Nom : Zimmermman - Prénom(s) : Rachel Lily - Âge : 30 ans - Date et lieu de naissance : 14 février à Paris - Nationalité : Française - Situation sociale : plutôt bonne - Sexualité : hétérosexuelle - Vie amoureuse : célibataire - Emploi, études : écrivain et illustratrice de livres pour enfants.


Pourquoi avez-vous décidé de venir à Yellowsky ?Vous savez, mon frère et moi, on est très proches. Alors quand il m'a annoncée qu'il partait pour une ville du nom de Yellowsky, je me suis tout de suite renseignée, et ce que j'ai pu entendre et lire à son sujet, m'a tout de suite plu. Et puis, Robin a ensuite exigé de ma part que je suive le petit groupe, et il n'a pas eu besoin de vraiment insister : ma candidature était déposée. Au moins, notre père peut maintenant vivre sa vie tranquillement, sans que l'on ne soit des boulets qu'il traîne inévitablement. Un peu de changement, ça ne peut faire de mal à personne.

Et votre particularité, c'est quoi ? Hmm... C'est une excellente question que vous me posez là. On pourrait peut-être envisager le fait que je sois une rêveuse hors pair et qu'il me suffit d'entamer un dessin pour me perdre dans l'obscurité de mon imagination. Mais soyons réalistes, il ne s'agit pas réellement de cela. Je penche plutôt pour mon indéniable côté séducteur. Je ne peux pas m'en empêcher, c'est ce qui fait de moi celle que je suis. Aussi loin que je puisse -enfin, veuille- m'en rappeler, j'ai toujours été ainsi, à toujours vouloir plaire à la gent masculine, à faire la fête à peu près tous les week-end et même parfois en plein milieu de semaine. J'étais déjà ainsi à Paris, traînant bien souvent dans les boîtes de nuit, pubs et bars de la capitale, où j'enchaînais les conquêtes. Même si beaucoup de personnes n'associent pas cet aspect de ma personnalité à une qualité, je ne me prends pas la tête, et je m'éclate dès que je le peux.

Comment vous définiriez-vous ? Je pense que, déjà, je peux dire que mon principal trait de caractère, c'est que je suis une véritable pile électrique. Je ne tiens pas en place, et à tout moment, j'aime être en mouvement. En fait, on me prend même parfois pour une folle tant il m'arrive de frôler les crises d'hystérie. Je hurle, je saute de partout, je rie sans arrêt. Bref, je profite de la vie à fond et d'ailleurs, rien ni personne e fait peur. J'adore tout particulièrement relever tout de sorte de gages, j'ai le sens du défi et, quand je suis lancée, rien ne peut m'arrêter : je suis trop fière pour en rater un, quel qu'il soit. A part cela, je suis donc une grande fêtarde, je dois avoir ça dans le sang, parce que c'est quelque chose qui fait partie de mon quotidien. Sortir en boîte de nuit, draguer un ou deux garçons, en séduire quelques uns, tout en me faisant passer pour la fille inaccessible, c'est tout moi ça. Tout comme j'aime m'amuser avec eux, avant de les jeter. A quoi bon m'attarder sur ce qui ne pourrait que m'attirer des ennuis supplémentaires ? Enfin, à part ça, je ne suis pas le genre de personne qui se prend la tête. Je reste moi-même en toutes circonstances Si j'aime plaire, je ne me prends pas pour autant constamment la tête au niveau des habits et de tout le reste. Un peu de mascara, un vieux tee-shirt et un jean font amplement l'affaire dans certaines conditions. Oh et, en plus de ça, je jure comme un mec. Je n'en ai vraiment rien à faire de ce que l'on peut dire et / ou penser de moi.

On associe toujours l'enfance avec des moments d'insouciance, de légèreté. C'est durant cette période-là uniquement que l'on peut vraiment être nous-mêmes, sans nous soucier du regard et de l'hypocrisie permanente de beaucoup de personnes. Les enfants sont les êtres les plus purs et innocents qui soient. Ils jouent, crient, rigolent, dans le pire des cas, pleurent pour un goûter à une heure un peu trop proche du dîner. Malheureusement, on ne se rappelle que vaguement de notre enfance, et de tout ce qui va avec. Les pleurs innocents, les rires insouciants, tout disparaît en même temps que nous grandissons. Comme tous les enfants, Rachel ne peut se rappeler de tout cela, en tout cas pas avant ses cinq ans. Elle ne garde, pour unique souvenir, que des photos et quelques flashs, derniers vestiges d'une innocence perdue à jamais. Elle a déjà pu voir les quelques photos de mariage de ses parents. Sa mère, Marie était alors enceinte de huit mois au moins, et avait dû demander un nombre incalculable de fois à ce que l'on reprenne sa robe, un peu plus petite chaque jour. Si elle avait seulement pu se douter qu'elle allait tomber enceinte de jumeaux alors que son mariage était déjà prévu, plusieurs mois plus tard, elle l'aurait sans doute reculé... Ou avancé. Mais la date étant d'ores et déjà fixée, et la famille déjà toute organisée pour être présent en ce jour unique, il n'y avait plus aucun moyen de faire machine arrière. Comme tout couple qui s'aime, ce fut le plus beau jour de leur vie même si la cérémonie fut rapidement raccourcie par l'arrivée inattendue des jumeaux. Bien évidemment, il fallut abandonner prêtre, amis et famille, une fois qu'ils furent officiellement déclarés mari et femme. Un peu plus d'une heure plus tard, Rachel et Robin venaient au monde, faisant la joie des heureux parents, éperdus d'amour et noyés dans le bonheur. Ce ne fut pourtant pas une mince affaire. S'occuper de jumeaux, c'est un boulot énorme. Il faut changer les couches, donner les biberons, prendre les bains, calmer les pleurs, bref être présent en permanence aux côtés, non pas d'un, mais de deux bébés. Puis ils marchent à quatre pattes, et il faut surveiller les moindres faits et gestes... Un coin de table est malheureusement très vite oublié par un enfant qui joue. Ce ne fut donc pas une partie de plaisir tous les jours, entre moments inoubliables et crises d'hystérie. Mais plus ils grandissaient, et plus ils arrivaient à passer plus de vingt minutes dans un silence quasi total, sans broncher, sans déranger Marie et Benoît. Ils le prouvèrent d'ailleurs le jour de l'arrivée de leur petite frère, quatre ans après leur naissance. Les parents auraient pu être impressionnés par le silence religieux qui régnait dans l'habitacle de la voiture si les contractions de Marie étaient plus espacées, et moins douloureuses. Le travail était en route et leur troisième enfant, tout aussi inattendu que les deux premiers, semblait vouloir arriver précisément le jour même. Il lui fallut de nombreuses heures supplémentaires en revanche, pour que le petit Rafaël, tout dernier arrivant dans la famille Zimmermman, ne se décide à pousser son premier cri. Les minutes qui suivirent, instant de félicité, furent un réel soulagement pour tout le monde. La mère en avait enfin fini avec un travail plus que douloureux, le père n'avait plus à supporter les cris et insultes de sa bien-aimée et les jumeaux pouvaient enfin se détendre. Passer plus de dix heures dans une salle de jeux, entourés par de nombreuses personnes prêts à s'effondrer à tout moment, était loin d'être plaisant. Surtout pour des enfants de quatre ans. Heureusement, ils étaient là l'un pour l'autre. En restant soudés, ils étaient les plus forts... Et ils le seraient toujours.


Comme tous les frères et soeurs, il n'était pas rare que nous nous disputions, Robin et moi. Nous nous aimions et étions même très fusionnels, mais cela ne nous empêchait pas pour autant de constamment nous chamailler et nous chercher pour un rien. A un moment nous étions collés l'un à l'autre et nous jouions ensemble, et l'instant d'après, la guerre était déclarée, parce que nous voulions le même jouet. Bien sûr, nos parents perdaient souvent patience devant nos disputes et caprices divers, cela ne nous empêchait pas de toujours recommencer. A cinq ans, nous n'étions définitivement pas assez mature pour savoir que nous obtenions beaucoup plus de choses en ménageant les nerfs de nos parents, et tout particulièrement de notre mère, qui devait s'occuper de trois enfants. En somme, il était parfaitement compréhensible qu'elle soit parfait trop énervée pour rester calme dans certaines situations. En réalité, nous aimions tout particulièrement les faire tourner en bourrique. Parfois, il ne s'agissait que de Robin et moi, qui mettions tout en oeuvre - notre imaginations, nos divers talents - pour les faire perdre patience, et à d'autres moments, nous intégrions Rafaël à nos bêtises diverses et variées. L'âge bête, comme on le dit souvent... A cette âge là, ménager nos parents était loin d'être dans notre idée. Et si ce n'était pas tous les jours facile pour eux, cela ne nous empêchait pas d'être une famille unie. Bien sûr, Robin et moi étions les plus proches, mais nous tentions autant que possible de ne pas le montrer ou, en tout cas, de ne pas laisser Rafaêl à l'écart. Ce dernier avait beau être de quatre ans notre cadet, il n'en passait pas moins de temps avec nous, que ce soit juste pour jouer... ou pour faire des bêtises en tout genre. En somme, nos n'avions pas une vie parfaitement, mais elle s'en approchait dangereusement. Nous ne vivions pas forcément dans le luxe, mais nous avions l'amour et c'est cela... Le plus important.

Malheureusement, le bonheur est une denrée rare. Il faut l'user avec milles précautions et surtout ne jamais le mettre de côté... Car quand il disparaît, tout change.Et évidemment, cela arrive toujours par surprise, au moment où l'on s'y attend le moins. On atteint des sommets de bonheur et le lendemain, ou quelques heures plus tard... Tout s'écroule. Je venais de réaliser mon rêve le plus cher quand ma vie prit un tournant totalement désastreux. Quelle j'avais ressenti en me produisant devant des centaines de personnes à ce spectacle de danse, auquel j'avais toujours rêvé dans le secret et quel malheur se fut que voir ma passion se faire stopper net dans son élan. J'étais dans les coulisses, en train de me changer pour ma deuxième, et dernière, danse de la soirée, quand mes parents arrivèrent en catastrophe et m'embarquèrent, sans prendre la peine d'écouter mes supplications, ni même de répondre à mes questions. Ils se contentèrent de m'amener jusqu'à la voiture, mon père au volant totalement silencieux et ma mère sanglotant sur le siège passager. Du haut de mes onze ans, je compris que quelque chose de grave venait de se passer mais personne ne daigna calmer mes inquiétudes. Sans doute étaient-ils trop renfermés dans leur chagrin pour réaliser qu'ils avaient une fille, à l'arrière de leur voiture, qui méritait d'avoir des réponses et de savoir ce qui était arrivé à son frère... Mais tout cela, je ne le découvris que bien plus tard, en arrivant à l'hôpital, où il consultait Robin. Mon coeur rata un battement en le découvrant en pleurs, assis sur une chaise. Il était abattu, je ne l'avais vu dans cet état auparavant. On aurait pu m'ouvrir le ventre avec une lame de rasoir que la douleur aurait la même. Le médecin venait d'annoncer que Rafaël était mort sur le coup, renversé par une voiture alors qu'il s'était arrêté au milieu de la route. Horreur, peine et désespoir. Toutes ces émotions traversèrent au même moment mon esprit, sans que je puisse les contrôler ou les repousser. Dans les bras de mon jumeau, je m'effondrai, littéralement. Cela me fit un bien fou de pouvoir extérioriser ma souffrance, mais cela ne nous amène pas pour autan à la guérison. Et personne, dans la famille n'était prêt d'oublier.

Des mois et des mois de séances chez un psychologue auraient très certainement dû tous nous soulager, mais ce ne fut pas le cas. Si, en apparence, nous reprîmes une vie de famille plus ou moins normale, nous savions tous que ce n'était pas le cas. Je fus, sans doute, celle qui s'en sortit le mieux. Peut-être était-ce dû à ma psy à laquelle j'avais, dans un premier temps, refusé purement et simplement de m'adresser, me contentant de la fixer, bras croisés sur ma poitrine. Elle m'apporta beaucoup plus que je ne l'avouerai jamais. Elle me permit non seulement de faire mon deuil et d'accepter l'idée que je ne pourrais plus jamais revoir Rafaël, ni même parler avec lui - non sans difficultés - mais elle me permit également de m'endurcir... Considérablement. Si notre mère devint de plus en plus exécrable, accusant silencieusement Robin de la mort de Rafaël, pendant que celui-ci se renfermait lui aussi, et supportait sans broncher les attaques silencieuses de notre mère, notre père réussit à poursuivre sa vie aussi normalement qu'il était possible de le faire. De mon côté, je me fis un plus large cercle d'amis, commençant peu à peu à m'ouvrir au reste du monde, mais sans pour autant abandonner mon jumeau, qui avait besoin de moi plus que jamais. Je tentais le plus régulièrement possible de lui faire entendre raison : ce n'était pas lui le coupable. Certes, il s'était disputé avec Rafaël et c'était ce qui avait provoqué son départ de la maison, mais comment Robin aurait-il pu savoir et éviter cela ? Il n'était responsable en rien de cet accident. A onze ans... Comment aurait-il pu éviter que cela se produise ? C'était tout bonnement impossible, et cela me paraissait d'une évidence flagrante, mais il ne voulait rien savoir et s'éloignait chaque jour un peu plus de tout et de tout le monde... Sauf de moi. Nous n'étions pas jumeaux pour rien, et nous traversâmes cette épreuve ensemble, ce qui solidifia encore un peu plus le lien qui nous unissait. Ensemble, envers et contre tous.


Le temps n'arrangea en rien notre situation familiale. Le temps passa, et si je continuais à vivre ma vie aussi normalement que possible, cela ne changea pas la tension qui régnait constamment dans la maison Zimmermman. Certes, les repas n'étaient plus aussi silencieux, Robin et moi faisions généralement en sorte de combler les blancs, mais il n'y eut absolument aucune amélioration pour le reste. Si j'étais toujours aussi proche de mon jumeau, celui-ci continua à s'enfermer quasi tout le temps dans sa bulle, avec la musique, les jeux vidéo et les études. Indéniablement, il était le plus doué de nous deux pour ce qui était des études. De mon côté, je passais plus de tout avec mes amis, mais aussi à tenter d'intégrer Robin. En vain, puisque mon frère semblait vouloir à tout prix rester seul. Et malgré mes nombreuses sorties, je fus celle qui découvrit que ma mère avait un amant. Tout allait contre elle et, quelques jours après que mes suspicions n'aient vu le jour, je partageai tout cela avec Robin, le désespoir me gagnant peu à peu. Je voulais être fixée une bonne fois pour toutes et cela ne tarda pas à arriver... Non seulement Robin réussit à entrer dans sa boîte de mail, qui contenait des mails qui confirmaient tous mes doutes, mais il ne fallut pas attendre bien longtemps avant que nos parents ne se décident à nous avouer qu'ils divorçaient. Mon monde s'effondra. Une fois de plus. Deux moi plus tard, Robin, mon père et moi-même faisions nos cartons pour notre déménagement. Si cela marqua pour nous le début d'une nouvelle vie, cela fut surtout de nouveaux moments difficiles à traverser. Parce que je savais parfaitement que Robin, tout comme moi, souffrait atrocement de l'éloignement, en fait de la disparition totale, de notre mère. Il était clair que nous n'existions plus à ses yeux, alors même qu'elle était l'unique responsable de l'implosion du semblant de vie de famille que nous avions repris. Soit, elle n'avait plus qu'à faire sa vie de son côté, nous en ferions de même. Le sentiment d'abandon que j'avais ressenti en apprenant que nous allions juste vivre chez notre père se transforma rapidement en haine totale. Elle ne méritait même pas que nous nous attardions plus longuement sur sa nouvelle vie, loin de nous, avec sa famille.

Notre rentrée au lycée aurait certainement dû se faire sans problème, mais Robin semblait ne pas être du même avis que moi. Rapidement, quasiment immédiatement en réalité, tout le monde sut qu'il était le gars coincé, et renfermé par excellence. Excédée par son comportement des plus enfantins, je tentai par tous les moyens de le faire sortir mais il n'y avait décidément rien à faire. Notre première année en tant que lycéens ne fut donc pas si différente que cela. Robin était ignoré, voir même insulté par tous, pendant que je le défendais du mois que je le pouvais et surtout, que je participais à mes premières vraies soirées. En soit, elle fut totalement opposée à mes années de collège. C'est là que, pour la première fois, je découvris l'amour mais aussi là, que je connus ma première déception amoureuse. Apprendre par l'ami de son amie que Louis, mon tout premier petit ami était avec moi à cause d'un pari et qu'il ne tarderait apparemment pas à me plaquer sans cérémonie - ce qu'il fit d'ailleurs en public, hurlant haut et fort qu'il s'était servi de moi - était bien loin d'être plaisant. Robin n'en sut jamais rien, trop enfermé dans son monde, du moins je l'espérais. Pour ma part, je me contentais de garder la tête haute, et de ne pas me laisser rabaisser par les amis de celui que j'avais aimé, d'un amour pur et encore tout à fait innocent. Qu'ils aillent au diable ! Toute blessée et humiliée que je l'étais, je ne montrais rien. Je ne leur ferais définitivement pas ce plaisir. Pour prouver à ce Louis - bien faussement pour mon plus grand désespoir - que tout ce qu'il avait pu dire à mon propos ne m'atteignait pas du tout, je me pointais à une fête à laquelle il participait. Et Ô comble de joie, je réussis à y entraîner Robin... Genre, pour de vrai ! La soirée fut un réel déclic pour mon frère, oh oui j'étais fière, j'avais réussi l'exploit de ma vie : réveiller la véritable personnalité de Robin qui, j'en étais sûre, sommeillait en lui. Et j'avais eu parfaitement raison. Un relooking complet plus tard, et il était devenu un autre. Physiquement mais aussi mentalement. Cette soirée qu'il avait passé à boire, à fumer, à danser et même à chanter, pour mon plus grand bonheur lui fit réaliser tout ce qu'il ratait. Et cela ne manqua pas : Robin devint populaire, adulé, et désiré par toutes les filles - hétéros, cela va sans dire - du lycée.

Le reste de notre scolarité au lycée ne fut pas toujours des plus simples. Si Robin devint définitivement une nouvelle personne, il se fit d'ailleurs une grande liste d'amis et d'admiratrices, je donnais une nouvelle chance aux garçons, en cédant aux attendrissantes relances de Hugo, qui devint officiellement mon petit ami. Après trois mois de relation avec lui, je le présentais même à mon frère, dont l'avis m'importait énormément. Il rechigna quelque peu, voulant sans doute jouer les frères protecteurs, et tout ça, mais il finit, bien heureusement, par admettre qu'il n'avait pas l'air bien méchant. Grosse erreur. C'est après quatre mois de relation, et à une soirée à laquelle je participais, une fois de plus, que je cédai à ses avances. Il voulait passer à la vitesse supérieure. Persuadée de nos sentiments respectifs, je lui offris mon innocence. Seconde erreur. Plusieurs jours plus tard, je réussis à l'attraper à l'entrée d'un cours. Depuis cette nuit-là, il me fuyait comme la peste, et j'avais franchement envie de savoir ce qui lui arrivait. Quand il commença à débiter un nombre incalculable de conneries, qu'il espérait sans doute que je gobe sans rechigner, je le stoppais. La vérité, c'était tout ce que je voulais. Je me rappelle parfaitement de la gifle violente que je lui ai lancée, quand il a osé dire qu'il s'était servi de moi pour le sexe. Non mais quelle enflure ! Beaucoup de filles auraient pleuré à ma place, et sans doute, l'auraient supplié de ne pas dire n'importe quoi, que c'est l'homme de leur vie, bla bla bla... Mais pas moi. Parce que je suis une dure à cuir et qu'il n'est pas dans mes habitudes de montrer mes faiblesses, encore moins à des types aussi cons que lui. Bon évidemment, je ne m'attendais pas spécialement à recevoir un coup de poing en retour et ce ne fut pas vraiment plaisant non plus, mais heureusement, Robin, qui avait vu toute la scène ne tarda pas à lui sauter dessus. Les rôles étaient définitivement inversés, et il prenait son boulot de grand frère très, trop ?, à coeur. Enfin, ce n'était pas moi qui allait m'en plaindre. Voir Hugo se prendre la raclée de sa vie par mon grand frère soulagea un peu ma déception. Un peu.


C'est quand on croit que tout va pour le mieux que les bouleversement arrivent. Ainsi, quand notre père nous annonça ses projets - c'est-à-dire de se remarier - j'avais le sentiment que ma vie prenait enfin un tournant positif. Débarrassée de ce boulet de Hugo - qui n'osa, bizarrement, jamais recroiser mon regard - j'appris à vivre différemment. Sans doute étais-je trop jeune pour voir les choses ainsi, mais plus le temps passait, et plus je voulais mettre le plus de distance possible entre les relations amoureuses et moi. Voir mon père aussi heureux, niais et aveuglée par son amour me donnait juste envie de vomir. Oh, j'étais vraiment, vraiment heureuse pour lui, il trouvait enfin quelqu'un pour lui sortir la tête de l'eau - en l'occurrence, du boulot - et c'était la meilleure chose qui puisse lui arriver. Mais nous ? Robin et moi ? Où était notre place ? Car, clairement, depuis le début de leur relation, nous étions mis à l'écart. Déjà qu'avant notre père ne faisait guère attention à nous, préférant se lancer à corps perdu dans son boulot, au point de parfois nous oublier totalement, là, c'était pire. Bien pire. Il n'en avait plus que pour sa fichue petite amie ,et son fichu "beau-fils". Quelle joie, pour nous ! Carrément et complètement éjectés de sa vie, nous n'avions plus qu'une chose à faire : le laisser reconstruire son propre bonheur. Et pour cela, nous ne pouvions que nous écarter.

Et c'est exactement ce que nous fîmes. Robin prit un appartement avec Nicholas, son meilleur ami, tandis que je m'installais dans une résidence universitaire. Cet éloignement fut à la fois - et surtout - difficile pour l'un comme pour l'autre et en même temps, ce ne fut pas une si mauvaise chose que d'apprendre à vivre sans la présence et la protection constante de Robin. Bien sûr, nous nous voyions très souvent, quasiment tous les jours en fait, mais ce n'était plus pareil. Il n'était plus là pour me mettre en garde contre tel ou tel garçon, pour les tenir à distance, pour être juste... Lui. En tous les cas, cela m'apprit encore un peu plus à identifier chaque garçon, s'il avait de bonnes ou de mauvaises intentions, etc. Apparemment, je n'étais pas spécialement bonne à cela, puisque plusieurs fois, à la fac, je me fis encore prendre pour une conne. Untel qui part au matin, après une nuit passés ensemble à m'avoir promis monts et merveilles, plusieurs autres qui me posent des lapins, et... Le pire de tous, sans aucun doute : Nicholas. Qui aurait cru qu'un jour, il serait celui qui me blesserait, celui qui me ferait croire en des choses, pour ensuite tout balayer en quelques mots ? Certainement pas moi. Il y a quatre ans, nous avons couché ensemble, après une soirée très alcoolisée, et tout ça dans le dos de Robin. Je le connaissais depuis le lycée, et il y avait toujours eu une certaine tension entre nous. En tout cas, de mon côté j'étais sûre d'être très attirée par lui. Le lendemain matin, après notre nuit passé ensemble, j'ai dû voir la vérité en face : pour lui, je n'étais qu'un nom de plus sur sa liste de conquêtes. Rien d'autre. J'ai encaissé sans broncher. Comme toujours. Et nous avons continué à faire comme si de rien était. Robin ne devait surtout pas entendre parler de cela. Et aujourd'hui encore, nous faisons mine de rien. Ils ont voulu changer d'univers, nous voilà donc à Yellowsky, où la vie reprend un rythme normal. A la différence près que la langue n'est pas tout à fait la même... En tant qu'écrivaine, il est bien difficile de m'adapter, mais je sais que je m'y ferai. Il le faut. Après tout, Robin a décidé de venir ici, je ne pouvais décemment pas rester à Paris sans lui. Et puis... Du changement... ça ne peut pas faire de mal, n'est-ce pas ?

Pseudo : Schizophrenic - Identité : fille à quatre têtes - Âge : 17 ans - Type de personnage : inventé par Robin ! - Comment avez-vous découvert le forum ? Grâce à Robin, qui 'a ligotée, jetée dans le coffre d'une voiture et balancée ici - Quelle sera votre fréquence de connexion ? Physiquement parlant, tous les jours, techniquement, je posterai des topics le plus souvent possible. - Comment définiriez-vous le forum, là, à chaud ? Hmmm... Orgamismique, sublime, parfait, ...