tell me your story
13 ans - Posé à la table de la cuisine je tentais de me concentrer depuis plus de vingt minutes sur mon exercice de Français, mais je ne comprenais absolument rien. Un nouveau soupire sortait de ma bouche alors que j’entendais mes parents discutaient dans la cuisine. La voix de ma mère semblait anxieuse, mais je n’y prêtais pas vraiment attention. Je fini par poser mon front sur les copies devant moi tout en fermant les yeux. Pourquoi est-ce que je ne pouvais pas être simplement aussi brillant que ma sœur, j’avais l’impression d’être la tare de la famille avec les notes que je ramené. Certes elles étaient correctes, j’avais la moyenne et c’est tout ce qui importait mais j’aurais brillé autant qu’Andrea.
« Jaxon ? Mon chéri, ton père et moi voudrions te parler » « Euh… Ouais je vous écoute. » Ma mère se posa en face de moi, suivit par mon père qui lui attrapa la main. Pourquoi avais-je soudain un mauvais pressentiment ? Un très mauvais pressentiment. Ma mère semblait tellement nerveuse qu’elle me rendait moi-même nerveux. J’attendis que quelqu’un prenne la parole et après un échange de regard ce fut mon père qui prit la parole.
« Ce n’est pas facilement de te parler de ça Jaxo, mais on pense que tu es en âge de savoir. Tu… Tu as été adopté… Tout comme Andrea. » Adopté ? Ce mot se mit à résonner dans ma tête. Je n’étais pas leur fils. Plusieurs fois ma bouche s’ouvrir mais se referme san qu’un mot puisse en sortir.
« Il y a quelques années nous avons découvert que ta mère et moi ne pouvions pas avoir d’enfants, ça été vraiment très dur pour nous. Alors nous avons décidé d’adopter, c’est comme ça qu’Andrea est arrivé dans la famille puis ensuite il y a eu… Toi. » « Pourquoi… Pourquoi vous ne… M’avez rien dis avant… ? » « Nous avions peur que… Que tu ne comprennes pas mon chéri… Ne nous en veux pas s’il te plait… » La main de ma mère se glissa sur la mienne et sans vraiment réfléchir je la retirer rapidement. Ma mère eu un hoquet de surprise face à mon geste. Elle ne devait surement pas s’y attendre.
« Ca… Ça ne change rien Jaxon, nous t’aimons et nous t’aimerons toujours… » La voix de ma mère était étonnamment aigus et un léger sanglot termina sa phrase. Mon père passa un bras autour d’elle et se mit à caresser son dos. J’avais toujours admiré leur force, leur amour, notre famille et voilà qu’en fait… En fait ce n’était même pas ma famille.
« Et mes… Mes vrais parents… ? » « Ils… Ils sont décédés quand tu étais bébé. Un accident de voiture, c’est de la que tu tiens cette cicatrice… » Par reflexe j’effleurais la cicatrice qui était toujours sur mon flanc. Alors c’est de là qu’elle venait ? Je fini par me lever.
« Je… Je vais prendre l’air… » Je n’arrivais pas à définir le sentiment qui me traverser à ce moment-là. Colère ? Tristesse ? Déception ? Surement les trois. J’attrapais mon skate board et disparu de l’allée de la maison.
16 ans - Assis dans l’herbe, au lycée, j’écoutais la musique tout en dessinant sur mon cahier de dessin. Depuis l’annonce de mon adoption, il y a trois ans, je m’étais considérablement renfermé sur moi-même. Je n’avais pas vraiment d’amis, passant mon temps seul, à dessiner ou jouer de la guitare. Et en plus de ca je ne parlais quasiment plus. Ce n’est pas que je ne voulais pas, c’est simplement que je n’arrivais pas. D’après le spécialiste que mes parents m’avaient emmené voir, c’était dû au choc de l’annonce de l’adoption. Bien sûr j’aimais mes parents, ils étaient ma famille et je m’en voulais de leur faire subir tout ça, de ne pas être le fils idéal. Le pire c’était lorsque j’entendais ma mère pleurer le soir dans sa chambre pensant que tout ça était de sa faute et que j’entendais mon père tenter de la rassurer. J’aurais voulu leur dire que je les aimais, mais j’en étais incapable, totalement incapable. Mes notes à l’école étaient devenues catastrophique.
« Eh ! Mais regardez qui voilà. Alors le muet, on est en cours ? » Scott… Scott et sa bande qui prennent un malin plaisir à me mener la vie dur depuis près de plusieurs mois. Un coup de pieds dans mon cahier de dessin qui s’étala au sol et il éclata de rire suivit de ses toutous favoris.
« Ben alors blondinet ? On a besoin de maman pour se défendre ? Ah mais non c’est vrai… Tu n’as pas de vrai maman… » Une boule dans la gorge, des larmes au coins des yeux, le ventre noué, une envie de vomir. Je ramassais mes affaires, ne faisant pas attention à ce que Scott continuer de dire et commençait à m’éloigner. Tête baissé je me rendis à mon casier, je fourrais mes affaires dedans, attrapais mon skate board avant de quitter l’établissement sans chercher à savoir si quelqu’un m’avait vu. Je séchais pour la première fois les cours. Prenant rapidement la direction de mon endroit préféré je ne fis pas attention ou j’allais et rentré dans quelqu’un, les joues pleines de larmes. Je tombais lourdement en arrière, l’autre personne manquant elle aussi de tomber.
« Eh… Est-ce que ça va ? » Il me tendit la main, ayant remarqué mon visage inondé de larme. J’hésitais un moment avant de finir par l’attraper pour me relever. Le brun qui se tenait devant moi devait avoir environ deux ans de plus que moi, il était beau, vraiment beau… Sa peau basanée faisait ressortir ses deux magnifiques yeux marron. Le sourire rassurant qu’il m’adressa me remua, mon cœur sembla en louper un battement.
« Rien de cassé ? » Je fini non de la tête et sans un mot je m’éloignais rapidement. Je l’entendis m’appeler mais ne me retourna pas, allant directement m’enfermer dans ma chambre. La maison était vide, mes parents étant au travail et Andrea au lycée. Je me déshabillais rapidement et me laissait glisser dans la douche. Mes yeux rencontrèrent des lames de rasoir et pour la première fois, je les fis glisser sur les veines de mon poignet. De longs filets rouges s’échappèrent rapidement des plaies et je me sentais mieux.
18 ans - Vous vous souvenez du jeune homme dans qui je suis rentré quand j’avais 16 ans. Eh bien il s’est révélé que je l’ai revu très peu de temps après notre première rencontre. Ma sœur a débarqué un jour avec lui à la maison, le présentant comme son meilleur ami. Alors c’était lui Nathéo ? Le fameux gars avec qui elle s’entendait si bien ? Je dois avouer qu’en le revoyant j’avais été un peu sur le cul la première fois. En deux ans nous étions devenus plus ou moins amis tous les deux et c’est donc pour ça que ce samedi-là je me trouvais chez lui, dans son immense baraque de riche. Il avait organisé une fête pour ses 20 ans et il avait tellement insisté pour que je vienne que j’avais fini par accepter. Il faisait très chaud et j’avais l’impression d’étouffer à travers tout ce monde. Soupirant je fini par attraper un verre d’eau et me dirigeait vers l’immense jardin. M’allongeant dans l’herbe je me mis à regarder les étoiles. Le ciel était absolument magnifique et m’éloigner de tout ce brouhaha me faisait un bien fou. Fermant les yeux quelques instants je n’entendis pas la personne s’approcher.
« Hey… » Je sursautais et rouvrais immédiatement les yeux. Mon regard tomba sur Nathéo qui se tenait face à moi, simplement vêtu d’un short, torse nu. Mon cœur loupa un battement et tentant de paraitre détacher je lui adressais un sourire.
« Tu t’ennuies pas vrai ? » Me demanda-t-il sans pour autant me reprocher quoi que ce soit.
« Non je… J’avais juste… Besoin d’air… » « J’aurais peut-être pas du te forcer à venir si t’es pas à l’aise ici… » Nathéo commençait à me connaitre plutôt bien en deux ans. Il était l’une des seuls personne avec qui j’arrivais à parler un peu ouvertement. Je lui faisais une confiance aveugle et parfois je m’espérais même à avoir une chance avec lui… Ce qui n’arrivait jamais. J’haussais les épaules en lui souriant légèrement alors qu’il se posait à côté de moi. Je ne pus m’empêcher de le regarder, peut-être un peu trop, mais il était tellement beau.
« Sympa les dessins hein ? Ils ont tous décréter que pour mes 20 ans il devait tous m’écrire sur le torse. » Je frissonnais à cette idée. Il semblait tellement bien dans sa peau, tellement à l’aise torse nu, alors que j’étais tout le contraire. Et l’idée que tout le monde l’aient touché me tira une légèrement grimace.
« Tu sais Jaxo, je suis vraiment content que tu sois venu… » Il m’adressa un sourire qui me fit fondre intérieurement.
« C’est normal. » Il s’allongea dans l’herbe et tira sur mon bras pour que je fasse de même. Ma tête se retrouva à quelques centimètres de la sienne alors que mon cœur se mettait à battre comme un taré dans ma poitrine.
« C’est beau hein ? » « Oui… » Son regard rencontra le mien et sans vraiment que je comprenne ce qui se passait, il c’était redressé, appuyait sur un coude pour me regarder. L’une de ses mains vint caresser tendrement ma joue et je dus me rappeler de respirer pour ne pas mourir face à ce contact inattendu. Moi qui n’aimais pas vraiment le contact celui-là était plus qu’agréable… Quelques secondes passèrent ou je me perdais dans son regard, puis son visage se rapprocha. Son nez rencontra délicieusement le mienne puis ses lèvres se posèrent sur les miennes. Un feu d’artifices dans mon ventre. Mes yeux se fermèrent alors qu’une de mes mains effleura inconsciemment son torse nu. J’ignore combien de temps passa avant que je me rende compte de ce qui se passait. Je le repoussais.
« Je… Dé… Désolé… » Je me redressais d’un bon pour m’enfuir vers la maison et m’enfermer dans la salle de bain. Je me laissais glisser contre le porte. Idiot, idiot, idiot. Quelques minutes plus tard des coups retentir sur la porte, me faisant sursauter.
« Jaxon c’est Nathéo… Ouvre moi s’il te plait… » Je soupirais et me redressant je déverrouillé la porte. Allant à l’opposé de la salle de bain je le regardais entrer et refermer à clé derrière lui. Mes mains c’étaient mise à trembler.
« Je… Je suis désolé… Je… Je veux pas… Je voulais pas… Je… » Deux mains se posèrent sur mes joues pour relever mon visage et mon regard rencontra à nouveau celui de Nathéo. C’est à ce moment-là que je remarquais qu’il y avait quelque chose dans ce regard, quelque chose qui me faisait me sentir important… De l’amour…
« Arréte de t’excuser… C’est moi qui t’ai embrassé Jax… Pas toi… » « Pour… Pourquoi ? Je… Je comprend pas ? » « Parce que je… Parce que tu me plais Jaxon… Et que je ressens plus que de l’amitié pour toi… » « Tu… » Mais impossible de dire quoi que ce soit. Il passa tellement de temps que la déception que Nathéo fini par ressentir se laissa paraitre. Ses mains retombèrent lourdement le long de son corps et il recula. Mais dis-lui que tu l’aimes idiot me dit ma voix intérieur !
« Me… Me laisse pas… » Prenant mon courage à deux mains ce fut à mon tour de l’embrasser. Bordel que c’était bon ! Ses mains se posèrent dans mon cou alors que je déposais les miennes, tremblante et hésitante contre son torse toujours nu. Hors d’haleine je fini par me séparer de lui.
« Je te laisserais jamais… »Nouvelle soirée, seulement cette fois elle se déroulait chez moi. Nous étions tous au bord de la piscine, assis dans l’herber. Je ne pouvais m’empêcher de jeter des coups d’œil régulier à Nathéo qui se trouvait en maillot de bain à quelques centimètres de moi. Bordel qu’est-ce que j’aurais aimé dire qu’il était mon petit ami. Presque un mois que nous étions ensemble et personne n’était au courant, même pas ma sœur. Nous passions du temps ensemble, juste tous les deux, beaucoup de temps, prétendant être devenus très amis, mais j’aurais aimé avoir le courage de dire la vérité. Je soupirais légèrement alors qu’une amie à ma sœur proposait de jouer aux jeux de la bouteille. Elle fut la première à commencer et comme par hasard elle tomba sur… Nathéo. Me raidissant légèrement je restais silencieux. Je remarquais Nathéo me lançait un regard avant de s’approcher de Julie, la pote à ma sœur. Je détournais la tête alors que ses lèvres rencontraient celle de la blonde. Quelques secondes qui me paressèrent pourtant bien trop longue. Je fini par me lever.
« Jaxon ca va ? Tu es tout blanc. » me demanda ma sœur.
« Oui, oui ca va. Juste besoin d’un truc à boire. » Sans attendre de réponse ou de remarque je m’engouffrais dans la maison, direction la cuisine. Je me remplis un grand verre d’eau que je bus d’une traite.
« Jaxo… » Je me retournais vers ma sœur qui semblait inquiète. Elle s’approcha vers moi pour saisir ma main dans la sienne.
« Tu es sur que tout va bien ? » J’acquiesçai avant de lui adresser un sourire qui se voulait rassurant.
« Tu me le dirais si ca allait pas hein ? » Un nouveau acquiescement de tête, mais elle me connaissait trop bien pour savoir que quelque chose clochait.
« Je serais toujours là, quoi que tu me dises tu sais ? » Un sourire et elle tourna les talons après avoir embrassé ma tempe.
« Je t’aime p’tit frère. » Je jetais un coup d’œil dehors, ou tout le monde était toujours à part ma sœur et moi.
« Andrea attend… » Elle se tourna vers moi, toujours son regard bienveillant.
« C’est juste que… Enfin juste un coup de moins bien, mais ça va aller t’en fait pas. » Je la rejoignis dehors quelques minutes après en prenant soin de ne pas regarder Nathéo mais surtout de m’assoir à son opposé. Il méritait bien mieux que moi. L’après-midi passa comme ça, je tentais d’éviter tout contact avec l’homme que j’aimais. Aux alentours de 21 heures tout le monde était partie, il ne restait que ma sœur, Nathéo et moi dans la maison. Mes parents n’avaient pas prévu de rentrer avant deux jours.
« Je vais aller chercher des pizzas ça vous dit ? Je reviens d’ici un quart d’heure. » « Je t’accompagne si tu veux. » « Non ca va aller t’inquiète. Pas de bêtises quand je suis pas là. » Elle dit ça pour rire mais je me sens incroyablement mal à l’aise. Elle sort et je me met à ranger pour éviter de faire face à Nathéo.
« Bébé… Jaxon arréte s’il te plait… » Je ne m’arrête que lorsque je sens l’une de ses mains se poser sur mon bras.
« Regarde-moi s’il te plait… » Je soupirais et relevais la tête vers lui, il a l’air triste et ça me pince le cœur de le voir comme ça à cause de moi.
« Me fais pas la tête… C’était qu’un stupide jeu… » « Je… Refais jamais ca… Même pour un jeu… » « Je te le promet… » Il m’attirais dans ses bras et je mis ma tête dans son cou. Je restais quelques temps comme ca avant de l’embrasser tendrement. Bordel que je l’aimais, ca me faisait flipper.