Depuis que Dexter avait dit à la blonde qu'il voulait renouer contact avec son frère, Ivy ne cessait pas d'y penser. C'était un excellent prétexte pour lui reparler et il fallait avouer que le brun lui manquait plus qu'elle ne l'aurait souhaité. Elle avait d'abord attendu qu'il fasse le premier pas, qu'il lui donne de ses nouvelles puis elle s'était finalement dit qu'il devait être occupé. Après tout il allait devenir père et il n'avait certainement pas le temps de se préoccuper d'Ivy. Comme Dexter l'avait si bien relevé, Orion était avec Pandora et ils étaient bien ensemble. Mais pensait-on à elle dans l'histoire ? Personne ne se demandait ce qu'elle pouvait bien penser à propos de tout cela. Pandora allait avoir un enfant avec le seul type qui intéressait Ivy et la blonde devait garder le sourire ? Elle pouvait supporter pas mal de chose mais le gosse obligerait forcément à Orion de rester auprès de la brune et ça, elle ne le supporterait pas. Manquait plus que le mariage et Ivy pourrait se tirer une balle dans le pied. Faisant les cent pas dans le salon sous le regard intrigué de Dexter, Ivy tournait son portable dans tous les sens. Puis sans dire quoique ce soit, elle s'enferma dans sa chambre et se laissa tomber sur le lit. « Vous avez douze nouveau(x) message(s) »  indiquait la boite vocale après qu'Ivy ait composé le numéro pour la consulter. Marla, Marla... oh tiens, Marla. Encore Marla, toujours Marla. Aucune nouvelle d'Orion à l'horizon. Machinalement, elle composa le numéro du beau brun. Nul besoin d'aller dans ses contacts, elle connaissait le numéro sur le bout des doigts. Et lorsqu'il décrocha enfin, Ivy était incapable de dire quoique ce soit. La dernière fois qu'elle lui avait adressé la parole remontait déjà à un ou deux mois. Voire plus. « Orion ? C'est moi.» Bravo Ivy, ça c'était la chose la plus idiote qu'il soit. « Moi », comme si c'était une vraie indication ! « En fait je t’appelles juste parce que Dexter n'ose pas le faire et.. » La belle excuse. « Et parce que tu me manques aussi. Enfin un peu ! Juste un tout petit peu ! » C'est ça, rattrape-toi comme tu peux.  

Tout allait beaucoup trop vite ces derniers-temps. L’arrivée d’un bébé, ça ne se préparait pas à la légère et le moins qu’on puisse dire, c’était qu’Orion prenait son futur rôle de père avec sérieux. Il avait promis à sa petite-amie que tout se passerait bien, que le bébé – dont ils ignoraient encore le sexe – ne manquerait absolument de rien et que ce serait le bambin le plus chanceux de toute la planète. Rien que ça. Alors oui, ça faisait pas mal de promesses à tenir, mais Orion avait bien l’intention de les tenir, comme il le faisait toujours. Le pauvre se tuait tellement à la tâche pour que tout soit absolument parfait qu’il en oubliait de se reposer deux minutes sans penser une seule seconde à l’enfant à naître. Que voulez-vous, l’enthousiasme du jeune homme était réelle et prenait toute la place dans sa vie pour qu’il puisse vaquer à d’autres occupations. Ecroulé sur son canapé, Orion avait finalement réussi à se trouver deux secondes de répit, de belles secondes qui furent interrompues par la sonnerie de son téléphone portable. D’un geste mécanique, il jeta un regard pour voir qui le demandait et fut plutôt surpris de voir le nom et le visage d’Ivy apparaitre. Etonnant, la dernière fois qu’elle lui avait parlé ça c’était plutôt mal terminé… « Ivy ? », répondit-il, une certaine surprise dans la voix. « Orion ? C'est moi ». Heu oui, ça il l’avait bien remarqué que c’était elle… « Que me vaut le plaisir de ton appel ? », demanda-t-il ensuite, toujours aussi étonné qu’elle l’ait appelé après tout ce temps. En fait je t’appelle juste parce que Dexter n'ose pas le faire et… Et parce que tu me manques aussi. Enfin un peu ! Juste un tout petit peu ! ». Oh bah alors là, s’il s’attendait à ça ! Qu’était-il censé lui répondre maintenant ? « Oh. Eh bien, il peut venir me voir quand il veut… Avec Pandora ce n’est pas ce qu’il y a de plus compliqué. » Dexter était censé être le meilleur ami de sa petite-amie, il y avait plus compliqué pour établir une rencontre n’est-ce pas ? Quant à la seconde partie de sa phrase… « Mon amie Ivy me manque aussi énormément, mais tu avais l’air plutôt catégorique la dernière fois… ». C’était plus fort que lui, il avait besoin de savoir où elle en était de son côté.

Il fallait l'avouer, Orion lui avait cruellement manqué et ce, même si la blonde avait tout fait pour ne pas y penser.  Une chose bien difficile en sachant qu'il habitait dans le même quartier, à quelques rues de chez elle. Le savoir aussi proche sans pour autant pouvoir aller le voir la rendait complètement cinglée. Et disons qu'avec Dexter, c'était légèrement tendu depuis qu'Ivy avait insulté Pandora devant lui. Oh rien de bien méchant, juste une petite insulte de pacotille que n'importe qui pourrait sortir s'en même s'en rendre compte. Quoiqu'il en soit, la demoiselle était ravie d'entendre la voix de son ami.  Enfin, "ami" n'était pas le terme le plus approprié pour décrire ce qu'Ivy éprouvait à l'égard du beau brun qu'était le jeune Marsters. Bref, il fallait qu'elle tire un trait sur ses sentiments, qu'elle terre ça au plus profond de son être et se contenter d'une amitié. Plus facile à dire qu'à faire et Ivy étant plutôt quelqu'un d'obstiné, elle ne renonçait pas facilement. Pourtant il le faudrait bien un jour. Elle n'allait pas l'attendre toute sa vie. Seule les idiotes attendaient un type toute leur vie. « Que me vaut le plaisir de ton appel ? » avait-il demandé. Et Ivy s'étant préparée à cette question, lui répondait  que Dexter voulait renouer le contact avec lui, et que par conséquent, elle faisait passer le message, son colocataire n'osant pas le faire. Ce n'était pas un mensonge, non. C'est juste qu'Ivy avait très légèrement déformé la vérité. Blonde mais pas idiote pour autant. Elle en avait même pas mal dans le crâne et quand il s'agissait d'Orion, elle pouvait élaborer des stratagèmes dignes de grands génies. En l'occurence, celui-ci n'était pas mal trouvé mais si Dexter apprenait qu'elle le prenait comme excuse juste pour parler à Orion - qui était en couple avec Pandora, rappelons-le comme Soulman aimait tant le faire -  il n'apprécierait pas forcement. Mais tant pis, elle assumerait et de toute façon, il ne l'apprendrait jamais.  « Oh. Eh bien, il peut venir me voir quand il veut… Avec Pandora ce n’est pas ce qu’il y a de plus compliqué. » Encore Pandora... Serait-il possible de ne pas parler d'elle toutes les deux minutes ? pensa Ivy. A croire que ça les amusaient de lui rappeler que cette brune lui pourrissait l'existence par le simple fait de respirer.  « Ouais... avec Pandora. C'est dingue, j'ai l'impression que cette fille est partout. » Oh elle s'engageait sur un terrain glissant... Et si Ivy avait bien apprit quelque chose en venant ici, c'est que ses ennemis n'étaient pas forcément les ennemis de ses amis. Ce qui revenait à dire que les amis de ses amis n'étaient pas forcément ses amis. Bref, vous avez compris. « Mon amie Ivy me manque aussi énormément, mais tu avais l’air plutôt catégorique la dernière fois… » Allongée sur son lit, Ivy se redressa immédiatement, ayant un mauvais pressentiment. Cette conversation allait mal tourner. « Tu parles des derniers sms que je t'ai envoyé ? Oh il était tard tu sais et j'ai peut-être dis des trucs que je ne pensais pas vraiment. Mais si tu veux tout savoir, je suis contente pour toi. Tu vas être un père génial, j'en doute pas. La mère me pose plus de problème mais je m'y ferais. Elle avait déjà un enfant avec un autre type, elle aurait pu rester avec et me laisser le champs libre avec toi et ... Non, oublie.»  

Il n’y avait pas à dire, Orion ne s’était pas du tout attendu à avoir Ivy au téléphone étant donné leurs dernières conversations téléphoniques. Ivy avait été claire : elle était amoureuse de lui alors que de son côté, il était prêt à devenir père avec la seule femme qu’il désirait pour l’instant, Pandora. C’était plutôt problématique et on ne pouvait pas vraiment dire qu’Ivy avait très bien pris l’annonce de la grossesse de Pandora… Alors, oui. Avoir Ivy au téléphone était exactement la dernière chose à laquelle il s’attendait, surtout quand c’était pour lui parler de Dexter, son demi-frère et accessoirement le colocataire d’Ivy et le meilleur ami de Pandora. C’était d’ailleurs très étonnant qu’ils ne se soient jamais encore rencontrés avec autant de relations en commun… « Ouais…avec Pandora. C’est dingue j’ai l’impression que cette fille est partout. », retoqua la blonde à la remarque du jeune homme. Orion n’était pas vraiment sûr d’apprécier le ton d’Ivy qui semblait plus sarcastique qu’autre chose, mais soit, pas la peine de prendre directement la mouche. « Il faut croire. », répondit-il de la façon la plus neutre qui soit. Il n’était pas non plus cruel, il n’avait aucune envie d’enfoncer le couteau dans la plaie alors qu’il savait qu’Ivy était très loin de porter Pandora dans son cœur. Puis Orion n’était pas dupe, Ivy ne l’appelait pas que pour ça… Dexter tout de même assez grand pour le contacter de son propre chef ! Autant dire qu’il avait – encore – vu juste puisque sans qu’il ait besoin de lui dire quoi que ce soit, Ivy lui confessa qu’il lui manquait. C’en était presque touchant, surtout qu’Orion ressentait exactement la même chose de son côté même si ce n’était pas de la même façon qu’elle. Elle lui manquait en tant qu’amie, point final. « Tu parles des derniers SMS que je t’ai envoyé ? Oh il était tard tu sais et j’ai peut-être dit des trucs que je ne pensais pas vraiment. Mais si tu veux tout savoir, je suis contente pour toi. Tu vas être un père génial, je n’en doute pas. La mère me pose plus de problème mais j’y ferais. Elle avait déjà un enfant avec un autre type, elle aurait pu rester avec et me laisser le champ libre avec toi et… Non, oublie. » Si le début de son monologue avait parfaitement bien commencé, Orion était beaucoup moins satisfait de la fin. « Ivy… ». C’était tout ce qu’il trouvait à dire sur le moment. Ce n’était vraiment pas grand-chose mais il avait envie de trouver les bons mots. « Je suis content que tu penses que je serai un bon père. Je sais aussi que tu détestes Pandora mais s’il te plait, arrête. Je ne veux pas te forcer à l’apprécier mais respecte au moins mon choix et tout se passera bien entre nous deux. Quant à son passé, je le connais et heureusement pour elle qu’elle n’est pas restée avec ce type si tu veux mon avis. » Il marqua une pause, ne sachant pas vraiment s’il devait continuer ou non. « Si je te manque vraiment, je te demande vraiment qu’une chose : fais abstraction de Pandora et reviens-moi en tant qu’amie. » C’était peut-être beaucoup trop demandé mais au moins il aurait essayé.

Ivy aurait probablement du se déplacer pour dire le fond de sa pensée au beau brun. Avec ce qu'elle voulait dire, il aurait mieux fallut se retrouver face à lui plutôt que de se cacher derrière son téléphone portable. Enfin... elle n'allait tout de même pas raccrocher maintenant. Et puis si elle s'était écoutée, elle serait déjà sur le seuil de la porte de l'appartement d'Orion et Pandora. Et s'il y avait bien une expérience qu'Ivy ne voulait absolument pas renouveler, c'était bien de se retrouver seule à seule avec la brune. Elle gardait un très mauvais souvenir de ce jour et en aucun cas, elle ne voulait revoir la seule personne capable de la briser aussi facilement qu'elle faisait grimper la température de la pièce. Oh effectivement, la blonde avait de quoi envier la petite amie de Marsters. Après tout, elle était incroyablement intelligente, garce à souhait, jolie à faire crever de jalousie les autres filles. « Il faut croire. » répondit Orion à la remarque de la jeune femme qui qui se mit à  rire jaune. Il faut croire ? Non, non, c'était certain. Pandora était partout à la fois. Dexter en parlait, Lullaby en parlait, Orion en parlait, tout le quartier en parlait. C'était comme si tout le monde se faisait un malin plaisir de rappeler que Pandora existait et que, visiblement, elle ferait partie de la vie d'Orion encore un bon moment. « Je ne sais pas comment elle fait.. Je te jure, même mes plus proches amis ne parlent que d'elle. Et de toi aussi généralement. De votre couple. Manquerait plus que Madame s'y mette aussi.  » rétorqua-t'-elle un peu plus sèchement qu'elle ne l'aurait souhaité. Puis, après s'être dit qu'il serait préférable de changer de sujet, Ivy le félicita pour le futur enfant qu'il allait avoir avec Pandora - simple politesse - mais la blonde parlait trop. Comme toujours. Elle s'était sentie obligée de dire que Pandora aurait dû rester où elle était, avec son ex-mari et ne pas venir lui pourrir l'existence à Yellowsky. « Ivy… » tout ça ne sentait pas très bon... « Je suis content que tu penses que je serai un bon père. Je sais aussi que tu détestes Pandora mais s’il te plait, arrête. Je ne veux pas te forcer à l’apprécier mais respecte au moins mon choix et tout se passera bien entre nous deux. Quant à son passé, je le connais et heureusement pour elle qu’elle n’est pas restée avec ce type si tu veux mon avis. » Respecter son choix ? Quel humour. Respecter le choix d'Orion impliquait qu'elle l'oublie, qu'elle accepte que Pandora soit avec lui et que, par dessus le marché, qu'il allait devenir le père de l'enfant qu'elle portait. - qui, espérons-le, ne devienne pas comme sa mère - Mais soit, s'il voulait l'entendre, elle lui dirait qu'elle le respectait et qu'à partir de ce jour, elle arrêterait d'insulter sa dulcinée. « Très bien, très bien. Je respecte ton choix et je vais essayer de réprimer mon envie de lui écorcher les poumons avec une rappe à légumes et de lui faire bouffer après. » Elle allait essayer ! Pas sûr qu'elle y parvienne. « Si je te manque vraiment, je te demande vraiment qu’une chose : fais abstraction de Pandora et reviens-moi en tant qu’amie. » Il lui en demandait beaucoup mais si c'était l'unique condition pour le retrouver, elle le ferait. « Si tu me manque vraiment ? Orion, tu es mon plus vieil ami ici et s'il y a bien une personne qui me manque quand je suis sur la route, c'est bien toi. Dois-je vraiment te prouver que tu me manques plus que n'importe qui ? » Il y avait Marla aussi mais ce n'était définitivement pas la même chose. « Et si je dois faire abstraction de cette gar... Je veux dire, de Pandora, je le ferais. »  

L’esprit d’Orion était tiraillé entre l’envie de sautiller sur place et la retenue, voire l’absence totale d’expression. Comprenez bien, même avec tout ce qu’Ivy avait pu dire à Pandora ou à lui-même, il la considérait toujours comme l’une de ses amies les plus proches, et avoir de ses nouvelles lui faisait un bien fou après tout ce temps de néant le plus total. D’un autre côté, il ne pouvait s’empêcher de se rappeler son comportement des plus détestables à son égard, et c’était donc avec beaucoup d’appréhension qu’il était désormais en train de converser avec la demoiselle par téléphone. Elle l’avait appelé, il avait répondu, rien de plus simple et pourtant il sentait que la conversation ne serait pas toute belle toute rose contrairement à ce qu’il aimerait. Dexter. Alors comme ça, son prétexte pour lui parler c’était Dexter… Pas mal trouvé, il fallait l’avouer. Aussi étonnant que ça soit, Orion n’avait toujours pas eu l’occasion de rencontrer son demi-frère quand bien même il n’était d’autre que le colocataire d’Ivy, le meilleur ami de Pandora et une connaissance plus que douteuse de sa jeune cousine Lullaby. Sans broncher, Orion lui répondit le plus naturellement du monde, en impliquant – une fois encore – Pandora dans la conversation. « Je ne sais pas comment elle fait.. Je te jure, même mes plus proches amis ne parlent que d'elle. Et de toi aussi généralement. De votre couple. Manquerait plus que Madame s'y mette aussi. ». Même si Ivy ne pouvait pas le voir de l’autre bout d’un téléphone, Orion arqua un sourcil. Alors comme ça, on parlait d’eux, de leur couple. Plutôt étonnant, ce n’était pas le seul couple du quartier à attendre la venue de leur première enfant… « Ah bon ? Et que dit-on de nous si j’ose poser la question ? ». Ben oui, autant le savoir même s’il fallait avouer qu’Orion se fichait bien volontiers aux rumeurs proférées par les habitants et Madame, ou ne serait-ce que de sa réputation d’amoureux transis niais à souhait. Avant qu’Ivy ne puisse aller plus loin, Orion lui expliqua d’ailleurs qu’il tenait à ce que son ami respecte ses choix, chose difficile à demander mais qui pourtant était réellement ce qu’il voulait. « Très bien, très bien. Je respecte ton choix et je vais essayer de réprimer mon envie de lui écorcher les poumons avec une rappe à légumes et de lui faire bouffer après. ». Malgré sa fin de sa phrase non des plus sympathiques, un sourire naquit au creux des lèvres d’Orion. Entendre d’Ivy qu’elle allait faire un effort avec Pandora était déjà une grande victoire de gagnée. « Merci, je sais que ce n’est pas ce qu’il y a de plus facile pour toi mais j’apprécie grandement le geste. » C’est qu’il tenait vraiment à leur amitié… Orion avait beau vivre dans son propre monde – que seule Charlie semblait comprendre de A à Z d’ailleurs – il n’en oubliait pas la dure réalité et l’importance que pouvait avoir une amitié. « Si tu me manque vraiment ? Orion, tu es mon plus vieil ami ici et s'il y a bien une personne qui me manque quand je suis sur la route, c'est bien toi. Dois-je vraiment te prouver que tu me manques plus que n'importe qui ? Et si je dois faire abstraction de cette gar... Je veux dire, de Pandora, je le ferais. ». Son discours était plutôt touchant et convainquant, il fallait l’avouer. Orion savait bien que ce serait compliqué pour être à la fois le petit-ami de Pandora et le père de l’enfant qu’elle portait et à la fois l’amie d’Ivy, mais avec tout l’optimisme dont il était capable, il ne désespérait pas de s’en sortir un jour. « Comment veux-tu que je le sache moi si je te manque, hein ? », demanda-t-il presque bêtement. « Et je ne vais pas t’imposer sa présence, ne t’inquiète pas. ». Bien, maintenant que la situation était clarifiée entre eux il mourait d’envie de lui parler des derniers événements dans sa vie. « Le bébé devrait naître pour cet automne. ». Définitivement pas très fin de parler de ça à Ivy mais en même temps…n’était-ce pas là un test qu’il lui lançait pour voir si elle était capable de tenir son engagement ? Ça en avait tout l’air même si Orion n’en avait absolument pas conscience.

« Ah bon ? Et que dit-on de nous si j’ose poser la question ? » Ivy se maudissait d'avoir parlé de cela. Ce que les gens disaient au sujet du couple que formait le jeune homme et Pandora n'étaient pas toujours des plus agréables à entendre et c'était à elle que revenait la lourde tâche d'en faire part au concerné. Oh, à Pandora elle lui aurait répété les paroles telles qu'elle les avaient entendues mais là, il s'agissait d'Orion et elle voulait être un minimum délicate dans ce qu'elle allait dire. Le problème était qu'elle ne savait par où commencer. Devait-elle d'abord dire que certains disaient de son couple qu'ils étaient adorables tout les deux ou devait-elle commencer par les paroles beaucoup moins sympathiques qui disaient qu'ils formaient l'un des couples les plus niais du quartier ? Et devait-elle faire part de son avis ? De ce qu'elle pensait réellement du couple qui était, depuis plusieurs mois, au cœur des conversations ? Elle qui n'avait pas pour habitude de trop réfléchir avant d'agir, ni même de tourner sept fois la langue dans sa bouche avant de prendre la parole, voilà qu'elle se posait un milliard de questions afin de trouver une réponse qui pourrait éventuellement convenir à Orion. Elle ne prenait pas de pincettes avec les autres et, généralement, quand elle devait dire quelque chose, elle le disait franchement. Mais une fois de plus, tout était différent quand il s'agissait de lui. « Oh tu sais, les avis sont partagés. Certains vous jalouse presque alors que d'autres, qui n'ont rien d'intéressant à faire dans la vie, vous critique et disent des choses que je ne préfère pas te répéter. » Que de sagesse dans ses paroles. S'en était presque troublant. Enfin... elle disait de ceux qui critiquaient Orion et Pandora que leur vie devait être ennuyante mais Ivy n'était pas mieux. Elle ne cessait de dire que Pandora et Orion lui donnaient envie de vomir à être aussi amoureux, aussi parfaits. En réalité, elle était terriblement jalouse mais pour rien au monde elle ne l'avouerait. Elle aussi elle voulait être aimée d'Orion. Elle aussi voulait se sentir en sécurité dans ses bras, le regarder avec passion s'en avoir à rougir, l'embrasser ou qu'il prenne ses lèvres d'assaut pour lui offrir un baiser passionné. En bref, la blonde était jalouse et frustrée. Mauvais mélange. Puis, elle parvint à lui dire qu'elle acceptait son choix et qu'elle ferait des efforts conséquents pour ne plus dire de mal de Pandora. Tout du moins devant lui. Elle ne se priverait pas avec Lullaby, son dr. Love attitré. Avec Dexter, elle éviterait... Elle avait apprit que ses ennemis n'étaient pas forcément les ennemis de ses amis. « Merci, je sais que ce n’est pas ce qu’il y a de plus facile pour toi mais j’apprécie grandement le geste. » C'était un bel euphémisme mais s'il appréciait, tant mieux. Le mettre dans sa poche n'en serait que plus facile. Elle faisait une croix sur toutes critiques envers Pandora, elle n'allait pas en plus faire une croix sur l'éventualité qu'elle ait Orion un jour ! Il ne fallait pas trop lui demander. Et si pour le moment la jolie blonde laissait penser qu'elle n'aimait plus le brun, ce n'était absolument pas vrai. Puis elle se lança dans un monologue très mignon, très niais - très Pandorion en bref - disant qu'elle tenait beaucoup à lui et qu'il lui manquerait plus que n'importe qui s'ils venaient une fois de plus à se disputer. Et même quand ils étaient en bons termes, il lui manquait. Il lui manquait constamment et cela ne pouvait plus durer. Elle allait devenir folle d'attendre après lui, de penser à lui et le savoir avec Pandora ne faisait qu’accélérer le processus. « Comment veux-tu que je le sache moi si je te manque, hein ? » C'était une évidence pourtant. Il ne devrait même pas en douter une seule seconde. Voilà qu'elle devenait niaise... la folie commençait. « Je ne sais pas. Ca me parait tellement évident pourtant. C'est certainement normal. Généralement quand on ne voit pas ses amis régulièrement, ils finissent par nous manquer. » Orion était son ami... oui. Elle faisait semblant d'y croire tout du moins. « Et je ne vais pas t’imposer sa présence, ne t’inquiète pas. » Trop aimable se fit-elle. « Le bébé devrait naître pour cet automne. » A cette annonce, Ivy se laissa tomber sur son lit. Pourquoi était-ce si long ? Quoique... s'il pouvait rester dans le ventre de cette garce indéfiniment et la faire souffrir le martyr jusqu'à ce que mort s'en suive, ce n'était pas plus mal. « Ah.. super. » répondit-elle en essayant de paraître un minimum enjouée et ravie. « Ce sera un garçon ou une fille ? Et vous avez des idées de prénoms ? Sinon tu peux toujours appeler ma mère, elle est très douée pour ça. Il suffit de voir à quel point les prénoms des enfants Campbell sont classes pour le deviner. » Tentative de plaisanterie... « Haha. » Petit rire forcé, parfait.  

“ Oh tu sais, les avis sont partagés. Certains vous jalouse presque alors que d'autres, qui n'ont rien d'intéressant à faire dans la vie, vous critique et disent des choses que je ne préfère pas te répéter. » D’accord…ça ne l’aidait pas vraiment à en savoir davantage sur la question, Orion se doutait déjà de tout ça. Il n’était pas vraiment du genre à se préoccuper de ce que les autres pouvaient penser de lui ou de son couple avec Pandora mais Ivy en avait juste trop dit et la curiosité insatiable du jeune homme avait été piquée à vif. « Laisse-moi deviner. Je serais trop naïf et totalement aveugle quant au caractère de méchante sorcière de Pandora ? ». Orion était loin d’être idiot, il avait une bonne idée de ce que les autres murmuraient derrière son dos sans oser lui dire en face pour autant. Bon, si Ivy ne disait rien de plus sur le sujet, Orion comprendrait simplement qu’il avait raison auquel cas il était juste inutile de s’attarder sur le sujet qui n’était pas des plus agréables pour l’un comme pour l’autre de toute façon. Pandora était loin d’être un sujet des plus plaisants pour Ivy, le jeune homme le savait plus que bien, mais il fut néanmoins surpris par la promesse de la blonde. Elle, faire des efforts avec la brune ? C’était vraiment surprenant comme décision mais la nature optimiste et confiante d’Orion accordait à Ivy le bénéfice du doute. Il verrait bien comment elle tiendrait sa promesse, et si jamais elle manquait à sa parole Orion ne serait plus assez idiot pour se laisser avoir par de belles paroles une fois encore. « Je ne sais pas. Ca me parait tellement évident pourtant. C'est certainement normal. Généralement quand on ne voit pas ses amis régulièrement, ils finissent par nous manquer. », répondit la blonde à sa question. Elle n’avait pas totalement tort sur ce point-là, c’était sûrement normal comme réaction. C’était juste qu’avec les récents événements la concernant, il était un peu suspicieux à chacune de ses paroles. « Pas faux. Je suis étonné de voir que tu puisses encore me considérer comme un ami. ». Oh, oh, pas très fin comme remarque ça, c’était même plutôt sacrément stupide ! Avant qu’Ivy ne puisse dire quoi que ce soit, Orion avait vite enchaîné sur une nouvelle aléatoire le concernant, à savoir la future naissance de son enfant avec Pandora. Bon d’accord, il aurait pu trouver mieux comme le fait qu’il soit tout juste revenu de San Francisco ou encore l’une de ses récentes découvertes scientifiques ou architecturales mais sa vie personnelle avait tellement d’importance ces-derniers temps qu’il était bien difficile de ne pas en parler. « Ah... super. Ce sera un garçon ou une fille ? Et vous avez des idées de prénoms ? Sinon tu peux toujours appeler ma mère, elle est très douée pour ça. Il suffit de voir à quel point les prénoms des enfants Campbell sont classes pour le deviner, haha. » . Oulà, Ivy devenait carrément bizarre là, ça lui allait mal ce genre de nouvelle, quelle idée de lui parler du bébé aussi… « Ce sera la surprise pour le sexe du bébé. Quant au prénom, nous ne sommes pas encore totalement fixés mais merci de la proposition, j’y penserai ! » , répondit-il sur le même temps que la blonde. « Quoique la mère de Pandora et la mienne semblent être pas mal inspirées aussi. On devrait peut-être faire un sondage dans Yellowsky. ». D’accord, c’était une tentative de blague toute aussi pourrie que celle que venait de faire Ivy. L’atmosphère n’était pas du tout tendue et gênée entre les deux, pas du tout…