Si Noah devait choisir une chanson pour le décrire lui ou son existence, il piocherait probablement dans un classique du rock américain, parce que c'est le genre de chose qu'il écoute. Et puis soyons honnête, "Born To Be Wild" de Steppenwolf est juste un incontournable qui lui correspond à merveille. Enfin il pourrait probablement, comparait son existence aussi à "American Pie" de Don McLean, probablement mais même si c'est un classique aussi, elle a moins de punch à son goût. Bref arrêtons là, pour les analogies musicales, et soyons un peu plus sérieux. Mouais enfin, objectivement, sérieux est loin d'être un qualificatif qu'on peut utiliser en parlant de Noah mais là, n'est pas le débat.

Noah est nait par un beau matin du mois de octobre 1988 .... Arf, non on va pas se la jouer conte de fées, avec un début dégoulinant à souhait, parce que c'est just wrong, ouais y a des gens qui serait assez cons pour croire que la vie de notre futur pompier à commencer comme un bon vieux roman à l'eau de rose, mouais et puis on dit aussi que les soirs de pleine lune on peut apercevoir des licornes, et qu'elles font des arcs-en-ciel avec leur trou de balle ! Non soyons lucides, et commençons par dire que petit Noah est naît dans un appartement miteux du Bronx, et que Maman l'emmenait rendre visite à son paternel, tous les samedis à la prison du comté parce que Papa, ben c'était un taulard miteux qui croupissait dans le fond d'une cellule pour dieu sait quelle raison. Pas comme ci, Noah avait eu l'occasion de lui demander quoi que ce soit, vu que son paternel a canné alors qu'il avait à peine 7 ans. Il se rappelle juste que ce dernier avait le physique de l'emploi, avec ses tatouages recouvrant ses bras entièrement, sa longue barbe d'un brun crasseux, et ce sourire où il lui manquait pas mal de dents. Mah, vous me direz, c'est pas comme ci, il aurait pas pu l'apprendre plus tard, right ? Ouais, ben vos gueules à tous, parce que peut être que Noah, il a pas envie de savoir le sang de quel genre d'ordure coule dans ses veines et il vous emmerde si cela vous pose un problème.

Bref, une fois le vieux crevé, il a du apprendre à grandir un peu plus vite que la plupart de ses petits camarades de l'école primaire. Ouais parce que la mère ont peu pas dire qu'elle est brillait par un équilibre parfait après la mort du vieux, bon elle était grave atteinte avant m'enfin ca c'est pas forcément arrangé par la suite. Les joies de ramasser le vomi de sa génétrice à trois heures du mat', alors qu'elle vient de s'effondrer sur le sofa après avoir été se prendre sa biture quotidienne, comment vous avez manquer ce genre de petits plaisirs de la vie ? Ben faut pas vous en faire, tôt ou tard, vous aurez un truc dans le genre qui vous arrivera dans la face, parce que life sucks, on est d'accord?

Mais franchement, ce genre de connerie aurait sérieusement pu n'être que cela, ce genre de conneries. Il en aurait probablement eu que quelques séquelles miteuses, et franchement, il en aurait ravi. Se contenter d'avoir eu un taulard pour père, et une alcoolique pour mère. Non, il a fallu qu'en plus, sa conne de mère soit du genre à écarter les jambes pour tout ce qui lui accordait un regard. Et si elle voulait se faire sauter, c'était son problème même si elle imposait ce spectacle désastreux à son jeune fils. Non, tout cela aurait été juste presque risible. Une bonne thérapie, et un bon lavage de cerveau et il s'en serait remis, ou presque. Non, il a fallu que cette conne trouve le moyen de bousiller son unique rejeton de façon totale, de manière à ce que plus jamais, il ne lui soit possible d'être apte à se réadapter totalement à la société, aux autres êtres humains et à s'ouvrir. Il a fallu que cette femme de si peu de vertu, trouve le moyen de se faire égorger, éventrer au sein de leur appartement miteux et que son jeune fils alors âgé de dix ans, la retrouve les viscères à l'air en rentrant de l'école.

Et comme dans les films, le spectacle n'a rien de particulièrement appétissant. Probablement traumatisé pour le reste de sa vie par cette image mentale, il ne va pas non plus le raconter par monts et par vaux. La vérité, c'est que pendant deux ans, il n'a pas prononcé un seul mot après ce drame, alors qu'il finissait de grandir au sein d'un de ses établissements pour gosses sans parents. Il a fini par plongé dans des saletés, parce que c'était les bas quartier de New York, parce qu'il était profondément traumatisé et peut être aussi parce que quelque part, il avait cela dans le sang. Qu'importe les raisons, il a fini par se remettre à parler et à traîner où il n'aurait pas du. Et comme dans les films, ou les romans sordides de Brett Easton Ellis, il a sniffé sa première ligne de coke à treize ans, à fait sa première overdose à quinze ans, et a fini dans une maison de redressement pour ses seize printemps. Un vrai roi, n'est-ce pas ? Les conneries, cela le connaissait et finalement, il a préféré rejette la société avant qu'elle ne le rejette. Parce quand on a seize ans, et qu'on a l'impression que la vie n'a plus rien à vous offrir, on trouve rien de mieux à faire que de ce court et intense périple, en sautant d'une fenêtre d'un immeuble après avoir inhalé toutes substances toxiques possibles se trouvant à porter.

Chance ou Malchance, il n'est pas vraiment encore décidé, il rate son coup, et se retrouve à l’hôpital pour trois mois. Et même si il l'admettra pas, c'est peut être vouloir en finir qui lui a apporté l'envie de recommencer. Pas totalement à zéro, parce que la vérité, c'est que son caractère ne sait pas vraiment amélioré mais il a découvert sa fascination, pour cet univers. Evidemment les études de médecines, il pouvait oublier, c'est à peine si il a fini le collège. Mais il a récupéré sa force physique et son mental combatif. Il s'est alors enrôlé dans les pompiers de New York. Et bon d'accord, il a menti un peu parce que la vérité est que si il abuse trop sa jambe droite le fait atrocement souffrir, petit souvenir de sa tentative d'apprendre à voler. Et puis, comme il est obligé de rester clean, si il veut garder le seul métier qui le branche, impossible pour lui que de prendre le moindre antalgique. L'inconvénient d'être un toxico sur la voie de la rédemption.

Et franchement, il s'y adapté bien à sa vie, mais la vie, c'est une belle pute, et elle allait pas lui lâcher les miches aussi facilement, trop simple non ? Alors, il a beau limité les conneries, faire un boulot pour le bien d'autrui, en plus de lui déclencher cette bonne dose d'adrénaline, il finit par se faire avoir. Il se pensait tranquille, et pourtant un immense incendie lui arrache les quelques amis qu'il s'était fait au sein de la caserne. Il est le seul survivant de son unité. Il devrait en être reconnaissant, il est plutôt outré par l'injustice, il méritait certainement pas de survivre à Joey, père de deux petites filles, ou encore Raya, qui allait se marier quelques semaines après. Il doit juste apprendre à survivre avec encore une bonne dose de culpabilité. Mais la seule personne auquel il s'est vraiment attaché, qu'il a vraiment aimé même si il ne lui a jamais avoué se retrouve blessé à son tour. Et il a du mal à voir son statut de porte poisse être responsable de blesser chaque personne qui l'approche, il pète de nouveau un plomb, et fini en psy pour quelques bons mois avant qu'on le déclare prêt à reprendre du service. Il en a marre, il plaque tout derrière lui, pour ce qui lui reste et se barre à l'autre bout du monde.

Voilà, y a plus de trois ans déjà qu'il a débarqué à Londres, et qu'il bosse mais sans s'approcher de trop prêt, après tout il est juste un porte malheur, il amène la peine, la douleur et la mort à ceux qui l'entoure. Et évidemment, il a un équilibre psychique assez fragile. Il pète des câbles très facilement, et sans qu'on en comprenne vraiment le sens. Et pour ceux qui ne le connaissent pas, ce qui se situe à peu près tout le monde à l'exception d'une personne, il est l'incarnation du diable en personne. Tentant, dangereux, séduisant, violent, perfide, attirant ... Et tout le monde se goure si justement sur lui, mais il ira pas vous cracher que sa vie est juste une mauvaise tragédie grecque dont il est le spectateur impuissant. Mieux vaut pour vous le fuir comme le chat noir qui croise votre chemin, enfin selon lui.