tu descends du taxi, un gros sac de sport plein de fringues et autre nécessaire à vivre. un billet tendu au chauffeur, et le voilà reparti, te laissant seul devant cet immeuble. un instant, tu te demandes ce qu’il t’a pris de venir directement ici. un coup de tête, sans aucun doute. tu aurais mieux fait de passer te prendre une chambre d’hôtel dans un premier temps, te poser suite à ton voyage, et ensuite, et seulement ensuite, aller la voir. mais c’est pas de ta faute, l’impatience t’a envahit, s’est emprise de toi. t’y es pour rien toi, dans tout ça, si t’as hâte, irrépressiblement hâte. et tant pis, ouais, tant pis, si t’arrives à l’improviste, sans l’avoir prévenue de quoi que ce soit. en même temps, ça aurait été moins drôle si elle avait été au courant de ta venue, pas vrai ? tu montes les marches quatre à quatre, le cœur battant la chamade. des milliers de kilomètres vous séparaient, et vous voilà désormais si près l’un de l’autre. ton amie, ton amie la plus proche, une de tes rares amies. ta seule amie ? tu reprends ton souffle après cet effort bien trop physique pour ta santé médiocre, et tu sonnes à la porte, tes émotions s’embrouillent dans ta tête. tu n’arrives même plus à réfléchir. elle ouvre la porte. bam. vision loin d’être déplaisante. débardeur, et culotte. merde, j’aurais dû prévenir, merde, merde, merde. pourtant. même si t’as l’air de déranger, tu n’peux pas t’empêcher de sourire. sourire, plus que tout. « SURPRIIIISE » t’as envie de la serrer dans tes bras, mais tu flippes aussi un peu de sa réaction. alors tu restes planté là, droit, comme un piquet. c’que t’as l’air con, malo.