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Kiss me like you wanna be loved - Erthéa.

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A. Erwan Palecolm
A. Erwan Palecolm



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MessageSujet: Kiss me like you wanna be loved - Erthéa. Kiss me like you wanna be loved - Erthéa. EmptyLun 26 Aoû - 14:31

Erthéa

❝ Plus l'homme cultive les arts, moins il bande. ❞




Outch. Elle avait fait mal celle là. Je souris d'un air mauvais au type alors que je me relevais en titubant. Je ne voulais pas savoir de quoi j'avais l'air vu de l'extérieur, je ne voulais pas me voir. Je savais que ça ne serait pas beau. Je sentais ce que cela devait rendre ou à peu près, je sentais la haine, je sentais la colère pure et j'imaginais qu'en ce moment précis mes pupilles devaient le refléter de manière bien trop précise. Je savais que j'avais franchi la ligne. Une fois de plus, une fois de trop peut être, un jour sûrement mais pas aujourd'hui, pas encore. Je me redressais, faisant face à mon adversaire déjà sérieusement amoché, je m'approchais, boitant légèrement. À chaque pas je m'élevais, je refoulais la douleur jusqu'à ne plus sentir, jusqu'à abandonner cette démarche chaloupée, jusqu'à accélérer, jusqu'à tendre mon corps tout entier, jusqu'à bander chacun de mes muscles, jusqu'à crier alors que je me jette sur lui, l'attrapant par la taille, pesant de tout mon poids sur lui, lui faisant mal, le précipitant au sol, jusqu'à gémir alors que le pieds de son copain s'écrase sur mon flanc, broyant mes côtes, coupant ma respiration. Je heurte avec un bruit mat le meuble quel qu’il soit derrière moi. Le choc se répercute dans chaque parcelle de mon corps, chaque centimètre carré d'os alors que je contemple avec sarcasme l'homme qui s'approche déjà de moi, l'autre ne semble pas encore prêt à se relever. Je le laisse venir à moi, je ne bouge pas, pas de façon perceptible du moins, mais mes muscles sont disposés à bondir à tout moment. Quand il est suffisamment proche de moi je me redresse faiblement, en apparence du moins et esquive avec une vivacité inattendue le coup, me retrouvant agilement derrière lui. Game Over mate. Je le gratifie d'un direct dans le bas du dos, tiens, prend ça dans tes reins et lui balaye les jambes, avant de l’immobiliser d'une clés de bras au sol.

Quelques minutes plus tard je suis dehors. Dans le froid. Sur le trottoir, je crache un filet de sang dans le caniveau et écoute la douce mélodie de mes adversaires d'un soir qui m'injurient sans une once d'originalité alors qu'ils s'en vont, l'un boitant, l'autre appuyé sur son pote boitant. Je souris. Je n'étais pas en très grande forme ce soir, heureusement qu'ils n'étaient que deux sinon j'aurais pu prendre assez cher, déjà que je ne m'en tire pas indemne. Je suis cependant vainqueur, bien qu'au fond ça n'ait aucune importance. Il n'y a aucun vainqueur, juste des corps qui entrent en collision, des poings qui brisent du cartilage et de l'os, du sang qui s'échappe d'une veine ou d'une artère, de la chair qui décide de voir comment est le monde derrière l'épiderme. C'est pas moi qui ai commencé. Pas vraiment. Je sais que je cherche la bagarre, même sans le vouloir, c'est inconscient, il doit y avoir une aura autour de moi qui attire tout ça, cette volonté de me défouler doit se ressentir, elle doit être palpable, d'une manière ou d'une autre par ceux qui n'en ont pas moins envie que moi. Je touche mon œil. Aïe. Ce mec avait un sacré direct du gauche, je dois déjà avoir un coquard qui se forme. Ça va pas être du joli. L'adrénaline retombe alors que la fraîcheur nocturne me pénètre. La rage descend petit à petit, mes muscles se relâchent, douloureux, mon cerveau s’éteint, groggy par l'effort, endormi par les coups. Je grimace alors que mes côtes se rappellent à moi quand je me redresse, j'avais presque oublié qu'il m'avait eu là. J'envisage de me lever. Mauvaise idée. Ma jambe est terriblement douloureuse et peine à supporter mon poids. Merde. Je suis sûr que c'est parce que j'ai pas assez bu.

Alcool. Violence. Voilà tout ce que je suis devenu ces derniers mois. Presque à contre cœur, presque involontairement. Issu fatidique. Je ferme les yeux et me passe la mains dans les cheveux. Je ne saigne pas, c'est déjà ça, enfin je ne crois pas. Juste du nez, mais ça c'était presque inévitable. Ah. Je me suis coupé le bras aussi. D'ailleurs je crois que c'est comme ça que ça a commencé. Oui. Je me rappelle. Il me semble. J'étais tranquillement au bar, ce mec s'est excité, il a balancé son verre, je me suis pris un éclat dans le bras. Il n'a pas fait exprès on dira, mais tant pis, trop tard il a pris mon poing dans le nez. Il m'en faut peu pour démarrer, il m'en faut beaucoup pour m'arrêter. Même Antigone a un contrôle plus que limité sur moi dans ces situations là, même elle sait que je ne suis plus là, que je ne suis plus moi. Mais ce soir je n'ai pas bu beaucoup, c'est derniers temps j'ai réduit ma consommation. Un peu. C'est mieux que rien. Ou peut être pas. Je n'ai bu que deux verres de whisky, on peut dire que j'étais relativement sobre. En tout cas désormais je le suis, désormais ce qui m'empêchera de marcher droit ce sont mes membres et non mon cerveau.

Il faut que je m'arrache d'ici, si je reste plus longtemps c'est le propriétaire qui risque de s'assurer que ce soit le cas. Je suis pas contre un troisième round ce soir -c'est mon deuxième bar de la soirée, ma deuxième bagarre, ce qui explique que je sois en si mauvais état, ou relativement bon vu les circonstances- mais je préférerais éviter de passer la nuit au poste de police. Je me relève donc véritablement, grimaçant. Ma jambe, mon bras, mes côtes, chaque partie de mon corps me fait souffrir. Je ne préfère pas imaginer les bleus se formant un peu partout, sur mes omoplates, ma mâchoires, mon ventres, mes épaules, mon œil.

J'avance dans la nuit. Promeneur incertain et solitaire. Je ne sais pas où je vais. Pas exactement, mais j'y vais, d'un pas pas trop mauvais, mais pas réellement rapide. À cette allure là je ne serais pas chez moi avant demain matin et encore, en prenant un taxi. Je continue de marcher. Buttant sur le trottoir, m'appuyant sur les rambardes, les bancs, évitant de peu les lampadaires. En fait mon calcul est faux, j'ai bu deux whisky dans chaque bar, du coup je suppose que ça fait quatre en réalité. J'ai vu pire. Ce poteau est pas passé loin tiens. Je suis la route, évitant les obstacles, tentant sans grand succès de mettre un pieds devant l'autre sur le rebord du trottoir, esquivant de justesse une voiture trop silencieuse, surenchérissant aux aboiement d'un clébard couche tard. Je n'ai aucune notion du temps, aucune notion de l'espace, il pourrait aussi bien être minuit que trois heures du matin ou cinq heures même. Je sais juste qu'il fait nuit, je sais juste que je suis à Londres, je ne sais pas où dans Londres mais j'y suis. Je suis même presque certain de me trouver encore dans le périmètre du quartier, de Yellowsky, j'espère du moins, sinon je ne sais pas où mes pas pourraient bien me porter. C'est de la marche instinctive je crois, il me semble que c'est comme ça que l'on appelle cette pratique, se laisser guider par ses pieds, sans penser, sans réfléchir, sans gps et sans carte, sans souvenir ni contrôle.

Rencontre avec le sol et entretien avec la petite barrière blanche quelques secondes avant l'impact. Sérieusement ? Qu'est ce que cette boîte au lettres fait ici ? Pourquoi elle est couchée et dépasse sur l'espace géographique dédiée au trottoir ? Pas vraiment par terre, pas vertical pour autant elle semble avoir été placée ici sciemment, elle semble m'attendre depuis longtemps. Quel est le blaireau qui est pas foutu de tenir son jardin en laisse ? Je lève la tête, massant mon genoux endolori pour découvrir le numéro. Merde. Je connais cette rue, je connais cette maison et je connais de façon relativement intime cette boite aux lettres. J'arrive pas à croire que je sois venu ici. Marche instinctive de mon cul. J'arrive pas à croire que je sois devant chez elle. J'arrive pas à croire qu'elle se soit toujours pas occupée de cette fichue boite aux lettres. Ça fait un moment maintenant quand même. Dire que c'est moi le blaireau qui ai dégommé le réceptacle à courrier. Ça fait longtemps que je l'ai pas vue en y réfléchissant, la dernière fois que je suis venu ici ça s'est pas passé au mieux, j'ai pas été cool. Elle m'avait cherché en même temps. Mais ce n'était pas ça le plus perturbant c'était ce qu'elle avait fait après, ce qu'elle m'avait demandé. Ce n'était pas elle, c'était l'alcool, Anthéa ne voudrait jamais quelque chose comme ça, ça n'a pas de sens. Elle me déteste et je la méprise, c'est comme ça que ça doit être, ça ne peut pas être autrement, ça ne doit pas l'être, je ne peux pas laisser ça arriver, qui sait ce qui pourrait se passer ? Nous sommes trop proches, trop entiers, trop violents chacun à notre manière pour que quoi que ce soit de bon puisse en découler.

Pourtant je gravis les marche du péron, pourtant j'ai en partie oublié la douleur qui parcours mon être, pourtant je sonne. Une vague odeur de déjà vu, ce geste que j'ai accomplis tant de fois déjà sonne plus comme un appel à l'aide ce soir alors que je me sens de plus en plus faible, alors que je sais que je ne pourrais pas arriver jusqu'à chez moi, alors que mon genoux à pris le relaie de mon bras qui avait fini par arrêter de saigner. Je sais qu'en vérité je n'ai jamais eu l'intention d'aller jusqu'à là bas. Elle ouvre la porte et je plisse les yeux, grimaçant sous l'effort, sous la peine que solliciter mon œil gauche me procure, éblouit par la lumière. Bonsoir Thea. Dis je en entrant, en tentant d'enlever mes chaussures dans le hall d'un mouvement machinal et en abandonnant bien vite cet objectif, me traînant jusqu'à une chaise. Je me vautre sur le support solide, je retiens une grimace de douleur et je la regarde et je lui souris. Je lui souris de cet air arrogant et fier, confiant et inatteignable, mais au fond je suis désolé, désolé qu'elle me voit ainsi, inconsciemment j'ai toujours fait attention à ce qu'elle ne me voit pas trop amoché, pour ce soir je crois que c'est raté.

Il faut croire que la soirée n'est pas encore finie, il faut croire que j'ai encore un adversaire à affronter. Le combat ne sera pas physique, je n'ai plus la condition pour ça et je n'ai pas l'intention de la frapper, ce n'est pas mon genre -pas encore une fois- mais il n'en sera pas moins intéressant, pas moins violent. Après tout qu'est ce qui est mieux que de faire chier Hamilton ?


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Anthéa S. Hamilton
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MessageSujet: Re: Kiss me like you wanna be loved - Erthéa. Kiss me like you wanna be loved - Erthéa. EmptyVen 20 Sep - 14:02

Erthéa

❝ Il y a dans l'acte de l'amour

une grande ressemblance

avec la torture ou

avec une opération chirurgicale.❞




Franchement, je commençais presque à me demander, c'est tous les psychopathes survivalistes avaient pas raison pour la fin du monde. J'en venais à penser, qu'au final, on avait tous crevé le 21 décembre, sans s'en rendre compte. Ou alors, j'avais eu un accident, et j'étais dans le coma. Après tout, c'était plausible. Je ne voyais pas d'autres explications, pour la situation. C'était du délire. Mais j'avais le droit, j'étais dans le coma, on me demandait pas d'être réaliste dans mes hallucinations. Ils devaient me bourrer de médicaments hallucinogènes ces cons de médecins. Pardon Eden. Enfin. Si elle a continué. Si ça se trouve, depuis que je suis dans le coma, elle a arrêté, et s'est engagé dans un cirque aquatique. Actuellement, elle doit être tombée amoureuse de la femme sirène. Et elle, c'est le ninja des mers. Et dans la vraie vie, Lana et Erwan sont toujours ensembles. Erwan est resté Erwan. Je ne lui ai pas découvert de Mister Hyde avec un nom de déesse, ça, c'est dans mon petit monde imaginaire intérieur créé par les médicaments. Je suis sûre, que c'est à cause de lui que j'ai eu un accident. En me réveillant, je le frapperais. Fort. Lana, sera pas contente, mais merde, c'est moi qui suis dans le coma, j'ai tous les droits. Peut être que mes parents sont venus à l’hôpital. Ils doivent être venus. Histoire de se donner bonne conscience. Et de vérifier que j'allais pas me réveiller, qu'ils étaient en paix. Madame a enfin remis le courant je suppose. Y en a qui ont enfin dû faire quelque chose. J'espère qu'ils l'ont pas suppliés. Ca serait mieux de foutre le feu à sa maison, ou un truc comme ça pour la faire bouger. Non, c'est pas réaliste and so what ?

J'ai toujours eu trop d'imaginations. On s'en est assez rendue-compte je crois. Pouvoir imaginer avoir trouver « l'homme de ma vie » au Chili déjà. Ça partait pas bien. Alors, si on m'injecte des produits pas nets pendant que je suis dans un état second, faut pas s'étonner que mon subconscient pète un câble. J'ai failli croire un instant que c'était réel. Mais sans déconner, comment ça pourrait être réel ?  J'aurais jamais aidé ce connard d'Erwan. J'aurais découvert un Artémis. Il existe pas Artémis. Il est bien mieux qu'Erwan. C'est ça le problème. On peut pas améliorer Erwan. Jamais. Le problème, c'est que c'est crédible que Lana l'ait largué. Nan, mais je la comprends quoi. J'aurais jamais pu apprécier Artémis. Il a trop d'Erwan en lui. J'aurais jamais passé la Saint-Valentin avec eux. J'aurais jamais bu avec eux. Je lui aurais jamais demandé de m'embrasser. Pas lui. Ils ont dû augmenter les doses de médicaments à ce moment là. Ca perd toute trace de réalité. Aller voir mes parents. J'crois pas non. Mais encore, ça passe. Là, j'ai carrément atteint des sommets de folie. Avouer à Eden mes sentiments pour Arté. Enfin, avouer à Eden, c'est carrément normal. Mais pour Arté. C'est défier les lois de la physique là. Modifier l'équilibre de l'univers. C'est impossible. J'aurais pas pu tomber amoureuse. J'étais pas prête pour une vraie relation. J'étais pas prête à tomber amoureuse. Je tomberais jamais amoureuse. Et j'aimerais jamais Erwan.

Ni Arté. Je pouvais pas. C'était trahir Lana. C'était me trahir moi. Lui. Nous. Tous. Ca ne pouvait pas marcher. Alors à quoi bon ? J'aurais jamais été assez suicidaire dans la vraie vie. C'était un rêve. Un mauvais rêve. J'étais en train de sombrer. De m'enfoncer, très profondément. J'étais coincée. J'étouffais. Je suffoquais.

Il fallait que ce soit un rêve. J'étais pas capable d'assumer cette réalité là. J'avais jamais été capable d'assumer la réalité quand elle était trop dure pour moi. Il fallait que je sorte. Que je parte. Que je m'échappe.

Il fallait que je laisse tout. Je ne pouvais. Plus. Stop. Je disais stop.

Je ne savais pas où. Pour combien de temps. Comment. Je n'en savais rien. Je ne voulais pas savoir. Je ne pouvais pas rester. Je ne pouvais pas partir.

Les larmes sont là. Prêtes à couler. Prêtes à former des torrents le long de mon visage. Une sonnerie retentit. Fort. Trop fort. Troublant la tempête. Je hais déjà la personne qui se trouve derrière la porte. Je sais déjà qui se trouve derrière la porte.

Je savais que tout serait plus simple, si pour une fois, la porte restait fermée. Si elle restait fermée pour toujours. Si elle était restée fermée dès le début. Je savais aussi que c'était trop tard. Bien trop tard. J'avais trop avancé pour pouvoir reculer, la seule option était d'avancer, de continuer coûte que coûte. Quitte à plonger dans le vide, l'inconnu, le reste de ma vie. Je fermais les yeux. Serrais les dents. Inspirais.

Je me dirigeais vers la porte, et l'ouvrais. Ca ne pouvait être que lui. C'était lui. Évidemment. Toujours. Je m'effaçais, le laissais passer pour s'affaler sans ménagement à l'envers de ma chaise. Sans attention à mon égard qu'un bonsoir balancé au visage. Il ne changeait pas. Il était toujours lui. Égal à lui même. Connard en puissance. Briseur de corps et de cœur sur son temps libre. Il arrivait, se posait, se foutait des dégâts qu'il faisait. Nous faisait. Autant à lui qu'à moi. Ses propres blessures se voyaient bien plus que les miennes, certes. C'était par l'intérieur que je me détruisais. Les larmes feraient presque leurs grand come-back en le voyant. Mon cœur se serrait devant la masse de sang coagulé qu'était son visage, devant les dégradés bariolés dont étaient peint ses traits. Et pourtant, malgré ce massacre corporel, il souriait. De son putain de sourire.

Je détestais ce sourire. Il le savait. Et l'utilisais exprès. Ca me faisait du mal. Bien sûr, il s'en foutait. Comme si, mes sentiments pouvaient l'intéresser. Comme si, quiconque autre que lui, pouvait l'intéresser. Je n'étais pas une bouteille d'alcool. Je n'étais pas une pute -ah si, pardon, j'oubliais, pas de celles qu'il appréciait en tout cas. J'étais rien moi. J'étais rien, et il était là. Et je comprenais toujours pas pourquoi toujours moi. Pourquoi j'avais le droit qu'à ça ? Pourquoi, moi j'y avais le droit que dans cet état là ? Pourquoi, il me faisait ça ? J'étais pas une pauvre cruche qui se laissait molester par le premier connard venu. C'était pas moi, cette fille. Ce mec, c'était pas Erwan non plus. Alors, fallait croire que j'avais moi aussi une deuxième personnalité. Et que moi c'était pas un psychopathe alcoolique et violent. La mienne c'était juste une fille. Une vraie fille de film. Une pauvre fille.

Mais là, j'étais Théa. Et j'étais pas une pauvre fille. Et je me laissais pas faire par les chieurs. Et je disais stop. Il avait pas tous les droits. Je voulais plus qu'il ait tous les droits. Je pouvais plus. Toutes mes émotions s'étaient évaporées. Tous mes sentiments étaient dissimulés. Ne restait plus que la colère. Froide. Implacable. C'était de sa faute. C'était lui le problème. « Bonsoir ? Bonsoir ? C'est comme ça que tu t'excuses de venir chez moi au milieu de la nuit ? Tu sais quelle heure il est au moins ? Non. Évidemment. Tu t'en fous de ça. Tu peux débarquer à n'importe quelle heure hein ?  J'aurais rien de prévu si t'as besoin de moi. » C'était injuste. Il souffrait. Je n'avais pas envie d'être juste. Je souffrais. « Et tout ça, c'est quoi ? Que tu te battes, je m'en fous. Je suis pas ta mère. T'avais encore la décence de pas débarquer chez moi en sang ? T'as vu dans quel état t'es ? Tu tiens à peine debout. Tu dois avoir des trucs de cassé. T'es un déchet ambulant. Tu pues l'alcool. Je suis pas infirmière moi. C'est pas un hôpital ici. T'as pas intérêt à me refaire un coup comme ça. »

J'étais tellement conne, que la porte je lui ouvrirais cent fois. On aurait cent fois cette conversation. Et jamais il comprendrait. Il était pas prévu pour. Il était prévu pour traire des vaches, et écrire des bouquins de merde. Moi, fallait croire que j'étais prévue pour jouer à l'infirmière. J'allais chercher mon semblant de trousse à pharmacie, imbibais un coton d'alcool et entreprenais de désinfecter les plaies multiples de son visage. Il allait avoir mal, et c'était tant mieux. Faire ça me calmait un peu. J'avais pas besoin de parler. Pas besoin de réfléchir. Pour la première fois depuis qu'il s'était écroulé sur la chaise, je croisais son regard. J'avais juste envie de l'embrasser, envie qu'il me dise que tout irait bien pour lui, pour moi, qu'il pouvait y avoir un nous. A l'intérieur, je lui criais « Connard » de tout mon être. Parce que sa présence me faisait souffrir. Parce qu'il était trop con pour comprendre. Parce que j'étais trop naïve, et que la chute serait trop dure. A l'extérieur, un autre mot avait remplacé mon insulte. Une question. Une supplication peut être. « Pourquoi ? »

Sans attendre sa réponse, je me servais un verre que je vidais d'un trait et cherchait fébrilement un paquet de clopes au fond de mon sac. Il fallait bien qu'on soit sur un pied d'égalité au moins sur ça. Avec l'alcool, on a le bénéfice de l'oubli. Avec un sourire, j'allumais ma cigarette. Une soirée de plus en tête à tête, où je serais pour faire bonne figure. Gentille fille, Théa.


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MessageSujet: Re: Kiss me like you wanna be loved - Erthéa. Kiss me like you wanna be loved - Erthéa. EmptyJeu 10 Oct - 19:56

Erthéa

❝ Plus l'homme cultive les arts, moins il bande. ❞




Pourquoi est ce que j'avais pensé à elle ? Pourquoi est ce que je me retrouvais assis dans sa cuisine ? Pourquoi ça finissait toujours de la même façon? Il n'y avait plus de suspens. C'était toujours la même chose, immanquablement. Je me sentais impuissant. Je ne pouvais rien y faire, rien y changer, que je le veuille ou non je me retrouvais avec elle, toujours. Ce soir je n'aurais pas du être là. Je devais rentrer chez moi, je voulais rentrer chez moi. Je ne voulais pas aller chez elle. Pas encore. Pas ce soir. Pas après ce qui c'était passé la dernière fois. Pas dans l'état où j'étais. Devant Théa j'avais toujours fait un effort. Je ne dis pas que je ne me battais pas, je n'ai jamais arrêté, jamais vraiment, j'ai juste ralenti pendant un temps, quand j'étais avec Lana je me battais beaucoup moins, presque pas, j'avais même adhéré un moment à un fight club pour essayer de canaliser mes pulsions. Depuis je me battais, toujours plus, toujours plus fort mais j'avais toujours la décence de ne jamais venir chez elle dans un trop mauvais état, j'avais toujours la lucidité de m'abstenir de me pointer chez elle en sang. Ce n'est pas de la dignité, je n'ai plus de dignité, pas avec elle, je n'ai plus qu'un reste de fierté, dévorant, exponentiel. Pourtant ce soir je suis là.

Je ne suis pas plus saoul qu'un autre, soir, je ne suis pas plus perdu. J'ai vu bien pire, j'ai été dans des états hautement plus avancés si on peut dire. J'ai été torché, vraiment, souvent. Je suis déjà venu bourré chez elle, trop souvent, mais pas amoché, pas comme ça. Ce soir je suis pas trop éméché, j'ai la vison légèrement trouble, le cerveau délicatement lourd. Je me laisse porter par cet état délicieux qui précède l'ébriété véritable, je suis dans une fine brume qui me fait réaliser les événements avec une demi seconde de décalage. Je suis conscient, je ne suis pas beau à voir. Je suis chez Théa. Je n'ai pas réfléchis, c'est arrivé tout seul. Je ne sais pas pourquoi, je ne sais plus.  Je ne suis pas sûr de vouloir savoir. J'ai bu. Presque trop. Je ne suis donc pas totalement dans mon état normal. Je suis plus faible, un peu, psychologiquement. Je suis plus effacé. Je ne pense plus. C'est mon instinct qui prend les commandes, mon subconscient. Alors c'est mon subconscient qui m'a conduit ici ? Qu'est ce que ça veut dire ? Que mon moi intérieur voulait être ici ? Que je ne l'admet pas mais qu'en réalité c'est la seule chose à laquelle je pensais ? Que la partie la plus personnelle et intime de mon être avait besoin de venir ici ?

Il peut y avoir plein d'autres explications. Vraiment beaucoup d'autres. Mon intellect peut avoir calculé que c'était le lieu le plus proche où se rendre, ou bien mon cerveau est un gps et peut être que c'est le dernier endroit où je me suis rendu en laissant les rennes à la marche instinctives du coup il a sélectionné « itinéraire le plus récent ». Ou bien c'est juste l'habitude, une mauvaise habitude que j'ai prise et qui du coup se perpétue. Ou bien j'aime ce quartier et j'avais envie d'y passer, ou bien il était logique de passer par là pour aller chez moi et sans la boîte au lettres je ne me serais même pas rendu compte du fait qu'il s'agissait de la rue où habite la finnoise.

Mais cette sale habitude de pioncer chez les Hamiltons, est ce que j'aurais pas du éviter de la prendre dès le début ? Pourquoi est ce que mon instinct avait commencé à me mener par là ?

J'aurais pu aller chez plein d'autres gens. J'aurais pu aller chez Lisbeth, oui Lisbeth aurait bien voulu de moi, mais je connais pas son adresse, enfin je crois que dans l'immédiat je m'en souviens plus. Et puis elle a assez de problèmes sans moi. J'aurais pas pu aller chez Nala. Je voulais pas la voir, je pouvais plus, je voulais plus. J'avais besoin d'elle, je savais qu'il n'y avait qu'elle qui pouvait m'apaiser, qu'il n'y avait qu'elle qui pouvait combattre ce que j'étais, mais c'était trop tard, c'était sa faute maintenant. C'était à cause d'elle que j'étais devenu ça. Peut on vraiment reprocher à quelque de nous avoir à nouveau fait nous ? Oui. Dans son cas oui. Je voulais lui en vouloir. J'avais besoin de lui en vouloir. De la détester pour ça, de le haïr pour m'avoir ravi la première personne saine et parfaite que l'a vie m'ait donnée. J'aurais pu aller chez Antigone. Non. En fait non. La dernière fois m'avait bien fait comprendre que je n'étais pas juste un mec irresponsable dans sa vie, j'étais son frère, elle devait être fière, elle ne devait pas me voir comme ça, plus maintenant, pas encore une fois. J'aurais pu aller chez Tristan. Il serait sûrement pas chez lui à vrai dire, j'en savais rien. J'aurais pu aller chez Ae, s'il était encore là, quoique de toutes manières il savait pas qui j'étais, il savait plus. J'aurais pu aller chez Iseult. Non. J'aurais pas pu. J'avais rien à faire chez elle et je devinais sans peine qu'elle ne voudrait plus jamais de moi dans sa vie de quelque façon que ce soit. J'aurais pu aller chez Mirilla. Mais elle connaissait Erwan, pour elle j'étais un écrivain parfait. J'aurais pu aller chez moi. Tout simplement. Mais j'étais là. J'étais chez elle. Bien évidemment.

Est ce que si moi aussi j'avais oublié mon passé j'aurais pu devenir parfait ? Est ce que j'aurais pu oublier Artémis, rester Erwan pour toujours ? J'aurais eu le droit à une nouvelle vie, à un nouveau départ, une deuxième chance. J'aurais pu être quelqu'un de bien essayer du moins. Mais il faut croire que je ne suis pas fait pour ça. Je ne suis pas fait pour un être un bon mec. Je ne suis pas celui qui fait des bons choix, je ne suis pas celui qui fait la meilleure chose à faire. Je n'ai jamais été ce gars, je n'y ai jamais réussi, ça n'a jamais été moi. Il y en a qui sont doués pour ça, moi j'ai la poisse, j'en suis incapable.

Je la regardais. Fatiguée. Absente. Les yeux légèrement rougis. Ou bien c'était seulement le léger voile d'hémoglobine sur ma vision qui faisait cet effet là. Je n'en avais pas la moindre idée. Je m'en fichais. Je me fichais de tout. J'étais assis, une chaussure à moitié démise, mes muscles se détendaient enfin un peu alors que je la regardais. Un sourire en coin. Un sourire de chieur, arrogant. Le sourire d'Artémis. J'appuyais mon dos douloureux contre le dossier de la chaise, fermant les yeux l'espace d'une seconde. Et j'entendis sa voix. Elle transperça le brouillard. Je ne m'attendais pas à ça, le ton n'était pas tendre, loin de là, les mots étaient durs, le ton glacial. Je rouvris brutalement les yeux, éveillé en sursaut par cette douche froide verbale je la fixai. Elle semblait avoir rassemblé toute la force dont elle était capable alors qu'elle paraissait également prête à défaillir à tout moment. Depuis quand je m'excusais de venir chez elle au beau milieu de la nuit ? Comme si c'était une nouveauté. Et puis depuis quand j'étais sensé m'excuser auprès d'elle ? S'il y avait bien une chose qui était intemporelle entre nous c'était l'absence d'excuse. Peut être que c'était pour ça que je l'aimais bien au fond, que je pouvais parfois vaguement apprécier par moments sa présence. Parce que j'avais passé ma vie à être désolé, parce que j'avais passé ma vie à présenter mes excuses. Parce que c'était les seuls mots que j'étais capable d'échanger avec ma sœur. Avec Théa je m'en foutais, elle s'en foutait. Pas d'excuses, pas de regrets, c'était pas maintenant que ça allait commencer. L'heure ? Non. J'en ai aucune idée. Je regarde vaguement autour de moi, en quête d'une pendule ou de n'importe quelle source de notion du temps, en vain. J'abandonne. Je reste silencieux. Je la regarde, toujours je l'observe, je contemple sa rage, envers moi, envers la terre entière semblerait-il. Elle a peut être ses règles, je ris intérieurement. Je devais vraiment être en mauvais état quand même. Je crois que sur ce point là elle n'avait pas tort, même moi je m'en voudrais -si j'avais à ce moment la vivacité d'esprit pour pouvoir y penser- d'avoir manqué à ce point de vigilance sur ce coup là. C'était bien la seule chose à laquelle j'avais jamais fait un minimum attention en sa présence et même ça je n'étais même plus capable de le tenir. Des trucs cassés ? Carrément ? Je pense pas. Je tentais d'établir un rapide chek mental de mon organisme sur toutes les parties qui me faisaient souffrir. J'établis rapidement un ordre de gravité de la douleur, ça aurait pu durer un temps infini autrement étant donné que quasiment chaque parcelle de mon être me faisait souffrir le martyr. Un déchet ambulant, c'était exactement ce que j'étais. Un sac poubelle depuis trop longtemps et trop souvent oublié par le passage des ordures. Je souris. Je sais. Je suis pas venu pour tes talents d'infirmière. Pourquoi alors ? Le problème était bien là. Je n'en avais pas la moindre idée, pas même un début de réflexion. Parce que j'avais envie peut être, mais je n'étais pas sûr que ce soit une réponse réellement homologuée. C'est pas si grave que ça en a l'air. J'ai rien de cassé. Un ou deux bleus et quelques coupures par ci par là, rien de méchant. C'est parce que ta maison empeste la propreté que tu as cette impression là parce que j'ai pas beaucoup bu, plutôt moins que d'habitude. Pas que je sois un gros buveur, enfin. Tu m'as compris. Ferme ta gueule Erwi. Sage décision. Tu commençais réellement à raconter de la merde.

Je la regarde. Elle s'approche de moi. Elle s'assit en face. Le coton imbibé d'alcool me brûle. Mon corps hurle de douleur mais je ne scille pas, je la scrute sans broncher, mes yeux cherchant les siens et quand je les tiens je m'y accroche, je ne la quitte pas du regard, ancrant solidement mes globes oculaires vides à ses prunelles dévorantes. Nous ne parlons pas. Ça fait du bien. Elle est proche de moi. Je me sens plus calme, plus serein. Je ne pense plus, je ne fais plus rien, sauf la voir. Je ne sens même plus l'agression de l'éthanol sur ma chair alors qu'elle s'occupe de moi encore une fois, comme toujours. Elle répare mes conneries. Pour ne pas changer les bonnes habitudes. Quoi pourquoi ? Elle était vraiment obligé de gâcher ça ? J'en sais rien moi pourquoi. Et puis pourquoi quoi ? Je ne sais pas ce qu'elle attend de moi. Je ne sais pas ce qu'elle cherche, je ne sais pas ce qu'elle veut, je ne sais même pas de quoi elle parle. Je ne comprends pas. Je ne nous comprends pas. On est quoi. On est rien. Un rien plutôt envahissant. Ça non plus je comprends pas pourquoi. Je sais pas, parce que je peux pas m'en empêcher. ça ne veut rien dire et ça signifie tout. C'est la seule façon d'être honnête, de ne pas lui mentir, et je ne mens pas à Théa.

Elle se lève, boit un verre, fume une clope, à nouveau je l'observe, impassible, à nouveau seul. Je me lève à mon tour. Je ne sais pas encore ce que j'ai l'intention de faire au moment où je quitte ma chaise, mais je suis debout. Mais je ne tiens pas debout. Trop rapide, trop brutal. Je m'écroule dans un bruit mat. Et merde. J'ai mal. Je serre les dents. Avec toute l'énergie qu'il me reste je sollicite mes avants bras, je me hisse, je me redresse. Debout à nouveau. Pour de bon. Je regarde Théa, sans un mot, sans un geste vers elle. Je suis chez elle, je suis avec elle. En apparence. En réalité je suis chez moi, avec Artémis, je suis trop occupé à me démener avec mon propre esprit, avec mon propre corps. Je me dirige vers son frigo. Automatiquement. À manger. Du sucre. J'te prends juste du lait. alors que je referme le placard réfrigéré j'avise une boîte de chocapics ... et des céréales.. Je reviens lui faire face, le bol dans une main, une cuillère dans l'autre, je le pose sur la table et je m’assois, finalisant en beauté ma marche chaloupé et dangereuse entre tous les objets de la cuisine qui manquent me faire tomber à nouveau. En face d'elle. Je la regarde à nouveau. Le bruit de mastication de ma propre nourriture m'est assourdissant. Et toi, pourquoi? Pourquoi tu m'ouvres ? Pourquoi tu es toujours là ? Pourquoi tu m'aides ? Pourquoi tu n'es pas comme les autres ? Pourquoi tu préfères le moi pourrit à celui que tout le monde aimait ? Pourquoi tu m'as demandé de t'embrasser ?


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Anthéa S. Hamilton
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MessageSujet: Re: Kiss me like you wanna be loved - Erthéa. Kiss me like you wanna be loved - Erthéa. EmptyMar 22 Oct - 20:59

Erthéa

❝ Il y a dans l'acte de l'amour

une grande ressemblance

avec la torture ou

avec une opération chirurgicale.❞




Pourquoi des fois, on pouvait pas juste dire « Allez, c'est bon, on remballe la merde, j'en ai marre, je veux du bonheur, je veux être heureuse » et que ça marche ? C'est vrai quoi. Pourquoi moi et pas les autres ? J'avais fait quoi moi ? J'étais pas meilleure mais pas pire qu'une autre. J'avais rien demandé. Je me débrouillais toute seule comme une grande. Alors venez pas me faire chier. Venez pas me balancer toute la misère du monde à la tête. Je demande un truc une fois. Après promis, j'arrête, j'emmerde plus personne. Je veux juste, avoir le droit d'être heureuse. Pour de vrai. Pour de bon. Je demande pas une vie parfaite. J'en veux pas. Ce que je veux moi, c'est arrêter de souffrir. Je suis prête à tout. Si pour ça, je dois partir en Sibérie pour une retraite spirituelle, je le ferais. Je crains rien, je suis une grande moi, j'ai pas peur. Soyez pas pute pour une fois, vous tous là haut. Je sais pas qui vous êtes, combien vous êtes où quoi que ce soit, et croyez moi, je m'en fous. Je viens pas souvent vous faire chier. On a un bon deal, vous me laissez tranquille, moi de même. Tmtc. Mais là, je crois que vous avez pas bien compris, on va pas être potes si ça continue. Mieux vaut être pote avec moi, j'le dis direct. Je suis capable de faire de vos vies un enfer. Ouai, je pense que c'est pas la meilleure voie. C'est pour ça qu'un petit arrangement à l'amiable ça peut être cool. Merci à vous les lutins. Ou tout autre créature magique, je fais pas de discriminations.

Une bonne chose de faite. P'tit cri cosmique du désespoir. Bouée lancée dans l'univers à qui la prendra. Dernier recours. On pourra pas dire que j'ai pas essayé. Que j'ai pas tout tenté avant d'abandonner. Avant de tout laisser, de tout oublier, de fuir. Loin, très loin. Le plus loin possible. J'avais cherché, réfléchi. Je ne faisais que ça réfléchir. Il n'y avait pas d'autres solutions à part ces deux là. On venait me sauver ou je me sauverais. Il n'y avait plus de temps à perdre, chaque jour, c'était plus insoutenable, plus dur. Éviter Lana, lui mentir, me brisait le cœur. Voir Arté, lui parler, être là pour lui, toujours, tout le temps, me tuait lentement mais très sûrement. Je ne bossais presque plus. Je ne mangeais presque plus non plus. Je ne vivais plus du tout. Je souffrais seulement. De ma connerie. Ils n'y étaient pour rien, ce n'était que moi. J'étais encore tombée amoureuse du mauvais. J'avais failli. Je savais que cette fois ci, je ne supporterais pas de souffrir à nouveau. Mais j'avais plongée la tête la première, sans me soucier de la chute, sans me soucier de l’atterrissage. Il avait lieu en ce moment. C'était sans espoir, c'était absurde. La situation l'était. Lui et moi. Toute la science du monde me prouvait que c'était impossible. Ça ne pouvait exister. Jamais, nulle part. C'est pourquoi je devais partir. C'était fini pour moi. Mais pas pour eux. Je devais leur laisser à tous cette chance.

J'étais pas une martyr. Ni Mère Teresa. Tout ça c'était des conneries. Tout ça c'était des excuses. Je le savais très bien que c'était pas par pure bonté de cœur que j'avais accepté d'aider Erwan. Je pensais pouvoir m'aider moi aussi. Finir de remonter la pente. La plus belle connerie de ma vie. Oui, certes, Felipe me semblait un lointain souvenir. Mais je ne savais pas dans quoi j'étais tombée encore. Je ne pensais pas découvrir cet Arté sous Erwan, caché, plié, réprimé. Il n'était pas fréquentable, pas aimable. Mais il était vrai. Il était Lui. Il était cassé. Je ne le connaissais pas. Heureusement peut être. Mais ça me suffisait. Un instant, je m'étais dit que ça aurait pu marcher. On était bizarre, insupportables. On était chiant. On était brisé de l'intérieur. Il fallait bien qu'on se soutienne après tout. Ensemble, souvent, c'est plus facile. C'était plus facile de le détester sans savoir. Je ne savais plus le haïr sans raison. Je ne savais plus que le détester de l'aimer. C'était encore plus injuste. Rien n'était juste. Je n'avais pas demandé à souffrir. Lui non plus. Mais il arriverait à s'en sortir. Quoi que j'ai pu dire, il s'en sortirait. Forcément. Je le savais. Il n'avait jamais eu besoin de moi. Mais moi, j'avais besoin de lui. Forcément. Je devais l'aider, vraiment, cette fois. Je devais partir. Il n'avait pas besoin de ça, pas besoin de moi. C'était tout ce que je pouvais faire pour lui. En me disant que ça suffirait.

Ça suffirait pas. Pas quand il était dans cet état là. C'était la première fois, qu'il arrivait comme ça. Je ne savais pas pourquoi il venait. Je ne pouvais rien faire pour lui. Je n'arrivais déjà plus à m'occuper de moi. Dieu que ça me faisait mal. J'étais en colère, autant contre moi que contre lui. Il était vraiment trop con. Avec ou sans moi, il s'en sortirait jamais. On était deux. Mais on ne s'en sortirait pas séparément. Je n'avais jamais été quelqu'un de très violent. Sauf avec lui. A cause de tout ce qu'il gâchait. Lui d'abord. Il ne se rendait pas compte de qu'il abîmait, jamais. Monsieur n'avait pas besoin de faire attention, j'étais là pour limiter la casse. Plus pour longtemps. Je n'avais plus le temps de lui apprendre à se débrouiller. Il apprendrait sur le tas, il était pas con. Peut être que mon départ lui servirait d’électrochoc. Qu'il comprendrait qu'il était temps d'arrêter de faire le con. Qu'il prenne sa vie en main. Arté avait le droit à une vraie vie. J'espérais juste qu'il le comprendra pas le jour où les autres auront été trop nombreux, trop fort, trop vicieux pour lui, et qu'il se retrouvera dans un lit d’hôpital. J'essayais d'éviter ses yeux. Trop instigateurs, trop insolents trop vivants pour moi. Ce soir c'était peut être le dernier soir. Je ne pouvais plus supporter son regard. Il savait tout, ne se doutait de rien.

Je voulais l'embrasser, je voulais le frapper. Je ne savais plus quoi faire. Je ne savais plus quoi faire de lui, pour lui, par rapport à lui. Pourquoi ce connard d'abord ? J'aurais préféré qu'il ne rencontre pas Lana. Qu'il n'entre pas dans ma vie. Tout aurait été différent. J'avais 22 ans. Plus pour longtemps. Demain. Bientôt, j'en aurais 23. J'allais finir par passer mon anniversaire avec lui. Presque un an que ça durait. 10 mois. Stop. C'était ce soir ou jamais. Il fallait qu'il change. Qu'il comprenne enfin. C'était ma dernière chance de lui faire comprendre. Ce soir ou jamais. C'était fini le bon temps pour lui. C'était fini la gentille Théa. C'était pour son bien. Il ne remercierait pas. Pas d'excuses, pas de remerciements, c'était comme ça que ça marchait. Ça l'avait envoyé dans l'fossé tout ça. Ça servait à rien d'être gentil avec lui, il n'était pas prêt à l'accepter. « Me prends pas pour une conne. C'est grave. T'es trop con pour comprendre ? C'est pas normal tout ça. De te battre. De boire. Je t'ai jamais demandé d'être normal. Mais y a des limites merde. J'en ai marre. C'est chez un médecin que tu dois aller. Va voir un psy d'ailleurs. Faut que tu te soignes. » Oh que oui, j'étais en colère, mais contre moi. C'était pas le moment de m'amadouer. Il ne fallait pas qu'il regrette quoi que ce soit. Il fallait qu'il retrouve l'ancienne Théa, celle qu'il voulait voir disparaître. « Ça va durer encore combien de temps ? C'est quand que tu vas te décider à être adulte ? Parce que le temps passe, et t'es toujours qu'un pauvre con. Bientôt tu seras un vieux con. Et un alcoolique. Je compte pas rester là, à te tenir la main, à te rassurer jusqu'à ta mort. » Ça me dérangerait même pas. Rester avec lui jusqu'au bout. Mon bout à moi, il était plus très loin de toute façon.

A l'intérieur, je fondais, je m'érodais. Je n'avais pas de racine crustale pour compenser moi. Mon corps se foutait de l'isostasie. Je pleurais en dedans. Je fulminais en dehors. Je veux qu'il arrête. Je ne veux plus le voir. Plus croiser son regard. C'était trop dur. Mon regard disait tout. Lui seul, n'arrivait pas à mentir. Il me fixait, sans comprendre. Il ne pouvait pas. Ne voulait pas peut être. Il ne contemplait que le silence des cris que poussaient mes yeux. Je ne savais pas non plus. Moi aussi, j'étais perdue. Et je savais pourquoi. Pour lui. « Je sais. Mais faut que tu changes. Tu vas y arriver » Mon ton était mi sec, mi implorant. J'essayais de rester digne. Pour qu'il aille mieux lui. C'était le principal aujourd'hui, maintenant. C'était tout ce que je ne pouvais pas lui dire. Que j'avais besoin qu'il aille mieux pour moi. Pour atténuer un peu la culpabilité qui me rongeait. Je ne savais pas comment m'y prendre avec lui, je n'avais jamais réussi. C'est pour ça que ça ne pouvait pas marcher. Je ne pouvais pas être avec lui, je ne pouvais pas rester. La seule possibilité c'est qu'il s'en sorte, sans moi. Ce n'était pas mon départ qu'il l'affecterait, certes. Mais j'avais peur pour lui. Peur du jour, où son corps dirait stop. Encore plus peur du jour où son esprit dirait stop.

Et j'ai peur que ce jour soit arrivé lorsque je l'entend heurter le sol. Et je sens la tête me tourner. Je refuse de me retourner. Je ne veux pas le voir. Je m'accroche à la table. Pour ne pas sombrer. Pour tenir bon. Je devais être forte. Faire semblant. Ne pas être faible. Je voulais faire une belle sortie quand même. J'étais grande. Je n'avais pas peur. Ça irait. J'essayais de me raccrocher à cette vaine illusion comme à la table en chaîne. Sans me retourner, j'attrapais les anti-douleurs. Un instant je me demandais si ça pourrait faire effet sur ma souffrance à moi. Si toute une plaquette pourrait la faire taire. Je repoussais cette idée. Pas ici. Pas maintenant. Je revêtais le masque qui éclipsait mes sentiments et me retournais. Il s'est levé. Il est vivant. Il ira bien. Tout ira bien. Je dépose la tablette d'anti douleurs, devant lui. « Prends en. » Je le regarde manger. Pas un bruit. Pas un mot. Le silence. Le silence qui flatte la tempête de mon âme. D'un côté c'était mieux. Je n'avais pas à me justifier. Pas à jouer un rôle. De l'autre, je ne voulais plus penser. Lui parler m'empêcher de penser, de réfléchir. Mon esprit était occupé à mentir pour qu'il puisse y croire, à cette comédie pathétique sous la lumière des chandelles. On était à la croisée entre une comédie romantique et un drame psychologique à deux balles. En tout cas, pour moi, y aurait pas la fin heureuse. Je souhaitais juste qu'Arté serait pas con au point de la rater.

Pourquoi ? Parce que je t'aime connard ? Trop facile de répondre ça. J'aimais pas la facilité, c'était connu. « Parce que ta gueule. » Je voulais plus faire semblant, alors à quoi bon trouver un nouveau mensonge. Je n'avais pas mangé ce soir, pourtant, je le regardais manger, et la faim ne venait. Seul un nœud au niveau de l'estomac. Une nausée tenace en travers de la gorge. Des larmes stupides au bord des yeux. Je rapatriais la bouteille à mes côtés et vidais un autre verre. Pour ma belle sortie, c'était raté. Je ferais une sortie pathétique. Comme moi. Au pire, ce n'est pas ça qui changerait quelque chose pour lui. J'arriverais à rien pour lui. « J'en ai marre tu sais. Ça peut plus durer. Pas comme ça. » Pour une fois, c'est vrai. Peut être que c'est comme ça que je vais commencer à dire aurevoir. Je sais pas bien comment m'y prendre. Je suis toujours partie, sans vraiment prévenir. J'ai peut être trop peur qu'il s'en moque pour lui dire aurevoir, pour lui dire adieu, à jamais, pour toujours. J'évitais son regard. Il me brûlait, révélait tous mes péchés.

Dans quelques dizaines de minutes, j'aurais une année de plus. Une année qui s'annonçait mal, horriblement mal. Pour l'instant, j'étais là, fumant cigarettes sur cigarettes faute de quoi que ce soit de plus fort, le cœur au bord des lèvres, des larmes aux bord du cœur. Et moi, au bord du gouffre. Prête pour le saut de l'ange. « Artémis ? T'as plus besoin de moi n'est ce pas ? J'ai pu t'aider quand même un peu ? » J'avais besoin de me rassurer un peu. J'avais bien compris que les lutins m'aideraient pas. J'avais plus le choix. Cette fois-ci, partir semblait moins facile. Quand on a pas d'avenir, c'est dur d'abandonner son présent. J'avais juste besoin qu'il me dise que je pouvais partir en paix. Qu'il vivrait sans moi. Serait heureux sans moi. Je me levais un instant, croisais son regard, et me rasseyais dans la seconde. J'avais la tête qui tournait. Le monde s'effondrait, moi avec. « Je compte pas me débarrasser de toi. Non, c'est pas ça. Je suis juste un peu fatiguée. Ca sera mieux pour toi, tu penses pas ? Ça fait tellement longtemps que tu rêves de te débarrasser de moi. Le moment doit être venu. »

Je ne pouvais pas rester. Ça me tuerait. Mais pourquoi ça faisait si mal de partir ?


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