«
Ivy ? » Elle se tourna légèrement, croisant les yeux d'une brune élancée, une collègue. Elle soupira longuement, levant les yeux au ciel. «
Tu me suis maintenant ? » protesta légèrement la blonde, remettant la bretelle de son sac sur son épaule. «
Je travaille aussi cet après-midi, donc je me suis dis que l'on pouvait se rendre au bar ensemble. » La blonde leva un sourcil, peu amène de vouloir écouter les paroles de cette brune. Elle haussa vaguement les épaules, sans pour autant refuser l'invitation, reprenant sa marche, suivie de la brune qui lui emboîta le pas. «
Je me suis remise avec mon petit ami. » annonça t'-elle, affichant un large sourire sur ses lèvres vernies d'un rouge provocant. Ivy ne répondit pas, perdue dans ses pensées, écoutant cette admiration amoureuse qu'elle portait envers ce type qu'elle n'avait entrevu qu'une ou deux fois. «
Tu m'écoutes ? » dit soudainement la brune, faisant relever les prunelles de la blonde. «
Écoute, tu es sympathique, je t'aime bien, mais je ne suis pas ta meilleure amie ou quoi que ce soit. Tes histoires de couple, ça ne m'intéresse pas. » Une franchise froide et déconcertante, une langue tranchante qui tapa contre son palais tandis qu'elle accéléra le pas, suivie d'une brune peu amène de vouloir la laisser en paix avec ses pensées. «
Tu sais...Tu es encore plus désagréable que d'habitude et ce depuis quelques mois... » Elle ne répondait rien, continuant de marcher, la tête baissée, colère vivace qui vint s'implanter sur ses traits fins alors que le Nude chamallow se dessinait devant ses yeux. «
En fait, c'est depuis ce fameux jour où tu as su qu'une de tes amies était enceinte. » «
Pandora ? » Elle avait tourné la tête vers une brune qui affichait un sourire malicieux. «
Oui, Pandora ! Impossible de retrouver son prénom. Enfin, l'amie d'Orion. Ce même Orion dont tu parles sans même t'en rendre compte. » Orion...Elle reprit sa marche, son masque ne se fracturant pas devant le regard avisé de sa collègue...C'était un prénom aussi envoûtant que pouvait l'être son odeur, son regard, sa voix. Elle serra les dents, sortant un paquet de cigarettes longues de son sac à main, attrapant une cigarette qu'elle enfonça entre ses lèvres d'un geste rageur, allumant le bout de celle-ci devant l'air intrigué de la brune qui ne cessait de l'observer avec attention. «
Oh non. Tu es vraiment amoureuse de ce type ? » demanda la brune, médusée dont les prunelles plongèrent sur son visage dans l'attente d'une quelconque réaction. Ivy ne répondit toujours pas, ignorant superbement la jeune femme avant de passer la porte arrière du bar, se dirigeant vers les vestiaires. «
Je pensais que tu étais avec le brun sexy. Shane je ne sais quoi. » dit-elle en entrant dans les vestiaires, déposant ses affaires dans un coin. «
Comme si je pouvais être avec lui. Ou n'importe qui d'ailleurs. » Elle s'installa devant un miroir puis s'attacha les cheveux tandis que la brune se changeait en pouffant de rire. «
C'est vrai que toi t'es plus du genre à te taper la terre entière que d'épouser un richissime anglais. » fit remarquer subtilement la brune avant d'enfiler sa tenue. «
Tu sais, quand tu commenceras une carrière de psy, ne comptes pas sur moi pour être ta première cliente . » Mais elle avait parfaitement raison. Il suffisait de regarder plus attentivement qui la blonde fréquentait et qu'elle n'avait jamais eu dans son lit. Niklaus, Clyde, Dexter... Shane, ce n'était qu'une question de temps et de même pour Caleb. Elle se releva alors, allant revêtir sa tenue de serveuse. Elle sentait le regard insistant de la brune sur elle qui hésitait entre le fait d'en savoir plus et de laisser tomber le sujet avant que la blonde ne se montre trop piquante. «
Alors c'est un bon coup ? Orion ? » Ivy la foudroya du regard avant de hausser les épaules. «
J'en sais rien, demande à Pandora quand elle aura dégonflé. Pour le moment, je doute qu'elle puisse bouger son très noble postérieur avec le ventre qu'elle a. » La brune pouffa légèrement de rire avant de sortir.
La question que la brune venait de poser semblait ne pas vouloir sortir de l'esprit d'Ivy. Enfin... la question en elle-même ce n'était pas le plus dérangeant. Ce qui l'était le plus était le fait qu'elle concerne qu'Orion et que la blonde était supposée passer à autre chose et ne plus y penser. Elle lui avait fait la promesse de se contenter de son amitié. Rien de plus, rien de moins. De toute manière, elle y était bien obligée. Orion ne lui avait pas laissé le choix. Il allait devenir père et hors de question qu'Ivy devienne la méchante belle-mère que l'on trouve dans les contes de fées. Ce rôle était fait pour Pandora, pas pour elle. Malheureusement, la brune tenait le rôle de sa majesté la reine, régnant sur le royaume des garces de son genre tandis que son roi préférait régner sur le royaume des Bisounours. Orion ne voyait que le bien. Pour lui, il n'y avait que de bonnes personnes à qui il était arrivé de mauvaises choses. Tout était rose, tout était beau et tout le monde était heureux. Plus d'une fois Ivy avait voulu lui ouvrir les yeux, faire en sorte qu'il réalise que tout n'allait pas mieux dans le meilleur des mondes et surtout que sa chère et tendre n'avait pas le profil de la demoiselle en détresse qu'il fallait à sauver des griffes du vilain dragon. Pandora était le dragon ! Il fallait qu'il se mette cette idée dans le crâne une bonne fois pour toute. Mais même avec toute la volonté du monde, Ivy n'y parviendrait pas et après tout, si Orion était heureux sur son petit nuage, qu'il y reste. La blonde devait le laisser et faire en sorte de ne plus y penser. «
Ivy ! » Et voilà que cette idiote revenait. Si son but était de tout savoir de la vie de la blonde, elle pouvait se mettre le doigt dans l'oeil. «
Un type veut te voir. Et je suppose que c'est un ami vu la liasse de billets qu'il m'a donné juste pour que je te prévienne. » Un ami...? étrange. Ivy n'avait pas d'amis. Des ex, des connaissances à la rigueur mais pas d'amis ou vraiment très peu. Elle trouvait ça idiot de devenir amis avec la gente masculine. Premièrement, on ne pouvait pas espérer passer la nuit avec eux sans que cela n’entache leur si belle amitié. Deuxièmement, elle savait ce que c'était pour l'avoir vécu et jamais plus elle ne voulait prendre le risque de perdre le peu d'amis qu'elle avait. «
Nik ! Qu'est-ce que tu fiches ici ? Mon lit te manquais ? » fit-elle un sourire malicieux sur les lèvres en s'approchant de lui de sa démarche féline. Niklaus à Londres... parfaite solution pour oublier Orion.