à mon armoire, je ne savais jamais quels vêtements mettre. ce n'étais pas le choix qui manquait mais bon, tous les matins c'était toujours un dilemme.
7:20, douchée, les cheveux et les dents brossés, enfin prête pour aller prendre le petit-déjeuner.
7:30, au petit-déjeuner, un vrai glouton. j'avalais volontiers trois, quatre croissants sous les yeux amusés de théa qui se demandait sans cesse où j'arrivais à caler tout ça. j'avais toujours besoin d'avoir le ventre plein et lui répondait que j'avais besoin de force pour supporter des gens collants à longueur de journée.
8:00, j'arrivais presque en retard en cours et ne m'asseyait jamais devant. je ne participais pas sur les choses qui me semblaient inutiles mais à chaque fois qu'il y avait quelque chose compliqué, cela m'intéressait et j'en bouchais toujours un coin aux professeurs parfois. après, c'est plutôt dans les maths, les sciences et tout ça... ne comptez pas sur moi pour les arts plastiques, j'ai deux mains gauches.
12:00, j'avais une table réservée et celui qui arrivait à avoir le droit d'y manger connaissait toujours un certain prestige auprès des autres badauds. après je ne disais pas que tout le monde s'intéressait à moi, loin de là, certains me méprisaient et m'ignoraient totalement et cela m’arrangeait.
12:40, la pause sanitaire qu'on ne peut pas louper. lexie et coleen en avait absolument besoin pour se pomponner pendant ce temps, j'envoyais des messages. je ne me maquillais pas vraiment, c'était inutile, je n'avais pas envie de choper une peau horrible et devoir remettre une couche de fond de teint pour cacher ça alors que cela ne ferait qu'empirer. cercle vicieux.
15h30, fin des cours.
15h31, la plupart du temps, je rentrais à vélo ou à pied. j'avais horreur des transports en commun.
16:30 à 18:30, gros temps réservé aux activités en tout genre, c'était « la pause récré » comme j'appelais ça. c'est souvent là que se casait le sport, enfin bref, la détente quoi, des fois, il m'arrivait d'utiliser ce temps pour faire mes devoirs.
19:30, repas en famille.
20:15, théa et moi passions la fin de soirée ensemble, elle lisait, écrivait ou continuait une œuvre, tandis que je chattais sur messagerie instantanée (1), je perdais mon temps, vraiment vu que les conversations étaient presque toujours semblables. mais bon.
22:30 +, dodo, à l'intérieur de mon crâne, je m’évade.
Voilà un peu mes journées types au lycée et je n'étais pas la fille populaire biatch, mais plutôt celle qu'on avait envie de connaître parce qu'elle était grave cool.

« ELLE AIMAIT TOUTES LES FILLES DU MONDE, SAUF MOI. »J'ai été une biatch. Une vraie. Pas la pire qu'il soit mais pas loin. C'est juste que j'ai changé. Si, je vous assure, c'est grâce à une amie qui m'était très chère. Je l'adorais, elle m'adorait aussi. Elle était lesbienne mais je ne l'intéressais pas. Je crois que je ne m'en remettrais jamais vraiment. Pour elle j'aurais tout fait, j'avais vraiment l'impression d'être amoureuse d'elle mais je n'avais pas forcément l'impression d'être à sa hauteur. Elle aimait les filles sûres d'elles. Elle aimait toutes les filles du monde, toutes, sauf moi. J'avais déjà cette place d'amie dans son cœur, je n'en ressortirais sans doute jamais mais dans mes rêves les plus fous, j'étais plus à ses yeux. Alors j'ai tout fait pour être une fille sûre de moi. Je portais des talons à cause de quoi j'avais des ampoules, je me maquillais un peu trop, je portais des habits que je prenais une taille en dessous sauf que cela n'allait pas. Pour lui plaire, il fallait aussi que je sois sûre de moi dans la façon d'être. Je me suis mise à fumer, je me suis mise à draguer (des hommes pour la rendre jalouse vu que j'avais aucune idée de comment on draguait une femme), je me suis mise à faire la con. Mes notes ont chuté et c'est elle qui m'a rappelé à l'ordre (2). Et puis, je me suis fait une raison. Anthéa m'y a bien aidé, c'est elle qui a su me conseiller sans m'enfoncer, sans me donner de faux espoirs, c'est elle qui était présente.

« t'as reçu mon message ? » je baisse la tête, trouvant soudain un intérêt particulier pour le bout de mes converses. « oui. » un murmure presque inaudible de ma part. « ma décision est prise, eden. ça ne servira à rien d'essayer de me dissuader, de toutes façons je n'ai pas le choix. on doit retourner là-bas avec mes parents. ma grand-mère est tombée malade et tu sais que là-bas c'est pas tous les jours la joie. » j'hoche la tête, je n'ose toujours pas la regarder dans les yeux. j'ai leu cœur serré, une boule dans la gorge et je sens que je ne vais pas tarder à pleurer comme une fillette. j'ai pas envie qu'elle me voit dans une position de faiblesse. je m'étais promise d'être forte pour elle. elle pose une main sur mon épaule, j'ai envie de me dégager mais je n'en trouve pas la force car je sais qu'au fond de moi que ce sera sûrement le dernier contact qu'on aura. « franchement, j'espère que t'as retenu la leçon. cela ne te convenait pas les talons, les robes qui couvrent autant que des culottes et ce maquillage ridicule. j'te préfère largement comme tu es là. un mode garçon manqué, en mode meuf qui n'a peur de rien. j'te préfère à résoudre des équations qu'à essayer de pécho des mecs chelous dans les bars pour me rendre jalouse. ne le nie pas, je l'ai remarqué, ton petit manège ridicule. » je rougis et je lève immédiatement la tête dès que je l'entends rire. finalement, je me suis trouvée très idiote et je lui ai souhaité une bonne continuation. « je continuerais de prier très fort pour que nos routes se croisent encore. »

Cet après-midi l'a, elle m'a quitté. J'ai eu l'impression que mon cœur fondait, qu'il hurlait tellement son départ était synonyme de déchirure. Je suis restée longtemps sur le trottoir, plantée là à attendre. A attendre qu'elle se retourne et qu'elle me dise que c'était une blague. Je lui en aurais voulu, un petit peu, un tout petit peu pour m'avoir fait une frayeur pareil mais après, j'en aurais bien rigolé. Elle ne l'a pas fait. Sa silhouette a diminué, diminué. Son ombre s'éloignait de plus en plus. 15 cm, 9 cm, 3 cm, pour enfin disparaître. Je me sentais détruite. Brisée. Alors... tous ce qui me pesait sur les épaules m'est retombé dessus et abattue par tant de violence, j'ai pleuré. Mes bleus au cœur s'en allèrent lentement. Très lentement. Il restait un peu d'amertume mais je faisais confiance au temps. A un temps qui me semblait être une éternité. Pendant cette reconstruction, j'ai respecté son souhait, je suis redevenue la fille joyeuse, coquette mais aux manières de garçons. Noyant mon chagrin dans des combats de taekwondo. La troisième grosse rencontre de ma vie. Ce sport était une réelle passion. Cette discipline mêlait précision, force et maîtrise de soi. Me retrouver seule, dans le silence, à faire ce qui me semblait être la meilleure chose au monde, était une expérience apaisante. Je crois... je crois que j'avais vraiment l'impression d'être en vie. Enfin. Après tout ce temps... je commençais presque à me demander si mon cœur pourrait battre encore et si je pourrais devenir la même. Il n'y avait pas que le taekwondo. Toutes les discipline d'arts martiaux me faisaient un bien fou. Mais je ne cessais pas de pratiquer d'autres sports encore, elle hantait encore mes esprits.

« VOUS L'AUREZ COMPRIS, J'ÉTAIS COMPLÈTEMENT PERDUE SANS ELLE. » Des essences sucrées emplissaient l'atmosphère calme et reposant. L'air est empli des douces senteurs d'une nuit d'automne, rafraîchissante, attirante mais tout autant terrifiante. Le ciel est clair, aucun nuage ne présageait qu'il allait pleuvoir ou que le temps deviendrait plus capricieux, l'astre lunaire s'impose dans toute sa splendeur sur la ville et tout est calme. Silencieux, les passants défilent dans la rue, bien trop occupés avec leurs propres problèmes. Moi-même je me fonds dans la masse. Personne ne m'attend vraiment, personne ne s’inquiétera que je ne dorme pas à la maison, personne. Et même si quelqu'un s'était posé la question, je m'en fichais un peu, je me fichais un peu de tout quand elle n'était pas là. Un petit moment s'était passé avant que je me rende vraiment compte qu'elle n'était pas là, près de moi et qu'elle était à un endroit, je-ne-sais-où dans un coin du globe. Plusieurs sentiments menaient un duel à l'intérieur de moi, j'étais inquiète qu'il ne lui arrive quelque chose, j'étais contente qu'elle ait pu réalisé le projet qui lui tenait à cœur, j'étais mélancolique en repensant à elle, j'étais triste qu'elle soit loin de moi, j'étais jalouse de la savoir avec d'autres personnes, à s'amuser sans moi, j'étais soulagée quand elle m'appelait ou m'écrivait pour me donner des nouvelles, mais j'étais tout de même en colère car elle ne faisait pas assez souvent à mon goût. Vous l'aurez, compris, j'étais complètement perdue sans elle. Ma vie me semblait plus terne. Quand je racontais ça à mes « amis », ils me taquinaient sans cesse et me harcelaient à coup de « arrêtes de t'en faire ! », « t'es pas sa mère, lâche-la un peu, elle fait ce qu'elle veut. » et le plus agaçant, « t'es amoureuse d'elle, ou quoi ? ». Il y avait une part de vérité dans ce qu'ils disaient mais je ne pouvais pas m'empêcher de tiquer et de les envoyer balader à coup de « allez vous faire foutre, vous pouvez pas comprendre. ». Personne ne pourrait jamais comprendre, même les chercheurs, les psychanalystes, les psychologues, les professeurs d'université, si ils n'avaient pas de jumeaux eux-même, ils ne pourraient pas comprendre. La relation qui liait des jumeaux était spéciale. On m'a blâmé plusieurs fois parce que j'exagérais trop, et le même et seul argument qui sortait était « vous n'êtes que des fausses jumelles ». A tous cela, je ne donnerais pas cher pour leur foutre un high-kick leur gueule. Nous étions censées être trois à la base, le troisième fœtus ne se développant pas bien a du être retiré, ce qui fait que nous avons seulement le statut de fausses jumelles et c'est pourquoi nous nous ressemblons pas tellement mais cela n'enlève rien au fait que c'est la première personne que j'ai rencontré. C'est la personne avec qui j'ai presque tout fait, avec laquelle j'ai avancé, avec laquelle j'ai grandi. La personne pour laquelle je vis, la personne qui donne un sens à ma vie, une personne sur qui je peux compter et croyez-moi, dans cette chienne de vie, c'est le plus beau cadeau qu'on puisse nous donner. Les moments que nous partagions n'appartenaient qu'à nous, nos rires, nos pleurs, nos secrets échangés rapidement et la complicité qui nous liait n'avait pas de prix. Une partie de moi était liée à elle et l'accompagnait également dans son voyage, nous étions unies par ce lien invisible pour toujours.

« J'ESSAYAIS PAR DESSUS TOUT DE LA SOUTENIR. »Pour essayer de moins me focaliser sur ma sœur, j'avais décidé de reprendre contact avec des gens qui m'étaient sympathiques, dont Noah (3). Après que je l'ai plaqué, beaucoup de rumeurs avaient circulé dont celle qu'il serait parti parce que je lui avais réellement brisé le cœur. Mais c'était de sa faute, je ne lui pardonnais cependant pas le fait d'être allé voir du côté de ma sœur. J'avais repris contact avec lui un peu par désespoir mais fus surprise qu'il me réponde. Surtout qu'il semblait avoir oublié et ce permettait de faire de l'humour sur ça. Pourtant, ce qui m'intrigua le plus, c'est qu'il me disait être à Yellowsky. Un endroit dont je n'avais jamais entendu parler. Je me renseignais vite sur cette ville et découvris que la fondatrice était une femme qui n'acceptait que des gens sur dossier. La ville était près de Londres, elle m'avait l'air connue mais malgré tout, je n'en n'avais jamais entendu parlé auparavant. Au même moment, j'appris une mauvaise nouvelle. Du moins, pas au début. Anthéa me racontais avoir rencontré, je cite « l'homme de ses rêêêêêêêêêêêêêêêêêves », au Chili. Un certain Felipe et je ne pouvais qu'être contente pour elle. Mais leur idylle ne dura pas et elle enchaîna les mauvaises surprises. J'appris même qu'elle allait avoir un enfant. Elle avait besoin de moi. Elle m’appela souvent pendant cette période et j'essayais par dessus tout de la soutenir, elle ne connaissait personne là-bas et moi, d'ici, je ne pouvais pas tellement grand chose pour si ce n'est que d'être présente. Cette période fut difficile, je devais faire mes bagages, tout organiser pour partir à Yellowsky mais je devais aussi conseiller Anthéa. Je lui ai envoyé beaucoup de mails (4), tous lui proposait de venir me rejoindre.
Quelques semaines plus tard, nous fûmes enfin réunies.