+ I'M STILL TRYING TO FIGURE OUT HOW THAT COULD BE ft. LYRA&LISBETH.

**E. Lullaby Applewood** · **E. Lullaby Applewood**

LULLABY feat LISBETH&LYRA.

so let's set the world on fire.

Passant devant les vitrines des magasins, je me figurais que je me sentais réellement bien, aujourd'hui. Pour une fois que je prenais une journée de pause et que j'en profitais. Bien sûr, ce matin j'étais allée à mon cours de danse mais tout c'était parfaitement bien passé. Je ne réussissais toujours pas cet enchaînement mais il me restait un petit bout de temps avant la représentation. Le stress n'étais pas encore présent mais j'espérais réellement décrocher le premier rôle. Toutes les heures à répéter seraient enfin récompensées par d'autres heures à enchaîner des pas plus compliqués mais le jeu en valait la chandelle. Et puis, pour ce qui était de l'école, je venais de finir un gros devoir sur les écrivains du XXe siècle et j'attendais avec grande impatience de recevoir ma note. J'y avais passé beaucoup de temps et j'espérais ne pas avoir fait trop de hors-sujet comme j'avais l'habitude d'en faire. Mon téléphone vibra dans ma poche et je me dépêchais de le prendre pour regarder ce qu'il se passait. rappel : dîner w/ lyra. Je restais un moment bloquée sur le message qui s'affichait et puis soudain, me rappelait que j'avais donné ce rendez-vous à mon amie quelques jours plutôt, parce qu'en ce moment, nous n'avions pas vraiment le temps de nous voir. Avant de remettre mon portable dans ma poche, j'envoyais un message à Lyra en lui demandant si elle était toujours partante pour la soirée de ce soir et continuais ma balade, d'un air satisfait.

Les cheveux encore humides, je ressortais de ma chambre, habillée pour ce soir. J'étais restée un moment devant mon armoire me demandant ce que j'allais mettre mais finalement, j'avais opté pour quelque chose de plutôt classique et assez classe, sachant que le restaurant dans lequel nous allions était huppé. Cela peut sembler étrange comme ça, de se dire que quelqu'un de plutôt simple comme moi, ose mettre les pieds dans ce genre de restaurants où les gens à première vue sont plutôt snob... Mais j'avais eu envie de faire plaisir à Lyra et de partager un bon moment qui me changerait les idées, d'où le choix de ce restaurant. Je ne manquais pas d'argent et ce que j'avais gagné ces derniers mois, plus l'argent que m'envoyait mes parents me permettait de vivre très aisément (même si je n'avais pas forcément besoin de tout cet argent, il me sauvait parfois la mise dans certaines situations). Finalement, je prenais une petite pochette, prenais tout le nécessaire pour ce soir, enfilait une veste et sortit de chez moi. Un taxi m'attendait devant l'entrée et je m'engouffrais à l'intérieur.

Devant le restaurant, je faisais quelques pas, histoire de me dégourdir les jambes en attendant mon amie. Aucune personne qui venait ne semblait lui ressembler de près ou de loin alors je continuais de rester sur place à faire des petits pas avant de me retourner et de voir la jeune femme arriver. Je l'accueillais d'un grand sourire et m'exclamais, enjouée : « Lyra, et bien, enfin, c'est pas trop tôt ! ». Je l'embrassais sur les deux joues puis ajoutais : « Quel plaisir, ça fait tellement longtemps. » Je lui souris, sincèrement contente qu'elle soit là.

**Lyra E. Carter** · **Lyra E. Carter**

Une belle journée qui approchait de sa fin. Lyra était dans un état d'esprit assez joyeux en cette fin de journée. Elle allait voir sa chère Lula. Malgré leurs différences d'âge, elles s'étaient tout de suite appréciées. Lyra l'a considérait comme sa petite soeur et pouvoir passer la soirée avec elle allait encore plus illuminer sa journée. En rentrant chez elle, ce soir là et remarque que son amie lui demande confirmation pour le soir même, ce qu'elle s'empresse de confirmer. Elle n'annulerait pas ce genre de diner, surtout dans un restaurant aussi classe. En allant prendre sa douche, elle se sent reconnaissante envers Lula. Son amie a les moyens pour payer ce genre d'endroits, bien qu'elle n'y aille pas tous les jours ; du côté de Lyra, l'argent ne fait certes pas le bonheur mais elle aimerait en avoir un peu plus parfois, mais elle ne se plaint pas non plus. Et elle suppose que son amie souhaitait lui faire plaisir en l'emmenant dans ce genre de restaurant, c'est pourquoi elle se posta devant son armoire à la recherche de vêtements décents. Derrière ses jeans et ses débardeurs, elle va bien finir par trouver quelque chose... N'est ce pas ? Elle sortit tout ces vêtements de l'armoire pour faire le tri. Ce qui lui prit une bonne heure pour trouver une robe rouge assez simple. Elle regarda l'heure et se rendit compte qu'elle allait être en retard, vraiment en retard. Elle se précipite dans la salle de bain pour finir de se préparer et 10 minutes après, la voila dehors, attendant qu'un taxi veuille bien s'arrêter.

Le temps file et Lyra arrive enfin au restaurant où elle reconnaît la silhouette gracieuse de danseuse de son amie qui semble être impatiente. Et elle ne peut lui en vouloir, tout est de sa faute. Après qu'elles se sont embrassées, elles se dirigent à l'intérieur du restaurant. Le sourire de Lyra ne peut s'enlever de son visage. Son amie n'a pas changée, toujours aussi jolie et joyeuse. Lyra se rappelle que quand elles se sont rencontrées, le regard de la jeune fille l'avait captivée. Et Lula la regardait en retour, si bien qu'elles étaient venues à se parler spontanément, sans vraiment avoir de sujets de conversations précis. Simplement parce qu'elle en avait envie. Tout en s'asseyant, Lyra choisit d'engager la conversation : " Alors comment s'est passé ton cours aujourd'hui ? Vas tu enfin décrocher ce rôle ? Ils seraient vraiment idiots de ne pas te le donner ! " En regardant la carte, Lyra reste assez partagée. Elle relève la tête vers son amie et lui demande : " Qu'est ce que tu vas prendre ? Personnellement, je ne sais pas quoi choisir, il y a beaucoup trop de bons plats ! " En tournant la tête, elle remarque que les gens qui viennent manger ici ont l'air d'être des habitués. Avec leurs beaux habits de marque, Lyra se sent en infériorité. Mais elle ne dit rien à son amie. Son regard se dirige vers une silhouette familière qui se dirige vers elle. Une silhouette que Lyra ne voulait surtout pas voir. Et son visage perdit son sourire, remplacée par une sorte de grimace. Et, quand celle-ci se trouve à leurs côtés, Lyra l'a salue, sarcastiquement : "Bonsoir Lisbeth ! Que me vaux le malheur de te voir ici ? " . Espérant ne pas éveiller la curiosité de Lula, Lyra n'a qu'une envie : partir sur le champ avant que Lisbeth ne fasse encore des siennes...

**Lisbeth R. Pietersen** · **Lisbeth R. Pietersen**

La soirée était un véritable enfer. Pourquoi diable est-ce que Vianney réapparaissait de sa vie après quatre ans sans nouvelle ? Il avait fallu qu’il débarque dans son restaurant en plus de ça. Elle ne savait plus quoi penser, pourquoi ce soir-là ? Pourquoi les hommes se vexaient d’une telle manière lorsqu’on leur disait non ? Pourquoi ci, pourquoi ça… L’esprit de Lisbeth chauffait à tel point qu’une migraine lui transperça le crâne.

Oh et puis merde ! Je ne vais pas me prendre pour un mec comme lui !, se dit-elle.

-Heu, Lisbeth, tu ne devrais pas être en train de t’occuper des clients ?

La douce voix de son collègue la sortit de ses pensées.

-Mouais, répliqua-t-elle son grande conviction.

Lisbeth ne bougea pas pour autant. Les sièges des cuisines n’avaient jamais été aussi confortables, et elle n’avait aucune envie de retourner dans la salle si s’était pour croiser le regard de Vianney. Toutefois, son cher collègue ne voyait pas les choses de la même façon. Il lui lança un regard insistant qui en disant lui sur ce qu’il pensait de ses méthodes de travail.

-Mmmmmh j’y vais, lança-t-elle d’un ton désespéré.

Elle sortit des grandes cuisines luxueuses plusieurs plats dans les mains. Autant sortir de sa cachette pour se rendre utile – et faire accessoirement son travail. Elle soupira tout en se dirigeant vers la bonne table, celle de deux gros riches habitués du lieu.

-Et voici !, leur laissa-t-elle avec un large sourire.

Car oui, dans ce travail, les apparences étaient plus importantes que tout pour Lisbeth, et il fallait donc faire comme si servir des cons la ravissait. Sourires, bonnes manières, tout y allait et le pire était que ça fonctionnait. La preuve, de tout le personnel du restaurant, c’était elle qui se débrouillait à gagner le plus.
Une fois les gros riches servis, Lisbeth se dirigea vers une table remplie par deux jeunes femmes, dont une que la jeune femme ne connaissait que trop bien : Lyra Carter. Argh, s’il y avait bien une fille que la brune détestait par-dessus tout, c’était bien cette chère Lyra. Elle n’était pas méchante et elle ne lui avait rien fait en soi, mais c’était juste sa façon d’être et sa super vision de l’amour qui lui donnait l’envie de vomir. Comme si l’amour était quelque chose qui existait vraiment, et puis quoi encore ! Pour Lisbeth, la blondinette devait voir la réalité en face et arrête de vivre dans le monde des Bisounours. A vue de nez, ça faisait bien une bonne demi-heure qu’elles attendaient. Arf, pas grave, elle pouvait bien attendre encore un peu non ? La demoiselle fit mine de ne pas les voir. Elle tourna les talons pour aller à l’exact opposé de la pièce pour aller voir tout le monde sauf Lyra et son amie. Le tour de la salle mit bien une bonne vingtaine de minutes à s’achever. Au bout de quoi, Lisbeth s’obligea à venir les voir.

-Bonsoir Lisbeth ! Que me vaux le malheur de te voir ici ?, demanda la blonde lorsqu’elle se retrouva devant elle.

-Lyra, commença-t-elle poliment, je travaille ici si tu ne l’avais pas compris.

Elle avait dit ça de manière vraiment polie, qui ne traduisait en fait que toute son ironie. Bien, elle n’allait pas rester plantée là comme une pauvre cruche.

-Vous avez fait votre choix ?

Sa question s’adressait uniquement à la compagne de Lyra. La très jolie compagne de Lyra. La belle demoiselle attira le regard de Lisbeth. Elle s’attarda quelques secondes sur son visage, elle était vraiment magnifique, le genre de fille de Lisbeth. Et elle savait que autant d’attention envers elle énerverait Lyra, alors autant en profiter.

**E. Lullaby Applewood** · **E. Lullaby Applewood**

Il y avait beaucoup de voitures garées là et tous les gens qui en sortaient avaient tous l'air très snobs. Je souris en recevant la réponse de Lyra à mon message. Elle était de loin la grande soeur que je n'avais jamais eu et passer du temps avec elle était toujours un plaisir. Elle avait un humour bien à elle, un univers bien à elle et même si, nous n'étions pas d'accord sur absolument tout, j'aimais le fait que l'on se complétait assez bien. Elle me faisait rire et je lui répétais les blagues idiotes qu'on me faisait et souvent, nous partions sur des délires à deux concernant des choses et d'autres. Elle était une bonne oreille et une bonne épaule sur qui pleurer et si je ne l'avais pas connue, j'aurais vraiment raté quelque chose dans ma vie : une rencontre exceptionnelle. Enfin voilà, je souriais bêtement en repensant à une petite anecdote qu'elle m'avait raconté, quelques semaines auparavant, devant l'entrée du restaurant. Et puis, Lyra arriva A première vue, elle avait vraiment fait un effort vestimentaire ce soir et je ne manquais pas de la complimenter, c'est vrai quoi, souvent je la voyais en débardeur et en jean et cette robe lui allait à ravir.

Après nos embrassades, Lyra m'entraîna dans le restaurant et très vite, on nous plaça à table. Je la vis trépigner d'impatience, je ne tardais pas à sourire quand elle me posa sa première question concernant mes activités. Haussant les épaules, je lui répondis spontanément : « J'ai bientôt une audition dans quelques semaines et le niveau se fait vraiment ressentir, je suis confiante mais je t'avoue que j'appréhende cet examen. Il y a des filles qui attendent ce rôle et sont prêtes à tout pour l'avoir, et tu verrais certaines... » Je ris puis ajoutais sur le ton de la confidence : « Elles sont tellement capables de tout pour avoir ce rôle. » Je disais cela sur une note humoristique mais cela me faisait réellement peur. Il y avait souvent des problèmes étranges dans les vestiaires. Des filles perdaient leurs chaussons, des affaires manquaient, bref, c'était vraiment le bordel. Quoiqu'il en soit, je changeais de sujet et lui posais à mon tour une question. « Et toi, ton boulot ? Comment ça se passe, ça marche bien ? » J'avais envie de lui poser des questions sur sa vie sentimentale mais finalement, je me promis de garder ça pour plus tard, peut-être après quelques verres qui feraient délier les langues. Tout comme elle, je jetais un œil intéressé à la carte et regardait tout ce que le restaurant proposait, je n'étais jamais venue et j'étais comme Lyra, indécise car beaucoup de plats me mettaient l'eau à la bouche. « Je pense opter pour le filet de saumon et tout ce qu'il va avec... ça m'a l'air délicieux ! » En levant la tête, je m'aperçus qu'une serveuse était arrivée et que Lyra semblait la connaître. Je crus tout d'abord à une vieille amie mais l'atmosphère tendue qui se dégagea tout de suite me persuada du contraire.

Suivant l'étrange altercation, je fus prise de court quand 'Lisbeth' s'adressa à moi. J'arrivai à bredouiller bêtement : « Erm... Oui... Je... Pour moi ce sera... Euh, Attendez... Un filet...De saumon, s'il-vous-plaît. » En disant cette phrase, je sentis le rouge me monter au joue devant le regard étrange de cette serveuse. J'avais vraiment l'impression d'être toute petite devant cette belle brune et à un moment, je me déconnectais complètement de la réalité. Je devais être rouge comme une tomate et à ce moment, j'aurais prié pour pouvoir disparaître. Quand 'Lisbeth' partit avec nos commandes, je sentis que la soirée allait être longue. Déjà Lyra faisait la grimace et j'essayais de détendre l'atmosphère. « Hm... Tu la connais ? » Je souris de nouveau, essayant d'oublier le regard insistant de la serveuse.

**Lyra E. Carter** · **Lyra E. Carter**

Voir Lisbeth ne lui plaisait pas du tout. Mais ce qui ne lui plaisait vraiment pas était le regard qu'elle portait sur Lula. Un regard profond et irritant, selon elle. Mais elle ne préfére rien dire, bouillonne intérieurement et se contente de commander la même chose que son amie. Buvant son verre de vin, elle regarde son amie qui a soudain le visage assez rouge. Ouvrant de grands yeux, Lyra mets quelques temps à reprendre ses esprits et à répondre à la question de Lula. " Et bien... Elle et moi, on ne s'entend absolument pas. Elle me fait bien comprendre que je ne suis qu'une pauvre gamine qui est encore perchée bien trop haut. Mais elle n'est pas mieux, si elle croit que son mode de vie est le plus recommandable. Mais toi... Tu ne serais pas... Comment dire ça ? Attirée par elle ? Je veux dire... Tes joues sont très rouges et tu m'a l'air assez perturbée par sa présence. .

Priant pour qu'elle est tort, elle attend patiemment et reprend leurs discussions, là où elles s'étaient arrêtées. " Pour mon travail, tout se passe parfaitement bien. Mon patron m'adore et me laisse faire presque tout ce que je veux, je mène une vie assez cool ! J'ai récemment revu certaines personnes d'ailleurs. " Se taisant brusquement, Lyra se rappelle qu'elle n'a pas informée Lula de sa rencontre avec Ulysse et ce qui en est ressorti. Pourtant, Lula était à ses côtés durant les années où la jeune fille souffrait énormément et elle l'a beaucoup aidée. Elle méritait de le savoir et c'est donc avec un grand sourire que Lyra reprend la parole. " J'ai revu Ulysse. Il habite ici, à Yellowsky ! Nous nous sommes croisés un soir et nous nous sommes enfin expliqués. Et tu sais quoi ? Tout est rentrés dans l'ordre. Plus de soirées à se morfondre, plus de journées à déprimer. Tout est presque redevenue comme avant.. Son sourire s'élargit encore plus. Lula près d'elle et Ulysse de retour, sa vie est presque parfaite. Le retour de Lisbeth dans ses pensées l'a fait frissonner et elle attrape son verre pour le terminer et resservir son amie. Lyra, ayant envie de discuter avec elle, lui pose la question qui est sur le boût de ses lèvres. " Et toi, là où tu te trouves, il n'y aurait pas quelqu'un qui aurait attirée ton regard ? Un beau danseur, un beau chanteur ? Elle sait qu'elle parle beaucoup mais c'est dans sa nature, avec les gens qu'elle aime. Elle adore en savoir toujours plus. Surtout sur les personnes qui pourraient bien entrer dans leurs vies, tôt ou tard. L'image de Lula rougissant sous le regard de Lisbeth s'impose dans la tête de Lyra et elle espère de tout son coeur qu'elle a mal interprétée. Mais si son amie a des vues sur la belle brune, Lyra se promets de la remettre sur le droit chemin.Et, avec dépit, elle revoit Lisbeth revenir vers eux, les commandes en main.

**Lisbeth R. Pietersen** · **Lisbeth R. Pietersen**

Erm... Oui... Je... Pour moi ce sera... Euh, Attendez... Un filet...De saumon, s'il-vous-plaît.

Quelle originalité

Je ne sais pas ce que t’as ce soir ma pauvre Lisbeth mais arrête de gober les mouches !

Si c’est à cause de ce mec qui est venu foutre la merde tout à l’heure, ne t-

Hou je mond, мудак,

-Les plats sont prêts.

Laisse-moi deviner, Lyra ne t’a dit que du mal de moi… Du genre que ma manière de vivre était des plus déplorables, blablabla,

C’est bien ce que je pensais. Hum, tu devrais te faire ta propre opinion

Je suis à votre disposition tout au long du repas, n’hésitez pas à me faire venir

**E. Lullaby Applewood** · **E. Lullaby Applewood**

Franchement, je sentais déjà que la soirée allait être longue. Très longue. Tout d'abord, dès que Lisbeth approcherait de notre table, une certaine tension s'installera entre les deux femmes et quand cela arrivera, j'étais quasiment sûre de me retrouver gênée avec un seul souhait en tête : pouvoir me transformer en souris et me dissimuler sous une planche de parquet. Deuxièmement, je n'aimais pas l'effet que me faisait Lisbeth, j'avais l'impression d'être un bout de viande face à un prédateur. En bref, le seul problème de la soirée semblait être une parfaite inconnue (du moins pour moi), nommée Lisbeth. Et troisièmement, elle venait de faire une moue dédaigneuse après avoir pris la commande de Lyra, ce que j'avais du mal à tolérer. Je faillis lui dire deux mots sur ce fait mais finalement, elle ne m'en donna pas le temps en tournant directement les talons d'un air hautain. Dès qu'elle fut partie, mon amie me décrivit la nature de leur relation et j'écoutai d'un air compatissant, tout en hochant la tête. Je fus par contre étonnée en entendant la fin de sa phrase qui se révélais être une question, une question des plus étrange, d'ailleurs : « Moi ? Tu délires complètement ma pauvre Lyra. Je suis loin d'être de ce bord... si tu vois ce que je veux dire... et non, vu la manière dont elle se comporte avec toi, je serais bien la dernière à vouloir faire sa connaissance ! » Je toussotais un moment, puis reprit. « Je suis vraiment très rouge ? Ne me réponds pas, je sais. C'est à cause de son regard étrange là, c'est... » Je détournais les yeux. « Déstabilisant. » Je riais nerveusement en prononçant cela, encore une fois, Lyra prit les devants pour mener la conversation. Et encore une fois, elle devina ses pensées en abordant le sujet « Ulysse ». Elle les aimait tellement ces deux-là. Ils s'étaient comportés comme deux gamins mais elle était contente d'entendre que tout était rentré dans l'ordre et qu'ils étaient réunis. C'était vraiment un couple parfait à ses yeux, elle ne connaissait Ulysse que par le biais des paroles de Lyra mais elle le considérait comme un beau-frère et attendait impatiemment de faire sa connaissance. « Tu as l'air tellement épanouie ! Ta vie a l'air merveilleuse, qu'est-ce que je t'envie, si tu savais ! Et il faudra absolument que je fasse la connaissance de ce cher Ulysse... Je compte sur toi, pour me le présenter... Et puis moi... De mon côté, j'ai plusieurs problèmes à régler mais rien de bien méchant. Tu sais bien que ce n'est pas ma préoccupation principale. »

Les plats arrivèrent. Et l'intruse avec. Je la traitais d'intruse mais dès qu'elle prit la parole, je n'arrivais déjà plus à détacher mes yeux d'elle. Je ne dis rien face à la remarque de la serveuse mais ce n'était pas les mot qui me manquaient. Pourtant, la question de Lyra me revint en tête et il fallait que je contredise se pensées. « Lyra est mon amie et je ne vois pas pourquoi elle me mentirait. Et je pense être assez grande pour pouvoir avoir une idée des personnes que je rencontre, toute seule. Et déjà, par vos manières, je crois que je suis assez d'accord avec sa version. » Je lui lançai ça sur un ton de défi mais ce fut balayé rapidement par un petit clin d’œil de sa part. Quand elle partit, je soupirai et fis part de son agacement à son amie. Bref, essayant d'oublier ça, je goûtais à mon plat. C'était vraiment très bon, voire délicieux. « Waouh... C'est juste délicieux ! Si seulement les serveurs étaient d'aussi bonne qualité... » Certes, j'étais méchante, surtout qu'elle ne m'avait rien fait Lisbeth mais, je n'aimais pas l'effet qu'elle me faisait, ce n'était pas agréable. « Lyra, veux-tu qu'on commande autre chose ? L'addition est pour moi ! » lançais-je d'un ton enjoué, essayant de ré-égayer le dîner.

Spoiler:

**Lyra E. Carter** · **Lyra E. Carter**

Lyra se sent énormément soulagée quand son amie lui confirme que Lisbeth ne l'interesse pas, niveau sentiments. Elle se sentait stupide de lui en avoir parlée mais c'est sa réaction qui lui paraissait étrange. S'excusant auprès de son amie, elle l'écoute l'écouter parler d'Ulysse et de leurs possibles rencontres, ce qui la fait sourire gentiment. Elle ne sait pas comment elle pourrait lui refuser ça, il fallait juste que son ami lui en donne la permission et elle lui ouvrirait les portes au monde de cet homme. Mais tout ça n'était que secondaire pour le moment, son cerveau s'est arrêtée sur le fait qu'elle aurait des problèmes à régler. Fronçant les sourcils, elle tenta d'en savoir un peu plus : " Des problèmes ? Ça concerne une personne en particulier ? Je ne veux pas t'embêter avec ça mais si quelqu'un te cherche des ennuis ou autre, même si tu sais parfaitement te défendre, oublie pas que je suis là, hein ! " Lui faisant un petit clin d'oeil réconfortant, elle n'oublie pas leur invité surprise. La voyant arrivée, elle cacha sa grimace et attrape son plat, tout en remerciant la jeune femme d'une manière assez hypocrite. Mais celle-ci ne la regarde même pas, toute son attention se porte, encore, sur Lula. Les paroles de Lisbeth font monter la colère de Lyra. Elles ne s'étaient jamais appréciées, ça c'est certain. Mais qu'elle puisse penser que Lyra irait mentir sur leurs relations ou quoi que ce soit d'autre, cela dépassait tout. Au moment où elle allait lui envoyer une bonne réplique, Lula la précède et tente, avec les joues aussi rouges que la dernière fois, de rabrouer la jeune femme. Ce qui n'a pas vraiment l'air de marcher mais au moins, Lula semble assez agacée par le comportement de leur serveuse. D'ailleurs, elle aurait bien aimée demander à un autre serveur de continuer à prendre leurs commandes, ça leur permettrait de continuer leurs soirées comme elles l'avaient prévues à la base.

Goutant au plat, Lyra ne peut qu'approuver Lula. Le cuisinier a des mains en or et elle termine son plat assez vite, tellement le plat lui avait plu. Elle reviendrait surement, choisissant bien son jour et le moment pour tenter d'éviter Lisbeth du mieux qu'elle peut mais pour le moment, elle ne peut pas faire autrement. Revenant sur les bases de leurs mésententes, tout partait de la conception de l'amour, du point de vue de Lyra. Lisbeth lui avait clairement fait comprendre que ce n'était que du vent et qu'elle était une vraie idiote de croire que l'amour était quelque chose de si simple. Et Lyra, elle, ne comprenait pas que la jeune femme prenne la vie de cette manière. Et le désaccord s'était crée à ce moment-là, leurs relations s'envenimant de plus en plus. Perdue dans ses pensées, elle fut surprise par la question de Lula, qui lui proposait de commander autre chose. Avec un sourire en coin, l'image d'une tarte aux fraises s'imposa à moi. Et je ne pus résister. " Bon... Mais je te donnerais une part quand même hein ! En attendant le retour de notre chère serveuse, je pense que je vais jeter un oeil à la carte des desserts, espérons qu'ils ont des pâtisseries avec des fraises ! Avec un oeil gourmant, elle parcoure la carte et trouve son bonheur sous une forme de pâtisserie qui comprend de la fraise et de la framboise. Son regard pétillant surement de joie, elle regarde son amie et lui dit : " Si ce n'était pas elle, je pense que je lui aurais sautée au cou pour cette magnifique pâtisserie ! " Rigolant, elle repose la carte. " Et toi, tu as choisie ? Au fait, je parle, je parle... Je parle peut être beaucoup trop. Et bien, je te laisse trouver notre prochain sujet de discussion veux-tu ? . Etalant un peu ses jambes, elle prend une position assez confortable et attend patiemment que Lula lui réponde et que leur si gentille serveuse vienne prendre le reste de leurs commandes.

**E. Lullaby Applewood** · **E. Lullaby Applewood**

Je ris en entendant Lyra réagir sur le fait que j'avais des problèmes. Bon, les problèmes se résumaient à la nervosité engendrée par mes ballets et le stress des cours et aussi à une énergumène nommée Soulman qui prenait beaucoup de place dans mes pensées en ce moment. Donc vraiment, je n'étais pas dans une passe où tous les problèmes me tombaient dessus. En tous cas, pour ne pas inquiéter mon amie, je lui fis un petit topo de mes problèmes en essayant de ne pas m'étaler. « Eh Lyra, personne ne me veut d'ennuis, enfin si, mais ce n'est pas méchant ! C'est juste une connaissance de mon université, un garçon à qui je n'ai rien fait qui me cherche sans cesse des problèmes. Ce n'est qu'un jeu de gamin , mais j'en ai marre. Je crois qu'il me fait un petit peu plus d'effets qu'il ne devrait. Et puis sinon, des jours j'ai un peu de mal à tenir le rythme, entre les études et les cours de danse où on m'en demande pas mal, je crois que je vais finir par mourir de surmenage, si je continue ! Enfin, comme tu vois, rien d'important, très chère. » Non pas que je n'avais pas envie de me confier à elle mais j'avais préféré passer vite à autre chose et notamment de me concentrer sur le plaisir que j'avais à manger ce plat, qui était un régal. Ce que Lyra semblait confirmer. Ensuite, un serveur vint prendre nos assiettes vides et je fus surprise que ce ne soit pas notre chère amie Lisbeth qui se présenta. Je ne réclamais pas sa présence, loin de là, mais j'étais persuadée qu'elle était bien partie pour pourrir notre dîner, à Lyra et à moi. Finalement, il sembla que non car ce ne fut pas non plus elle qui vint nous présenter les cartes de dessert, mais un serveur au visage jusque là inconnu qui en donna une à Lyra et m'en tendit également une, que je pris avec sourire, politesse oblige.

Finalement, je me dis que tant mieux que la brune ne soit pas revenue, la soirée allait pouvoir reprendre son cours normal sans désagrément. Je fis part de mes pensées à mon amie. « Tu as vu ? Ce n'est pas notre chère Lisbeth internationale qui est venue ! » Je me retournai, balayai la salle du regard et n'apercevant pas la serveuse, j'en vins vite à cette conclusion. « Elle a sûrement fini son service, ou je-ne-sais-quoi d'autre. Enfin bon, voilà un problème de moins, nous ne sommes pas si mal sans elle, tu ne crois pas ? » De nouveau enjouée et gaie, je souris quand mon amie montra, elle aussi, son contentement en dévorant des yeux les desserts proposés. Apparemment, elle cherchait quelque chose de bien précis, c'est à dire : une tarte au fraises. Le mot fraise fit « tilt » dans mon esprit. « De puis quand raffoles-tu autant des fraises, ma chère ? Je ne te connaissais pas ce péché mignon... Dis moi, ne me dites pas qu'avec Ulysse, vous attendez déjà des enfants ? » demandais-je en riant, malgré le faux ton de reproche, car oui, si il y avait une chose qui aurait pu vraiment me réjouir, celle-ci en faisait partie. Enfin bon, je fis rapidement mon choix sur une coupe glacée et commandait ceci au serveur. « Pour ma part, ce sera cette composition avec supplément de chantilly, s'il-vous-plaît ! » Lisbeth ne vint toujours pas. Le serveur est plutôt mignon mais n'avait pas de charme à proprement parler, alors je ne m'attardais pas trop là dessus. « Eh bien... un sujet de discussion ? Tu m'en demandes un peu trop là ! Bon, je vais essayer de parler et on verra bien si ça nous mène sur un sujet particulier. J'aurais sûrement un ballet fin-janvier, ce n'est pas celui dont je t'ai parlé et donc pas celui où j'aurais la chance d'avoir un assez bon rôle mais c'est simplement une représentation d'un autre que j'avais déjà fait auparavant. Hm... sinon, j'ai vu une de tes illustrations l'autre jour, je ne me rappelle plus des circonstances mais j'ai pensé à toi ! » J'émis une courte pause, était-ce vraiment moi qui étais en train de parler ? Oui, parce que bon, ce que je disais n'avait pas grand intérêt mais je continuai, me disant qu'elle avait sûrement l'habitude avec moi. « Et sinon, je me demandais... Tu n'as pas le mal de Chicago ? Certes Yellowksy, c'est bien, j'y ai fait des rencontres incroyables, dont toi, mais des fois ça me pèse un peu. C'est tellement différent ! Certaines coutumes anglaises sont surprenantes mais ce qu'il y a de pire, je trouve, c'est l'accent. J'ai l'impression de faire tâche avec mon horrible accent, j'ai l'impression... d'être une sauvage, tu vois. Manger la moitié des mots, faire des phrases un peu bancales et parler très vite contraste légèrement avec les manières des gens d'ici, je crois que je ne m'y habituerais jamais ! »

**Lyra E. Carter** · **Lyra E. Carter**

Etrangement, Lyra ne revit pas Lisbeth. Un jeune serveur vint prendre leurs assiettes vides et cela ne déplut aucunement. Sa soirée s'annonçait d'ores et déjà beaucoup mieux. Lyra se savait protectrice envers Lula et malgré que la jeune fille lui ait dit, elle cherchera à connaître qui est ce garçon qui a réussi à entrer, un tant soit peu, dans le coeur de son amie. Tout en lui souriant, Lyra prend un généreux morceau de tarte et se prépare à le mettre dans sa bouche, imaginant l'acidité des fraises avec le côté sucré. Salivant à l'avance, elle n'est absolument pas prête au fait que Lula lui annonce cela comme ça. Si bien, qu'elle stoppe son élan, fixant son amie, ne sachant pas trop comment prendre. Finalement, elle le repose, devinant que ses joues ont pris une drôle de couleur assez rouge et avec un rire gênée, elle lui dit : " Euh... Et bien, non, je... Bon dieu Lula, tu sais bien que j'adore les fraises. Et puis avec Ulysse, je pense pas que... Bref, oublions ça, veux tu ? " Elle lui lance un sourire qu'elle n'espère pas trop crispée. La question des enfants l'a préoccupe beaucoup depuis certains temps. Elle a 30 ans. Certes, elle est encore jeune mais elle avait espérée, quand elle était adolescente, en avoir déjà 1 ou 2 à cet âge là. Mais ne mettant pas ce problème sur la table, elle boit son verre d'une traite et le pose doucement sur la table.

"Oh un ballet ? Il faudra que tu me dises quand il se déroule, soit-sur que je sois là. Je suis sur qu'il sera bien ! Et puis, pour ton autre ballet, je suis sure que tu as toutes tes chances. Rien qu'à te voir, on voit que tu as une allure gracieuse et tes pas sont légers, s'ils ne te choisissent pas, c'est qu'ils ont des mouches à la place des yeux. Une de mes illustrations, tu dis ? Tu as du les voir dans un de mes livres alors, tu t'intéresses à la lecture pour enfants ? "
La voila qui parle de Chicago. Sa ville de naissance, son foyer et l'endroit où elle sera toujours accueillie à bras ouverts. Cela faisait un moment qu'elle n'avais pas appelée ses parents, peut être devrait-elle le faire. Sortant son portable, elle s'écrit un mémo pour se rappeler de le faire plus tard et retourne à leurs conversations. " Aussi étonnant que cela puisse paraître, il semblerait que j'ai étonnée de nombreuses personnes en leur disant que j'étais de Chicago. Mon accent est absent d'après eux mais je t'avoue que je ne m'en rend pas vraiment compte. Et puis, je ne pense pas que tu paraisses si mal avec ton accent. Au contraire, ça te donne un genre plus attirant peut être ? Qui sait ? Après tout, l'Amérique donne toujours de très jolies femmes, regarde nous un peu. " Lui faisant un grand sourire exagérée pour appuyer mes mots, son rire suit directement. C'était idiot de dire ça mais cela lui faisait du bien de rire pour des choses complètement puériles, quand bien même elle est une trentenaire. Hélant un serveur, elle lui demande s'il peut leur apporter une bouteille de champagne. Elle voulait fêter leurs retrouvailles dignement et le champagne était de rigueur. Elle avait certes déjà un peu bue mais rien qui ne l'empêchait de réfléchir. A l'arrivée de la bouteille, elle sert son amie et lui tend son verre, un sourire en coin. " A nos retrouvailles. Merci d'être encore là pour moi et me supporter, Lula. Sans toi, je n'irais pas loin tu sais. " Elle fait tinter son verre contre celui de son amie et boit légèrement le liquide qu'elle s'empresse de commenter par un soupir appréciateur.

**E. Lullaby Applewood** · **E. Lullaby Applewood**

La soirée s'annonçait joyeuse et calme. Comme je l'espérais. Être avec quelqu'un que j'adorais à manger des plats qui étaient tout bonnement un plaisir pour les papilles était un des plaisir simple de la vie que j'affectionnais. Il en fallait vraiment peu pour être heureux et aux côtés de Lyra, je passais (comme toujours) un très bon moment. « Détends-toi ma p'tite Lyra, je te taquinais. Même si ça ne m'aurait pas dérangé le moins du monde. » Je lui fis un clin d'oeil et lui rendis son sourire, en avalant une autre bouchée de la composition glacée. Ah, les glaces et moi, cela avait toujours été une longue histoire d'amour. Surtout que la chantilly venait se mêler à tout ça. Ce n'était pas tellement bien pour mon régime de danseuse mais le sucré avait toujours été mon petit pêché mignon et je m'offrais de temps en temps des petites pauses gastronomiques à 500kcal la bouchée. Avalant quelques bouchées de suite, je m'interrompis et répondis à Lyra. « J'aime bien quand tu te trouves dans la salle alors que je danse, mais d'un côté, tu ne t'imagines pas à quel point ça me rend nerveuse ! Ça me permet en tous cas de me dépasser et de faire de mon mieux pour ne pas te décevoir. Et puis... merci pour tes compliments, mais cela ne fait pas tout malheureusement... » Je fis une moue faussement déçue puis me reprit, avant d'éclater de rire. C'était la vérité, mais il fallait mieux en rire qu'en pleurer. « Non, je ne m'intéresse pas spécialement aux livres pour enfants mais j'ai fait un tour à la librairie et puis, cela a attiré mon attention. » Je gloussais avant d'ajouter : « J'ai trouvé ça particulièrement mignon. » Haussant les épaules, incapable d'en dire plus, je bus une gorgée d'eau.

Lyra était une américaine, comme moi. Et je crois aussi que, comme moi, elle en était pas peu fière. Elle regarda un petit moment son portable pendant que je faisais cette parenthèse sur notre terre respective, à savoir les USA. Je n'aurais pas su dire quel endroit je préférais tellement ils étaient différents. Il y a toute ma famille au-delà de l'Atlantique mais ici, j'avais rencontré des personnes tout à fait extraordinaires, auxquelles je m'étais attachées et que les quitter ne me rendrait pas indifférentes. Et Lyra faisait partie de ces personnes. J'éclatais de rire, en entendant son hypothèse sur les américaines qui seraient plus attirantes grâce à leur accent, m'attirant au passage quelques regards courroucés des bonnes gens autour. Ensuite, je ne compris pas tout de suite pourquoi elle appela un garçon mais voir celui-ci revenir avec un seau à champagne m'a tout de suite fait un déclic et faillais répliquer... sauf que le magnifique sourire de Lyra m'en dissuada. Alors, sans dire quoi que ce soit, j'attrape le verre qu'elle me tend et trinque. Je bus une petite gorgée de champagne. « Arrête Lyra, c'est un plaisir de te connaître. Tu ne sais pas, toi -j'appuyais sur le toi pour attirer son attention-, tout ce que tu fais pour moi. J'ai eu l'impression de mourir avec tout ce temps passé sans tes délires et tes conseils. Alors... tu sais... je ne suis pas sûre que ce soit moi qui ait du mal à te supporter mais bien plutôt le contraire ! » Je levais ma flûte de champagne. « A notre amitié. »

Je jette un bref coup d'oeil à ma montre et aperçoit 21h48. Oh, nous avons passé un bon moment au restaurant déjà. « Tu comptais faire quelque chose après ? Quelqu'un t'attend ? Il sera bien tôt dix heures. » Terminer cette soirée sur une petit ballade, ou aller au cinéma ou je ne sais quoi d'autre pourrait être pas mal mais avant, j'allais commander un café. J'appelais le serveur et demandais si Lyra en voulait un également. Une fois cela fait, j'essayais de ré-enchérir sur un autre sujet de discussion. « Tu sais, je ne suis pas ici seulement pour me la couler douce. A la base, c'était pour venir voir ma demie-soeur. Je sais son nom, sa profession, elle est policière, mais sinon... je ne saurais pas comment l'aborder, quoi lui dire... Alors... je commence un peu à désespérer. D'après toi, que devrais-je faire ? » Je n'avais pas osé parler de ce sujet plus tôt mais... j'avais besoin des conseils de Lyra.

Spoiler:

**Lyra E. Carter** · **Lyra E. Carter**

Au final, la soirée ne se passait pas aussi mal que Lyra l'avait envisagée avec la présence de Lisbeth.Les paroles de Lula réchauffèrent le cœur de Lyra. Entre elles, il y avait une telle alchimie que ce genre de paroles la rendaient vraiment heureuse. Un sourire aux lèvres, Lyra s'empresse de reporter son verre à sa bouche pour apprécier le goût de ce délicieux champagne. " Il faut croire que nous étions fait pour nous entendre alors " Reposant doucement le verre sur la table, Lyra fixe son amie quelques temps. Tant de choses se sont passées depuis son départ d'Amérique, ses retrouvailles avec Ulysse, son nouveau rythme de travail et tout ce qui va avec. Elle avait eu besoin de stabilité, de quelque chose qui puisse la maintenir hors de tout ce qui l'entoure et qui lui paraissait si étrange à première vue. Lula avait fini par revenir dans sa vie, elles s'étaient toutes les deux retrouvées et Lyra savait qu'elle était son point d'ancrage, la personne vers qui elle pourrait toujours se tourner en cas de besoin. Le restaurant est toujours aussi bondée de monde mais elle se sent moins à part. Comme si une bulle s'était formée et que ce monde de bourgeois-gentilshommes dont elle ne fait pas partie, et ne le fera surement jamais, s'était évaporée en un rien de temps. Et en parlant de temps. En voyant son amie jeter un coup d’œil à sa montre, elle fait de même pour s'apercevoir que le temps est passée vite. Mais peut être est ce le but, quand on est en bonne compagnie, de ne pas se rendre compte du temps qui passe ?

" Je prendrais bien un thé, pas de café merci. Et en ce qui concerne notre programme pour la suite, je n'ai personne qui m'attende chez moi, à part si on me fait une drôle de farce et je peux encore passer du temps avec toi. Un sourire éclaire son visage à la perspective de passer encore un peu de temps avec elle. La soirée s'est très bien déroulée et rien ne vaut une bonne balade dans les rues de Londres, illuminée par les lumières, pour terminer en beauté cette belle-soirée. Les sujets étaient toujours légers, sans jamais vraiment aborder ce qui pouvait chagriner l'autre. Mais à ce moment-là, Lyra sait et sent que son amie a besoin de parler d'elle. De sa demi-sœur. Cette personne qu'elle hésite tant à rencontrer. Des conseils, c'est ce qu'elle attend de sa part. Mais elle qui avait mis tant de temps à retrouver Ulysse et avait agi comme une pré-adolescente sous hormones ne savait pas vraiment quoi lui dire. Malgré son comportement, ses agissements avaient payés. Ils étaient de nouveau proches et amis. Pourquoi pas lui proposer cette manière ? Lui prenant doucement sa main, Lyra la serre et, tout en fixant son regard ambrée à celui noisette de son amie, lui dit : " Tu te retrouves dans une situation bien fâcheuse. Et je sais que ça peut être difficile, même très difficile. Mais si ça a marché pour moi, ça marchera aussi pour toi. Tente l'approche directe. Va la voir, explique lui qui tu es et tu verras à ce moment là où tout cela te mèneras. Être directe peut parfois sauver une relation voué à l'échec, crois moi ! Mais qu'importe le choix que tu feras, si tu es venue jusqu'ici, je sais que tu arriveras au bout. Tu es une battante, Lullaby Applewood, et je sais que tu y arriveras. " Avec un grand sourire, Lyra sert un tout petit peu plus fort sa main pour lui donner du courage. Leur dernière consommation apportée, Lyra lâche la main de son amie pour s'affairer à son thé. Thé à la menthe, comme elle les aimes. Sans attendre, elle boit son thé rapidement, même si celui est assez chaud et le repose. Son amie s'était confiée à elle. A son tour maintenant. Toussant légèrement, Lyra prend une mèche de cheveux dans sa main. " Maintenant que tu parles de retrouver quelqu'un, j'ai récemment revu Ulysse, encore une fois. Et je n'y arrive pas. Je sais que c'est stupide et que je devrais passer à quelque chose, que je vais surement me retrouver vieille fille, avec deux chats, cinq chiens, un poisson rouge et un paon dans le jardin à l'attendre, mais il n'y a que lui qui me fasse ça. J'ai déjà 30 ans et j'ai l'impression que j'ai déjà perdu la moitié de ma vie à ne rien faire... Je suis un cas désespérée n'est ce pas ?" Se mordant la lèvre inférieure, elle évite de croiser le regard de son amie. Elle n'aime pas se confier, la plupart du temps, elle fonds en larmes. Et là, si elle la regarde, elle le ferait. Son amie avait de plus gros problèmes que les siens, la jeune femme n'a pas à lui rajouter son désarroi et ses peines de cœur. Elle hèle un serveur et lui demande de rapporter la note. " Alors, on règle la moitié chacune ? " Un sourire revient se planter sur ses lèvres malgré tout. Car elle ne peut pas rester bien longtemps triste à ses côtés.

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Lyra était vraiment une ancre dans ma vie. Les circonstances dans lesquelles nous nous étions rencontrées étaient un peu floues dans ma tête -je l'avouais- mais pourtant, je savais que notre relation avait mis assez longtemps pour se construire. Nous n'avions rien vraiment en commun mais nos caractères n'étaient pas si différents et nous avions de nombreux points sur lesquels nous nous entendions à merveille. Malheureusement, j'étais vraiment incapable de me rappeler comment nous nous étions mises en relation. C'est tout naturellement que je questionnais mon amie pour savoir si elle le savait : « Lyra, c'est bizarre, je ne me rappelle plus comment nous nous sommes rencontrées ? Tu t'en souviens, toi ? » Je rigolais devant la bêtise de ma question mais j'étais certaine qu'elle saurait mieux que moi... enfin, je n'en savais rien... surtout que j'étais plutôt du genre à me ramener des choses importantes comme celle-ci, mais là, je séchais complètement. Je la regardais boire quelques gorgées de champagne et j'en fis de même. Oui, c'était une sorte de fête. Des retrouvailles que j'attendais depuis un moment. Nous avions nos propres métiers, nos propres occupations mais ces petites pauses de la réalité nous faisaient réellement du bien. Lyra déclara qu'elle préférait un thé alors que j'apostrophais le serveur pour commander un café pour moi et un thé pour la jeune femme. Oh... La soirée allait bientôt se terminer à mon plus grand regret, il fallait absolument que je lui propose une autre date pour une future rencontre.

Le sourire de mon amie était magnifique et j'étais persuadée qu'elle se faisait tout comme moi une joie de continuer la soirée dans les rues de Londres, tranquillement, à parler de nos vies respectives comme des vieilles filles. Cette pensée me fit sourire. Un sourire qui s'effaça rapidement quand nous abordâmes le sujet concernant ma demie sœur. « C'est compliqué. Je me découvre une sorte de timidité, de peur de l'inconnu. Je n'ose pas du tout. Je pensais en être capable, je pensais que ça allait être facile, mais en fait non. Du coup... je pense que je vais essayer une technique plus subtile. Du genre... une lettre, avec mes coordonnées et si elle accepte de me recontacter, ce sera plus simple. Je ne sais pas ce que tu en penses mais ça me semble une bonne idée... » J'avais une boule dans la gorge et la main de Lyra m'apaisait un peu mais j'entendais les trémolos dans ma voix. Entre temps, les boissons étaient arrivées et je pris une gorgée de café, le liquide brûlant me détendant un peu plus encore. Au tour de mon amie de confier et je l'écoute patiemment, prenant un air compatissant. Nous avons un problème de même nature mais le sien est tout de même différent du mien. Cela me touchait qu'elle s'ouvre ainsi à moi car d'habitude, j'étais plus du genre à parler et elle à écouter et me conseiller, alors j'écoutais patiemment, me creusant mes méninges pour savoir ce que j'allais bien pouvoir dire pour la réconforter. Elle me fit penser à une adolescente qu'on venait de prendre en flagrant délit de faire quelque chose de mal. Elle enroulait une mèche de cheveux autour de son index et évitait mon regard, je ne fis bien sûr aucune remarque. Je savais combien c'était dure pour elle et j'attendis qu'elle ait fini. « Arrête de t'en faire Lyra, c'est moi qui suis censé finir vieille fille, parce que j'ai un caractère de cochon ! Mais Ulysse est vraiment un idiot si il voit pas à quel point tu es gentille, jolie, formidable et merveilleuse, qu'il passe carrément à côté de quelqu'un d'extraordinaire. Je pense qu'il doit être gêné lui aussi mais Lyra, c'est à toi de provoquer le destin. Vous êtes adorables tous les deux mais si vous n'osez pas franchir le pas, c'est moi qui m'en chargerais ! » Je dis ça sur le ton de la rigolade mais me reprit rapidement. « Non... sérieusement, tu es loin d'être un cas désespéré. C'est normal d'hésiter. C'est une phrase à deux balles que je vais te ressortir mais, écoute ton cœur. Je suis sûre qu'il saura te guider mieux que moi. » J'essayais réellement de trouver les mots justes pour répondre à Lyra mais elle semblait ne pas vouloir en dire plus à ce sujet. Elle ne tarda pas à passer autre chose en proposant de régler la moitié de la note. Ma carte bleue allait en prendre un coup mais je décidais qu'il était inutile qu'elle paye une partie de la facture. « Oh, oh... Regarde Lyra... Regarde qui voilà... Lisbeth revient... » Je pointais du doigt un endroit au fond de salle et attendit que ma compagne se retourne pour regarder afin de glisser ma carte bancaire et le temps qu'elle comprenne, la somme était réglée. « Désolée Lyra, mais ce soir, c'est moi qui invite. » Je lui fis mon plus beau sourire afin de la dissuader de répliquer quoi que ce soit et enchaînais : « Bon maintenant que c'est fait... que dirais-tu d'une balade ? » En disant cela, je me levais et commençais à enfiler ma veste. Passant un main dans mes cheveux, je pris mes affaires et attendis que Lyra en fasse de même, toujours mon grand sourire aux lèvres.

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**Lyra E. Carter** · **Lyra E. Carter**

Que son amie lui demande la façon dont elles se sont rencontrées fait sourire Lyra. Elle-même ne s'en rappelle plus très bien. Tout ce dont elle se souvient, c'est qu'elle était dans sa période *cheveux-bruns et légèrement-punk après le départ d'Ulysse* et qu'un simple regard a suffit à Lyra pour qu'elle vienne lui adresser la parole. Les circonstances restent vagues pourtant. " Tu me poses une colle avec cette question. Je me rappelle que j'étais dans ma période où j'adorais me teindre les cheveux, surtout en brun. Mais les circonstances exactes ne me reviennent pas. Je crois que ça a été très spontanée, qu'on est allées l'une vers l'autre tout simplement ! " Lyra finit son petit monologue par un grand sourire. Après tout, même si elles ne se rappellent plus comment elles se sont rencontrées. Leur amitié est là, aussi forte qu'au début, pour leur prouver que ce n'était pas une simple rencontre, comme celles qu'on fait tout les jours. Replaçant une mèche de cheveux derrière son oreille, Lyra se rappelle qu'à l'époque, elle était encore mal en point, toujours sous le choc du départ d'Ulysse et prête à tout pour pouvoir passer au dessus du choc. Même sa rencontre avec Lula ne l'avait que légèrement redonné le sourire. Mais cette période est loin derrière elle, désormais. Chacune avait leur petite vie à faire et quand on grandis, certaines choses deviennent urgentes. Comme le besoin qu'avait son amie de prendre contact avec sa demi-sœur. "C'est toujours difficile de confronter quelqu'un comme ça. Mais je suis sure qu'une lettre est la meilleure des solutions pour ce genre de situation. Au moins, tu pourras poser les bases et ne pas te pointer devant elle en lui balançant à la figure qui tu es. Non, une lettre c'est vraiment parfait. J'espère qu'elle prendra la peine de te répondre ! Si tu veux, je vais la voir et je pourrais peut être en parler avec elle ! " Lyra a réellement envie que Lula et sa soeur, Phoenix, se retrouvent et elle est prête à tout pour que cette rencontre se fasse dans de bonnes conditions.

Tandis que chacune d'entre elles abordent un sujet difficile, Lyra se rend compte qu'elle a vraiment l'air idiote. Peut être qu'elle devrait foncer comme lui conseille son amie. Peut être que si elle restait coincée sur leur ancienne relation, rien ne pourra arriver. Et la perspective de voir Lula confronter Ulysse arrache un rire à Lyra. " Tu sais, je crois qu'il faut vraiment que vous deux, vous finissiez par vous rencontrer. Et j'espère bien être là quand ça arrivera ! Il n'a peut être tout simplement pas... Les mêmes sentiments pour moi. Et je me trouve particulièrement ridicule quand je suis avec lui. Il doit voir certains signes. Sinon, c'est qu'il est vraiment aveugle. Mais tu as surement raison. Si je ne fais rien, je le laisserais surement partir. Et ça, je ne veux pas que ça se produise à nouveau. " Elle a toujours l'impression de trop parler quand elle est avec Lula. Comme si on avait mis un moteur à sa langue et qu'elle avait du mal à l'arrêter. Elle espère du moins que cela ne dérange pas son amie, tout en gardant ça pour elle. Mettant la main vers son sac afin de sortir sa carte bleue, Lyra se retourne, les yeux légèrement plus ouverts et regardant un peu partout. " Ou l'as tu vu ? " En se retournant, elle remarque que son amie en a profitée pour payer la somme en entier. Et elle ose la regarder avec un sourire des plus innocents. Lyra fronce les sourcils et fait une moue gênée. Elle n'a pas autant les moyens que son amie, elle fait son travail plus pour le plaisir que pour l'argent qu'elle gagne. Elle sait que son amie n'a fait ça que parce qu'elle en a envie mais cela gêne légèrement Lyra. " Très bien. Mais la prochaine fois, c'est moi qui paie et je ne me ferais plus avoir par une de tes ruses... Je devrais te connaître depuis le temps quand même " Tout en se levant, Lyra attrape son manteau et son écharpe. Il est presque 22h et le temps est frais à ces heures là. Autant bien se couvrir et ne pas attraper un virus, surtout en ses périodes. Une bonne balade allait leur permettre de bien digérer leur repas, très copieux, et elles pourront finir leur soirée sur une note douce. " Allons-y alors ! " Attrapant le bras de Lula, elle le passe en dessous du sien, comme deux adolescentes le feraient. Elle lui sourit et elles sortent ensemble du restaurant, prenant une rue tranquille. Habitant des quartiers différents mais proches, Lyra se décide à raccompagner son amie jusqu'à chez elle. " Je ne suis pas un beau prince sur son cheval blanc mais acceptes-tu que je te raccompagne jusqu'à chez toi, ma chère libellule ? " Un sourire en coin vient ponctuer sa phrase et Lyra continue sa route, avec son amie.

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J'éclatais de rire à l'entente du souvenir que lui rappelait Lyra, prenant sur moi des regards étonnés et agacés des autres clients. Mais qu'importe. C'est vrai qu'elle était maintenant beaucoup mieux avec son blond. Elle était beaucoup plus mignonne... disons que le brun était d'un autre style. « Cela devait sûrement être à mon arrivée à Yellowsky. En tous cas, je m'en rappelle de ta coupe de cheveux ! Cela m'avait semblé étrange, même, je n'en revenait pas que tu aies trente ans. Je te voyais plus jeune. Mais oui, cela devait être spontané, il aurait fallu me payer pour que j'aille vers toi. » Je souris, cela sonnait comme une petite pique mais cela n'en n'était pas une. D'un côté, je disais que Lyra avait un côté fou-fou mais d'un autre, je faisais à ma timidité. J'étais plus ouverte. En côtoyant les personnes de Yellowsky, j'avais changé. C'était certain. Et cela ne me déplaisait pas la moins du monde. Mon arrivée ici sonnait la fin de mon ancienne vie et maintenant, une nouvelle page s'écrivait. Il s'était passé beaucoup de choses et ce n'était pas près de s'arrêter. Et tous les petits instants, comme celui que je vivais en ce moment, ne rendaient que cette histoire plus belle. Oui, pour une fois, je commençais à voir la vie autrement. J'étais plus en confiance et c'était en partie la présence de personnes comme Lyra a mes côtés qui y contribuait. Cela me donnait un peu de courage pour me confronter à des choses comme la future rencontre avec ma demie sœur si celle-ci acceptait de me voir. D'après Lyra, la lettre avait déjà été un grand pas. « Je ne préfère pas Lyra, c'est gentil de ta part. Mais... j'aimerais régler ça toute seule. » J'avais oublié que mon amie connaissait ma demie-soeur et jamais il ne m'était venu à l'idée de lui demander d'être un intermédiaire entre celle-ci et moi. Je préférais largement régler tout cela toute seule car si jamais cela échouait, le tort ne retomberait que sur moi et l'amertume ne passerait que plus rapidement.

Je restais muette un moment en entendant Lyra parler d'une éventuelle entre Ulysse et elle. Mon dieu... si elle savait. Bien sûr qu'elle l'avait déjà rencontré, d'ailleurs, elle ne s'était pas contentée de le saluer. Une sorte de plan d'attaque avait germé dans son esprit et elle s'était décidée à le mettre en place. Ce plan consistait à un peu faire ouvrir les yeux à Ulysse et à le « guider» vers Lyra mais pour l'instant on ne pouvait pas dire que c'était un grand succès. L'écrivain se méprenait sur ses intentions et je pestais intérieurement contre lui, me demandant si vraiment j'avais l'air de le draguer. La seule chose positive c'était qu'il pouvait me repousser car son cœur était pris par une autre femme, et que la femme en question soit Lyra. Je priais fort pour le bonheur de mon amie et Ulysse me semblait d'être quelqu'un d'honnête et de fréquentable. D'ailleurs, ces deux-là se connaissaient depuis tous petits alors je n'avais aucune raison de m'inquiéter sur son compte. « En tant qu'amateurs de lettres, je suis sûre que nous nous entendrions à merveille. Et si cela te fait plaisir, cela ne peut que m'enchanter. Pour ce qui est de ses sentiments à lui, c'est sûr que rien n'est gagné d'avance. L'amour c'est compliqué. Mais tu ne perdras rien à foncer. Si il ne partage pas les mêmes sentiments, ce sera décevant et douloureux mais ne pas y aller ne fera sûrement rater quelque chose si il est amoureux de toi. Et ça, ce serait... ce serait dommage. » Mes mots étaient maladroits. J'essayais de l'épauler autant que possible mais je ne m'y connaissais pas vraiment en relations amoureuses. « Fonce Lyra, fonce. Ça en vaut la peine. » Je lui fis un petit sourire et finalement, ce sourire s'étira quand celle-ci se retourna pour regarder la direction que je pointais du doigt et que j'en profitais pour payer le serveur rapidement. Haha ! Cette fois je l'avais eu et je savais qu'elle ne se laisserait plus avoir aussi facilement la prochaine fois. « On s'en fiche, je t'avais dit que je t'invitais. Alors, tu ranges ta carte bleue, ma jolie ! » Sur ces mots, je me levais en voyant mon amie faire de même et me rhabillais, toute joyeuse. « Volontiers Lyra. Je te laisse me guider parce qu'avec le champagne, j'ai un peu l'impression d'être à l'ouest là. » Je ris et dès que nous nous étions mises en route pour revenir vers Sucking Pig Boulevard, je lui pris le bras et calais le rythme de mes pas sur les siens. « Bon, vu qu'on a sûrement un petit temps de chemin à faire, que dirais-tu d'un petit jeu ? Une question chacune au quelle l'autre devra répondre le plus sincèrement possible. » dis-je, ponctué d'un petit rire. « Je commence. Quels sont tes rapports avec ta famille ? »

**Lyra E. Carter** · **Lyra E. Carter**

Lyra sourit face à la pique de son amie. En même temps, elle ne devait pas avoir l'air très accueillante à ce moment là. Enfoncée dans son chagrin, mais tentant de faire face quand même. Parfois, quand elle regardait en arrière, elle se disait qu'elle avait peut être mal réagi. Jeune fille pleine d'hormones en ébullition. Oubliant ce qui l'a tourmente sur le moment, Lyra s'étire légèrement, enlevant ainsi la légère pression qui s'est posée sur ses épaules. Un sourire s'étale sur son visage et elle se dit qu'elle n'a aucune envie de se retrouver autre part à ce moment-là. Avec son amie, sans problèmes et sans se soucier de ce que les gens peuvent penser. Elle avait toujours été très soucieuse de son apparence en société, ne pas trop paraître comme ça ou comme ça. Mais depuis quelques temps, et surtout depuis ses retrouvailles avec Ulysse, ainsi que ses nouvelles relations, elle se sentait mieux dans sa peau. Peut être que la trentaine, ça n'était pas si mal après tout. " Je comprends. En tout cas, si tu as besoin, tu sais que tu peux me contacter si ça ne se passe pas aussi bien que tu l'espères. Je répondrai toujours en voyant ton nom sur mon téléphone ! " Un petit sourire confiant sur le visage, elle serre une dernière fois la main de son amie et finit tranquillement son thé. Son estomac est bien remplie, elle le sent et elle sait que cette nuit, elle n'aura pas de soucis pour s'endormir après cette si bonne soirée en la compagnie de Lulla.

La jeune femme n'a pas tort. L'amour, c'est compliqué, repassant les mots exacts de Lulla dans sa tête. Soupirant bruyemment, elle répond d'un air un peu lasse. " Il faut croire qu'avec moi, je ne verrais jamais le bout de toutes mes histoires d'amours ! Mais passons, il faudra bien qu'à un moment vous vous voyez et je compte lui parler de toi bientôt. Mon dieu, on dirait que je fais comme si c'était officiel entre nous. Alors que... Laissons ça de côté veux-tu ? " Lyra n'aime pas se faire avoir de cette manière et son regard légèrement menaçant le prouve facilement. Pourtant, c'est avec un sourire dépitée qu'elle regarde le serveur partir avec la carte de son amie. " Je m'avoue vaincue. Pour cette fois ! Je n'oublierais pas et ne me ferais pas avoir la prochaine fois, sois-en sur ! "

Réajustant sa robe rouge correctement, elle se lève en compagnie de son amie qui accepte sa proposition de la ramener chez elle. Marchant l'une à côté de l'autre et calant leur marche sur l'autre, Lyra se sent bien, encore une fois. Quand est-ce que cette situation de bien-être la quittera ? Elle a l'habitude que rien ne dure. Que son bonheur, si précieux, soit si court et rempli de regrets. Elle le sait, au fond d'elle, que ceux qu'elle aime finissent toujours par lui échapper entre les doigts. Et sans s'en rendre vraiment compte, elle ressert légèrement son bras autour de celui de Lulla. Un sourire se repose sur ses lèvres face à la proposition de Lula. " Et bien, allons y alors, ça nous permettra de rester éveillée sur le chemin du retour, je crois que le champagne me fait légèrement tourner la tête aussi. Mes rapports familiaux... Je dirais qu'ils sont assez bons. Je n'ai pas appelée mes parents depuis un petit moment mais je compte le faire bientôt, bien que je crains me faire incendier par mon père. Ma cousine Lennon est arrivée à Yellowsky il y a peu et je l'adore. Quand à mon autre cousin... Il doit être en train de faire le tour du monde, à faire des cascades un peu partout et à oublier sa famille ! A mon tour ! Qu'est ce qui te manque le plus de l'Amérique ? "

**E. Lullaby Applewood** · **E. Lullaby Applewood**

Lyra était mon pilier. La base du château de cartes qu'était ma vie. Un soutien. Une aide. Une des plus jolies rencontres à Yellowsky. On s'en fichait de la différence d'âge en amitié. Elle m'acceptait comme j'étais et quoi que je fasse, même si elle n'était pas toujours d'accord, elle me soutenait et était là pour me rattraper si jamais cela ne se passait pas bien. Et là encore, elle me proposait son aide concernant l'histoire de ma demie soeur. C'était tout elle. Gentille et adorable à souhait. « Ne t'inquiète pas, dès que j'ai un problème, je t'appelle, tu le sais bien ! Je me demande d'ailleurs comment tu fais pour être toujours disponible alors que je t'appelle à des heures impossibles. », riais-je. C'est sincère et spontané. Je n’ai pas besoin de me forcer pour m'ouvrir entièrement à Lyra. Dès que je suis proche d'elle, j'arrive à être un peu plus moi-même, un peu plus la personne que j'aimerais être tout le temps. On pourra bien me reprocher qu'il n'y a pas de raisons à ce que je sois aussi renfermée, méfiante et peu sûre de moi. Mais c'était dans mon caractère. J'avais toujours été réservée et effacée étant petite mais avec le temps, cela s'arrangeait, un peu. Les petites filles ne me comprenaient. J'avais toujours eu quelque chose de différent. Mais elles ont commencé à m'accepter plus tard, indirectement, j'avais commencé à être un peu plus jolie et aussi, j'arrivais à me montrer faussement intéressée par leurs sujets de conversations favoris. Mais ce n'était pas ma vraie nature.

Je souris à Lyra et approuvais ce qu'elle me racontait. Elle ne se doutait pas que je connaissais déjà Ulysse. Elle ne faisait pas le rapprochement entre mon université et l'écrivain. Mais je me disais que ce n'était pas plus mal. Je ne culpabilisais pas vraiment de ne pas lui dire car après tout, ce n'était rien de mal. Je ne m'y prenais pas bien mais pourtant, je gardais espoir que cela allait changer un petit quelque chose. Il ne fallait pas qu'il y ait de malentendu et qu'elle se méprenne sur mes intentions auprès d'Ulysse. C'est vrai que donner des rendez-vous à l'éditeur souvent dans un café pourrait porter à confusion. Une amitié mettait beaucoup de temps à se construire mais pouvait voler en éclats en un rien de temps. Juste un battement de cil et vous voyez votre amie vous crier dessus qu'elle vous en veut et que vous êtes la pire des garces. Un malentendu. Et si vous n'aviez pas de chance, la personne est bornée et refuse d'admettre que vous êtes innocent alors que vous plaidez la légitime défense. Secouant la tête pour chasser ses idées noires, je me repris. Il ne fallait pas penser au pire qui puisse m'arriver, cela gâcherait tout. Je ne relevais même pas le fait qu'elle m'en veuille pour la note, faisant mine de ne pas avoir entendu. Nous n'allions pas quand même nous fâcher pour des histoires de sous !

Il fait froid mais dans mon cœur, il fait chaud. Cette chaleur se répand partout dans mon être et je ne sens même pas les irritations que m'inflige les griffes acérées d'un vent d'hiver. Ce petit feu dans mon corps, c'est grâce à elle. Bras dessus, bras dessous, nous marchons tranquillement. Sans rien demander aux autres, sans faire vraiment attention. Je suis juste captivée par ses paroles et ce qu'elle me raconte. Contente qu'elle accepte mon jeu, je l'écoute attentivement. Et réfléchis en entendant sa question... dur dur... ce qui me manque le plus en Amérique ? « Ah, je ne sais pas trop... Je vais te dire des choses dans le désordre parce que je n'y ai jamais vraiment réfléchi. Tout d'abord, il y a la famille, bah oui, j'me retrouve dans un endroit que je ne connais pas du tout... normal. Sinon, les paysages et la culture, c'est complètement différent. Et puis aussi l'accent des autres américains. », la dernière chose était bien sûr, une blague mais ce n'était pas totalement faux. Je ris puis réfléchis à une question. « En fait, c'est complètement différent les deux univers mais bon, disons la famille et les anciens amis, parfois. » Je replaçais une mèche de cheveu rebelle puis repris. « Tu dois partir sur une île complètement déserter. Qu'est-ce que tu prendrais avec toi ? » C'est gnan-gnan comme question mais mine de rien, on en sait un peu plus avec la personnalité de la personne à qui on pose cette question... voyons voir à quel genre de personnes Lyra appartient. « Oui je sais, cela fait très quizz comme question, mais rien de mieux ne m'est venu à l'esprit. »

**Lyra E. Carter** · **Lyra E. Carter**

Sa relation avec Phoenix et Lullaby l'a met dans une situation spéciale. Etant amies avec les deux femmes, il est parfois difficile de savoir quel est la bonne décision à prendre. Aider Phoenix à l'accepter ou aider Lulla a faire sa connaissance en profondeur ? Elle déplore que cela soit arrivée à son amie. Pour elle, une famille devrait être toujours prêt à tout les uns pour les autres, à aimer inconditionnellement chaque personne qui fait partie de cette famille. Mais elle n'a pas à faire face à ce genre de situations. C'est peut être la raison pour laquelle Lyra ne peut pas vraiment comprendre ce que ça fait de retrouver une personne qui affirme être votre demie-soeur. Entre Ulysse et Lulla, elle ne peut que compatir et les aider du mieux qu'elle le peut. Même si elle ne fait pas grand chose, les petites actions valent parfois mieux que les grosses. Et elle a confiance en Lullaby. Elle sait que quoi qu'il arrive, elle arrivera à trouver un moyen. " Oh tu sais, je crois que mon esprit doit être branchée sur mon portable inconsciemment et peu importe l'heure, je l'aurais toujours à l'oreille deux secondes après que tu ais commencée à m'appeler. On peut appeler ça de la télépathie ! " Lyra rigole aussi. Bien qu'elle sait que la soirée risque de bientôt se terminer, elle a passée une très bonne soirée. Et tout va pour le mieux. Demain, elle devra faire face à de nouveaux problèmes. Mais elle préfère ne pas y penser.

Une rencontre entre Lullaby et Ulysse aurait beaucoup plu à Lyra. Les deux étant dans des chemins littéraires, ils arriveraient surement à bien s'entendre et à parler de choses dont Lyra n'a aucune idée. Certes, elle a fait un parcours littéraire elle aussi mais les livres ne sont pas sa passion. Le dessin, par contre, est toute sa vie. Une soudaine réalisation vient à l'esprit de la jeune femme et elle se retourne vers la jeune femme. " Dis moi, ça te dirait un jour que je te dessines ? En portrait, je veux dire. Je viens de me rendre compte que je ne l'ai jamais fait et tu as un visage si parfait, mes crayons ne vont que te rendre encore plus belle que tu ne l'ais déjà. " Pourquoi n'y a t'elle pas pensée plus tôt ? En même temps, Lyra préfère dessiner les paysages et ce qui lui passe par la tête la plupart du temps. Les humains, il faut beaucoup plus de temps et de la patience pour deux. Elle espère bien que Lulla acceptera son offre. Après tout, cela leur redonnera une occasion de se revoir plus rapidement. Lyra a de mauvais pressentiments en ce moment. Comme si un vent froid soufflait lentement sur elle pour lui dire quelque chose, pour lui faire comprendre que tout est déjà fini. Elle a besoin de ses amies, surtout en ce moment. Même si elle a Ulysse, rien ne vaut une soirée entre filles où on peut parler de tout autour d'un bon repas, comme celui-là.

L'Amérique. Elle lui a posée cette question car, au fond, son pays natal manque énormément à Lyra. Les grandes étendues de forêt, ses amies et sa famille. Elle envisage d'ailleurs d'y retourner un mois pour les vacances d'été et, si possible, en compagnie d'Ulysse. Revoir Chicago, après tout ces changements, risque d'être assez étrange, surtout le décalage horaire. Mais pour revoir ses parents, elle ferait bien ça. Pour goûter les pâtisseries de son père à nouveau. Un grand sourire aux lèvres à cette pensée, elle écoute la réponse de son amie et réfléchit à la sienne. Sur une île déserte ? Le paysage doit être si beau. Le bleu de l'océan mélangeait au soleil, donnant des reflets encore plus turquoises. Une palette de dessin et mes crayons de couleurs. Je crois que je pourrais passer des heures à fixer l'horizon sur cette île et ne jamais trouver la même chose à dessiner. Les couleurs changent aux différentes heures de la journée et il y a tellement de possibilités. Voilà ce que je prendrais avec moi ! Sa réponse n'est peut être pas des plus intéressantes et des plus normales mais pour elle, c'est sa façon de voir les choses. Lyra a conscience qu'elle pouvait parfois être un peu à côté de ses pompes et à quoi sert d'avoir un esprit de grand enfant si on ne peut pas l'exploiter ? " Si tu devais choisir entre l'homme de ta vie, celui avec qui tu veux te marier, j'entends et une opportunité unique dans ton travail, que ferais tu ? Moi aussi, cette question n'est pas des plus recherchées mais voilà, je trouve que c'est une bonne question."

**E. Lullaby Applewood** · **E. Lullaby Applewood**

Il fallait que je me reprenne. Tout de suite. Sinon je sentais que j'allais me mettre à pleurer sur l'épaule de Lyra. Quand je disais pleurer, c'était vraiment pleurer. Un mélange des crises que faisaient les petits enfants quand ils étaient peinés et les larmes mélancoliques et douloureuses que les personnes fort chagrinées font couler. Bien sur, j'étais persuadée que cela ne dérangerait pas Lyra, au contraire. Elle ferait preuve d'empathie et déploierait sa gentillesse et sa douceur pour me réconforter. Mais moi, je ne voulais pas être triste pour ça. C'était normal de l'être, m'avait répété mon père. Seulement, pour une fois, je voulais essayer de me relever plus vite et d'être plus apte à rebondir sur ce genre d'expériences. Et des personnes comme mon amie me motivait vraiment pour réussir ma mission. Mon sourire s'étira, mon esprit se calmait peu à peu. J'aurais tout le temps après de pleurer, de m'en vouloir et de regretter mes échecs ou mon incapacité à prendre des initiatives. Il fallait juste penser au moment présent. J'étais avec Lyra. C'était ma meilleure amie. On s'adorait. Et quoiqu'il arrive, nous étions là, l'une pour l'autre. « Maintenant je connais ton secret. Au moins je suis sûre de pouvoir compter sur quelqu'un 24h/24. C'est super rassurant dans mon cas, tu sais. Sache que même si je n'ai pas tes supers pouvoirs, je serais également toujours là, si tu as besoin. » Faisant preuve d'un soudain élan d'amour, je vins étreindre ma Lyra, toujours un large sourire aux lèvres. C'était bon d'avoir une alliée dans ce monde de dégénérés.

La proposition de mon « alliée » me surprend. Je sentis tout de suite le rouge me monter aux joues. Me dessiner, moi ? Oh la... Quelle drôle d'idée ! L'idée n'est tout de même pas mauvaise juste parce qu'elle n'est pas n'importe qui. J'aurais sûrement refusé si cela avait été quelqu'un d'autre aussi connu soit-il, mais là, j'essayai d'y réfléchir plus amplement. « Tu n'es pas sérieuse ? Si c'est pour te faire faire quelque chose que tu n'as jamais fait et qui pourrait t'apporter, pourquoi pas. Je ne suis pas sûre que ce soit une très bonne idée. » J'imagine déjà la tête dépitée de Lyra. Oh non, je ne peux pas la laisser dans cet état là. « Bon. J'accepte. » Je jette un coup d’œil amusé vers elle, attendant sa réaction. On s'en fiche du résultat. Le principal c'est qu'on s'amuse et qu'on se revoit au plus vite. De plus, j'étais sûrement la deuxième plus grande fan des dessins, juste derrière les enfants qui lisaient les livres qu'elle illustrait.

La sincérité de Lyra me touchait beaucoup. Elle aimait dessiner autant que j'aimais danser. Et cela se sentait dans sa réponse. Vraiment. « Woaw. Je suis sûre que si tu revenais après ton voyage sur cette île, on s'arracherait tes dessins. » A son tour de me poser une question. « Ouuch. Dur comme question. » Je pris le temps de réfléchir avant de lui donner ma réponse. J'étais ambitieuse mais pas au point de passer à côté de l'homme de ma vie, si bien sur, j'arrivais à me rendre compte que c'est l'homme de ma vie d'abord. « Tu vas me trouver super fleur bleue mais j'épouserais l'homme de ma vie, bien sûr. Je ne veux pas finir comme ces vielles businesswoman qui ont privilégié leur carrière à leur entourage. Elles se retrouvent vieilles, seules, et pour les plus malchanceuses, séniles. Et je ne me vois pas devenir une cougar, à sortir avec un petit jeunot qui n'en voudrait qu'à mon argent. » Pour exprimer encore plus mon dégoût, je fis une grimace digne d'une sorcière. « Ce ne serait pas moi. Si je devenais comme ça, promets-moi de me rappeler de me tirer une balle dans la tête, d'accord ? Bon après... laisse moi également mourir si je ne trouve pas l'homme de ma vie et que je suis sûr le point d'acheter un nouveau chat. Ce serait bien aimable de ta part ! » C'était dit sur le ton de la plaisanterie mais cela me faisait vraiment peur de ne pas pouvoir trouver quelqu'un ou de tomber sur une mauvaise personne, ou quoi. La solitude à la fin de mes jours me terrifiait. A la fin de ma vie, si tout était perdu, je n'étais pas sûre de pouvoir lutter contre la peine et le chagrin comme je le faisais maintenant. Je me sentais bête de penser ça mais c'était vrai. « Je suis consciente que c'est un peu délicat comme question mais... que fuis-tu le plus dans la vie ? » Mon bras se resserre autour du sien en même temps que j’emmitouflai un peu plus dans ma veste.

**Lyra E. Carter** · **Lyra E. Carter**

Yellowsky. Un endroit qui, des années auparavant, n'aurait probablement pas attirée son attention. Et maintenant qu'elle y est, elle ne changerait d'endroit pour rien au monde. Bien sur que l'Amérique lui manque, c'est son pays natal et elle finira par y retourner un jour ou l'autre. Mais tout est si paisible à Londres qu'elle ne pourrait pas partir. Et les rencontres dans cet endroit l'ont menés à tellement de bonnes personnes. En particulier Galahad et Lullaby, ses deux meilleurs amis. L'on dit qu'on ne peut en avoir qu'un mais pour elle, ils sont équivalents. La jeune danseuse lui apporte un soutien inébranlable et une joie de vivre contagieuse qui lui donne le sourire à n'importe quel moment. Quant à Galahad, ses blagues et son sourire malicieux lui réchauffe le coeur et son côté immature lui donne l'impression d'être enfin comprise. En regardant son amie vivre une période assez difficile, elle tente de l'aider du mieux qu'elle peut. Les conseils et le soutien, ce n'est pas assez, ça n'est jamais assez. Mais dans le fond, quand il est parti, elle était seule à se confronter aux sentiments contradictoires et ce sentiment d'abandon qui l'a hantait. Et les paroles de la brune réchauffe son cœur. Tout en la serrant dans ses bras, répondant à son étreinte, elle lui répond : Tu pourras toujours compter sur moi, c'est certain. Et saches que je compte bien être disponible pour toi le plus souvent possible ! Et même si tu n'as pas mes "supers-pouvoirs", on arrivera toujours à se parler. En cessant leur entreinte, Lyra lui sourit, un sourire plein de promesses.

Le rouge aux joues de Lullaby alerte Lyra et elle se sent gênée d'avoir pu mettre son amie dans une situation cocasse. Pour la blonde, dessiner une personne, qu'elle la connaisse ou non, c'est l'honorer parce que la personne a réussi à inspirer Lyra. Dans un regard, un sourire ou un mouvement de cheveux, tout captive l’œil attentif de la dessinatrice. Et si jusqu'à maintenant elle n'avait pas osée demander à son amie, c'était par principe, sachant que beaucoup de personnes n'aiment pas se faire dessiner. Sous les phrases de Lullaby, un sourire aux lèvres, la jeune femme tente de trouver les mots pour s'excuser quand soudain, son amie change d'avis, un sourire malicieux aux lèvres et les yeux pétillants. Un sourire plus grand s'empare de son visage et Lyra rit, d'un rire léger. Je ne voulais pas que cela te gêne. Si tu ne te sens pas prête pour le faire, on le fera un peu plus tard. Mais il faut que tu saches que te dessiner sera un véritable honneur pour moi. Le dessin et Lyra ne font qu'un, depuis toujours. Et si elle peut mettre à profit ses talents de dessinatrice pour garder un souvenir vif de ses amies, la blonde le fera sans hésiter.

C'est possible, je crois que je ne reviendrais même pas tellement le décor me plairait. Enfin, la vie en société me manquerait probablement au bout d'un moment. Et mes amis aussi. Et Bonnie. Enfin bref ! Elle sourit légèrement tout en regardant la brune chercher la réponse à sa question. Si on lui posait à la question à elle, une dizaine d'années auparavant, elle aurait surement dit l'homme de sa vie. Mais aujourd'hui, tout est si différent et la blonde sait qu'elle a perdue l'homme de sa vie depuis longtemps. Lyra ne ferait pas de choix, ni l'un ni l'autre et s'en irait vivre avec les chatons de Simba, le chat de Bonnie. Dans sa tête, c'est comme ça qu'elle allait terminer. Seule et vieille. Mais elle n'en a parlée a personne, surtout pas à ses meilleurs amis, qui sait ce qu'il pourrait en penser. La réponse de son amie fait rire et n'étonne pas Lyra. C'est exactement le genre de réponses qu'elle attendait de la part de Lullaby, montrant parfaitement le caractère de son amie, la grimace ajoutée au cougar fait exploser de rire Lyra qui tente de reprendre constance avant de perdre le fil de leur conversation. Le doute et l'anxiété se font sentir dans la voix de son amie et la blonde lui sourit gentiment. Je ne te vois pas devenir cougar non, ça, c'est pour les vieilles en manque qui ne savent pas comment faire pour être heureuse encore. Et écoutes moi bien, Lullaby, tu ne finiras pas seule avec ton chat. Tu trouveras l'homme de ta vie. Tu l'as peut être déjà trouvée et il t'attend, impatient ou complètement inconscient de la chance qu'il aura. Ou bien tu le rencontreras bientôt. Mais quand tu le trouveras, garde le, enchaîne le s'il le faut. Parce que si tu le perds, il n'y a plus rien qui te le ramènera. Les paroles sont amères et la gorge de la blonde se fait sèche tandis qu'elle détourne le regard et tente de reprendre constance. Sa récente rencontre avec Lewis - Daryl maintenant si elle a bien compris, - l'a perturbée et son cœur en est encore renversée. Elle n'en a parlée à personne, de peur de finir en larmes et pitoyable. Sentant le bras de Lullaby se serrer plus autour du sien, Lyra réfléchit à sa question, intimement liée à son passé. Et sans réfléchir, la blonde pose sa main sur son cœur, le sentant battre plus rapidement, comme à chaque fois qu'elle pense à lui. Mon passé. Mes sentiments probablement aussi. Tout est relié. Je ne veux plus redevenir la pauvre loque que j'étais quand il est parti. J'essaye de faire de mon mieux pour effacer mes sentiments et ce trop-plein de larmes que j'ai versée pour lui mais rien n'y fait... Je suis désolée, je ne voulais pas casser l'ambiance. Lyra se sent légèrement mal, le cœur battant trop fort et le regard un peu embué, que la blonde essuie d'une manière totalement discrète mais elle sait que Lullaby aura remarquée son trouble. Reprenant constance, elle aperçoit la rue de son amie. C'est chez toi ici ? Je pense que je vais appeler un taxi maintenant, ça sera plus simple pour moi. Serrant son amie dans ses bras, Lyra l'embrasse sur les deux joues tout en lui faisant promettre de se revoir rapidement. En se retournant, une silhouette familière attire son regard. Le fixant, Lyra reconnaît finalement Galahad, son meilleur ami. Un grand sourire sur les joues à l'idée de pouvoir enfin faire la rencontre entre ses deux meilleurs amis, Lyra prend la main de Lula et s'approche en courant de Galahad. Galahad ! Attends nous ! J'avais tellement envie de vous présenter ! En arrivant à sa hauteur, Lyra lui saute au cou, l'alcool dans le sang - elle en a peu certes - lui permettant d'être encore plus tactile que d'habitude.

**Galahad A. Rosenbach** · **Galahad A. Rosenbach**

Galahad, Lyra & Lullaby.

Sortir à l’extérieur en fin de soirée dans le simple but de marcher et de prendre l’air pouvait être une drôle d’habitude pour certains. Il y avait toujours le risque de se faire attaquer, voler voire même violer. L’agression nocturne était un vrai cliché, mais si c’était devenu avec le temps un cliché, c’était parce que ça arrivait possiblement dans la vraie vie – tous les journalistes vous le confirmeraient si vous le leur demandiez. Bref, c’était peut-être dangereux, mais Galahad n’en avait cure. Il aimait se promener dans le quartier qu’il n’avait pas tardé à considérer comme son quartier. Marcher lui permettait de se ressourcer. Il pensait à ses soucis personnels, les mains dans les poches et laissait ses pas le guider là où ils voudraient bien le conduire. Une fois, il s’était retrouvé au skatepark et avait observé les quelques adolescents rouler à toute vitesse sur leurs planches et exécuter diverses figures très périlleuses. Il avait reconnu certains de ses élèves et franchement, ça changeait de les voir en-dehors des salles de classe. Comme quoi entrer dans le périmètre du lycée changeait les mentalités des étudiants, les obligeant à afficher une perpétuelle moue ennuyée. Il n’avait pas osé aller les déranger et avait continué son chemin. Ça se passait un après-midi de printemps et voilà que l’été arrivait déjà. Le temps passait décidément trop vite. Galahad secoua la tête – il n’allait quand même pas devenir nostalgique et se mettre à penser comme un vieillard, critiquant toute forme de changement ou de progrès.

Le jeune homme – si, si, il était encore jeune, même s’il était plus près de la trentaine que du début de la vingtaine, comme le lui avait gentiment fait rappelé Lyra dans leur dernière conversation sms – se baladait donc cette fois en fin de soirée. Toute personne normalement constituée ne s’aventurait pas à l’extérieur à cette heure avancée pour simplement errer ici et là et profiter de l’air froid et apaisant de la nuit, mais peut-être est-il bon de rappeler que Galahad aimait faire les choses différemment de la plupart de ses contemporains. Vêtu d’un simple pull aux rayures bleu et blanche et d’une paire de jeans, il marchait. Il avait quitté Flying Snake Street – la Rue du Serpent Volant – la rue où il logeait avec Ellie et Clyde, depuis une bonne quinzaine de minutes. La tête légèrement baissée, il réfléchissait à ce qu’il allait faire avec Nawel. Comme les vacances d’été n’allaient pas tarder à arriver, il se disait qu’il se devait de faire quelque chose avant la fin de l’année scolaire. Il était sans doute fou de croire qu’il avait des chances avec elle, surtout pour ce qu’il représentait professionnellement pour elle, mais fou, il l’avait toujours un peu été. Et puis, ce serait toujours mieux qu’Emma-Rose, son ex fiancée qui avait eu l’indécence de le tromper avec un coup d’un soir. Ex fiancée qui lui avait annoncé, il n’y avait pas si longtemps de cela, qu’elle était tombée enceinte. Vraiment, ça tombait bien, ce pétrin. Car oui, c’était bel et bien un pétrin; il n’y avait pas de raison de se réjouir de l’arrivée de ce bébé puisqu’avec le nombre de mecs qui avait partagé le lit de la rouquine, il était quasi impossible de déterminer l’identité du père sans des tests médicaux. S’il s’avérait que le père était Galahad, le principal intéressé ne savait pas ce qu’il allait faire. Il n’imaginait pas du tout Emma élever un enfant, elle en était d’ailleurs certainement incapable avec le train de vie qu’elle menait. Quant à lui-même, il ne se voyait pas du tout dans le rôle du père célibataire, cohabitant avec deux adultes aussi enfantins qu’il l’était. Ahah, il voyait d’ici le tableau : il serait le papa, Ellie la marraine et Clyde le parrain, wow, quelle jolie famille que voilà ! Non, plus sérieusement, il n’envisageait tout simplement pas cette option.

Alors qu’il tournait sur Sucking Pig Boulevard – le Boulevard du Cochon Suceur; décidément les noms de ce quartier étaient bien étranges – Galahad entendit une voix familière l’interpeller. Il s’arrêta, releva aussitôt la tête, le regard en alerte et aperçut Lyra, à quelques mètres de lui. Bon sang, Lyra, sa meilleure amie, mais que fabriquait-elle dehors à cette heure du soir ? Enfin, remarquez qu’on pouvait aussi lui poser la même question. Son visage s’éclaira d’un grand sourire; il n’avait pas eu l’occasion de bavarder avec sa sœur de cœur ces temps-ci sauf par sms, c’était moche, quoi. Il avait bien fait de sortir, vraiment. Il vit Lyra courir en sa direction, traînant derrière elle une jeune femme, sans doute l’une de ses amies. L’instant d’après, son cou était enveloppé des bras de la blonde. Galahad s’esclaffa en lui rendant le câlin. « Hey, Lyra ! Ça fait un bail. » Il se dégagea doucement de son étreinte – elle avait toujours été très câline, cette Américaine – et se tourna enfin vers l’autre femme, qui devait bien se demander qui il était. Dès que son regard se posa sur elle, Gal plissa les yeux, la reconnaissant facilement malgré l’obscurité ambiante. Avec de la chance, Lyra n’avait pas remarqué son inconfort – il ne souhaitait pas que sa meilleure amie soit témoin d’une altercation entre Lullaby et lui, après tout. Car oui, c’était bien l’agaçante Lullaby, qui avait eu le culot de venir l’embêter au sujet de Nawel. Celle-ci avait dû lui en glisser un mot, il n’y avait pas d’autres explications possibles. C’était quand même bête; Nawel n’était pourtant pas le genre de filles à se confier comme cela. Le pire, c’était bien sûr qu’elle avait ouvert son cœur à cette Lullaby, qui ne savait clairement pas qu’il ne fallait pas mettre son nez dans les affaires d’autrui. Argh, quelle joie de la revoir ce soir ! Galahad força un petit sourire et s’adressa poliment, mais froidement à elle : « Bonsoir, miss Applewood. Je ne m’attendais pas à vous revoir... de sitôt. »

**E. Lullaby Applewood** · **E. Lullaby Applewood**

Je n'avais jamais ressenti ça auparavant. Pour personne d'autre, ni dans quelconque situation. Cette sensation de se sentir comprise, soutenue et être frappée de plein fouet par toute la chaleur et tout l'amour qui pouvait émaner d'un autre. D'aussi loin que je me souvienne, je n'avais jamais eu d'amis aussi proches, avec qui je partageais autant de choses. Je n'avais jamais eu de "meilleure amie" auparavant. J’étais plutôt à être dans un groupe d'amis, celle à qui on pensait souvent, indispensable, mais pas tant que ça. Les paroles de Lyra me vont droit au coeur. Je sais que c'est sincère parce que c'est sa nature. Lyra, c'est Lyra. Quelqu'un débordant de joie, d'humilité, de bonne humeur, de compassion et de bons conseils. Je ne répondis rien suite à sa déclaration, me contentant de hocher la tête, toujours un grand sourire aux lèvres alors que je recule d'un pas. Je l'observai sans rien dire, juste à profiter d'un moment de complicité qui tarderait à se reproduire à causes de nos activités respectives. Mais soit, cette soirée avait peut-être failli mal débuter cependant, je me jurais de tout faire pour qu'elle finisse en beauté.

Je ne sais pas ce qui me gênait le plus dans le fait qu'elle me dessine. Peut-être que ça ferait sortir mes défauts, déjà que j'avais pas mal de complexes. Il y avait une autre raison mais je n'arrivais pas à mettre de mots dessus. Comme un mauvais pressentiment, en plus différent. Seulement, je finis par me rendre compte que cela ne me déplaisait pas tant que ça. D'ailleurs, j'avais déjà posé pour un photographe professionnel mais c'était autre chose encore. J'avais été contente d'aller au vernissage et de voir ma silhouette, en tutu, au théâtre de Boston. C'était assez rigolo mais j'imaginais que de travailler avec quelqu'un que je connaissais bien était une autre expérience. Surtout un dessin ! « Oh non, non, je suis tout à fait prête. Ta proposition m'a un peu surprise, mais oui, ce serait un honneur d'être ton modèle pour une après-midi. » Pour accompagner mes dires, je lui fis une petite révérence digne d'une jeune fille sage de l'époque. Je m'imaginais déjà envoyer un exemplaire du dessin à mon père, pour m vanter d'avoir rencontré une personne formidablement talentueuse qui avait fait un portrait de moi. Je me voyais déjà l'accrocher chez moi aussi, même si j'étais loin d'être narcissique, cela sera une bonne excuse pour virer quelques posters de Star Wars ou de comics de Lukas. Je n'avais rien contre Luke et Superman mais... trop c'est trop. Bref, ce n'était que mon avis après tout.

Je ris. « J'imagine, même si j'adorerais fuir la vie en société de temps en temps. Le temps d'une pause et de se changer les idées. » J'émis une courte pause après avoir dit ceci. Prenant quelques secondes pour répondre à la question de Lyra. « L'amour, c'est bien, c'est beau. Mais c'est compliqué. Quitte à perdre du temps à se casser la tête, autant bosser. » J'émis un soupir exaspéré suite à cette pensée. C'était triste, c'était morne la vie parfois. Mais il y avait tout de même des jours plus doux, moins rudes où on se disait que la vie était belle et qu'elle valait la peine d'être vécue. D'après moi, c'était comme ça d'être avec la personne qu'on aime. Chaque jour avait son lot de peines mais les partager avec quelqu'un, cela soulageait d'un fardeau parfois trop lourd. « Depuis toute petite, je suis... je suis persuadée de quelqu'un m'attend quelque part. Qu'il me reste encore du temps devant moi avant de croiser son chemin. Mais... si ça vaut pour moi, ça vaut aussi pour moi. » M'arrêtant soudain, je posai mes mains sur les épaules de Lyra et lui dit d'un air très sérieux. « Promets moi que toi aussi, si tu rencontres un homme qui t'aimera autant que tu l'aimes, voire plus, ne le lâche pour rien au monde. Que ce soit Ulysse, le pape, le facteur, s'il est digne de ton amour, ne lui tourne pas le dos. Je sais bien que ce ne serait pas ton genre mais vaut mieux prévenir que guérir. Si tu ne m'en tapes pas cinq maintenant, je considérerais ça comme un affront et tu subiras ma colère. » Je fis les gros yeux, histoire de faire une tête un peu effrayante mais vu la tête de Lyra, cela ne marchait pas tellement. « Allez tope-là, c'est une sorte de pacte. Une sorte d'auto-assurance qu'on fera tout pour ne pas finir seules, sur le point d'acquérir un nouveau chaton. » Je lui lançais un clin d'oeil complice.

Je repris le bras de Lyra afin d'écouter ce qu'elle a à me dire. Le ton de sa voix change au fur et à mesure qu'elle me confie ses tracas et je la regardais, compatissante. « Tu casses pas du tout l'ambiance, arrête. La seule qui l'ait cassée, aujourd'hui, c'était Lisbeth, alors tais-toi au lieu de dire des bêtises pareilles. » Je repris mon inspiration, laissant le silence de la nuit happer mes paroles. « Il a fait une erreur, il a été trop idiot pour s'en rendre compte. Mais maintenant que tu es arrivée à surmonter ça, tout va mieux, je crois. Tu en ressors plus forte, plus battante. Cet épisode restera au fond de ton coeur, tu ressentiras encore la douleur aiguë quand ton moral sera au plus bas, mais à ce-moment là, serre les dents et avance. Fonce tête baissée vers la suite. Laisse tout ce poids derrière toi. Pardonne lui pour tout le mal qu'il t'a fait. Non pas parce qu'il le mérite. Mais parce que toi, toi tu as besoin de calme et de sérénité. » Je ne sais même pas si mon discours a marché quand je vois mon amie essuyer ses yeux d'un revers de manche. Je hochais tranquillement la tête. « Oui, c'est bien chez moi. Et euh... » Sans même avoir le temps de répliquer, elle m'étreint et colle deux bisous sur ma joue. Je souris légèrement en la regardant détourner la tête. Intriguée, je me retourne pour voir où son regard s'était soudain fixé avant d'apercevoir un homme. Quand Lyra l'appelle, son prénom me fait comme l'effet d'un coup de poêle. Tandis que je regardais Lyra bondir sur "Galahad", j'observais silencieusement la scène avant d'avancer de quelques pas. Je crus halluciner quand Lyra me dit qu'elle voulait nous présenter. Merci, mais nous nous connaissions déjà. Devant, sa gaieté, je ne sais pas quoi faire, ni où me mettre alors je réponds d'un sourire hypocrite à l'homme en face de moi. Il jouait au même jeu que moi, sûrement dans le même but d'ailleurs. Son sourire est minime, on le devine. J'en fis de même. « Oh, Mr. Rosenbach. Moi non plus, je ne m'attendais vraiment pas à ça. J'espère que vous allez bien depuis notre dernière rencontre. » Je croisais les bras contre ma poitrine avant de le regarder, d'un regard teinté de défi. « Que faites-vous, ici, à une heure si tardive de la nuit ? Je me demande bien... » Finalement, n'ayant même pas envie d'entendre sa réponse, je tirais le bras de Lyra afin de l'amener vers moi pour lui murmurer à l'oreille : « Qui est-ce type pour toi ? » Décidant que cette mascarade avait déjà assez duré, j'inventais une fatigue soudaine. Feignant un bâillement, je déclarais : « Bon, eh bien, ce n'est pas tout mais ce dîner m'a épuisé. Permettez-moi de regagner mon appartement, je tombe de fatigue. Monsieur, ce fut un plaisir. Lyra, je... enfin, bref. On se recontacte, hein ? »

**Lyra E. Carter** · **Lyra E. Carter**

Petite, Lyra regardait souvent les étoiles la nuit. Ouvrant ses volets sans bruits et fixant ses astres inatteignables et qui brillaient toujours avec la même force. La jeune blonde souriait toujours et faisait des centaines de voeux quand elle croyait apercevoir une étoile filante. Le premier voeu était toujours en rapport avec Lewis. Ça n'a jamais été autrement. Lewis toujours à ses côtés, Lewis qui part en vacances avec elle, Lewis qui se mariera avec elle plus grande. Tant de voeux proférés pour si peu de résultats. Un échec cuisant qui l'a fait quitter cette même fenêtre qui aujourd'hui appartient à quelqu'un d'autre. A une autre petite fille pleine de rêves et d'illusions. Lyra en a fini de croire aux contes de fées. La réalité l'a bien trop vite rattrapée. Mais elle n'a pas prêté attention aux autres voeux qu'elle a choisi de faire quand elle se faisait encore des couettes de par et d'autre de son visage. Elle a oubliée ce voeu précis qui se métamorphose sous ses yeux, plus de 20 ans plus tard. Celui de trouver des amis sur qui compter. Des amis pour qui on pourrait détruire un char, détruire n'importe quoi pour les aider. Lyra n'a gardée que les plus mauvais souvenirs en mémoire, banissant ainsi ses espoirs qui se trouvent être réelles. Lullaby en est la preuve. Jamais encore elle n'a eu de meilleure amie. On pense toutes avoir un jour où l'autre déjà rencontrée une personne qu'on ne veut pas perdre. Mais entre elles, c'est bien plus que ça. Lyra serait prêt à tout pour Lullaby et le contraire est surement vrai vu la façon dont la jeune fille l'a regarde. La différence d'âge ne compte pas. Que ce soit un, deux ou 8 ans d'écart, il n'y a pas d'âge pour trouver une amitié infaillible. La jeune femme lui manque beaucoup, souvent. Et ses rares moments de complicité et de rires lui remonte le moral. Lyra aimerait passer plus de temps avec la brune mais encore fallait-il pouvoir y arriver. Tout en la fixant en souriant, Lyra se jure de prévoir une soirée chez elle très prochainement, invitant la jeune femme à lui rendre visite. Quitte à simplement passer un soirée entre filles banales. C'est la banalité qui rend parfois les choses extraordinaires.

Des portraits, elle en a fait beaucoup. Sa famille, ses amis, des étrangers croisés dans une rue. En dehors de son activité professionnelle, Lyra dessine tout le temps. Surtout les personnes qui s'y attendent le moins. Car elle déniche toujours la chose qui embellit et qui rend le dessin accrocheur. La blonde n'aime pas se vanter mais elle sait qu'elle possède un don. Dessiner est sa passion, son cerveau déborde d'imagination et de finesse. Encore aujourd'hui, durant le repas, la coupe de fruits posé en équilibre sur la main du serveur l'a inspirée pour la couverture d'un livre. Un rien l'attire et c'est comme une explosion dans son esprit. Lyra voit les couleurs différement mais personne ne semble vraiment comprendre sauf ceux qui, comme elle, voit en l'art une façon différente de s'exprimer, de voir le monde. Fascinée par les couleurs, elle s'amuse à donner des noms à celle-ci. Rouge coccinelle, bleu TARDIS - l'un de ses préférés venant de sa série préférée - vert sapin... Rien n'est plus beau qu'un lever de soleil ou un coucher pour elle. Et son amie, face à elle, possède un visage et des couleurs qui l'inspirent. Son sourire semble scotcher à son visage, ses mimiques, ses cheveux qui se placent magnifiquement sur elle. Lyra l'a trouve magnifique et la dessiner ne la sublimerait qu'encore plus. La blonde rit face à la petite révérence de son amie et tout en reproduisant son geste, bien moins gracieux que celui de son amie, la jeune femme sourit. Ce sera mon honneur de pouvoir te dessiner. J'en suis déjà toute excitée. Elle lui sourit et Lyra serre son bras contre celui de Lullaby. Trouver sa place avec quelqu'un n'est pas toujours simple. Mais avec la jeune femme, la blonde sait tout de suite où se placer et quoi faire. Car c'est ça entre elles. Malgré leurs différences, elles finissent toujours par se rejoindre quelque part à un moment. Et malgré la crainte de la brune, Lyra a su la faire craquer sans trop forcer. Car tout repose sur ce système d'amitié sans efforts et sans demandes.

Ça serait tellement bien de pouvoir juste se couper du monde pendant quelques temps et revenir au même moment sans que rien ne se soit passer. Pour oublier un temps que la vie va à 100 à l'heure. Si je trouve le remède, je te tiens au courant ! Les deux femmes marchent pendant quelques instants, Lyra cogitant les paroles de Lullaby. L'amour n'est synonyme que d'échec, de raté et de doutes. L'amour, ça vous jette à terre et ça vous regarde agoniser avec un sourire aux lèvres. Parce qu'on ne peut pas résister à l'amour. Ou du moins, si on essaye, ça finit toujours mal. La blonde est faible face à ses sentiments. Et c'est sans hésiter qu'elle l'avoue. Rien qu'à voir ses changements quand Lewis est parti. Une loque humaine. Et l'amour se marre bien dans son coin. Elle sourit tristement à son amie. Je préfère aussi me concentrer dans le travail. Mais je n'y crois plus vraiment de toute façon. La trentaine passée et encore célibataire. Faut-il vraiment faire un dessin ? Tu as encore du temps et je suis certaine qu'il sera bientôt là pour toi. Je suis un cas désespérée en amour, pas toi. Les mots ont un goût amer et dur sur sa langue mais la blonde ne mâche pas ses mots en parlant d'elle même. Au fond, Lisbeth avait raison. Elle rêve trop. Les yeux écarquillés et rêveurs. Un maigre espoir face à la réalité. S'enfoncant dans ses pensées sombres, Lyra est réveillée par la soudaine sensation des mains de son amie sur ses épaules. Le regard déterminé et à la fois doux de Lullaby lui rend son sourire. Au diable ses sentiments. Tant que l'amitié est là, la blonde n'a besoin de rien. Je te le promets, si tu me promets la même chose ! Toi et moi, on trouvera la personne qui nous faut. Un jour ou l'autre. Peut être dans une dizaine d'années quand j'aurai des rides partout ! Mais peut être oui... Peut être. Je ne le lâcherais pas. Et sur ses paroles, Lyra tape dans la main de son amie qui semble prête à passer le reste de la soirée avec la main levée. Après tout, ça ne fait pas de mal de faire un petit mensonge par moments. La blonde sait que la personne, elle l'a déjà trouvée mais elle l'a laissée filer. Rien ne vaut Lewis. Ses autres petits copains lui ont plu, elle a même cru trouver quelque chose de plus avec certain. Mais rien ne lui procurait le sentiment des bras de Lewis autour d'elle. Alors Lyra sourit chaleureusement à sa jeune amie, reprenant leur route sur cette promesse.

Malgré toute sa volonté, la jeune femme ne peut empêcher sa voix de la trahir. Les trémolos dans celle-ci la vendent à Lullaby et Lyra ne peut que s'avouer vaincu face à son manque de force pour cacher ses sentiments. Sa soeur l'a vu détruite, recroquevillée dans sa chambre et sans nourriture. Pathétique. Elle sait qu'elle l'était. Mais Lewis n'était pas qu'un simple ami. Lyra riait des filles qui pleurait la perte d'un ex. Aujourd'hui, elle se sent stupide d'avoir doutée de la force d'un chagrin d'amour. Et sous le regard compatissant de son amie, une unique larme coule de son oeil pour terminer sa course sur sa joue, que la blonde essuie rapidement. Lullaby n'a pas besoin de la voir ainsi, même si elle se doute que la brune n'en serait pas gênée. La soirée se passe si bien, Lyra n'a pas envie de la finir sur une note aussi dramatique. Écoutant son amie, l'Américaine tente de se calmer peu à peu. Regrettant ses paroles car dans le fond, la jeune femme a raison. Elle s'est beaucoup trop prise la tête pour lui. Tellement que certaines de ses priorités lui sont passées sous le nez. Bonnie a été la première a la remettre dans le droit chemin, quand Lyra l'a adoptée. Et maintenant, entourée de ses amis qui tiennent vraiment à elle, la blonde sait qu'elle peut repartir sur des bonnes bases et pourquoi pas, accepter que le départ de Lewis est dans son passé. Le revoir l'a secoue énormément mais il reste son premier amour, son meilleur ami d'enfance. Tu as le don de me faire oublier ce qui ne va pas. Il faudra que tu m'apprennes un jour ! Je suis perdue et je ne sais pas quoi faire. Tout est si difficile, Lulla. Mais merci. C'est pas grand chose mais pour moi, c'est beaucoup ce que tu dis. On pourrait croire que je suis influençable mais tes paroles m'aident à y voir peut être un peu plus clair. Et sur ses paroles, Lyra l'a prend dans ses bras pour finaliser leur soirée. Une étreinte chaleureuse et amicale qu'elle ponctue par deux baisers sur chaque joue. Lyra n'a pas envie de la laisser tout de suite mais il se fait tard et les deux femmes ont des choses à faire le lendemain.

Ce n'est qu'en tournant la tête que la blonde se dit que finalement, sa soirée ne pouvait pas mieux finir. La chevelure de son ami Galahad reconnaissable à mille mètres se fond dans sa vision et elle ne peut s'empêcher de lui sauter dessus, le sourire aux lèvres. En desserrant leur étreinte et avec un sourire aux lèvres, Lyra regarde son ami qu'elle n'avait pas vu depuis si longtemps. Oui ! Tu m'as manquée ! J'avais tellement envie de te voir en plus. Lyra sourit et se tourne vers Lullaby qui s'approche d'eux. Sans vraiment percevoir la tension qui s'est étrangement imposé, Lyra s'apprête à faire les présentations quand ses deux meilleurs amis s'adressent la parole, lui faisant comprendre que ce n'est pas la première fois qu'ils se voient. La blonde soulève un sourcil et suit leur conversation, remarquant finalement que quelque chose ne va pas. Le sourire et la légèreté de Lullaby remplacé par un ton calme et un regard étrange, Galahad n'étant pas mieux. Vous vous connaissez ? Depuis quand ? Enfin, ça me regarde pas mais je suis assez étonnée. Enfin, d'un autre côté, ça me fait plaisir... Lyra ravale ses dernières paroles face aux paroles de Lullaby et l'échange de regards qui s'ensuit entre eux deux. Que se passe t'il a la fin ? Quand son amie l'a prend à parti, Lyra ne sait quoi dire. Et bien, c'est mon meilleur ami, Galahad. Je t'en ai déjà parlée il me semble non ? Tu peux me dire ce qui se passe ? Je ne suis pas dupe. La blonde fixe l'homme en face d'eux qui semble assez troublé lui aussi. Mais elle n'est pas prête à engager une discussion qui risque de durer en longueur au milieu de la rue. Et même si la perspective de laisser Lullaby comme ça la peine, Lyra ne voit pas d'autres solutions. Mais son impulsivité et sa curiosité finissent par gagner la bataille. Tu es certaine que tu ne veux pas rester ? J'aimerais beaucoup savoir comment vous vous êtes connus tous les deux ? Si ça ne vous dérange pas bien sur et si vous le voulez bien. La blonde se donne une claque mentale. Fallait-il vraiment qu'elle pose la question alors que la tension était bien visible ? Bien sur, lui répond la petite voix dans son esprit. Imaginer ses deux meilleurs amis qui ne s'entendent pas, s'imaginer déchirer entre les deux la panique. Mais tant qu'elle ne sait rien, elle ne bougera probablement pas.

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+ I'M STILL TRYING TO FIGURE OUT HOW THAT COULD BE ft. LYRA&LISBETH.

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