Nom : Wilshire, le nom de ma famille d'adoption, celle qui s'occupe de moi depuis ma naissance. Winslaw, le nom de mon père biologique, que je n'ai jamais connu, mais dont j'ai trouvé le certificat de décès récemment. - Prénom(s) : Bambi. Mon père adoptif m'a dit que c'était l'un des derniers mots de ma mère, et depuis, c'est mon dessin animé préféré, même si je pleure quand la mère de Bambi meurt. Peut-être qu'elle a chuchoté ça parce qu'elle se sentait proche de la mère du faon, je n'en sais rien. Ruby, le prénom qu'on me donne la plupart du temps, je pense qu'il vient de mon père adoptif qui devait le trouver joli, on en a jamais vraiment parlé, pour tout dire.  - Âge : Vingt-six ans, mais il arrive fréquemment qu'on m'en donne moins, je suis presque obligée de me balader tout le temps avec ma carte d'identité ou mon permis. - Date et lieu de naissance : Le 20 décembre, à Los Angeles, un peu comme un cadeau de Noël qu'on ne voulait pas et qui arrive quelques jours avant le jour J. - Nationalité : Britannique, anglaise, depuis toujours, et n'aimant pas tellement les voyages, je pense que ça le restera jusqu'à la fin de mes jours. - Situation sociale : Aisée. Avec les Wilshire, j'ai toujours vécu dans la richesse, mais devenant plus grande, plus adulte, j'ai dû me débrouiller seule, et tout mon argent, je l'ai eu grâce au musée dont je suis la propriétaire, grâce à ma détermination, à mon envie et ma motivation. Ce n'est pas tous les jours qu'on voit une personne comme moi qui a gagné tout cet argent avec ses petites mains, sans l'aide de personne, même si j'estime avoir une dette envers les Wilshire. Surtout envers mon père adoptif.  - Sexualité : Hétérosexuelle, même si je ne me suis jamais vraiment posé la question de savoir si j'étais attirée par les filles et les garçons. - Vie amoureuse : Célibataire, je tiens à ma liberté, mais les souvenirs peuvent parfois faire plus mal que ce que l'on croit... - Emploi, études : Propriétaire d'un musée, je me passionne pour l'art depuis toute petite, mais en aparté, j'essaie de devenir une grande guitariste, écrivant mes propres chansons.


Pourquoi avez-vous décidé de venir à Yellowsky ? Je n'ai jamais été réellement préoccupée par mon passé. Ma seule famille, celle qui s'est occupée de moi, ce sont les Wilshire. Avant, c'était le néant. Pourtant, vers seize ans, j'ai eu envie d'apprendre qui j'étais, et surtout, d'en apprendre plus sur ma famille. Sur mes parents biologiques. Mes recherches m'ont amenée à découvrir un père mort, dans un vulgaire et futile accident de voiture, dont j'ai pris le nom pour lui rendre hommage, et une mère disparue, dont je n'ai rien appris. Je suis allée à Londres, mais j'aurais pu aller au Groenland, j'aurais pu aller en Italie, j'aurais pu aller n'importe où. J'avais ce besoin de me construire, que ma vie ne devienne pas une perpétuelle recherche de mes parents biologiques, de ce que j'étais. Dès que j'ai eu dix-huit ans, je suis partie, pour Londres. Yellowsky. Comme Marla, d'ailleurs c'est sûrement elle qui m'a donné envie d'y aller. J'y suis depuis ma majorité, alors comprenez ma surprise quand j'ai lu un article signé « Ellie M-Winslaw », il y a quelques semaines. C'était la chance de ma vie. La chance d'en savoir un peu plus sur moi-même, sur ma véritable famille. La chance de savoir qui était réellement Ruby Winslaw.

Et votre particularité, c'est quoi ? Je n'en sais absolument rien. Il y a la guitare, la musique, cette façon de sortir de ce monde pour en visiter un autre, une façon de s'échapper de l'inconnu, de l'étrange. C'est peut-être ça, ma particularité. La musique. Mais je ne suis pas une grande guitariste, je suis incapable d'arriver à la hauteur des plus grands, je le sais bien. Sinon, il y a la cleptomanie, mais je ne pense pas qu'on entre à Yellowsky avec ce genre de particularité... quoique, pourquoi pas ? C'est comme une addiction. Voir un objet, se sentir attirée par lui, l'observer, le désirer, attendre la meilleure occasion, et le voler, et puis se sentir bien, apaisée. Comme une drogue : on en meurt d'envie, on la veut, on la désire, et quand on l'a, on est heureux. Pendant un court instant, du moins. La détermination de faire des recherches, la motivation d'en apprendre plus sur soi-même, l'espoir de découvrir qui l'on est vraiment. Je n'en sais rien. Je n'ai pas de particularité propre, finalement, et c'est bien mieux comme ça.

Comment vous définiriez-vous ? Je ferais plus simple : je ne me définirais pas. Mais s'il fallait vraiment le faire, je dirais sans doute que je suis quelqu'un d'impulsif, s'énervant facilement, mais déterminée, têtue, voire même bornée. Lorsque je veux quelque chose, je fais tout pour l'obtenir, quitte à faire quelques sacrifices. C'est sans doute ça, le lien avec la cleptomanie. Le désir d'obtenir tout ce que l'on veut. Je suis pourtant souriante, désirante... et attirante. Avant, j'aurais été bien trop timide pour en jouer, mais depuis j'ai appris, et maintenant que je me sais belle, j'aime en jouer dès que je le peux, devenant joueuse, manipulant les esprits. Maligne et rusée, je préfère réfléchir avant d'agir, prenant une moue étrange quelques instants. Mon père adoptif me disait souvent que je la tenais de ma mère, mais je n'ai jamais pu vérifier s'il disait vrai, ou s'il disait juste ça pour me faire plaisir et me maintenir dans la ferveur des souvenirs. S'il y avait un mot qui me décrirait, un seul et unique, je pense que ce serait simplement... compliquée.

Leurs lèvres se rejoignaient pour un ballet endiablé, faisant encore et encore monter la chaleur entre leurs corps enlacés, si toutefois cela était possible. Il passait ses mains dans ses cheveux, glissait ses doigts sur sa peau pâle, augmentant son désir, autant celui de la jeune femme que le sien. Elle fermait les yeux, savourait cette délicieuse sensation, ces mains sur sa peau, appréciait chaque seconde qui passait lentement. Ils avaient choisi une petite chambre, dans un hôtel délabré où seuls quelques chats errants miaulaient, dans un râle, couchés sur le comptoir en bois de la salle de réception. Des bouts de peinture tombaient des murs, comme si tout allait se fracasser, mais peu leur importait. Cette nuit-là, leurs doigts enlacés, leurs corps épris, dans l'obscurité d'une nuit d'été, ils partagèrent un rapide et futile bonheur, si intense, et pourtant si fugace. « Tu m'aimes ? » Elle avait simplement chuchoté, entre deux baisers, deux caresses, et il lui avait souri, illuminé par la lune, au loin, qui brillait dans le ciel, rendant plus infime encore la distance qui les séparait du ciel. « Bien sûr que oui. Je t'aime plus que tout au monde. » Alors, elle avait souri, et s'était abandonnée dans ses bras, poussant un petit râle de plaisir, jetant un coup d'oeil à la lune, voulant presque la rendre envieuse de ce bonheur qu'elle partageait. Hélas, celui-ci fut de courte durée. Le lendemain, il avait déjà disparu, et ne resterait à jamais qu'un amour d'une nuit, qu'une aventure d'un soir qui ne s'était jamais terminée.


Les larmes coulaient sur ses joues, glissant sur sa peau, et elle fixait l'horizon de la pièce immaculée sans oser espérer en sortir un jour. Elle poussa un hurlement, tournant la tête, tentant de chuchoter quelques paroles, ravagée par la douleur, tout le temps, partout. Chaque parcelle de son corps la faisait souffrir, elle avait l'impression de brûler de l'intérieur, peu à peu. « Je ne peux plus, c'est trop dur, je n'y arriverais pas. Jamais, j'en suis incapable. » Il serra sa main, lui fit un minuscule sourire, compatissant dans la douleur, comme il le pouvait. « Je m'occuperais d'elle, je te le promets. Je m'en occuperais comme si elle était ma propre fille. » Elle le regarda, hochant doucement la tête, serrant les dents. « Je ne sais pas comment te remercier... » Il sourit, assurant que ce n'était rien en silence, et fixa la sage-femme, qui affichait une moue inquiète. « Nous ne pourrons pas sauver les deux. Si l'une vit, l'autre doit mourir. » Il hocha doucement la tête, regarda la jeune femme allongée, et s'approcha, se penchant pour déposer un baiser sur son front mouillé. « Je ferais ce qu'il faut pour qu'elle soit heureuse. » En guise de réponse, celle-ci opina de la tête, et ferma les yeux avec un petit sourire. « Bambi... », chuchota-t-elle, poussant alors un ultime soupir, dans un dernier sursaut afin de donner la vie à sa petite fille.


« Bambi, viens ici ! » Elle sourit, déboula en courant, un grand sourire dessiné sur ses jolies lèvres brillantes, se jetant presque dans les bras de l'homme. « Tu sais, Papa, je crois que notre gâteau est en train de brûler, il faudrait peut-être le récupérer, que va dire Marla s'il n'est pas bon comme d'habitude ? Il faut lui montrer que nous sommes les meilleurs. » Il hocha la tête. Avec lui, elle n'était pas Ruby. Elle était Bambi. C'était totalement différent, pour la petite fille. Dès qu'elle avait été en âge de comprendre, il lui avait expliqué que sa mère, la vraie, lui avait confié le soin de prendre soin de l'enfant, et que Bambi avait été un de ses derniers mots. Alors, depuis, pour lui elle devenait Bambi. Pour les autres, elle était Ruby. Ruby Wilshire. « Nul besoin de s'appeler Marla Wilshire pour savoir que nous sommes les meilleurs, mais allons-y, quand même. » La main dans la main, un grand sourire béat sur leur visage bien enfantin, ils se dirigèrent tous deux vers la cuisine, où, posé sur la grande table, trônait le gâteau au chocolat, à peine brûlé sur le dessus. « Je l'ai sorti car il allait brûler. Ruby, va te nettoyer les mains, je te prie, une Wilshire ne se promène pas avec des mains aussi sales que les tiennes. » Mrs Wilshire. La mère de Marla. Ruby n'avait jamais compris pourquoi celle-ci ne l'aimait pas, à la différence de son mari, qui l'adulait. Sans doute n'avait-elle jamais compris la décision de son mari, d'avoir pris cette enfant dont elle ne savait rien, et depuis, elle s'était mise à détester la petite fille.


Accoudée contre le mur en crépis, elle observait la foule, les élèves qui se pressaient dans l'immense cour du collège, quand une voix la fit se retourner. « Eh, Ruby, t'as vu, il y a un nouveau dans notre classe ! » Elle leva un sourcil, n'ayant même pas remarqué l'arrivée d'un nouveau. Elle se tourna vers la jeune fille qui lui parlait, attendant la suite. « Il est étranger, apparemment. Il vient d'Amérique, de Los Angeles, je crois. » Soudainement intéressée par cet inconnu qui était né au même endroit qu'elle, elle regarda autour, espérant sans doute l'apercevoir, alors même qu'elle était certaine qu'elle serait incapable ne serait-ce que d'aller lui parler, vaincue par sa grande timidité. Les garçons constituaient sa plus grande peur, depuis qu'elle était au collège, et même lorsque ses amies la rassuraient, elle avait toujours peur d'aller leur parler. « Comment il s'appelle ? » La blonde lui lança un petit regard, le montrant du doigt. Alors, elle le vit. Il était assis dans un coin, seul, regardant ses pieds, attrapant des petits cailloux pour les lancer devant lui, comme si le monde qui tournait autour de lui s'était justement arrêté de tourner. « Heaven. C'est moche. » Elle ne répondit rien, se contenta de fixer le garçon, à l'autre bout de la cour. Elle, elle trouvait ça beau. Mais à cause de cette fichue timidité, elle n'arriverait sans doute jamais à aller lui parler. Foutue connerie.


Elle prit une grande inspiration, et, sous le regard attendri d'Emma-Rose, se dirigea vers l'adolescent juste en face d'elle. Elle s'assit près de lui. Il était à la même place que d'habitude. Ce n'était pas la première fois qu'elle l'observait. En fait, elle l'observait depuis le collège. Elle lui vouait une sorte d'admiration, et ne pouvait s'empêcher de l'observer, depuis qu'elle avait douze ans, et que sa meilleure amie de l'époque lui en avait parlé, de ce nouveau au nom qu'elle disait moche, alors que Ruby pensait tout le contraire. « Salut. », lança-t-elle. Un simple mot. Il leva les yeux, la regarda un instant, les baissa. « Si c'est pour une cigarette, j'en ai pas, va voir ailleurs. » Elle secoua la tête, resta assise, à côté de lui, silencieuse. « Tu ne comprends pas ? Je préfère ma solitude à ta compagnie, c'est pourtant pas bien compliqué. » Mais elle ne bougea pas, jetant un rapide coup d'oeil à Emma-Rose, qui l'attendait, un peu plus loin, assise sur un banc, observant son amie et le jeune homme. « Ruby. Ma mère m'a appelée Bambi, avant de disparaître. Tu peux m'appeler comme tu veux. » Il releva les yeux, la regarda quelques instants de plus. « Pourquoi tu viens me parler, là, maintenant ? Tu n'aurais pas pu le faire, dans la cour, il y a deux ans ? » Elle prit une inspiration, sentit son cœur accélérer un peu. Ainsi, il avait remarqué. Il hésita, voulut feindre l'innocence, mais il la coupa avant même qu'elle puisse répliquer qu'elle ne savait pas de quoi il parlait. « Ne fais pas l'innocente, je t'ai remarquée. Tu m'observes depuis le jour de mon arrivée, il faudrait être stupide pour ne pas le voir. Pourtant, tu es différente des autres. » Il poussa un léger soupir. « Tu n'étais pas là quand ils m'ont frappé, alors que tout le monde était là. » Elle ne dit rien. Le regarda simplement, et écouta sa voix bercer son esprit. « Heaven, mais tu dois déjà le savoir, n'est-ce pas ? » Elle hocha timidement la tête. « Tu dois avoir froid, viens. » Il la prit dans ses bras, et elle se sentit bien. Aussi bien qu'elle ne l'avait jamais été.


L'amour, elle n'y connaissait pas grand-chose, juste assez pour se demander si elle ressentait quelque chose de plus fort qu'une amitié envers Heaven. Au fil des années, ils étaient devenus proches, plus proches qu'elle aurait pu imaginer. « Tu sais pourquoi je t'aime ? » Il la regarda un instant, fit semblant de réfléchir. « Parce que je suis ton cookie ? » Elle hocha la tête, déposa un baiser sur sa joue, le prit par la main et se mit à danser. Avec lui, elle avait parlé de tant de choses. Il était l'un des seuls à tout savoir d'elle, comme elle savait tout de lui. Il savait qu'elle avait été adoptée, mais ils n'avaient jamais parlé de sa famille biologique. De sa vraie famille. Elle n'avait jamais réfléchi à ça, en vérité. Il s'arrêta, la rapprocha de lui, fixa ses yeux presque noirs. « Tu sais, j'ai pensé... il existe un site, où tu peux retrouver n'importe qui. Peut-être que... enfin, ce n'est qu'une idée, évidemment, et si tu ne veux pas, on ne le fait pas, mais je me disais que... on pourrait peut-être retrouver tes parents. » Tout s'arrêta d'un coup. Le monde s'arrêta de bouger, la Terre de tourner, tout se stoppa en une fraction de seconde. Elle lâcha sa main, hésitante. Elle ne savait pas si elle en avait vraiment envie. Toute sa vie s'était résumée à un nom, son nom, le sien, et pas celui d'un autre : Wilshire. Alors, vouloir chercher son vrai nom, c'était un peu vouloir découvrir qui elle était réellement, et cela lui faisait peur. Elle hocha la tête, et ils se mirent à leurs recherches, tous les deux, assis en tailleur sur un seul et même lit, toute la nuit.


« Bambi Ruby Winslaw. Je trouve que ça te va bien. » Elle regardait la feuille de papier, stoïque, incapable de produire le moindre son. Cela faisait dix minutes déjà qu'elle l'observait, silencieuse, n'avait rien dit depuis qu'ensemble, ils avaient découvert le certificat de décès de son père. Il la prit dans ses bras, déposa un baiser sur son front. « Eh, Ruby, ça va ? Tout va bien, je suis là. » Quelque part, elle se sentait rassurée. Il était là. Elle était rassurée. Pourtant, les larmes coulèrent sans qu'elle puisse faire quoi que ce soit, dévalant ses joues à la vitesse de la lumière. Heaven le sentit sans doute, car il resserra son étreinte un peu plus. « Calme-toi, calme-toi. » Il la berçait, elle le sentait, et elle se laissait faire sans rien dire. Puis elle sentit son visage se relever, et elle vit ses yeux, juste en face des siens, ses yeux si bleus, si bleus qu'ils semblaient être l'océan, seuls. Et puis, d'un coup, sans qu'elle ne sache réellement comment, leurs lèvres s'étaient rejointes. Il avait posé ses lèvres sur celles de la jeune fille, d'un coup, comme ça. Et sans qu'elle ne sache pourquoi, ni comment, elle lui avait rendu son baiser, avec plus d'insistance. A ce moment-là, elle le savait, elle était amoureuse, amoureuse de lui.


Mais l'amour, c'est une grosse connerie. Gustave Flaubert disait que « le bonheur est un mythe inventé par le diable pour nous désespérer ». Sans doute avait-il raison. Ils étaient heureux. Ruby était heureuse. Mais le diable vint gâcher ce bonheur. Un an et demi de bonheur, pour une demi-heure de malheur. « Je viens d'avoir mon père au téléphone. » Il parlait doucement, sans laisser transparaître la moindre émotion. Au premier coup d'oeil, elle sut que quelque chose n'allait pas. « Il m'a annoncé que ma mère avait un cancer. » Elle comprit. Elle baissa les yeux, regarda le sol, attendant la suite. « Je dois y aller, je dois aller la soutenir... Tu comprends ? » Ruby hocha la tête, mais ne voulait pas comprendre. Prenant son menton entre ses doigts, il releva son regard, fixant ses yeux. « Je reviendrais. Et si tu n'as pas trouvé ton âme sœur, si tu ne m'as pas remplacé, quand je reviendrais, tu seras la première personne que je viendrais voir. C'est promis. » Elle hocha la tête, et il approcha sa bouche de la sienne, l'embrassant. Pour un dernier et ultime baiser.


« Welcome to London, we thank you for having chosen our company as this flight, and see you soon. Bienvenue à Londres, nous vous remercions d'avoir choisi notre compagnie pour ce vol, et à bientôt. » Elle poussa un long soupir, prit son sac et sortit de l'avion, suivant les passagers. Londres. Une nouvelle vie, une façon de se rapprocher de son ancienne vie. Elle n'avait pas eu de nouvelles de Heaven. Il lui manquait. Beaucoup. Mais elle faisait avec, espérant que sa mère aille mieux. Son regard embrassa la foule, à l'aéroport, du regard. Elle chercha des cheveux roux, avant de voir une jeune fille, appuyée contre le mur. Silencieuse, sa grosse valise roulant sur le sol, et son sac sur l'épaule, elle se dirigea presque en courant vers la silhouette. « Oh, mais serait-ce... ma sœur chérie ? » Se jetant dans les bras de Marla, elle la couvrit de baisers, de câlins, toute heureuse de la retrouver. « On n'a fait que la survoler, mais d'après ce que je vois, Londres est une ville splendide, j'ai hâte de la découvrir un peu plus. On y va ? » Prenant la main de sa sœur, elles se dirigèrent vers la sortie, prenant une grande bouffée d'air frais londonien.


« Prenez bien soin de ces tasses japonaises, surtout, Robin, elles sont très fragiles et doivent être manipulées avec délicatesse. » Elle ne savait plus où donner de la tête. Le musée avait un grand succès, depuis son ouverture. La jeune femme aimait collectionner les œuvres d'arts, et la nouvelle collection japonaise qui arrivait le lendemain allait faire sensation, elle le sentait. Elle l'espérait. Fébrile, elle s'occupait de tout, voulait que tout soit parfait, et tout l'était. Elle était partout, tout en étant nulle part. Ruby sautait partout, vérifiait chaque geste. « Il faut faire très attention, cette statue nous vient de Corée du Sud, normalement elle ne va rester que quelques jours sauf si j'arrive à négocier, nous devons en prendre soin. » La statue n'était pas la seule ; la jeune femme prenait soin de chaque objet, chaque breloque, chaque œuvre d'art qui pénétrait son musée. C'était comme une deuxième vie dont elle devait prendre soin, et elle y mettait tout son cœur.


Elle approcha le journal, hébétée, sans réellement comprendre ce qu'elle venait de lire. Elle relisait chaque mot l'un après l'autre, comme si cela allait changer quoi que ce soit. Pourtant, rien ne changeait, tout était toujours pareil. Les mots étaient toujours les mêmes. Et son expression, toujours la même. « Ellie M-Winslaw ». Elle le lisait très clairement. Elle ne pouvait pas se tromper, c'était bien un W et non un V, c'était bien un L et non un I. Impossible. Et pourtant. « Ellie M-Winslaw ». L'article était signé, l'écriture était fine, lisible. Après tout, c'était une écriture d'ordinateur, ça ne pouvait qu'être lisible. Elle se rappela. Se rappela le certificat de décès, qu'elle avait trouvé, en cherchant avec Heaven, se rappela qu'elle n'avait pas trouvé de traces sur sa mère, se rappela son nom de famille, le vrai, celui qu'elle avait pris et collé derrière son nom d'adoption, en guise d'hommage. Winslaw. Ce n'était pas un nom courant. Elle sortit son ordinateur, tapa les quelques mots dans la barre de recherche. « Ellie M-Winslaw ». Lut. Tout. Et lorsque ses yeux déchiffrèrent Yellowsky, Londres, dans les informations, un petit sourire éclot sur ses lèvres. Enfin, elle allait savoir qui elle était vraiment. Enfin. C'était un jour qu'elle attendait avec tant d'excitation, tant de ferveur. Il y avait une seule ombre au tableau : Heaven ne serait pas avec elle. Ne serait sans doute plus jamais avec elle... ah, les souvenirs.

Pseudo : Lulapsy l'indécise, vous savez celle qui sait pas résister à grand-chose  - Identité : Lama à deux têtes - Âge : 14 ans trois-quarts, mais je pense que dans ma tête ça équivaut à 6 ans   - Type de personnage : Scénario de la divine Ellie  - Comment avez-vous découvert le forum ? Ouhla.  Je sais plus moi, par Demyan sûrement, mais c'était il y a un moment   - Quelle sera votre fréquence de connexion ? Jamais  - Comment définiriez-vous le forum, là, à chaud ? Moi je crève de chaud, pas vous ?