Nom : Soulman - Prénoms : Sam Lois - Âge : 20 ans - Date et lieu de naissance : Adélaïde (Australie), un 27 juin - Nationalité : Australienne - Situation sociale : Bourgeoise - Sexualité : hétérosexuelle - Vie amoureuse : Libre comme l'air - Emploi, études : baroudeuse, chanteuse et, à l'occasion, étudiante en arts appliqués.


Pourquoi avez-vous décidé de venir à Yellowsky ? Parce que c'est chouette. Franchement, c'est propre, c'est sain, c'est agréable. Et puis, bon, Dexter y habite. Oui, c'est pour lui que je suis venue. Ca va pas bien dans sa vie, et je me dois d'être là pour illuminer ses journées, comme il a été là pour moi, pour m'empêcher de sombrer dans la dépression. Je serais là pour lui. Et si au passage, je peux me faire un place dans la belle société londonienne, je ne vais pas cracher dessus hein.

Et votre particularité, c'est quoi ? Je suis d'une beauté incomparable voyons! Quoi d'autre? Hum. Bon, okay, je ferme ma grande gueule. Alors quelle particularité? Franchement, j'en sais pas grand chose, j'ai juste postulé en croisant mes petits doigts. Alors, au hasard, je dirais que c'est peut-être ma grande gueule justement. Il paraît que je suis charismatique. Je suis maline mais je n'ai pas une intelligence supérieure à la moyenne, physiquement, j'suis pas mal, mais bon, j'ai pas des seins dignes de ce nom... Alors ouais, mon charisme. Ou ma voix. J'aime bien chanter et je le fais plutôt bien. Allez savoir, j'suis pas dans le cerveau des décideurs après tout.

Comment vous définiriez-vous ? Je suis parfaite. Géniale. Modeste avec ça, je vous explique même pas! Enfin, pour être honnête, je suis le genre de personne qui ne se prend certainement pas au sérieux. Si vous voulez des blagues de merde à longueur de journée, venez me voir. Pareil pour trouver des sous-entendus dégueulasses dans chaque phrase que vous dites et me marrer comme une conne. Ah ouais, l'humour noir j'aime bien aussi. Mais venez pas me prendre pour une pauvre petite fille perdue sinon, c'est mon poing que vous allez retrouver sur votre jolie figure. J'suis peut-être drôle et gentille, mais j'aime pas qu'on vienne m'emmerder. Ni qu'on emmerde les gens que j'apprécie. J'ai pris l'habitude de protéger les autres quand ils me paraissent faibles. Que voulez-vous, c'est mon instinct de super-héroïne qui prend le dessus.

5 Y.O. - Adélaïde
Collés du bras. C'est ce que maman elle avait dit. C'est pour ça qu'on a l'épaule bizarre. Moi, je m'en fiche, c'est marrant. Les gens, ils regardent ma cicatrice d'un air bizarre quand je suis en débardeur. Je suis sûre que je pourrais leur faire croire que mon papa c'est qu'un méchant qui boit et qui me frappe. Mais après, je le fais pas. Ce serait pas très gentil, et mon papa, il ne mérite tout de même pas ça. Et puis, ça ennuierait Tommy que je commence à me faire un spectacle. Il préfère être discret Tommy. Et moi, je veux pas qu'il soit gêné mon petit frère, je veux juste qu'il soit bien. J'appuie sur sa cicatrice à lui. C'est notre jeu stupide. On s'appuie bêtement sur l'épaule. En même temps, ces cicatrices, c'est quand même quelque chose de très important. C'est la preuve qu'on était collés, avant. Des fois, je me dis que j'aimerais bien qu'on nous recolle. Comme ça, je pourrais toujours avoir un oeil sur Petit Tommy, m'assurer que rien ne lui arrive. Papa il me dit toujours que je dois faire attention à Tommy, mais moi, je peux pas être partout à la fois! Et puis, il faut bien que Tommy respire un peu. C'est bien qu'on soit pas toujours collés. Maman, elle dit que plus tard, j'aurais envie de profiter de mon intimité. Je sais pas ce que ça veut dire, mais maman elle a toujours raison alors... Pourtant, je vois pas pourquoi je voudrais un jour moins voir mon frère. C'est mon autre moi. On s'amuse bien tous les deux. Il est plus marrant que tous les autres gens que j'ai pu rencontrer.
Soudain, Tommy se lève. Je le regarde sans bouger. Assis sur le bord de la terrasse, moi, je suis bien à ne rien faire. Faut pas trop bouger, sinon maman va se souvenir qu'on existe et elle va trouver quelque chose à nous faire faire pour nous occuper. J'veux pas être occupée. « Je sais! » De toute évidence, il est plus renseigné que moi, parce que je ne vois pas du tout de quoi il parle. « Vu que tu veux pas que je monte dans l'arbre, on a qu'à prendre les objets de la cave, les empiler, et comme ça, je pourrais monter sans aucun danger! » Ses yeux pétillent et il est vraiment fier de lui. C'est vrai que je lui ai dit qu'on pouvait pas monter dans l'arbre, parce que si il tombe il se fera plus mal que moi. « Et comment on se débrouille pour dévaliser la cave sans se faire repérer. » J'affiche un air dubitatif, mais je sais pertinemment qu'il a déjà une réponse. Mon frangin d'amour a toujours réponse à tout. Il prend d'ailleurs un bâton et commence à tracer le plan de la maison dans les graviers. « Attends, je t'explique. »

10 Y.O. - Sidney
Je suis à bout de souffle mais je continue de courir. C'est un défi que je ne peux pas laisser tomber. Faire le tour de la maison en courant, avec Tommy sur le dos. Évidemment que c'est moi qui court et pas mini-moi. Il tiendrait pas deux secondes. Non, Tommy n'est pas très sportif. Quand je vois enfin la ligne d'arrivée, je sprinte et Tommy descend de mon dos en se bidonnant pendant que je m'étale par terre, complètement morte. Et ça l'amuse le fourbe. Maman passe la tête par la porte du jardin et me regarde d'un air aussi surpris que désespéré. « Bon, les monstres, il y a vos cousins qui sont arrivés, venez dire bonjour. » Et en un instant je suis sur mes pieds et j'ai retrouvé l'énergie de ma jeunesse. Je fonce vers la cuisine, Tommy sur mes talons, attrape un verre d'autre au passage, l'avale aussi vite et me jette vers mon cousin préféré. Bon, il est plus en âge de faire le con avec nous, c'est plus un gamin comme nous, mais il est gentil alors forcément, je l'aime bien. Gentil avec Tommy surtout, c'est ça le plus important. « DEXTER!!! » Je vois maman lever les yeux au ciel face à mon enthousiasme mais son sourire prouve que ça lui fait plaisir qu'on s'entende aussi bien. Avec l'autre cousin, c'est un peu différent. En même temps, il est vieux, on a la sale impression qu'il nous méprise, et il pète plus haut que son cul. Alors, oui, monsieur n'est pas vilain et réussi tout ce qu'il entreprend, mais putain, qu'est-ce qu'il est chiant! « Dexteeeer... » Tommy a plus de mal à s'imposer au milieu de la famille que moi. Je ne peux pas retenir un sourire amusé face à son air timide. Franchement, frangin, c'est la famille, pas de raisons de vouloir se cacher! Allez, j'ai assez salué mon cousin favori, il faut aussi dire bonjour à ses parents. J'aime bien les repas de famille. C'est toujours l'occasion d'aller à Sydney et de faire encore plus les idiots. Maman nous embête moins parce que ce n'est pas sa maison qu'on met en miettes.

13 Y.O. - Adélaïde
Je me tiens droite et le toise de toute ma hauteur de petite peste. Un coup dans les tibias et tout de suite il fait moins le malin hein! Au moins, il pourra passer le mot : personne ne va embêter Marla. Je crois que le message est passé depuis longtemps pour Tommy, mais avec Marla, c'est différent. Comme c'est pas ma frangine, ils ont du croire qu'elle faisait pas partie du lot où ya marqué "pas touche, sinon, je mords". Ils se sont trompés. « Alors tu vas ranger  tes mains dans tes poches et aller jouer ailleurs si tu veux pas que je te les fasses manger. » Ouais, on rigole pas avec moi. Le parc c'est le terrain de guerre. « Tu devrais pas t'appeler Loïs, tu devrais t'appeler supergirl. » La remarque de mon frangin m'arrache un sourire et je lui donne un coup de coup pendant que l'autre abruti se relève. Ouais, bon, il est plus grand que moi là, mais je garde l'air fier. Je vais pas faire ma chochotte. « Ca va! Je lui ai rien fait à ta copine là! J'ai juste soulevé sa jupe! » Le plus dur, dans le métier de super héros, c'est d'expliquer aux idiots pourquoi ils ont tort. « Sauf qu'elle voulait pas. Tu veux que je baisse ton pantalon en guise d'exemple peut-être? » Il me regarde, hésitant. Je crois qu'il se demande si j'oserais. Puis, un détail doit lui revenir : j'ose tout. Il s'en va en ronchonnant. J'affiche le sourire du vainqueur et me retourne vers mon amie. « Ah, ma princesse, je t'ai encore sauvée! » Une pause dramatique... Et puis je glousse bêtement alors qu'elle me sourit. Elle a l'habitude que je fasse l'idiote. Et si elle est moins grande gueule que moi, je l'aime bien ma Marta. Même si elle est obligée de partir loin pendant les périodes de cours. Parce que ses parents sont bizarres. Il paraît que c'est elle qui est bizarre, mais moi je suis sûre que Tommy et moi on la bats. Parce que naître collés du bras, c'est le must de la bizarrerie. D'abord.

14 Y.O. - Adélaïde
Il m'a réveillée en pleine nuit. Il respirait mal, il ne se sentait pas bien. Je ne l'avais jamais vu comme ça encore. Faible, oui, mais pas à ce point. Je ne ressens pas ce qu'il ressent comme le dit la légende sur les jumeaux. Je le devine juste. Je sais comment il fonctionne et la signification de chacun de ses gestes. Je sais que quand il se laisse aller à montrer qu'il va mal, c'est que, vraiment, rien ne va plus. Alors j'ai hurlé pour que mes parents viennent. J'ai hurlé mais ma gorge me faisait mal. L'angoisse, la peur. J'suis pas du genre froussarde mais là, c'était plus fort que moi. Ce sentiment désagréable de ne rien pouvoir y faire. La première fois que je ne peux pas défendre mon petit frère. Que je ne peux pas le défendre contre lui, contre son propre corps. J'ai bêtement pleuré alors que je lui tenais la main dans la voiture, sur la route vers l'hôpital. Papa voulait me ramener à la maison pour que je me repose, mais j'ai refusé. Moi aussi je voulais attendre à l'hôpital qu'il se réveille, comme les grands. Moi aussi, je voulais rester dans cette salle d'attente, dans ces sièges pas confortables, au milieu de ces gens bizarres. En fait, je ne sais pas bien ce que je voulais, mais ce qui est sûr, c'est que je ne voulais pas qu'on éloigne mon frère de moi. Mon pauvre petit Tommy. J'ai attendu jusqu'au matin, les yeux rougis par les larmes et la fatigue, les lèvres sèches et une faim au ventre à laquelle je ne prête aucune attention. Et quand enfin une infirmière vient me dire que je peux aller le voir, je la vire de mon chemin et me précipite vers la pièce où ils gardent Tommy. « T'inquiètes Sammy, je vais bien... » Je sens le mensonge dans sa voix. Il est plus faible que d'habitude. Il veut faire comme si tout allait bien mais ce n'est pas le cas. Si ça l'était, pourquoi maman aurait-elle l'air si choquée alors que le médecin leur parle en aparté à elle et papa? Hein? j'suis encore jeune, mais je ne suis pas conne non plus. Je vois ce qui se passe, et ce qui se passe, c'est que j'ai été un gros bébé stupide qui a empêcher son frère de grossir et de grandir comme il le fallait. Si il est dans cette situation là, c'est évidemment de ma faute. Même si les parents ne me le reprocheront jamais, je ne suis pas dupe. « Je suis désolée... » Il sait très bien ce que je pense et m'attrape la main en me regardant avec son éternel air calme. Comme si ce n'était pas grave. Je m’assois sur la chaise à côté du lit d'hôpital, sans lâcher sa main. « Qu'est-ce qui t'es arrivé alors? » Puisque seuls les parents ont le droit à la version du médecin, moi, je veux sa version à lui.

16 Y.O. - Sydney
Ils ont mis Tommy ici à l'hôpital parce qu'apparemment les docteurs sont plus spécialisés et les soins seront meilleurs. Je m'en fous des raisons, j'aime bien être à Sydney. J'ai Dexter qui est dans le coin avec sa belle gueule et sa gentillesse incroyable. Il me traîne avec lui, même quand il ne devrait pas. Même quand il va chercher de la drogue. Non, je ne sors pas ça de nulle part. C'est juste comme ça que j'ai rencontré Shane et que je me retrouve en ce moment à rassembler mes affaires pour me rhabiller. J'ai été faible. C'est le genre de crush qu'on appelle "le meilleur ami du grand frère". C'était différent, c'était le dealer de mon cousin. Mais il était canon, et j'essayais juste de me faire discrète pour pouvoir le mater en toute tranquillité. Non, je ne suis pas nonne. Et je mate comme je veux. Mais je crois qu'il m'a captée et ça a du l'amuser. Il m'a fait du charme et j'ai pas longtemps résisté. Juste un peu, pour la forme, et surtout parce que j'avais l'impression qu'il se foutait totalement de ma gueule. Bon, j'ai pas regretté d'avoir cédé. Ni la première fois ni les fois d'après. Il est tout ce dont j'ai besoin. Un bon coup, qui me change les idées, et qui me laisse parler de mes problèmes sans me dire que je suis chiante et que j'ai qu'à aller voir un psy si je veux parler à quelqu'un. Bien sûr, je pourrais parler à Dexter, mais j'ai besoin d'une personne qui m'écoute sans chercher à me faire aller mieux, sans chercher à me protéger. Et oui, Shane est là pour ça. Je ne sais pas bien ce qu'il trouve à une gamine comme moi, mais c'est loin d'être mon problème. Je renfile enfin le dernier de mes fringues et me redirige vers lui qui est encore étalé dans le lit, la clope au bec. Je pique le cylindre de ses doigts et tire une longue bouffée avant de la lui rendre. Il me regarde avec son petit sourire. Un sourire de branleur. Un sourire fier de lui qui me donne juste envie de remettre ça. Enfin, il est temps que je retourne voir Tommy, je ne suis jamais en retard pour mon frère. « Tu sais où m'appeler. » Et je passe la porte sans plus d'adieu. Pas besoin d'en faire des tonnes. On s'use l'un l'autre. Je l'apprécie peut-être, mais j'suis pas non plus amoureuse. J'suis trop préoccupée par l'homme de ma vie, mon frangin, pour aimer un autre homme. Et puis, j'ai un minimum de discernement, je n'irais jamais craquer pour un dealer, dans les films, ça finit toujours mal pour leurs copines.

16 Y.O. - Adélaïde
C'est fini. Tout est fini. Pour lui, tout est fini. Ils ont mis son petit corps maigrichon dans une boite. Ils ont mis la boîte en terre. On m'a donné des tas d'explications, des trucs de médecins de merde auxquels je ne comprenais rien. Moi, je vais vous dire c'est quoi, la seule vraie explication : la vie, c'est pas drôle. La vie, c'est triste, c'est cruel, ça n'apporte que des emmerdes. Et la mort, c'est encore pire. Je lâche un profond soupir alors que je vernis mes ongles. C'est une activité que j'ai trouvé très passionnante ces derniers jours. Je les vernis, et les dévernis aussitôt. Et je recommence. Ca m'occupe. Ça va devenir coûteux à force, mais qu'est-ce qu'on s'en fout de l'argent, quand tout est fini. Maman a tenté de me faire bouger, mais elle ne croyait pas elle-même à ce qu'elle racontait. Elle est aussi dévasté que moi. Papa, lui, n'a même pas essayé de faire semblant. Il a dit que des parents ne devraient jamais voir mourir leur enfant. J'ai ri jaune et ai rétorqué que c'était trop facile comme règle. J'ai ri jaune et je n'ai rien dit. J'ai laissé la nourriture qui m'attendait sur la table sans y toucher et je suis monter me coucher. Pas un mot. Pas envie de parler à qui que ce soit. Sauf peut-être à Marla. Enfin, j'ai pas envie de parler, mais si elle a besoin d'une oreille attentive, je serais là. C'est toute la nuance. Marla peut avoir besoin de moi. Je serais pour elle. Les autres, ils ont d'autres personnes auprès de qui aller se plaindre de leurs problèmes. Même Dexter, je préfèrerais ne pas le voir pour un moment. Il a été là tout au long de l'hospitalisation de Tommy, mais maintenant, c'est différent. J'ai besoin d'un peu de solitude, de silence, de dépression. D'être avec moi-même, avec ce qu'il me reste de lui, avec mes regrets et ma culpabilité. Il faudra que je passe à quelque chose d'autre, que j'apprenne à faire avec, mais ce n'est pas pour tout de suite. Mon deuil durera autant de temps qu'il le faudra. J'ai perdu la personne qui comptait le plus au monde pour moi. Peut-être que mon deuil durera toute ma vie, peut-être pas. Je n'en sais rien. Je ne sais pas ce dont j'ai besoin pour aller mieux. Je ne veux même pas aller mieux. Je veux juste ne plus rien ressentir. « Sammy chérie, tu as besoin de quelque chose..? » Maman est derrière la porte, elle n'ose pas entrer, elle a peur pour moi, elle s'inquiète. Elle veut profiter de son dernier enfant maintenant qu'elle en a perdu un. « Valium. » Je l'entends soupirer. Ce n'est pas la réponse qu'elle espérait. Tant pis pour elle. Ses pas s'éloignent. Je ne veux pas lui faire de mal, mais au moins, elle me fichera la paix maintenant. Qu'on me laisse m'enfoncer dans mon désespoir sans venir m'emmerder.

17 Y.O. - Adélaïde
S'en remettre, peu à peu, sortir la tête de l'eau. Ou plutôt accepter que d'autre me maintiennent à la surface. Parce que moi, je ne me débats pas tant que ça. Ce que je vais devenir, je m'en fiche un peu. C'est Dexter qui s'en inquiète pour moi. C'est lui qui me force à manger, même si je n'avale que des paquets de glace ou de chocolat, il m'encourage à m'alimenter, à parler... A être humaine en sorte. Ce que j'ai sur le cœur, il le sait très bien. Parce qu'il était là quand on a mit Tommy dans la terre. Mais surtout parce qu'il a subit mes crises de rage et de tristesse mêlées. Il paraît que je fais peur dans ces moments là, et je n'en doute pas vraiment. Je hurle tout ce que j'ai sur le cœur à la personne qui se trouve au mauvais endroit au mauvais moment. Comme le fait que mon frangin soit mort à cause de moi, parce que j'ai été nulle comme foetus et que je l'ai écrasé dans un coin du ventre de notre mère. Que ce n'est pas normal que le monde continue de tourner et le soleil d'éclairer la Terre chaque jour. Que tout devrait s'arrêter. Que tout le monde devrait se taire à jamais. Que si tous les gens qui méritent moins que Tommy de vivre mourraient, ça mettrait immédiatement fin aux problèmes de surpopulation en ne laissant en ce bas monde que les martin luther king, les mères thérésa, et autres personnes trop bonnes pour être humaines. Et que moi, je serais bien contente de crever, parce que vivre sans lui, c'est pas vivre. Que le monde est injuste, que je n'ai pas su prendre soin de lui. Ce genre de chose. En criant, en pleurant, sans même faire attention à ce qu'on puisse me comprendre ou pas. Parce que c'est pour moi que je crie, c'est pour moi que je hurle ma rage, c'est contre moi-même qu'elle est dirigée. Contre moi et ma vie qui continue. Contre moi et contre le monde qui s'en fiche. Je ne sais pas si il s'y habitué, mais apparemment, ça ne le gène pas de me supporter dans mes pires moments. Je vous avais dit que Dexter était un ange? Avant tout cela, il ne venait jamais à Adélaïde, c'était notre famille qui se déplaçait à Sydney, parce que c'était plus pratique pour tout le monde... Mais maintenant, il prend du temps pour moi. Parce que mes parents ont mieux à faire que de ramasser les morceaux de leur fille brisée. Ils doivent déjà se ramasser eux-même. Je ne leur en veux pas le moins du monde pour ça. Je me refais dans mon coin, en toute tranquillité, j'essaie de trouver un moyen de passer au dessus de tout ça, de ces regrets, de ces souvenirs qui ne font que m'arracher des larmes, de son rire, de son regard. Putain. Même si Dexter me dit que je vais y arriver, je ne sais pas bien comment. Le temps me le dira sûrement. Il est déjà passé, lentement. Quatre mois. Rien n'a changé. Qui vivra verra. Et vu que je suis pas du genre suicidaire, je verrais.

19 Y.O. - Adélaïde
« Qu'est ce qui est vert et qui devient rouge quand on appuie sur un bouton? » Il me regarde comme s'il avait la blague du siècle. Je lâche un petit rire faussement amusé. « Un crapaud dans un mixeur. T'en as pas des plus dures? » Et voilà qu'il me fait un clin d'oeil dégueulasse. Je lève les yeux au ciel. Je me demande des fois pourquoi j'ai commencé à fréquenter ce genre de gars. Peut-être parce qu'ils dénotaient avec ceux que je connaissais avant. Couper les ponts, changer du tout au tout. Juste garder Dexter, parce que la famille, c'est différent. Et Marla, parce qu'elle est presque la famille. « T'es un porc et t'es même pas drôle, je suis même pas à moitié dans ton lit. » Ca lui arrache un rire. Genre je suis drôle. Enfin oui, c'est évident, je suis hilarante comme nana, mais là, c'était pas forcément fait pour. « Bon, alors, qu'est-ce qui a deux pattes et qui saigne? » Cette fois-ci, c'est un soupir qui m'échappe. Je suis d'usage bon public, mais j'aime quand on fait preuve d'un peu d'originalité. « Un demi-chien. Franchement. » Il a l'air un peu vexé. Il pensait quoi? Que j'en connaissais qu'une blague de merde? L'humour à chier, ça s'improvise pas. C'est un talent. De la répétition. Et du cynisme naturel. « Bah vas-y toi alors, puisque t'es si hilarante. » Je hausse les épaules. Pas franchement intéressée à l'idée de le faire rire. C'est pas mon boulot de divertir les cons tout de même. « C'est pas parce que je te juge d'un ennui mortel que je suis forcément plus drôle. Quoi que vu ton niveau, ça risque pas d'être compliqué de mieux faire. Qu'est-ce qui est long, dur et plein de sang ? » Il me regarde un peu perdu. Il doit se dire qu'on était dans l'humour noir pas dans les blagues de cul. Avant qu'il ai eu le temps de réagir, je réponds à sa place, parce que vu sa tête, je sais qu'il va me répondre un truc salace alors que ma blague restait sur le thème du simple glauque. « Une matraque de CRS. » Il me regarde l'air con, complètement perdu, alors que je me désintéresse de lui. Maintenant, il va me lâcher, sans aucun doute. Parce que non, je ne suis pas une petite fille précieuse qui essaie de faire sa rebelle. J'suis juste une petite conne qui aimerait boire sa bière en paix en attendant que ses vrais potes la rejoigne. C'est le moment que choisit mon portable pour sonner, bonne excuse pour me désintéresser toujours plus de cet abruti qui pensait pouvoir me choquer et qui est encore en train de me fixer sans savoir quoi me répondre. Tiens. Étrange que ma mère m'appelle à une telle heure... « Sammy... » Merde. Sa voix est entrecoupée de sanglots. Qu'est-ce qui se passe maintenant? « Ma puce, c'est ton oncle et ta tante... Les parents de Dexter... C'est horrible... Rentre vite, il faut qu'on aille s'occuper des formalités... On peut pas laisser ça à ce pauvre garçon ou à son frère... » « J'arrive. » Il n'y a même pas à y réfléchir. Les parents de Dexter, c'est ma famille. Je les apprécie énormément. Et vu ce que leur fils représente pour moi, je me dois d'être là. J'attrape le perfecto qui traine en vrac sur le dossier de ma chaise, le passe rapidement, et avale ma bière d'un trait avant de partir aussi vite.

20 Y.O. - Adélaïde
« Sam, tu es sûre que tu ne veux pas y réfléchir un peu plus? » Mon père et ma mère me fixent alors que je tasse mes dernières affaires dans ma valise. Good bye Australia, Hello London. « Dexter a peut-être envie d'être seul. Rappelle-toi, toi aussi tu voulais avoir la paix. » « Mmh... » Seule réponse que je leur fournis, je suis trop occupée à réfléchir et à me demander si je n'ai pas oublier quelque chose... Mais non, j'ai dévalisé ma chambre et l'ai rangée dans mes bagages. Oh, et puis, ce qu'ils en disent, je m'en fiche un peu. Quand je voulais avoir la paix, Dexter est quand même venu. Il m'a obligée à vivre, à relever la tête, à aller de l'avant. J'ai du me faire cette armure de froideur pour pouvoir suivre le rythme, mais il m'a "sauvée". Alors oui, je m'en vais, sans le moindre regret, sans regarder derrière moi. Et puis, c'est pas comme si j'allais me perdre dans un coin pourri. Londres bon sang! La ville de rêve. Certes, j'aurais pu rêver de New York, Los Angeles... MAIS LONDRES. Avec son accent si exotique. Ah, dieu sait que j'ai un faible pour les anglais. Bon, ok, j'suis pas crédible si je commence à dire que je ne vais là-bas que pour Dexter, mais c'est un fait que, s'il n'avait pas été mal, je n'aurais probablement pas prévu de voyage à la grande ville. Quitter l'Australie. Adieu les surfeurs blondinets qui se font bouffer par les requins. Adieu le beau temps et bonjours la pluie. « J'm'en sortirais, vous en faites pas. » Et voilà, ma valise et fermée. Je vais le poser un bisou sur la joue à tous les deux. « Et je repasserais vous voir très vite. » Je leur adresse un petit clin d'oeil qui se veut rassurant. Je sais qu'au fond, ce dont ils ont peur, c'est de perdre leur deuxième enfant. Me perdre moi alors qu'ils ont déjà perdu Tommy, je crois qu'ils ne pourraient pas y survivre. Mais moi, je sais bien que je ne risque rien. Je suis solide, j'ai une grande gueule, et je sais me bagarrer quand il faut. Enfin, j'ai pas l'intention d'en arriver là non plus. Je vais juste à Londres, c'est pas le ghetto. « Tu continues à aller à l'université, hein? » J'acquiesce avec un sourire amusé. Les parents et leur manie de toujours s'en faire plus pour notre prétendu avenir que pour le reste. Alors oui, je suis inscrite à l'université là-bas, pour faire plaisir aux parents. Parce que c'est pas franchement ma passion, les cours. Personnellement, ce qui m'inquiète le plus, c'est que je quitte mon groupe de musique. Reste à voir si je trouverais des musiciens sympa arrivés là-bas. Au pays du punk-rock. Oh, et puis je verrais bien, ce sera la surprise.

20 Y.O. - Londres
Découvrir la grande ville, rencontrer des gens... Ouais, j'ai fait pas mal de découvertes ici. Pas mal de gens intéressants et d'autres beaucoup moins. D'autres que j'aurais préféré ne pas faire. Et son nom, à ce malvenu, c'est Orion. Un nom moisi, hein? Ça se sent tout de suite qu'il est imbuvable. Et puis sa gueule d'ange... Forcément, ça cache quelque chose de louche. Forcément. Et puis j'aime pas les gens trop intelligent. C'est un Sheldon en moins prétentieux, il est juste insupportable. Le pire dans l'histoire, c'est que c'est mon cousin. Le demi-frère de MON Dexter. Quand je le vois, j'ai juste envie de fuir. Fuir le plus loin possible. Mais j'peux pas fuir loin de Dexter alors je suis un peu coincée. Alors je l'évite comme je peux. Mal. Le pire dans l'affaire? La nana qui habite chez lui. Ouais, parce que je l'aime bien cette fille. Pourquoi c'est pire alors? Parce que ça fait encore une raison de plus pour le voir, alors que c'est la dernière chose que je veux. J'aime bien aller voir Pandora, mais je maudis le ciel que ce soit au risque de subir la présence d'Orion. Même quand il ne me dit rien, il m'insupporte. Pandora, par contre, elle a tout pour me plaire, un joli sourire, des yeux de biche. Mais malheureusement, je préfère les hommes. En même temps, j'ai pas vraiment envie d'être avec elle hein. C'est une boutade. Parce que le truc entre elle et Lisbeth, je le respecte. C'est un truc, un rien du tout, un peut-être tu verras bien. Mais si il y a Lisbeth d'impliquée, c'est forcément le mieux. Non, je ne l'adule pas. Ou si peu. Qu'y puis-je, elle est grande et belle, une classe folle... Tout ce que je voudrais être en somme. Alors elle m'aide à grimper les échelons, avoir les bonnes relations. Je l'ai rencontrée grâce à Dexter et ça ne fait qu'ajouter à toutes les choses que je lui dois. Il en fait parfois un peu trop pour moi, et je crois qu'il ne s'en rend même pas compte.

Il fallait subir l'autre prétendu cousin. Alors pour une fois, j'avais pris mon perfecto, mon sac à main, et j'étais aller me balader toute seule. Maman n'aurait pas approuvé cela, il paraît que Londres c'est une trop grande ville, je risque de me faire agresser. La bonne blague. Si je me faisais agresser ici, je crois bien que ce serait une première. Du coup, je m'étais posée dans un café. Prendre un bon café viennois. Deux tonnes de chantilly... Quand on a dit mon nom pour que je récupère ma commande, je n'ai pas été la seule à me lever. On a rigolé bêtement. C'était la première fois que je voyais Sam. C'était il y a quelques semaines. Quelques autres cafés et discussions plus tard, me voilà en terrasse à l'attendre sagement. Oui, c'est toujours moi qui attends les autres. J'ai beau être une garce avec un humour de merde, je suis ponctuelle. Même pire que ponctuelle, je ne sais pas avoir moins d'un quart d'heure d'avance sur mes rendez-vous... C'est vrai que quand j'attends Sam, je me sens parfois comme une idiote. Parce que je ne l'attends pas juste comme j'attends toujours mes amis. Il y a un petit truc en plus. J'ai hâte de le voir. Mes amis, je sais que je les verrais, ça me suffit. Sam, je le guette. Autant vous dire, ça ne fait aucun doute que c'est quelque chose qui vient de ce prénom, Sam. Tous les gens qui le portent on un charme indicible. Si si, je vous assure. Mh. Bref, Sam, je l'attends comme je ne devrais pas l'attendre. Oui, je ne devrais pas. Oh, il ne s'agit pas là d'un discours de pauvre gosse pas sûre d'elle qui a peur de gâcher son amitié. Je n'ai jamais eu peur de gâcher mes amitiés. C'est juste qu'il a quelqu'un d'autre en tête et que les béguins qui ne sont pas réciproques, ça sert à rien et ça me fait chier. Le cœur a ses raisons que la raison ignore, comme disait l'autre, mais des fois, j'aimerais bien que le mien arrête de choisir des gens au hasard, sans jamais me demander mon avis. Alors Sam bis, je devrais l'oublier. Même s'il est persuadé d'être le number one parce qu'il est plus vieux que moi. On aura tout entendu. Comme si l'ordre d'arrivée comptait. Wonder-Sam est toujours la première. Mais je le laisse croire qu'il a gagné, parce qu'il est mignon quand il est fier de lui. Haha. J'suis fourbe. Mais n'allez surtout pas le lui répéter.

Pseudo : Pomme - Identité : lamas à trois têtes - Âge : 22 ans - Type de personnage : scénario de Sebastian Stan   Dexter M. Soulman - Comment avez-vous découvert le forum ? Sur Chattahoochee il me semble - Quelle sera votre fréquence de connexion ? 4/7 - Comment définiriez-vous le forum, là, à chaud ? JAUNE! Euh, sinon il a l'air cool