Un sourire se forme sur tes lèvres. Une douce illusion apparaît dans ton regard, dans ton esprit. Ta mère, souriante, comme à son habitude, qui marche sur une plage dont tu ne sais rien. Elle semble s’approcher de toi, observe dans ta direction. Tu tends la main vers elle, te met à courir ; le vent te donne de la force, de la motivation. Plus tu avances, plus tu souris. Et, finalement, au moment où vos mains allaient se toucher, tes yeux s’ouvrent. Le réveil sonne, et tu lâches un léger soupir. Si seulement ce n’était pas qu’un rêve. Depuis ton arrivée à Yellowsky, tu n’as presque pas de temps à toi ; entre la fac, ton boulot de serveur dans la boîte de nuit, qui te dégoûte de plus en plus, et ta meilleure amie que tu tentes de voir le plus souvent possible, tu en deviendrais presque fou, si tu n’avais pas cette motivation que tu as depuis l’enfance. Ta mère te répétait souvent que tu la tiens de ton père. C’est tout ce que tu sais de lui, sinon que c’est lui qui a choisi le prénom Sammaël pour son fils. Est-ce pour ça que tu donnes Zane aux inconnus en qui tu n’as pas confiance et à ceux qui ne te paraissent pas mériter ta confiance ? Tu n’en sais rien, finalement. Toute ta vie, tu as cherché à savoir qui était ce père inconnu, mais depuis quelques mois, tu commences peu à peu à renoncer, à jeter l’éponge, à laisser l’ignorance telle quelle. Tu ne sais pas ce qui est le mieux, mais as-tu au moins le choix ? Tu te lèves en baillant, profitant de ta très courte matinée avant de commencer la journée. Journée qui ne finira que tard dans la nuit, pour reprendre à la même heure, le lendemain. Comme toujours. Habitude, quand tu nous tiens. Il est seize-heures quarante lorsque tu décides de prendre l’air, abandonnant la fac, une fois tes cours terminés. Les gens sont tous de sortie, ou quoi ? Tout le monde se presse dans la rue. Tu décides de rentrer chez toi, sur un coup de tête, impulsivement.

Tu te couches sur ton lit. Les minutes passent.

Tes yeux s’ouvrent peu à peu, et tu regardes l’heure avec un soupçon d’ennui. Vingt-heures. Aussitôt, tu te lèves en hurlant presque. Et merde ! Tu es en retard, tu ne seras jamais à l’heure à la boîte… Tu prends ton portable, compose un numéro et envoie un simple message. « Je peux pas venir ce soir, trouve quelqu’un pour me remplacer, désolé. » Tu hoches la tête en signe de satisfaction ; il comprendra, il te connaît bien et, aussi incroyable que cela puisse paraître, il n’est pas le même que ses clients. Tu pars te préparer, décidant que ce soir, tu veux profiter au maximum, et oublier le sablier qui te sert de temps, et qui s’écoule, peu à peu, à mesure que les grains tombent, lentement… Dehors, les rues sont bondées. Les gens se pressent pour aller dans un bar, dans une discothèque qu’ils connaissent, sans se préoccuper de la foule qui semble les suivre. Et toi, tu suis cette foule avec empressement, sans te soucier non plus des gens qui te suivent. Tu tournes, tu marches sans vraiment savoir dans quelle direction tu vas, ni où tu vas. Et, finalement, tu te retrouves devant le Nude Chamallow, une espèce de bar où des filles dansent devant, tentant d’attirer l’attention pour que de nouveaux clients entrent. La décoration est assez jolie, et tu ne connais pas, aussi décides-tu d’entrer. A l’intérieur, l’électricité coupée par Madame a vite été remplacée, et la pièce est éclairée comme les propriétaires ont pu ; tant que tu distingues quelque chose, de toute façon, ça te va. Dès les premières personnes que tu croises, tu comprends que ce lieu n’est en fait pas du tout fait pour toi. Ça pue la richesse. Tout le monde est habillé très élégamment, les filles, elles, ne portent presque rien et se font toucher facilement par des gros qui enfoncent un billet dans leur tee-shirt. A vomir.

Tu jettes un coup d’œil furtif à ta montre, et décide de rester quand même. Tu n’aurais pas le temps de trouver un autre bar, et en plus tu ne sais même pas où tu es. Toi qui connaissait si bien Londres, pourtant… Tes yeux parcourent la salle, cherchant une place vide, et tu t’avances vers l’une d’elles, le regard presque vide, ne voyant que la place que tu convoites. C’est alors que tu le vois. Il a l’air aussi perdu que toi, et son regard désemparé n’est pas la seule chose grâce à laquelle tu as deviné. Il regarde autour de lui, presque ahuri. Empli soudain d’un sentiment de compassion, tu oublies la place et tu te diriges vers lui avec un sourire, bien décidé à l’aider –et à te trouver un ami, peut-être ?– dans ce méandre de chansons, de filles et de riches. Tout en t’approchant, tu l’observes doucement : il a des cheveux bruns, presque noirs, et son visage paraît très… enfantin. On dirait presque un enfant, mais en même temps, il donne l’impression de maturité. Tu hausses les épaules presque imperceptiblement, tandis que tes pas vous rapprochent de plus en plus. Une fille te frôle presque et ne s’excuse pas, mais tu n’y fais pas attention. Tu continues d’avancer, jusqu’à arriver devant le jeune homme. Tu décides de lancer la conversation, sans te préoccuper de ce qu’il pourrait penser de toi. « Salut ! Toi aussi t’es perdu ? Je viens jamais dans ce genre d’endroit, d’habitude. » Tu souris, pour le mettre en confiance. Lui, il a l’air gentil. « Je m’appelle Sammaël. » Sammaël ? C’est bien une des premières fois que tu dis ton prénom, ton vrai, à un inconnu. Peut-être espères-tu que ce soit un nouvel ami ? On en a bien besoin, à Yellowsky… non ?

Telle l’ambroisie exquise, douceur de l’olympe à laquelle seuls les dieux ont accès, qui crée passions et illusions, jalousie et haine, les souvenirs ont leur propre importance. Ils forment une personne, de son premier soupir à son dernier, ce léger moment où le dernier souffle de vie quitte le corps qu’il a habité toute une vie. Les souvenirs les plus lointains sont le plus souvent ceux de l’enfance, bien que certaines personnes aient accès à des souvenirs plus anciens ; une vision, un flash de leur naissance, de ce premier cri qu’ils ont poussé en entrant dans ce nouveau monde qui leur était encore inconnu. Un cri, ou même un rire, selon les personnes ; tu soupires doucement. Tes souvenirs les plus lointains remontent à la naissance de ta meilleure amie, Elinor. Plus lointain, seul le visage de ta mère apparaît dans ton esprit, rien d’autre, malheureusement ou pas. Après, ce sont les Mornington, leur éducation stricte et sévère, mais qui rend cultivé et intelligent, du moins c’est ce que tu penses. Si seulement tu savais que ce père dont tu ne connais rien, absolument rien, sauf qu’il t’a donné le prénom Zane, n’est autre que le Duc Mornington… que finalement, tu voyais ton père biologique tous les jours sans même le savoir. La vie est parfois incompréhensible, n’est-ce pas ? Tu ne connais pas vraiment les bars chics ; non pas que tu n’y sois jamais allé, tu travailles dans une boîte de nuit « réservée » à ceux dont le portefeuille est toujours empli de billets. Les gens qui ne sont pas comme toi, en quelque sorte, ces prétentieux qui pètent plus haut que leur cul tout simplement parce qu’ils peuvent se donner le statut de riche. Tu sais ce qu’est la pauvreté, pas autant que d’autres, certes, mais tu en connais un petit rayon. Aussi, tu trouves ce genre de personnes pitoyables. Et pourtant, le bar que tu as devant toi a certes l’air d’avoir pour clients des personnes au portefeuille plutôt rempli, mais tu es là, en train de regarder devant toi, presque abasourdi devant tant de richesse ? De prétention ? Possible. Le fait est que tu es là, que tu t’es approché d’un autre mec, qui a l’air aussi perdu que toi, qui fait plus jeune avec son petit air ébahi, qui regarde autour de lui sans vraiment avoir l’air de savoir où il est, ni ce qu’il fait là exactement. C’est peut-être pour cela que tu t’es approché de lui, pour connaître les raisons de sa présence ici, pour ne pas te sentir seule à être perdu, autant que lui, du moins. Et, finalement, tu lui as parlé, et il t’a répondu de sa voix quelque peu enfantine, que tu ne sembles pas connaître. Du moins, pas encore, pas depuis quelques minutes. « Salut ! Pas vraiment perdu... C'est une longue histoire stupide. Mais il est clair que je ne viens jamais dans ce genre d'endroit... » Un sourire se pose sur tes lèvres, et tu hausses les épaules, même si tu es curieux de savoir pourquoi il est là. Cependant, tu n’étais pas du genre à questionner les gens qu’il ne connaissait pas sur leur vie privée… et justement, tu ne connaissais pas vraiment ce garçon. Sinon de visage, et de par les quelques mots que vous aviez échangé. « Une longue histoire stupide ? Il n'y a pas de péché sinon la stupidité. » Tu souris, faisant une légère pause. « Oscar Wilde. » Durant ton enfance, l’endroit que tu connaissais le mieux du grand manoir des Mornington était leur immense bibliothèque ; tu pouvais y passer des heures entières, ce qui t’a rendu très cultivé. Tu aimes bien faire des citations, de temps à autres, sans passer pour un fou de littérature -bien que tu le sois, en fait-. Le fait que tu sois aussi étudiant en Hypokâgne t’a permis d’apprendre la vie de beaucoup d’auteurs, célèbres ou pas, d’ailleurs, dont Oscar Wilde. « Enchanté, Samaël. » Pause. « Enfin je m’appelle Samaël. » Tu as dû faire une tête ébahie, de trois pieds de long ou pire, bref une tête des plus étonnées. Depuis ton arrivée, jamais tu n’as croisé de personne qui porte le même prénom que toi. Et pourtant, un autre Samaël est là, devant toi, avec son petit regard qui fait bien jeune pour son âge. « Oh. C’est la première fois que je croise un autre Sammaël… avec un n, ou deux ? » Il faut bien faire la discussion, non ? Il marmonne quelque chose dans sa barbe, mais trop doucement pour que tu l’entendes. Ton regard tourne vers la gauche, et rencontre une jeune fille en petite tenue à laquelle tu fais un clin d’œil aguicheur, avant de t’en désintéresser d’un seul coup. « Je peux m’assoir, ou c’est occupé ? » Il vaut mieux demander ; tu préfères, on ne sait jamais, il attend peut-être quelqu’un. Politesse, c’est une des choses que tu as apprises avec les Mornington, une de ces choses que l’on n’oublie pas si facilement.

Pâle illusion qu'est l'amour, doux mirage qu'est la pitié. Comment différencier les deux sans y laisser un bout de peau, un bout de coeur, un bout d'âme et d'esprit ? Impossibilité de la vie, rien de plus qu'une croyance sans fondements. Les écrivains sont là pour transmettre cette illusion, cette façon de voir, de penser, se prenant alors pour un philosophe de l'Antiquité, parcourant la grande bibliothèque, admiratif devant tant de connaissances amassées depuis moultes années. Tu observes, dubitatif, ton homonyme qui venait de prononcer les mots magiques. Ceux d'Oscar Wilde, évidemment. « Dès que nous nous blâmons, il nous semble que personne n'a plus le droit de le faire. » Tu n'étais pas aussi cultivé que les Mornington. Tu n'avais pas eu la même éducation, les mêmes pensées inculquées par tes parents, la même façon d'être et surtout, le même caractère. Pourtant, tu avais passé toute ton enfance chez eux, et tu connaissais leur maison mieux que ta poche. La bibliothèque, ta pièce préférée. Les classiques anglais, tes meilleurs amis, outre Elinor. Et Oscar Wilde était l'écrivain par excellence ; on ne pouvait pas passer à côté, jamais. Tes yeux observent Samaël, détaillent chaque partie de son visage en étant quelque peu gêné. Tu n'as pas vraiment pour habitude de fixer ainsi les gens pour observer qui ils sont réellement. « Ma colocataire à jugé que j'avais besoin de me changé les idées. Dans ces cas là je n'ai pas mon mot à dire sur le lieu... Juste l'interdiction de me défiler tant que je n'ai pas écrit quelques choses, rencontré quelqu'un d'intéressant.. Ou peut importe... » Un sourire se pose sur ton visage, compatissant, tandis qu'il continue. « Je te pris d'être intéressant.. Je ne suis pas près d'écrire quoique ce soit ici » Ecrire ? Ainsi, il était écrivain ? Intéressant. Tu avais toujours rêvé de rencontrer un écrivain, un vrai, et voilà qui est chose faite. Tu hoches la tête, te montrant le plus compatissant possible avec lui, même si tu n'as pas de colocataire aussi excentrique et intéressant. Intéressante, plutôt. « Tu es écrivain ? Tu as écrit des livres, ou c'est en projet ? Enfin, sans vouloir être trop indiscret. » Les bonnes manières, toujours. Ta mère a toujours voulu que tu sois doué de politesse, de bonne humeur, en toutes circonstances. « Je vais faire tout mon possible pour être intéressant, alors. C'est promis. » Alors que tu demandes si tu peux t'assoir, il hoche la tête, visiblement pas ennuyé plus que ça de t'avoir en face. Aussi t'assieds-tu en face de lui, et de la main tu appelles un serveur. Vous êtes dans un bar, autant commander... non ? Le serveur, un jeune homme du même âge que Samaël environ, s'approche alors et demande ce qu'il peut vous servir. D'un signe de la tête vers Samaël, tu l'interroges sur ce qu'il veut boire avec un petit sourire malicieux sur les lèvres. « Qu'est-ce que tu veux boire ? » Tu te tournes vers le serveur. « Pour moi ce sera un mojito, s'il vous plaît. »

Il aurait aimé être écrivain. En fait, il aurait aimé être comme Samaël, alors qu'il venait tout juste de le connaître et qu'il ne savait sur lui rien d'autre que son prénom, et le pourquoi de sa présence dans le bar. C'était tout, et pourtant il aurait voulu être comme lui. Enfin, écrivain. Il se comprenait, c'était le plus important. « Tu ne l’es pas. Si je ne voulais pas que tu en parles je n’aurais pas effleuré le sujet. » Un point pour lui. Sammaël hocha la tête, lui donnant raison. Plus la conversation avançait, plus il se rendait compte qu'il éprouvait une sorte d'admiration pour Samaël, avec un seul m, sans qu'il puisse savoir pour autant pourquoi il éprouvait ce sentiment étrange. « Je suis écrivain et musicien... » Il esquissa un regard presque étonné. Quand il était petit, il aurait bien voulu faire de la musique, mais avait été bloqué par... par quoi, déjà ? Sans doute le manque d'argent, le manque de temps aussi. Il fallait bien se rendre à l'évidence, en cette période il était dur de trouver un endroit pour des cours de musique qui n'excédait pas un prix précis. Tout était cher, tout était trop cher. « C'est drôle, dit-il, quand j'étais petit je voulais faire de la musique. Piano, guitare, je ne sais plus. Mais par manque d'argent, je n'ai jamais pu en faire. Qu'est-ce que tu joues comme instrument ? » Faire la conversation, ne pas plonger dans un silence qui serait sans fin, ne pas tomber dans l'oubli, qu'il pensait, et il devait le penser fort, très fort, et pourtant Samaël ne broncha pas un seul instant, il restait comme ça, immuable. « J’écris des nouvelles surtout... Et j’ai été publié... Mais en France... Un jour peut être que mes histoires passeront la frontière... » Il haussa les sourcils. France ? Ah, ça devenait intéressant. La France, quel beau pays ! Si jamais il avait l'occasion d'y aller un jour... ce serait bien. Avec Elinor. Sûrement qu'elle aimerait bien la France, presque sûr même. Enfin... si leur relation s'améliorait, du moins. Parce qu'en ce moment, elle devenait carrément glauque. « Au plaisir de te lire un jour, alors ! Je suis ravi de t'apprendre que tu as déjà un fan, enfin je sais pas trop ce qu'il faut faire pour l'être mais disons que je suis le suis, simplement, histoire de pas se compliquer la vie, hmm. » Il sourit, se passa une main dans les cheveux. « Tu as dis que tu ne venais pas dans ce genre d’endroit habituellement. Pourquoi aujourd’hui ? » Il haussa les épaules. En fait, le problème, c'est qu'il n'en savait rien. Rien du tout. Il avait marché, il était venu, point. Il avait envoyé un message à son boss pour le prévenir qu'il ne viendrait pas bosser, puis il avait marché dans la rue, cherché un bar pour boire et oublier les soucis, alors que d'habitude il était tout sauf alcoolo, et il était tombé sur ce bar... qui lui avait fortement déplu, pour tout dire. C'est peut-être pour ça qu'il était entré. C'était pour ça ? Il avait aperçu les filles, la décoration, les regards pervers des hommes venus pour tromper leur femme et boire pour oublier les factures, et il avait décidé d'entrer. En fait, il devait être un peu fou. C'était sûrement ça. Il était fou. Il faisait les choses à l'envers et ça lui paraissait normal. « Mon histoire n'est pas passionnante du tout, en fait je n'avais pas envie de bosser ce soir, et je suis tombé sur ce bar en marchant. Il ne me plaisait pas, donc... je suis entré, sans vraiment savoir pourquoi. Je suis bizarre. Quelle journée étrange. » Il ne parla pas de son rêve où il avait vu sa mère, et préféra taire ce point. Pour le moment. « Enfin... je ne veux pas paraître indiscret... Ca me paraissait intéressant... » Un sourire se dessina sur ses lèvres. Chacun se sentait un peu gêné d'être indiscret, et finalement, aucun d'eux ne l'était. C'était étrange. Finalement, tout était étrange, aujourd'hui. Samaël eut un regard un peu fuyant envers le serveur, peu habitué à venir dans un endroit pareil, et donc à commander quelque chose. Il commanda un mojito, sa boisson préférée par excellence, tellement... fraîche. « La même chose. Merci beaucoup. » En fait, il était très timide. A première vue, ça se voyait un peu, mais quand on commençait un peu à le découvrir, cela devenait presque... normal ? Il était très, très timide. Sammaël eut soudain faim, et sentit son ventre gargouiller. « Tu aimes les tapas ? » Sans même attendre la réponse du jeune homme, il se tourna vers le serveur, un sourire sur les lèvres, à mi-chemin entre la haine et le cynisme. « Vous avez des tapas ? Mettez un peu de tout, ce sera parfait. » Il aimait bien les tapas. C'était plutôt bon, et ça calait l'estomac avant de manger un peu plus. « Tes nouvelles, elles parlent de quoi ? » Un nouveau sujet de discussion, une nouvelle façon de trouver une distraction en attendant les mojitos et les tapas. Hmm, finalement ce serait une journée étrange, mais une bonne journée. Une bonne journée étrange.