Cela faisait plusieurs semaines maintenant que le Duc était en froid avec sa jeune sœur. Tout cela était du à la venu de "cette" personne. Elle se mettait toujours là où il ne fallait pas et lui causait tant de tort sans même s'en rendre compte. Childéric savait qu'il était injuste envers lui, après tout le pauvre garçon ne savait même pas ce qu'il lui avait fait, il ne savait rien et d'ailleurs méritait mieux que ce qu'il avait. Il lui en voulait et puis il s'en voulait de lui en vouloir, un cercle vicieux sans fin qui le mettait dans une position de plus en plus délicate. Et tout cela avait amené sa sœur à prendre ses distances, tout comme il avait pris inconsciemment ses distances avec leur parent. Un soupir traversa ses lèvres alors qu'il cherchait une cravate à mettre. Finalement, las de toutes ses réflexions, il décida de ne pas porter de cravate pour aujourd'hui. Pour cette fois, il pouvait se le permettre.

Il quitta le manoir, il voulait simplement être seul et réfléchir. Prendre un peu de recul de façon à agir au mieux pour arranger cette situation qui n'avait que trop durée et qui commençait à empiéter sur sa vie privée qui commençait à peine à poindre. Peut-être était-il temps de révéler la vérité à Elinor. Elle était adulte, bien que son comportement frise bien souvent celui d'une enfant irresponsable. Peut-être cela l'aiderait-il à grandir...? Ou bien, il faisait erreur et la peine que cela pourrait engendrer... elle pourrait bien se perdre elle même dans une tourmente d'émotions négatives. C'était si difficile, ou peut-être trop simple. Après tout, ce n'était qu'une question de confiance. Avait-il assez confiance en sa sœur pour garder le secret et bien le prendre surtout. Elle avait toujours ignoré l'importance des traditions et elle vivait dans ce monde moderne qui le déboussolé.

Si jamais elle venait à révéler à leur pauvre mère ce qu'avait fait leur père. Il n'osait imaginer ce qui pourrait se passer. Un divorce, peut-être pas, après tout ils voudraient sauver les apparences. Mais la gouvernante, elle, risquait d'avoir bien plus de soucis. Madame de Mornington n'était pas une femme à supporter de vivre sous le même toit que la maîtresse de son époux. Celle-ci se retrouverait sans doute à la rue avec une petite somme d'argent. La demeure familiale sombrerait dans le chaos, personne ne se parlerait. Childéric continuait de voir le mal partout, même dans ses hypothèses les plus farfelues. Il s'arrêta à une pâtisserie et prit un fraisier. Il poursuivit son chemin jusqu'au lac artificielle. Il s'installa au bord, déposant la boîte où était entreposé le gâteau juste devant lui. Il resta là un moment à regarder les canards et autres créatures qui se trouvaient là. Puis finalement un nouveau soupir traversa ses lèvres, il était tant qu'il prenne son courage à deux mains et qu'il cesse de vouloir protéger tous le monde.