J'avais eu une longue journée aujourd'hui et j'avais bien hâte qu'elle finisse. J'avais examiné les deux petits jumeaux Russel aujourd'hui et avait même que je ne puisse arriver à mon cabinet, ils avaient vandalisé ma salle d'attente avec des crayons feutres. Bien entendu, j'aurais pu me passer de cela et je me demandais bien comment leur mère avait pu les laisser faire ainsi, mais je compris lorsque je la vis parler au téléphone, ne portant aucune attention à ses fils. C'était dommage, elle avait toujours été comme ça : se ficher de ses fils. J'en avais profité pour amener ma petite Apple avec moi, car ce rendez-vous ne durerait pas bien longtemps et j'avais l'intention de prendre soin d'elle. J'avais failli la prendre il y a peu de temps, je ne voulais pas risquer cela de nouveau et ne plus jamais la revoir. J'avais risqué ma vie en venant ici, on pouvait m'accuser de kidnapping ou pleins d'autres choses, mais je n'avais fait que sauver ma fille de ces fous et de sa mère, qui devait être probablement trop gelée pour remarquer quoi que ce soit.

Je passai alors quelques minutes dans le bureau avec les jumeaux, fis mon job de pédiatre, et en quelques minutes, tout fut terminé. Je sortis alors de mon cabinet, n'ayant aucun autre rendez-vous pour la journée. Je tenais ma fille par la main et je sentais que les gens me toisaient, se doutant qu'il y avait quelque chose de louche dans mon histoire. Je m'en fichais bien, maintenant et moi et ma fille étions en sécurité, je n'avais plus rien à craindre. Je m'apprêtais à rentrer dans l'appartement lorsqu'Apple s'arrêta à la porte de ma voisine, Rachel. Elle gardait souvent ma fille et je savais déjà ce que celle-ci allait me demander. « Dis papa, je peux aller jouer avec Rachel ? Steuuuplaaaît ! » Elle me regardait avec son grand regard verdâtre, ses petites couettes blondes et serrait son ourson en peluche contre son torse. Je ne pus m'empêcher de lui sourire et de fondre devant sa petite tronche d'ange. « Bien sûr chérie, assure-toi de pas la déranger ! » J'attendis donc que ma fille entre et j'entrai quelques secondes moi aussi chez Rachel, question de socialiser un peu, puis parti par la suite avec ma fille, qui souhaitait rentrer. Elle voulait me faire écouter son film de princesse et d'un ton faussement enjoué, je ne pus lui dire non.

La journée s'écoulait, seconde par seconde, et je regardais ma fillette. Elle était si mignonne que de revoir ses images de cette journée au parc me faisait ressentir un gros pincement au cœur. J'étais assis sur le trottoir avec elle et elle dégustait une glace à la fraise, sa préférée, et nous étions caressés par une douce brise de fin d'été. Je jetai un coup d’œil à ma montre pour réaliser l'heure qu'il était. « Ah, mais qu'est-ce que je vois ? C'est l'heure du dodo, viens princesse ! » Je la pris dans mes bras et allai la porter dans sa chambre afin de lui enfiler son pyjama et la mettre au lit, avant de lui lire une histoire. « Papaaaaaaaa ! » entendis-je, à peine sortis de sa chambre. « Je trouve pas Monsieur Ours ! » Cette fichue peluche qu'elle avait, il y avait quelques heures à peine, lui avait encore filé entre les doigts. Comme je me doutais qu'elle l'avait oublié chez Rachel, je me contentai de lui donner une autre de ses peluches pour dormir et ses paupières se refermèrent aussitôt. Je m'installai devant ma télévision lorsque j'entendu toquer à ma porte. Je fus un peu pris par surprise et par la suite, je me dirigeai vers la porte afin de l'ouvrir et découvrir le visage de ma voisine. « Salut Rachel ! Allez, rentre, » dis-je en me dégageant de la porte, la faisant rentrer. « Je ne m'attendais pas à te voir à cette heure-là. »

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