Will you still love me ?

Lorsque Maël me promet que Mathis ne sera pas comme lui, j'ai un petit pincement au coeur... Bien sur, je n'ai pas envie que notre fiston sorte tous les weekends et couche avec n'importe qu'elle fille, je serais morte d'inquiétude mais en même temps, quand il s'agissait de son père, je suis quand même tombée amoureuse de lui... Maël n'était pas forcément le genre d'homme que j'avais l'habitude de fréquenter et regardez-nous aujourd'hui... Une maison, deux enfants et des disputes de couple. Assise sur ses genoux, je remue un peu du noir en parlant de Lula-Bee. C'est ma petite fille, ma petite princesse... Je sais qu'au jour d'aujourd'hui Maël a autant de droit que moi sur elle mais il n'était pas là les six premiers mois de sa vie et je pense que même si je suis heureuse qu'il soit son père officiel, je la considérerais toujours un peu plus comme ma fille à moi. Il ne se cache pas d'être content que Lula-Bee ait dit son premier mot, en précisant qu'il se fiche pas mal qu'elle dise "papa" ou des mots avec aucun rapport. Je baisse un peu la tête, honteuse de ma réaction. J'étais tellement fière d'elle quand elle a commencé à marcher, j'aurais franchement pu en faire de même pour son premier mot. Je demande à Maël s'il en a pas marre de moi et je le vois réfléchir aux mots qu'il va utiliser. Il a peur de me froisser et j'ai encore plus honte d'avoir un caractère aussi difficile. Je crois que mon homme met le doigt sur la source du problème; je veux trop qu'on soit parfaits. Je ne supporte pas qu'on arrive pas à tout faire et à être excellents dans tout ce qu'on entreprend et il a raison; je me prends trop la tête. Le jeune homme me fait relever le visage vers lui et je le vois souriant avant qu'il m'avoue que je suis une sorte de pilier dans cette famille. Une famille recomposée et bizarre, mais une famille quand même. Je lui offre un timide sourire avant de caresser la base de ses cheveux sur sa nuque puis lui vole un baiser. « Change toi... Faut vite que je fasse quelque chose encore... » Je lui souris et me lève de ses genoux pour traverser la chambre, puis le couloir et aller dans la pièce où Lula-Bee dort. J'y entre et découvre ma petite princesse, yeux grands ouverts comme en plein jour, qui s'amuse avec quelque chose d'imaginaire. « Ma princesse... » Je la soulève malgré qu'elle fasse son poids et la serre contre moi. Un câlin mère/fille tout simplement. Je crois que j'ai des choses à me faire pardonner auprès de ma petite fille. « Maman t'aime, tu le sais hein? » Je la berce un peu, bien qu'elle n'ait plus vraiment l'âge pour ce genre de choses mais ma fille grandit tellement vite que j'ai peur de ne plus pouvoir avoir ce genre d'échange du jour au lendemain. Je m'écarte un peu et lui souris, frottant mon nez avec le sien, ce qui l'a fait rire. « Tu peux faire en sorte que ton deuxième mot soit "maman" s'il te plait? » Je la regarde en faisant une petite moue. Tout comme avant lorsqu'elle a dit "papa", Lula-Bee pointe son doigt dans ma joue. « Mama. » Bon, c'est déjà mieux. « Maman... » Elle me regarde avec de grands yeux. C'est plus dur à dire c'est sur. « C'est pas grave, t'es quand même la meilleure. Dodo maintenant! » Je la recouche dans son petit lit et l'embrasse sur la joue avant de me diriger vers la porte d'entrée. « Maman. » Je fais volte-face avec un immense sourire sur les lèvres. Toute excitée, je rejoins Maël dans notre chambre et saute à genoux sur le lit. « Elle a dit maman! Elle a dit maman! Elle a dit maman! »

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Arielle dans mes bras je cherche encore un moyen de la rassurer sur son rôle de mère de famille. Je n’avais jamais vu la jeune femme comme cela. Enfin. Elle a toujours douté d’elle, mais jamais à ce point-là en tout cas. Je l’ai connu alors qu’elle n’était qu’une jeune maman qui cherchait encore à définir son rôle. Elle était souvent perdue, mais elle avait finit par trouver sa place. Elle était devenue cette maman prête à tout pour sa petite fille et j’avais finis par débarquer dans sa vie pour tout venir chambouler. Peut être qu’on n’aurait pas dû garder ce bébé. Peut être que c’était trop tôt et que Mathis aurait dû arriver bien plus tard dans nos vies. Je n’en sais absolument rien et cela commence à me travailler. Je ne veux pas qu’elle regrette quoique ce soit. Que ce soit notre couple ou pour bébé. Toujours assise sur mes genoux, la jeune femme se serre un peu plus contre moi et après avoir soigneusement choisi mes mots, je finis par lui faire comprendre ce que je ressens sur son comportement de ces derniers jours. Je ne veux surtout pas la vexé et encore moins me disputer avec elle alors je fais particulièrement attention à ce que je suis en train de lui dire. Lorsque je finis par lui faire remarquer qu’elle recherche trop la perfection je vois comme un éclair se dessiner dans ses yeux. Comme si je venais enfin de mettre le doigt sur quelque chose de censé et de totalement vrai. J’ai compris ce qui n’allait pas. Elle nous veut comme une famille trop parfaite. Un modèle que l’on pourrait trouver dans les magasines. Comme si cela pouvait réellement arriver. Je veux bien tout faire pour, mais on ne pourra jamais totalement être parfait, il y a aura toujours des petits trucs pour nous arrêter. Il y a des jours où elle n’ira pas bien, des jours où je serais tellement fatigué que je voudrais tout envoyé paître ou encore des jours où Lula-Bee ou Mathis vont nous rendre dingue parce qu’ils ne veulent pas dormir ou manger ce que l’on a fait pour eux. C’est comme ça. Ca marche comme cela dans toutes les familles du monde et il n’y a aucune honte à cela. J’ai l’impression qu’Arielle va un peu mieux d’un seul coup. Elle m’embrasse et me dis qu’elle a quelque chose à faire avant de disparaître de la chambre.

Je me lève à mon tour et la regarde entrer dans la chambre de sa fille. Un sourire se dessine sur mes lèvres. Au moins, Lula-Bee aura aussi le droit à un petit câlin de la part de sa maman ce soir avant de s’endormir. De mon côté, je me fais violence pour ne pas me rendre dans la chambre de Mathis. Si je vais là-bas, je vais me faire engueuler par Arielle si je le réveille. Autant ne rien tenter. Je me dirige vers la salle de bain et me brosse rapidement les dents avant de me dévêtir. Je reste en caleçon et retourne dans notre chambre prête à attendre Arielle. C’est seulement quelques minutes plus tard que la jeune femme revient dans la chambre. Elle saute littéralement sur le lit et manque de m’écraser tout en hurlant que Lula-Bee a finis par dire maman. Je rigole heureux de la voir aussi joyeuse et finis par l’attirer contre moi. « Tu vois ! La petite chipie a voulu te faire une petite frayeur. » Je savais que Lula-Bee finirait par dire maman, ce n’était qu’une question de temps après tout. Bon je ne pensais pas qu’elle allait nous sortir ses deux premiers mots dans la même soirée, mais c’est juste super. « C’est pas la fille de sa mère pour rien. » Je rigole de nouveau et lance un clin d’œil à la jeune femme. Allonger sur le lit, dans les bras de l’un de l’autre, je finis par me tourner vers Arielle. « Je veux pas gâcher ta bonne humeur, mais j’ai juste une toute petite question. Promis après je dis plus rien et on peut même commencer à fêter notre anniversaire, en avance ! » Je lui lance un regard malicieux et me mords quelque peu la lèvre inférieure. Arielle insiste légèrement du regard pour que je me lance. « Est-ce que tu regrette ? Je veux dire, tu pense que Mathis est arrivé trop tôt dans nos vies ? »

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Maintenant que j'ai compris certaines choses, je ne peux pas aller me coucher sans offrir un câlin à Lula-Bee. La pauvre a sûrement dû être perdue quand je me suis contentée de lui caresser les cheveux après qu'elle ait dit son premier mot. Il est temps de me rattraper, de toute manière j'ai envie d'un câlin de ma fille. Je m'occupe beaucoup de Mathis étant donné que je l'allaite et du coup, je passe moins de temps avec ma princesse et nos petits moments entre mère et fille me manquent un peu. Je m'éclipse rapidement pour aller la retrouver et c'est après quelques paroles et des câlins qu'elle se décide à répéter après moi. Ma fille est une surdouée! Elle a réussi à dire deux mots en une soirée, je suis sûre que c'est sa manière de me remercier pour le câlin. Je suis toute fière et surtout rassurée; ma fille m'aime et elle me reconnaît. Je sais, c'est bête comme réflexion mais c'est bien ce que je pense. Je ferme la porte de sa chambre pour qu'elle puisse enfin s'endormir et file dans notre chambre à coucher où Maël est assis sur le lit. Je lui saute presque dessus et me mets à genoux sur le matelas, lui annonçant la bonne nouvelle. Tout comme moi, il semble surpris de voir que Lula-Bee a dit deux mots en même pas une heure. « Ouaip, ma fille est une surdouée! » La réflexion de mon homme m'arrache un petit sourire narcissique. Je préfère me dire qu'elle tient certaines choses de moi, elle a déjà assez de son père biologique. Maël m'attire contre lui et on se laisse tomber dans les oreillers, me serrant dans ses bras. Je me dis que si je ferme les yeux, je risque de m'endormir, alors j'essaie de ne pas fixer un point. Mais heureusement, le jeune homme se redresse et ses paroles m'intriguent. Je prends appui sur mon coude et le regarde les sourcils froncés, bien qu'il me lance un petit regard malicieux me faisant comprendre qu'il a peut-être des projets pour la suite de la soirée. Mais pour l'instant, il m'inquiète. Maël me demande le plus sérieusement du monde si je regrette quoi que ce soit concernant notre relation ou Mathis. Je le regarde, un peu surprise qu'il puisse me demander ça. C'est vrai que je ne m'attendais pas à ce que mon futur se déroule ainsi mais en même temps, grâce à lui je suis heureuse, grâce à lui, Lula-Bee a un petit-frère et un père fabuleux. On n'est plus seule et sa maman est à nouveau heureuse. « Je ne regrette rien, il n'y a pas de raisons. Tu m'as offert tout ce dont j'avais besoin en revenant dans ma vie. » J'aimerais lui faire un sourire mais sa question m'inquiète toujours autant. Je baisse un peu les yeux. « Parce que toi tu... Tu regrettes quelque chose? »

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Arielle fuit la chambre et je comprends qu’elle va juste faire un câlin à sa fille. Pour mon plus grand bonheur, je ne vais pas le cacher. La petite fille à été déstabilisée de voir sa mère s’éloigner d’elle et je pense qu’elle a bien besoin d’un moment avec sa maman avant de pouvoir s’endormir tranquillement. Je l’imagine déjà crier « Papa » demain matin et réenclencher le malaise d’Arielle. Non, il ne vaut mieux pas que je pense à tout cela. Je vais me changer et m’occupe pour ne pas craquer et aller embrasser mon fils. Le temps que je passe dans la salle de bain et que je me laisse tomber sur le lit, Arielle arrive en courant et en sautant dans tout les sens. Lula-Bee a finis par dire un deuxième mot et pas n’importe lequel : maman. Cela fait longtemps que je n’avais pas vu un aussi beau sourire sur son visage. Je suis assez surpris des efforts de Lula-Bee. C’est comme si elle avait gardé ça pour elle durant quelques jours afin de nous les dire à la suite. Ca donne un petit coup de vieux aussi par la même occasion. Arielle me dit que sa fille est surdouée et je rigole. Je n’irais pas jusque là, mais c’est vrai que c’est un petit exploit. « Tu va voir. Aujourd’hui on est super content, dans une semaine on va râler parce que maintenant le matin elle va hurler MAMAN, pour que tu viennes la chercher. » Oui là on rigolera un peu moins, mais bon tant pis.

J’entraîne Arielle avec moi dans le lit et avant de mettre en action mes idées, je m’arrête un instant pour lui poser une petite question. Je veux juste savoir si elle pense qu’on est allé trop vite elle et moi. Que ce soit pour notre couple comme pour la naissance de Mathis. Arielle perds son beau sourire et je comprends que je viens de faire une connerie. Je n’aurais jamais dû lui demander cela. Pourtant sa réponse est assez claire, elle ne regrette rien et cela me rassure. J’ai juste eu peur pour rien. Et visiblement je lui ai fait peur également. Quel abrutit quand même. « Non, non, non. Je regrette rien. Non ma puce, je te promets. » Je m’empresse de lui répondre parce que sa question me semble presque absurde. Je ne regrette absolument rien, vraiment pas. « C’est juste que… Je commençais à me demander, vu que tu n’allais pas trop bien et tout. Mais ça me rassure. Personne ne regrette rien. Tout va bien ! » Oui tout va bien. On est ensemble, on est heureux et amoureux. Je prends le dessus sur la jeune femme et lui offre mon plus beau sourire avant devenir l’embrasser tendrement. Pourtant je sens qu’elle est encore un peu réticente. « Je pose des questions de merde des fois, tu le sais bien. Je t’assure que je regrette absolument rien ! Je crois que personne ne m’as jamais vu aussi heureux que maintenant. » Ca. Ma mère et ma sœur pourront lui confirmer. J’ai l’impression de m’être trouver avec Arielle. J’ai trouver ce que j’allais faire de ma vie et plus particulièrement de mon futur et c’est tout ce qui me manquait dans le fond. « Bon… On le fête cet anniversaire maintenant ? » dis-je d’un air malicieux avant de venir l’embrasser dans le cou. Logiquement c'est demain, mais j'ai pas vraiment envie d'attendre d'un seul coup...

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Maël n'a pas tord; dès maintenant ça va être l'horreur. Si Lula-Bee prend vite le pli de nous appeler dès qu'elle veut quelque chose on va vivre un enfer. Enfin, je crois que je préfère encore qu'elle m'appelle pendant une heure entière plutôt qu'elle crie. A son âge c'est des crises, pas uniquement des petits cris comme Mathis. Lula-Bee me réveille à chaque fois alors qu'il m'arrive de ne pas entendre son frère lorsqu'il pleur pendant la nuit. « Je crois que je préfère ça aux cris non? » demandais-je malicieusement à mon amant. Je pensais sincèrement que rien ne pouvait me sortir de ma bonne humeur. Je suis tellement heureuse et fier de ma fille que je vais pouvoir dormir sur mes deux oreilles... Sauf que le ton sérieux qu'emploi soudainement Maël me ramène vite à la réalité. Je me crispe un peu et ignore ses sous-entendus sur une éventuelle nuit d'amour afin qu'il me crache le morceau. Il sait que je n'aime pas quand on tourne autour du pot et heureusement mon regard suffit à lui faire dire à quoi il pense. Même si ce n'est rien de grave, je suis un peu perdue face à sa question. Bien sur que je ne regrette rien du tout. Certes, on a fait les choses rapidement, c'est un secret pour personne. Il m'a fallu trois ans pour être fiancée à Dylan et à être enceinte de lui alors qu'avec Maël en trois mois j'attendais Mathis. Je crois que je n'oublierai jamais la tête de mes parents lorsque je leur ai annoncé la nouvelle. Ils se sont douté que c'était Maël le père mais ils le connaissaient à peine et avaient de la peine à nous imaginer parents avec toutes les disputes qu'on traversait à ce moment là... Je me demande un peu pourquoi il me pose cette question tout d'un coup mais je lui réponds le plus sincèrement possible. Je suis comblée à ses côtés, même si ces derniers temps ça n'a pas été facile. Je me mets un peu à panier. Est-ce que Maël me pose cette question parce qu'il se met à douter de lui même? Heureusement, il me rassure rapidement. Je suis rassurée même si pour moi cette question ne peut pas tomber de nul part. « Je ne vais pas bien comme la majorité des femmes après un accouchement. Mais jamais je regretterai où on en est aujourd'hui Maël. » Il m'assure être plus heureux que jamais et je lui fais un petit sourire un peu timide. Mon amant se met au-dessus de moi et me fait comprendre avec un sourire malicieux qu'il n'a pas oublier l'idée de fêter notre anniversaire en avance. Je lui fais un mince sourire, caressant la base de ses cheveux sur sa nuque alors qu'il entreprend de m'embrasser dans le cou. Je fixe le plafond, essayant de faire abstraction de mes complexes. Ca fait des semaines et des semaines qu'on n'a pas eu de moments câlins tous les deux à cause de la grossesse puis de l'arrivée de Mathis à la maison alors je devrais être émoustillée en sentant les lèvres du jeune homme dans mon cou. Je tourne un peu la tête vers la loupiote de la chambre et tend le bras pour l'éteindre. Pourvu que Maël ne le prenne pas mal mais c'est plus fort que moi... Le fait d'être plongés dans le noir excite mes sens. J'avais oublié à quel point c'était agréable ce genre de moment avec le jeune homme. Je me mets à espérer que ni Lula-Bee, ni Mathis ne nous interrompe. Je me cambre légèrement sous les baisers que m'offre mon homme. Je pose mes mains de chaque côté de son visage et attrape ses lèvres avec envie.

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