Le jour était fris encore une fois. Avant d'arriver dans ce magnifique pays, je ne voulais pas croire à l'idée que tout le monde se faisait de l'Angleterre, comme quoi il fait toujours mauvais temps, mais maintenant, je dois admettre que les beaux jours se font rares ici. Le temps humide, comme tout ce qui fait de l'Angleterre l'Angleterre, je m'y suis adaptée assez facilement. Il faut dire que je n'étais pas seule et que de voir Daryl s'intégrer à ce nouveau pays en même temps que moi me rassurait et faisait ressortir cet air d'assurance qui n'appartient qu'à moi. Je n'avais pas changé grand chose aux habitudes que j'avais déja à Paris, surtout en ce qui concerne la composition de ma journée et le travail. Travailler dans le domaine de la photographie n'est pas chose aisée dans le cas où l'on s'est fait un nom dans une ville, que l'on a atteint l'objectif que l'on visait, il est difficile de tout recommencer ailleurs, et pourtant je l'ai fait, et même assez rapidement. Donc comme ce jour, je me rendais quotidiennement à mon studio, tôt le matin, avant même que Daryl ne soit réveillé. En fait, j'y passais la plus grande partie de mon temps. Quand j'avais terminé, je prenais parfois un café avec une amie, mais aujourd'hui, je suis directement rentrée à la maison, mon fiancé devait m'y attendre, sûrement en train d'écrire, mais je ne pouvais pas l'affirmer. Arrivée à destination, j'ouvris la porte d'entré de notre maison, je déposai mon sac à main sur le petit meuble qui était à l'entré, et je me mis à l'aise en ôtant mes chaussure pour installer mes pieds dans mes chaussons beaucoup plus confortables. "Je suis rentrée !"Pas de réponse, je n'entendais pas de bruits, je en savais pas si Daryl était resté ici pendant la journée ou s'il était sorti, et peut-être était-il encore dehors ? Je me rendi tranquillement à la cuisine pour me servir un petit verre de vin et je me mis à appeler mon fiancé.
Daryl s'était levé plutôt tard ce matin là. Du moins, tard pour lui, ce qui équivalait à environ huit heures quarante cinq, ce qui constituait une véritable grasse matinée. Mais il fallait dire qu'il avait eu du sommeil à rattraper, étant allé se coucher très tard la veille, dans l'espoir de finir un chapitre de son nouveau roman avant de déclarer forfait pour la soirée. Il avait passé la matinée à l'orphelinat, où il avait fait la lecture à une dizaine d'enfants, comme il en avait pris l'habitude très souvent, puis était rentré, dans l'espoir de pouvoir écrire un peu. Mais ses espoirs avaient vite été contrariés par la sonnette de la porte d'entrée, qui avait sonné assez bruyamment. Et là ... C'avait été la débandade. L'annonce ultime, qu'il ne s'attendait absolument pas à avoir, le mélange entre bonheur et appréhension, peur de mal faire et souvenirs trop ancrés de relations finissant mal. Alors, il s'était réfugié au parc, pour réfléchir à tout cela, seul , avant de regarder sa montre, et de voir que l'heure de rentrer était largement dépassée, et qu'Anya devait déjà être à la maison, sans doute l'attendant.
Alors, il avait quitté son banc, prêt à rentrer chez lui, et avait tôt fait de rejoindre la petite maison de banlieue qu'il partageait avec sa fiancée. Daryl n'aurait jamais cru qu'il puisse aimer autant avoir une petite vie tranquille. Il était posé, heureux. L'histoire qu'il vivait n'avait rien d'une aventure de chaque seconde, mais c'était le mieux qu'il pouvait espérer. Ils avaient trouvé cette maison si tôt arrivés à Londres, comme leur tendant les bras. Madame avait sans doute réservé la place, il serait mal venu que l'un de ses habitants ne trouve pas logement à son pied, sans doute. Londres était une ville magnifique. Dire qu'il y faisait beau tout le temps était mensonge, mais on s'accommodait au temps le plus souvent morose, pour ne prendre en compte que les bons côtés, que la visions d'ensemble ... Londres était belle. Pour un américain ayant vécu dix ans de sa vie à Paris, le changement faisait du bien. Le Bates adorait le changement. Il aimait voyager, découvrir de nouveaux horizons ... C'était son truc. Et Londres lui apportait ce grain de renouveau dont il avait besoin. Tout en lui rendant des amitiés qu'il croyait perdues à jamais. Le mélange passé et futur n'avait jamais été aussi présent qu'ici.
Poussant la porte de chez lui, il se mit à appeler sa fiancée, la trouvant finalement dans la cuisine, un verre de vin à la main. Un sourire sur les lèvres, il l'embrassa pour la saluer en bonne et due forme.
" Désolé j'étais sorti ... Je n'arrivais pas à écrire alors je suis allé me balader !"
Attrapant un verre, il se posa devant Anya. Il devait lui parler, mais ça pouvait bien attendre quelques minutes.
Accueil 
