MERYL NOLAN BLAKSON -plus souvent connu(e) sous le nom de MERYL- est né le 20/01/1992 à Ashford, Angleterre et a 20 ans. Il est de nationalité anglaise et est issu d'un milieu moyen. Il est attiré par les femmes. Il est célibataire et pianiste dans un restaurant.

Pourquoi avez-vous décidé de venir à Yellowsky ? J'ai récemment appris que mon père résidait à Londres... en fait c'est ce qui m'encourage à franchir le pas, parce que depuis que Haley a quitté Ashford, je n'ai envie que d'une chose : la retrouver. Je n'étais juste pas prêt à tout quitter pour partir... mais au final, pour elle, je me suis senti prêt, encore plus depuis que j'ai appris où se trouvait mon père. Pourquoi pensez-vous devoir y être accepté(e) ? Pour ma belle gueule ? Non, plus sérieusement, tout le monde que j'ai un don en ce qui concerne les touches blanches et noires d'un piano. Et j'avoue que, des que mes doigts pianote sur cet instrument, j'ai tendance à m'emporter dans des improvisations presque digne d'un petit Mozart. J'exagère, je n'ai pas le talent de ce grand homme ! Mais j'ai un don pour la piano, pour la musique. Je pense que cela suffit à me faire accepter à Yellowsky. → Aucun minimum de lignes n'est exigé. Soignez bien votre orthographe, soyez clairs et précis et ce sera parfait .

calme ※ loyal ※ jaloux ※ franc ※ généreux ※ têtu ※ passioné ※ sang chaud ※ sincère ※ timide ※ vrai ※ un peu caractèrielle ※ fêtard

❝ Chapter one ❞

CHILDHOOD ― Welcome on earth little baby

Vous voyez cet acte de naissance et vous vous dites « Que c'est mignon ! ». Comme indiqué, je suis né à Ashford, un jour d'hiver au début de l'année mille neuf-cent nonante-deux. Malgré leur différence d'âge, mes parents s'aimaient comme des fous. Je n'étais d'ailleurs pas leur premier enfant, malgré le jeune âge de ma mère : mon grand frère, Mathis, est venu au monde un peu plus d'un an avant moi, en octobre mille neuf-cent nonante-et-un. Malgré son statut d'étudiante, ma mère a toujours rêvé de fonder une famille et, quand elle a rencontré mon père, ça a été le véritable coup de foudre et tous les deux se sont rapidement mis au travail, si bien qu'ils se voyaient déjà parents de deux fils après trois ans d'amour passionnel. J'ai donc grandi au milieu de parents qui s'aimaient plus même que dans les films à l'eau de rose. Je n'ai jamais manqué d'amour, ils en avaient à revendre, et, n'ayant qu'une année et trois mois de différence, mon frère et moi avons toujours été très proches. Il y a toujours eu une dimension de protection instaurée entre nous deux : j'étais le petit frère qu'il devait protéger envers et contre tout. Pourtant, il y a un événement duquel Mathis n'a pas pu me sauver... la disparition de mon père.

Aujourd'hui encore, je n'arrive pas à comprendre. Ma mère a eu beau me répéter un nombre incalculable de fois que mon père était parti pour nous sauver la vie, je n'arrive toujours pas à saisir la raison de son départ. Je me rappelle encore, j'avais deux ans et demi quand il est venu nous trouver, mon frère et moi, alors que nous jouions dans notre chambre. Il s'est assis sur un des deux lit en me prenant sur ses genoux, serrant Mathis contre lui alors qu'il venait de prendre place à ses côtés. Le « Je vais devoir partir les enfants. » qu'il nous a glissé presque en murmurant, les larmes aux yeux, ne m'avait pas fait réagir alors que mon frère, lui, avait déjà agrippé le bras de notre paternel en se mettant à sangloter. « Vous prendrez bien soin de maman pour moi, d'accord ? » En tant qu'enfant encore complètement innocent, j'avais directement répondu que lui le faisait très bien. Mais mon père a planté ses yeux humides dans les miens, et là, j'ai compris que l'heure était grave. « Je m'en vais Meryl. Je ne peux pas rester avec vous. » Ces paroles ont eu l'effet d'un coup de poignard en plein coeur et je me suis mis à pleurer en coeur avec Mathis alors que notre père retenait ses larmes en nous serrant contre lui. Il avait dit s'en aller, c'est ce qu'il a fait. Le lendemain, j'assistais à ses tristes adieux. Dans l'entrée, ses valises posées juste au-dehors, il serrait ma mère dans ses bras alors qu'elle pleurait à chaudes larmes. Moi, j'étais assis dans un coin, tenant la main de mon frère qui sanglotait discrètement. C'est la dernière fois que nous avons vu notre père. Et ce n'est que des années plus tard que nous avons eu le droit à de vraies explications de la part de notre mère : quand nous étions en âge de comprendre, soit quand j'étais âgée de dix ans, elle nous a expliqué que notre père menait une double vie. Il était biologiste et chercheur, mais ce n'étais qu'une couverture pour son vrai métier : agent du MI5 pour le SIS. Le problème étant qu'après avoir fondé sa famille, mon père s'est vu menacé par une des plus grosses proie des services secrets anglais. Mon père et ses coéquipiers le traquaient depuis des années et ce terroriste les a menacé de s'en prendre à nous, la famille Blakson-O'Connor. Pris de panique, mon père a réalisé que son métier était trop risqué pour nous et a préféré nous abandonner pour que personne ne nous fasse de mal. Il a beau avoir fait ce sacrifice pour nous garder en vie, je lui en ai toujours voulu et je lui en veux encore d'avoir été aussi lâche et d'avoir laissé ma mère seule pour nous élever.

La première fois que ma mère s'est remise avec quelqu'un, j'avais trois ans. C'était donc un ans après le départ de mon père auquel je ne m'étais toujours pas fait. Mais pour mieux l'oublier, ma mère est retombée amoureuse... d'un connard. Il a emménagé chez nous et ça a vite été le calvaire. Il ne nous calculait pas mon frère et moi, il préférait faire comme si ma mère était une demoiselle innocente et pure dont il pouvait faire ce qu'il voulait. Mais très rapidement, j'ai remarqué que ma mère sombrait. Elle ne souriait plus, ne nous portait plus autant d'amour qu'avant. Quand j'ai vu des bleus sur son visage pour la première fois, j'étais loin de penser que c'était parce que cet abruti la battait. Ce n'est que quand j'ai débarqué dans le salon alors qu'ils étaient en pleine dispute que je m'en suis rendu compte. Il la tenait contre le mur et la frappait au visage alors qu'elle pleurait silencieusement. Je me rappelle l'avoir appelée d'une voix faiblarde et elle m'a demandé de monter dans ma chambre. Mais je n'ai pas bougé, et c'est ce salaud qui est venu vers moi pour m'envoyer une gifle et me traîner jusqu'à dans ma chambre. Après cet incident, ma mère a porté plainte. Elle avait gardé le silence pendant près d'un an et demi, à se faire battre sans rien dire, mais que cet homme s'en soit pris à moi a été la faute de trop et elle l'a trainé en justice. Heureusement pour nous, elle a gagné le procès et nous n'avons plus eu affaire à ce type. Du moins en partie. Ma mère en est tombée enceinte durant leur histoire, ce qui la rendue anéantie. Elle ne voulait pas de cet enfant, pas en sachant qui était son père. Mais quand elle a mis au monde ma petite soeur, elle n'a pas hésité et s'est jurée d'aimer son troisième enfant tout comme elle nous aimait mon frère et moi. C'est ainsi que la famille s'est agrandie, avec Lullaby, ma cadette de trois ans.

Après cette période regrettable, ma mère a accumulé les aventures plus ou moins longues. Parfois ça ne durait qu'un mois, parfois six. Dans tous les cas, elle ne se sentait pas prête à se lancer dans quelque chose de sérieux après avoir perdu mon père et être tombée sur un taré. Elle s'est donc dévoué complètement à notre éducation, tout en terminant ses études pour devenir traductrice, son rêve de toujours. Avec l'aide de ses parents et de ses amis, elle a fait de nous des jeunes gens élevés presque à la perfection. Je n'ai rien à lui reprocher, elle a été une mère parfaite. Moi qui n'ai jamais été très turbulent, j'ai toujours entretenu une relation très proche avec elle. Je n'ai jamais hésité à lui confier ce que je ressentais, à me tourner vers elle en cas de coups durs et elle ne m'a jamais déçu. Elle a toujours été là pour moi et elle m'a donné tout l'amour qu'elle pouvait offrir. Et ça a été pareil avec mon frère et ma soeur. Nous formions une petite famille à quatre, sans père pour nous élever, certes, mais ça n'avait rien de gênant. Mon père me manquait personnellement, mais je vivais avec et ma mère me suffisait tout compte fait. Et le manque paternel a tout de même fini par être comblé quand elle est retombée amoureuse, malgré sa réticence. Un homme a réussi à lui redonner confiance en l'amour, cet homme est aujourd'hui mon beau-père, celui qui m'a dirigé durant toute mon adolescence. J'avais sept ans quand William a emménagé chez nous. Il a tout de suite eu l'âme paternelle avec nous, ce qui a facilité la reconstruction de notre famille. Que cela soit Mathis, Lullaby ou moi, il s'occupait de nous comme ses propres enfants, si bien que nous le considérons aujourd'hui comme notre vrai père. Quand lui et ma mère se sont mariés, nous savions tous que l'avenir allait être meilleur, que la période noire de notre famille était dépassée.

❝ Chapter two ❞

TEENS ― It's time to become someone

Le lycée a certainement été une des meilleures période de ma vie. Étant plutôt bon élève, je n'avais aucune peine à coordonner les cours, mes sorties entre amis, mes moments passés en famille et mes leçons de piano. Ah oui, parce que j'ai oublié de vous parler de la musique, ma passion. Quand j'avais cinq ans, ma mère m'a quelque peu forcé à prendre des cours de piano. Au début, ça me plombait, écouter la prof se solfège et tapoter sur les touches du clavier m'ennuyait. Mais après deux ans forcé à jouer de la musique, j'ai fini par y prendre goût. J'ai découvert un monde coloré qui avait un tas de choses à offrir, dont une liberté introuvable ailleurs. Je m'y suis donc beaucoup investi étant enfant, j'ai fait des progrès énormes en peu de temps, si bien que tout le monde en classe de musique me surnommait "Le prodige". Ma prof était une femme très gentille et elle m'a poussé de l'avant, m'inscrivant dans des concours, et m'apprenant à chanter par la même occasion. Puis je suis entré au conservatoire quand j'eus l'âge requis. Le piano et le chant étaient devenu ma raison de vivre, ce pourquoi je me levais chaque jour, ce qui me motivait à ne pas baisser les bras même quand le moral ne suivait plus. La musique m'a redonné goût à la vie de nombreuses fois.

Bref, revenons au lycée. J'en parlais comme d'une période importante à ma vie. Oui, parce que j'y ai rencontré mon meilleur ami, Lenny. Je me suis retrouvé dans la même classe que lui en première année et nous nous sommes bien entendus dés notre premier échange de parole. Et à force de journées passées côte à côte en cours et ensemble aux pauses, nous sommes devenus des amis inséparables. Il a donc très vite été présenté à sa famille, moi à la sienne et j'y ai été très bien intégré, considéré presque comme un seconde fils par la famille Monroe. Et c'est là que j'ai fait la connaissance de Haley, sa soeur jumelle. Une fille ravissante qui avait un charme monstrueux et qui, par-dessus tout, partageait ma passion pour la musique, en plus d'être une danseuse talentueuse. Elle adorait chanter, elle avait une voix comme j'en avais rarement entendue et j'adorais l'écouter quand je passais mon temps chez eux. Nous nous sommes tous les deux liés d'amitié et plus les années passaient, plus je la considérais comme ma deuxième petite soeur. Je sentais en moi le besoin de la protéger. Ce rapprochement n'a cependant pas plu à Lenny qui, au cours de notre adolescence, a compris que quelque chose se tramait. Nous avions seize ans quand il m'a fait tenir la plus grosse et la plus dure promesse que je n'ai jamais faite. « Jure-moi que tu ne sortiras jamais avec Haley ! » J'avais ri à cette phrase, lui demandant pourquoi il craignait tant que je sorte avec sa soeur. Mais lui n'avait pas ri et avait insisté. « Je suis pas aveugle Meryl. Elle te dévore du regard et tu passes ton temps à t'assurer qu'elle va bien. Promets-moi que tu ne sortiras jamais avec elle ! » Devant la détermination de mon meilleur ami, j'avais cédé et lui avait serré la main en signe d'approbation. Le pacte était scellé et au fond de moi, c'était clair : jamais je ne sortirai avec Haley.

Cette foutue promesse m'a hanté tout le restant de mes jours. Les jours se suivaient et se ressemblaient, nous passions nos journées en cours, je jouais encore et encore du piano dés que j'en avais l'occasion. Nous faisions nos premières expériences au niveau de l'amour, du premier baiser, de la première fois, du premier chagrin d'amour. Nous nous forgions. De mon côté, j'évoluais sous l'oeil bienveillant de mon beau-père et de mon frère qui me protégeait comme il l'avait toujours fait. Un soir, je suis d'ailleurs allé le trouver pour lui expliquer cette promesse que j'avais faite à Lenny. Je me rappelle qu'il m'a regardé avec une lueur de compassion dans les yeux. « Tu l'aimes ? » Si j'aimais Haley ? Je n'en savais rien. J'étais proche d'elle, on s'entendait vraiment bien, on partageait la même passion, on se comprenait. Et j'avais cette fâcheuse tendant à m'inquiéter très rapidement pour elle, même un peu trop. Mais je ne croyais pas être amoureux. En lui expliquant cela, mon frère a haussé les épaules et m'a simplement dit « Il ne faut pas que tu laisses cette amitié se mettre au milieu de ton chemin Meryl. » Il avait raison. Mais une promesse est une promesse, encore plus si elle concerne mon meilleur ami.

❝ Chapter three ❞

ADULT ― Life's a bitch, but you can fight her !

Le dix-neuf mars deux-mille dix restera le jour où j'ai le plus pleuré de toute ma vie. Quand j'ai reçu un appel de Haley et que j'ai entendu sa voix entrecoupée de sanglots, j'ai senti mon coeur se renverser. Il s'était passé quelque chose de grave, je le sentais. « Le... Lenny est... mort.. » Cette phrase déchirée par ses pleurs a eu le don de tout foutre en l'air autour de moi. Tout ce que j'avais construit en dix-huit ans, tous ses rêves qui me faisaient avancer, tout cet espoir que j'avais tiré de la musique et de mon meilleur ami, tout était réduit en poussière maintenant qu'il était mort. Le téléphone raccroché, j'ai pleuré des heures entières dans ma chambre, à ne plus réussir à me calmer. Ma soeur a été la première à me trouver dans cet état et elle qui était dotée d'une grande maturité, malgré ses quinze ans, a trouvé les mots pour mettre fin à mes sanglots. J'ai pourtant recommencé à pleurer quand je suis allé trouver ma mère pour lui annoncer la nouvelle. Nous avons passé de longues minutes, allongés sur mon lit, dans les bras l'un de l'autre. La main qu'elle passait dans mes cheveux avec tendresse m'apaisait mais n'enlevait rien à ma douleur. Quand je suis allé chez les Monroe le soir de l'accident, j'ai été accueilli à bras ouverts par les parents, malgré le chagrin qui les anéantissait. Je suis ensuite allé trouver Haley qui était seule, dans sa chambre, abasourdie et les yeux rouges d'avoir beaucoup trop pleuré. Je n'ai pas eu besoin de parler, je me suis simplement avancé vers elle pour la serrer contre moi. Elle a fondu en larmes au moment même où mes bras l'avaient encerclée et moi, je luttais contre mon propre chagrin. Je devais me montrer fort, pour elle, pour qu'elle aie une épaule sur laquelle se reposer. J'ai passé la nuit chez elle, à la garder contre moi pour la rassurer, lui montrer qu'elle n'était pas seule. L'enterrement a été un moment douloureux. Famille et proches étaient tous réunis pour dire un dernier adieux à Lenny. En tant que son meilleur ami, je me suis chargé de faire un discours durant l'audience, pour rappeler aux personnes présentes combien il était quelqu'un de bien. J'ai terminé mon discours en lui jurant solennellement de prendre soin de sa famille, de sa soeur et de toujours tenir ma promesse. À la fin de la cérémonie, Haley est venue me trouver et m'a demandé de quelle promesse j'avais parlé. Gêné et coincé, je n'ai eu d'autre choix que de tout lui dire. Elle m'a giflé et est partie en pleurant. Moi, je me suis traité de tous les noms d'oiseaux en fulminant, puis je suis rentré chez moi. Elle était à présent au courant et moi, j'étais bien décidé à ne pas trahir ma promesse, encore moins maintenant que Lenny n'était plus des nôtres.

« Haley... je ne peux pas, tu le sais... Je lui ai promis que... » « MAIS MERDE ! Il est mort et moi je suis encore là, et moi je t'aime PUTAIN ! Tu t'en rend compte Meryl de ça ?! » Sonné par ce que je venais d'entendre, je regardais Haley d'un air dubitatif. Elle venait de hurler contre moi comme elle ne l'avait jamais fait avec personne et elle était à présent silencieuse, les larmes aux yeux. Mon coeur battait à tout rompre, j'étais perdu. Elle venait de me dire qu'elle m'aimait, elle voulait avancer avec moi mais pas comme simple amie, et moi, je m'entêtais avec cette putain de promesse que j'avais faite deux ans plus tôt. Sans savoir quoi faire, j'entrouvris mes lèvres et marmonna un « Dé, désolé... » maladroit mais sincère. Désolé pour Lenny, désolé pour cette promesse à la con, désolé pour tout. Un silence s'interposa et quand elle reprit la parole, ce fut pour m'annoncer que son dossier pour Yellowsky avait été accepté et qu'elle partait dans deux jours. Un choc trop soudain qui eut le don de m'assommer. « Viens avec moi. » m'a-t-elle presque supplié. Mais je suis resté silencieux jusqu'à lui répondre que je ne pouvais pas. J'avais des projets d'avenir, le conservatoire m'offrait une possibilité de devenir le musicien que je rêvais d'être. Alors Haley a tourné les talons et est partie chez elle pour faire ses affaires et s'en aller pour Londres, loin de moi. J'ai amèrement regretté mon choix à la seconde même où elle a franchi le pas de la porte de ma chambre. Je tenais à elle, plus que quiconque -en omettant ma famille- et je l'avais laissée filer sans rien dire, sans essayer de la retenir. Je me suis maudit nuit et jour après son départ et pourtant, je n'arrivais pas à me lancer. Je n'avais qu'à envoyer ma candidature à Yellowsky, j'avais les capacités d'y être accepté avec mon don pour la musique. Mais quelque chose me retenait. La peur ? Certainement. J'avais peur de l'inconnu, peur de me jeter corps et âme dans un chemin dont je ne connaissais rien, pour Haley. Elle méritait que je le fasse pour elle, mais j'angoissais, j'étais mort de trouille. Alors je suis resté à Ashford.

Je n'ai cependant pas tenu très longtemps. Allez savoir comment ça a pu se savoir, mais j'ai fini par apprendre par ma mère que mon père, mon vrai père, était à Londres, sa ville de provenance. Moi qui lui en avais toujours voulu de nous avoir abandonné et qui était celui qui avait le plus souffert de cette séparation, je me voyais avec l'opportunité de le retrouver, d'aller le voir pour lui balancer tout ce que je retenais en moi depuis dix-huit ans. Si je me lançais, si j'allais le trouver, je pourrais retrouver Haley en même temps. Je n'ai donc pas réfléchi et, sur un coup de tête, j'ai envoyé mon dossier en candidature pour Yellowsky. Et j'ai été accepté, pour mon talent musical, ce don qui me suivait depuis mon enfance. J'ai donc fait mes bagages et, quand mon frère m'a vu en train de remplir ma valise, il a ri en me demandant où je comptais me rendre. « Je vais retrouver papa. Il a été localisé à Londres. » La teinte du visage de Mathis est devenue cramoisie et il m'a dit que c'était une mauvaise idée. Lui avait tiré un trait depuis longtemps sur notre géniteur et ne ressentait pas ce manque que j'avais moi, au fond de mon coeur. Une part de mon identité me manquait, je devais aller le trouver. Et Haley me manquait trop. Mon choix était fait, j'irai vivre à Yellowsky.

J'ai donc posé bagage à Londres. Anxieux, je l'étais oui, c'était indéniable. Mais je sentais au fond de moi cet espoir qui m'avait tiré durant toute mon enfance, toute mon adolescence me tirer encore, m'encourager à aller de l'avant, à trouver des réponses, à combler ce manque d'identité. J'ai rapidement trouvé du travail en tant que pianiste dans un restaurant chic du quartier et je me suis vite fait à la vie londonienne. Cela dit, j'ai quelque peu laissé tomber le projet "retrouvailles familiales". Je craignais ce moment, cet instant où mon regard croiserait celui de mon géniteur pour lui demander si je lui avais manqué ces dernières dix-huit années. Alors j'ai rangé cela dans un coin de ma tête, me concentrant uniquement sur la deuxième raison qui m'avait poussé à venir m'installer ici : Haley. Après avoir passé un coup de fil à ses parents, j'ai obtenu son adresse et je m'y suis rendu sans attendre. Le trac me bouffait l'estomac, mais je devais la retrouver. J'avais besoin d'elle, je ne voulais plus l'avoir loin de moi et j'étais prêt à tout pour la convaincre de me laisser une place dans sa nouvelle vie.