Edmund dit Ned par soucis d'emmerder le monde, 28 ans, américain, thésard à l'Université d'Oxford jusqu'à ce que l'on déloge de son trou. Une tête bien faite, une caboche bien remplie, pleine de petits détails inutiles et insignifiants. Une tête de premier de la classe, une tête sans trous, sans marques, sans bosses ; une tête qui pense en systèmes et en principes fondamentaux. Ned est un mathématicien, une logique, un esprit imparable ; rien ne le prédestinait mais la vie fait toujours mal les choses. Il comprend vite et bien, il retient sans doute beaucoup plus mal mais a développé pour sa survie une faculté d'adaptation à toute épreuve. Ned carbure. Ned ne flanche jamais. Ned cherche sans cesse. Ned est volatile, volubile, dans l'air il dissout parfois des sons avec force de conviction. C'est un obstiné, un impulsif, de ceux qui font des grands gestes soudains, des petits sauts de cabris à des instants peu propices ; qui ont des grandes idées avec des moyens au bout et qui s'en donne la peine malgré tout. Ned est un marshmallow dans un paquet sacrément bien conditionné, il a des airs hautains quand ça lui chante et une façon bien à lui de se voiler continuellement la face avec des mots qui font pas bien dans sa bouche. Ned est parfois brutal, parfois un peu con parce qu'il ne sait pas comment faire avec tout ce qu'on lui donne et qu'il rend trop. Ned vit les choses depuis son petit nuage, son petit monde, sa petite bulle qui pète et qu'il regonfle sans cesse. Il a une montre qu'il ne regarde jamais parce que l'espace-temps c'est clairement pas son domaine d'études. Ned cache bien son jeu. Il ment souvent, par nécessité, par besoin profond. Ned a une carapace solide, derrière des arguments finement pensés. Ned s'enlise. Ned s'entête.