Nom : Thanatos. Ou mort, en grec. Un signe macabre, une funèbre signification. Elle ne veut plus se souvenir de son ancien nom, celui qui a un rapport avec les erreurs, la mauvaise vie, en somme. - Prénoms : Anorexie. Elle n'a pas trouvé d'intimes pour l'appeler Ana, donc faites à votre guise. Opium. Une guerre, une drogue, un parfum. Et puis un prénom. Elle le considère comme très beau, même si parfois, certains lui lancent des regards haineux. Et enfin, Skye. On lui dit souvent qu'il lui va bien, qu'il correspond bien à son caractère. - Âge : Dix-sept larmes emprisonnées, qu'elle ne prend même plus la peine de compter, le temps qui s'effiloche peu à peu. - Date et lieu de naissance : Sitka. Une jolie ville, en Alaska. En revanche, ce qu'elle n'a jamais su, c'est le jour exact de sa naissance. Les papiers ont été brûlés ou ont simplement disparu, et elle n'a jamais remis la main dessus. Alors, pour se faire plaisir, elle se dit souvent qu'elle est née le 5 mars, sans aucune symbolique particulière pour elle. Enfin, presque. Du coup, tous les 5 mars, elle fait une espèce de grande fête... toute seule. - Nationalité : Américaine, mais sans doute va-t-elle devenir anglaise, avec le temps. - Situation sociale : Pauvre, très pauvre, toujours pauvre. Et pourtant elle se débrouille comme elle peut, en volant, en récupérant ce dont elle a besoin un peu partout. - Sexualité : Peut-on réellement savoir ce genre de choses en n'ayant jamais eu d'expérience amoureuse ? Elle a bien d'autres choses à penser. L'amour a si peu d'importance, finalement. - Vie amoureuse : Célibataire depuis toujours, pour combien de temps, là est toute la question. - Emploi, études : Etudiante aux Beaux-Arts et danseuse étoile. A côté, elle tente de trouver un petit boulot, mais avec son caractère c'est plutôt difficile, elle paraît si frêle et fragile.


Pourquoi avez-vous décidé de venir à Yellowsky ? Repartir de zéro, sentir que la vie peut changer du tout au tout, ne pas refaire les mêmes erreurs. Naître était une erreur, grandir et souffrir en silence aussi. Les années qui passaient, enfermée dans la même pièce, toujours. Cette fois, ça a été Londres, mais ça aurait pu être n'importe où. N'importe où, sauf là-bas. Sentir le goût de l'aventure qui fend les narines, le vent qui passe dans les cheveux et donne envie d'avancer, de continuer, de ne pas regarder derrière, vers le passé. Se sentir bien, simplement, et découvrir un monde nouveau. Se faire une nouvelle idée de la vie, sans doute. Et finalement, oublier le passé. Tourner la page.

Et votre particularité, c'est quoi ? Au début, elle s'est demandé ce qui aurait pu pousser Madame à accepter sa candidature. Elle n'avait pas de signe distinctif, elle n'était pas surdouée, elle donnait juste de la pitié aux gens. Et c'était tout. Garder son secret, peut-être ? Il ne fallait pas grand-chose pour ça. Peu de personnes étaient au courant qu'elle avait changé d'identité à cause de son passé. Le P.P.T, qu'ils l'appelaient. Le Programme de Protection des Témoins. Mais ce n'était sûrement pas ça qui avait convaincu Madame. C'était la danse. Peut-être que cette charmante Madame avait quelques dons de voyance, mais dès qu'Ana fut arrivée en ville, elle se mit à la danse et en devint obsédée, jusqu'au jour où on lui proposa de devenir « danseuse étoile ». Les mots lui plaisaient, alors elle accepta, sans réellement savoir ce que c'était. Depuis, elle s'entraîne dur pour se perfectionner plus qu'elle ne l'est déjà.

Comment vous définiriez-vous ? Le premier mot qui la décrirait est sans doute enfant. C'est une enfant, qui a besoin d'être protégée, sans cesse, d'être consolée, d'être réconfortée. Elle paraît très, voire trop fragile, trop frêle, comme si ses épaules n'arrivaient pas à porter ne serait-ce que le poids de son maigre corps. Elle semble avoir peur de tout, et c'est un peu vrai, mais ne dit rien, n'extériorise jamais ses sentiments de peur d'être jugée ou critiquée. Elle n'est pas du genre à aller vers les autres, préférant rester solitaire si personne ne vient la voir, jalousant et envieuse des autres, de leur façon d'être. De leur bonheur. Elle ne se confie presque jamais, en fait presque personne n'est au courant de la vérité sur elle, sur son histoire, sur son passé, et ce pas forcément par choix de sa part, mais sans doute parce qu'il est dur de réveiller la douleur alors que la plaie n'est pas encore cicatrisée. Sensible et susceptible, si elle comprend qu'elle gêne, à un quelconque moment, elle part en courant pour se réfugier n'importe où, et pleurer. Elle pleure souvent, très souvent. La nuit, elle est parfois, souvent réveillée par ses cauchemars où elle revoit sans cesse les scènes de son passé, mais elle ne dit rien, gardant sa souffrance enfouie au plus profond d'elle-même. Elle a déjà essayé d'aller voir une psychothérapeute, mais a eu peur et est partie en larmes du cabinet. Cependant elle essaie de s'améliorer, de devenir plus sociable pour sortir de cette étiquette qu'elle s'est elle-même collée, pour enfin tourner la page qu'elle n'est jamais arrivée à tourner.

« Répète encore une fois. Allez, une dernière. » Elle lâcha un soupir, se lança tant bien que mal, une nouvelle fois, lassée de ne pas pouvoir s'arrêter. Cela faisait déjà deux heures qu'ils avaient commencé, pourquoi ce n'était pas fini, pourquoi ne pouvait-elle pas enfin partir ? « Je m'appelle Anorexie, Opium, Skye, Thanatos. Je suis née à Sitka, en Alaska, mais je ne connais pas le jour exact de ma naissance. J'ai onze ans. Je suis américaine. Mes parents sont morts dans un incendie, il y a deux ans. C'était le cinq mars. La police a dit que c'était un accident, que le rasoir avait pris feu dans la salle de bain. » Intérieurement, à ce moment, elle pensa qu'elle n'avait jamais vu Tony avec un rasoir, et voulut le dire, mais finalement elle se ravisa et continua. « J'ai été envoyée dans un foyer, et depuis ils essaient de me trouver une bonne famille, mais personne ne veut de moi. Je ne sais pas vraiment pourquoi. Alors je reste ici, et j'attends. » Elle se tut, puis il lui sembla avoir oublié quelque chose. Soudain, elle se souvint. « J'ai passé une enfance agréable, mes parents étaient très gentils et nous étions heureux. Ils me manquent. » Elle ne s'étouffa pas, comme à son habitude, cette fois-là. Visiblement, le mensonge venait de s'ancrer complètement en elle, même si au fond elle se mordait les doigts de devoir mentir au monde entier, ou presque. « Et si on te demande pourquoi tu ne connais pas le jour de ta naissance ? » Elle prit une inspiration, répondit son texte appris par cœur, jour après jour. « Lorsque je suis née, les papiers ont été échangés avec un autre enfant, et ils se sont trompés sur le registre en notant le jour où je suis née, sauf qu'on l'a appris le quatre mars, et mes parents n'ont pas eu le temps de me le dire. » Elle réfléchit quelques instants, vérifiant qu'elle n'avait rien oublié. « C'est bien, Ana. Tu peux y aller. Mais dis-moi au revoir d'abord, puisqu'on ne se verra plus. » La petite retint un « Pourquoi ? », comprenant la seconde d'après, et vint se blottir dans ses bras. « Tu vas me manquer, Téo. » L'homme sourit, déposa un baiser sur son front et la serra doucement dans ses bras. « Toi aussi, Ana. Tu penseras à moi, de là où tu es, hein ? Tu pourras peut-être m'envoyer des photos, qui sait. Allez, va, j'ai à faire, puce. » Elle hocha la tête, et sortit. Pas seulement de la pièce, mais aussi de la vie de « Téo ».



Au fond, Anorexie savait que l'histoire inventée par la brigade policière et Téo, et récitée par la jeune fille tant de fois était bien un mensonge. L'histoire, la vraie, son histoire, ils étaient très peu à la connaître. C'était sans doute pour ça qu'elle avait changé. Changé de prénom, de nom, d'identité, de tout. Elle était devenue une autre personne. Mais au fond, elle commençait peut-être à y prendre goût. Seule restait la douleur, la souffrance d'un passé qu'elle n'arrivait pas à oublier. Ses yeux s'ouvrirent d'un coup, les larmes coulèrent sur ses joues et elle pleura, elle pleura jusqu'à ne plus sentir rien d'autre que sa solitude. Et, à ce moment-là, elle se souvint. Elle se souvint de son ancienne vie, avant sa rencontre avec Téo, avant la police, avant. « Je suis née à Sitka, en Alaska, chuchota-t-elle, un jour pluvieux de mars. Je ne suis pas née dans un hôpital, mais dans une pièce sombre, froide, glaciale, même. Je me souviens de l'odeur atroce, et pourtant j'étais là, je semblais heureuse. Ma mère s'appelait Elisa, mon père Tony. Et s'ils m'ont eue, si j'ai débarqué dans leur vie, c'est pour une unique raison : l'arrivée d'un enfant leur donnait accès aux allocations familiales. A partir de là, se sentir chez soi dans une famille qui vous utilise pour obtenir de l'argent, c'est un peu dur. Mais il n'y avait pas que ça. » Elle s'arrêta un moment, grelottante, et serra les dents. Il fallait qu'elle se parle, qu'elle raconte ce qu'elle avait sur le cœur, se libérer, enfin, mais la seule personne à qui elle pouvait le faire, c'était bien elle-même. « J'habitais dans une pièce, de laquelle je ne bougeais pas. Il y avait trois serrures sur la porte, impossible de l'ouvrir de l'intérieur, et un cadenas à l'extérieur. J'étais enfermée, emprisonnée. Durant dix ans de ma vie. J'ai écrit un journal, pour me raconter des histoires, m'inventer une vie meilleure que celle que je subissais. » Un maigre sourire se déposa sur ses petites lèvres. « Le cinq mars, la police a débarqué à la maison. Je n'ai pas bougé, je suis restée cachée sous le lit, comme j'en avais l'habitude, parce qu'au début je croyais que des amis de Tony étaient venus à la maison, encore, et qu'ils allaient me faire ce qu'ils faisaient d'habitude. Mais cette fois, quand la porte s'est ouverte, j'ai entendu une voix d'homme que je ne connaissais pas. Il m'a appelée par mon prénom, et je suis doucement sortie de sous le lit pour le voir. J'avais des cernes, et on voyait que j'avais pleuré, il a dit. Mais il a aussi dit que tout allait bien se passer. Et c'est là que j'ai entendu des coups de feu. » Elle sécha les larmes sur son visage, ramena ses genoux contre elle, posa sa tête dessus. « Mattéo, l'homme qui m'avait parlé, m'a dit que Tony et Elisa étaient morts, et que je n'avais plus rien à craindre. Et c'est comme ça que je suis devenue Anorexie. »



Skye marchait dans la rue. En fait, elle semblait presque glisser tellement elle allait lentement. Ses cheveux bougeaient à peine, alors que le vent soufflait quand même relativement fort, et pourtant elle marchait presque trop lentement. Elle tourna à droite, dans une ruelle, qui donnait, un peu plus loin, sur la rue de son magasin de confiseries préféré. Elle commença à marcher un peu plus vite en sentant l'odeur de bonbons venir caresser ses narines, sans s'apercevoir que derrière, un homme la suivait. Un homme, ou une femme, impossible de le savoir. Il semblait n'être qu'une ombre. Il portait une grande cape, noire, et une capuche. Il s'arrêta soudain, observa la jeune fille de loin, et, sans dire mot, il se retourna et partit en sens inverse. Derrière lui, à l'endroit même où il se trouvait quelques instants plus tôt, un rasoir était posé sur le sol.

Pseudo : lulapsy. - Identité : lama à trois têtes, même si là c'est plus à deux têtes - Âge : très bientôt 15 ans (octobre, c'est bientôt pour moi) ! - Type de personnage : inventé. - Comment avez-vous découvert le forum ? oula, je me rappelle plus, ça fait tellement longtemps... par Demy sûrement. - Quelle sera votre fréquence de connexion ? dès que je pourrais (quelle idée de commencer une fiche maintenant, que je suis bête ) - Comment définiriez-vous le forum, là, à chaud ?  ... chaud.