Lennon & Marla

Six heures. Le réveil avait beau avoir sonné une bonne dizaine de fois, Marla n’arrivait décidément pas à se lever. Comment était-ce possible de se lever aussi tôt tous les jours ? Ce n’était pas une vie, il fallait savoir profiter de la compagnie de son lit pour être heureux, pourquoi diable arrivait-ce à elle ? C’était avec cette note de mélodrame ainsi qu’avec le plus grand désespoir du monde que Marla se levait tous les jours pour commencer des journées au rythme presque impossible à tenir. Entre son métier de mannequin de renom, sa reconversion dans la photographie et la tenue de sa galerie et celle de Shane dans le centre de Londres, son emploi de temps était des plus chargés. Alors depuis que le MI6 avait eu la bonne idée de la prendre dans leurs rangs pour une raison que seul Dieu ou toutes autres instances supérieures semblaient avoir et que son cousin, Niklaus, était venu habiter le quartier, Marla était à deux doigts de craquer en allant se jeter sous un train par désespoir et fatigue. Elle n’était pas faite pour les activités physiques, ça se voyait bien quand même ! Elle avait le corps et les mensurations parfaites pour être mannequin, pas pour être un agent des services secrets britanniques ! Elle avait beau réfléchir sur le pourquoi du comment, la rousse ne voyait vraiment pas pourquoi leur choix s’était porté sur elle. En dehors de ses capacités intellectuelles, elle n’avait vraiment pas le profil…c’était plus une James Bond girl que James Bond lui-même tout de même ! Enfin soit…maintenant elle n’avait plus vraiment le choix et c’était avec désespoir que la belle travaillait tous les jours aux côtés de la mystérieuse et terrifiante Zelda ainsi que du beau et ténébreux Aaron dans le cadre de leur mission, en plus des entrainements qu’elle devait suivre lorsqu’ils n’étaient pas sur le terrain. Autant dire que Marla n’avait plus une seconde à elle ou pour ses proches, mais étonnement personne ne s’en souciait. Ivy était trop occupée à mettre Orion dans ses filets pour s’apercevoir que sa meilleure amie avait disparu de la circulation, Jo était trop tiraillée entre Camille et Dorian pour voir que sa cousine existait encore, Sephora…c’était Sephora, et Nik était aussi pas mal occupé de son côté quand ils n’étaient pas ensemble. De tous, c’était d’ailleurs lui qu’elle voyait le plus et Marla n’en était que très heureuse. Son cousin était vraiment quelqu’un d’intéressant et de brillant dans son domaine, et elle était vraiment prête à tout pour l’intégrer chez les Wilshire, en commençant par lui dire tout ce qu’il y avait à savoir sur Joanne et Sephora, ainsi que le restant de la famille.

Avec beaucoup de difficultés, Marla avait finalement réussi à se lever. Aujourd’hui – et depuis ce qui lui avait semblé une éternité – la jeune femme avait enfin une journée de libre. Enfin libre… disons juste sans que le MI6 ne soit dans les parages ! Cette perspective ne faisait que réjouir la rousse qui ne demandait qu’un petit peu de répit pour ne pas se laisser submerger à cause des évènements. Dès lors, elle avait demandé à Lennon de la rejoindre sur son lieu de travail quand elle aurait un peu de temps libre pour qu’elles puissent reprendre là où elles s’étaient arrêtées la dernière fois. Depuis que Marla avait croisé le chemin de Lennon, elle ne pouvait plus se passer de la demoiselle. C’était simple, la jeune fille n’était d’autre que sa muse sans qui Marla n’aurait plus aucune inspiration en tant que photographe de mode. Son style était parfait : décalé, frais, vintage, personnel… tout ce que miss Wilshire affectionnait en matière de mode et ce fut tout naturellement que la rousse lui avait proposé de poser pour elle. Heureusement pour elle, Lennon avait tout bonnement accepté de l’aider de temps à autre après le lycée, et maintenant que les vacances d’été étaient bien entamées Lennon était beaucoup plus disponible...contrairement à cette pauvre Marla. Enfin soit, tout ça pour dire qu’une journée à prendre Lennon en photos avec ses dernières créations était le meilleur moyen pour Marla de  reprendre des forces avant de retourner à la dure réalité qui l’attendait bien sagement dans un coin.  Une fois lavée et habillée, la rousse prit le temps de prendre un petit-déjeuner typiquement anglais dans la plus grande des discrétions pour ne pas déranger sa colocataire, Ludivine, qui dormait encore à point fermé. C’était fou ce que la nourriture pouvait avoir un meilleur goût quand on savait le genre de journée qui nous attendait derrière… Enfin soit, après avoir repoussé au maximum l’heure du départ, Marla quitta l’appartement – toujours avec la délicatesse et la discrétion d’un chat – en prenant soin de ne pas claquer la porte trop bruyamment. On avait beau être en plein milieu du mois d’août, l’air matinal restait assez frais, ce qui n’était pas désagréable pour autant. Au moins cet été on évitait la canicule, ce qui était déjà pas mal.

Droite, gauche, stations de métro puis de bus. Marla connaissait le trajet par cœur pour arriver à l’agence internationale de mannequinat la plus connue de toutes pour le nombre de mannequins de renoms qu’elle avait dans ses rangs. Naomi Campbell, Kate Moss, Tyra Banks… Toutes étaient passées par-là, c’était inspirant, non ? Enfin soit. Maintenant qu’elle était arrivée de bonne heure, Marla était fin prête pour préparer le photoshoot avec Lennon en plus de celui qu’elle avait en fin de journée. De toute façon ce n’était pas comme si elle avait de quoi chômer en attendant que son amie n’arrive. Elle n’avait d’ailleurs pas vu le temps passé et sursauta presque en voyant arriver vers elle une chevelure aussi rousse que la sienne. « Lennon, tu m’as fait peur ! », lui confessa-t-elle. « Tu vas bien ? Tu veux commencer maintenant ou prendre un thé avant ? », lui proposa-t-elle sans avoir aucune idée de l’heure de la journée qu’il pouvait être. Dix heures ou seize heures, elle ne saurait pas du tout dire. « Quoi de neuf, t’as ramené tes dernières créations ? », demanda-t-elle impatiente de voir ce que son amie avait fait depuis la dernière fois qu’elle s’était vue.

Lennon & Marla

Les vacances d'été, le pied total. Se lever à l'heure que l'on veut, trainer toute la journée, rentrer à une heure bien avancée de la nuit, bref, l'orgasme absolu. Le mois d'août été déjà bien entamé, au grand dam de Lennon qui, comme tout le monde, adorait flanner sous le ciel ensoleillé de Londres. Enfin ensoleillé... tout est relatif. Le mieux était de voir encore certaines personnes se tuer au travail alors qu'elle, avait pour seule préoccupation de se faire dorer au soleil et de ne plus être aussi bronzée que Blanche-Neige. Bien évidemment, avoir une peau de rousse ne l'aidait pas et elle pouvait rester des heures au soleil, ça n'y changerait rien. La rousse aurait fait fureur à l'époque de la Monarchie où la blancheur de la peau signifait que vous faisiez partie de la haute société. Enfin, c'est ce qu'Astrid avait dit.  Cette femme était légèrement siphonnée du bocal mais Lennon l'appréciait énormément. Pas autant que son oncle le faisait, mais elle l'appréciait. Enfin soit, ne rien faire de la journée c'était bien joli au début mais Lennon allait devenir aussi cinglée que sa chère et tendre cousine si elle restait là, avachie sur le canapé avec autant d'élégance qu'un dromadaire. Elle en était déjà à son quatrième livre depuis le début du mois et pour la première fois de sa vie, Oscar Wilde commençait à l'agacer. Oh elle essayait de varier les ouvrages en touchant à ceux de Collins ou Rowling mais ça ne valait pas un bon Dorian Gray ! Alors que le sixième chapitre était déjà bien entamé, Lennon referma le livre brusquement, agacée par une Lisbeth qui ne faisait que souffler. La pauvre, elle lui faisait peine avec toutes ses histoires. C'était quelqu'un de bien et elle ne méritait pas ce qu'il lui arrivait. Sa rupture avec Vianney lui tapait sur le système visiblement. A moins que ce soit le fait que Pandora la laisse tomber pour Orion, que sa meilleure amie se tape son ex ou encore la conversation qu'elle avait eu avec son père lors de l'enterrement de Victoria, Olive et James au Pays-Bas. Un triple enterrement, rien que ça. Trois membres de sa famille éradiqués de la surface de la Terre par la simple volonté de Dieu. S'il y avait encore un décès dans la famille, les Pietersen allaient bien avoir du mal à se relever. Pour autant, Lennon ne se laissait pas abattre. La vie continuait et même si Victoria était l'une des personnes les plus chère à ses yeux, Lennon refusait catégoriquement de pleurer. D'ailleurs, avait-elle déjà pleuré ? Voilà le genre de question existentielle que la jolie rousse se posait.

Ses prières furent exausées quelques heures plus tard. Le seigneur avait bien daigné lui trouver une occupation. Occupation se manifestant par Marla. Et bien que Lennon n'ait pas particulièrement la foi de se préparer pour un shooting photo, elle ne pouvait rien lui refuser. Lennon l'admirait. Miss Wilshire avait une classe naturelle - bien qu'elle soit parfois maladroite en dehors des podiums - et bien qu'elle ne devait pas mener une vie des plus reposantes, avait toujours le sourire aux lèvres. Ce fut donc naturellement que Lennon accepta de se rendre sur le lieux de travail de son alter-égo rousse et lui montrer ses dernières créations. Alors que ses talons claquaient sur le bitume, Lennon composa le numéro d'Astrid après avoir aperçu le supposé parfait petit-ami de de Brissac numéro deux, en charmante compagnie. Une espèce de blondasse - pas Campbell, encore une autre cette fois-ci - « Madame de Brissac ? Ici le bureau de Louis XIV. » Et comme à chaque fois, Astrid ne comprit pas que c'était en réalité une tentative de plaisanterie. « Astrid, je plaisantais... Bref. Vous saviez que je croise régulièrement le petit-ami de Pandora avec une AUTRE fille que Pandora ? C'est étonnant vous ne trouvez-pas ? Il devrait être avec votre fille. Elle pourrait perdre les eaux à tout moment, sait-on jamais. » Oh que oui, Lennon adorait faire ce genre de petites réflexions à celle que la plupart des gens prenait pour la réicarnation de la Sainte Vierge tant elle avait la foi. Puis elles discutèrent un long moment avant que Lennon ose enfin l'interrompre dans son monologue, disant qu'elle devait la laisser. Metro, bus, metro... pourquoi diantre Lennon n'avait pas de chauffeur ? Une fois devant l'agence de mannequinat, Lennon prit une grande bouffée d'oxygène. Et dire que Kate Moss était passé avant elle ! LA Kate Moss ! La femme, à son humble avis, la plus belle qui soit. La prolifique mannequin britannique, surnommée « la Brindille » et qui défilait depuis environs deux décennies, rien que ça. Elle avait beau avoir bientôt quarante ans, elle n'en n'était pas moins belle et restait, aux yeux de Lennon, une icône de mode omniprésente. Et que dire de Naomi Campbell, qui, en plus d'avoir posé pour Victoria's secret, collaboré avec Louis Vuitton, avait été sélectionnée par le magazine People comme l'une des 50 plus belles personnes au monde dans les années 90. Inutile de mentionner Tyra aka Tyty, tout  aussi parfaite que Kate et Naomi. Bref, Lennon se sentait toute petite à côté de ces divinités.

« Lennon, tu m’as fait peur ! » La rousse roula des yeux avant de claquer un baiser sur la joue de miss Wilshire. « Tu vas bien ? Tu veux commencer maintenant ou prendre un thé avant ? » Décidément les anglais et leur thé, c'était une histoire d'amour. Lennon ne comprenait pas cette habitude de prendre le thé à telle ou telle heure sous prétexte que le prendre avec ses amies c'était quelque chose de convivial. Enfin soit, parfois, la France lui manquait. « Il faudrait que tu m'expliques cet engouement pour le thé. C'est juste de l'eau chaude avec un sachet dedans et il n'y pas un anglais capable de s'en passer ne serait-ce qu'une journée ! » s'exclama la rousse en jetant négligemment sa veste sur le canapé. « Mais va pour une tasse de thé si ça peut te faire plaisir ! » Et même si la jeune fille détestait cela, elle savait que c'était l'occasion rêvée pour en savoir un peu sur la vie amoureuse de Marla qui en faisait parler plus d'un ces derniers temps. « Quoi de neuf, t’as ramené tes dernière créations ? » Elle réfléchit un instant avant d'attraper son sac et en sortir ses croquis. « Ce n'est pas extraordinaire mais je n'avais pas la tête à ça ces derniers jours. Lisbeth est insupportable alors que c'est Pandora qui devait l'être. Mais ma vie n'est pas bien intéressante. Parle-moi un peu de la tienne. J'entends souvent le nom d'une Zelda quand on me parle de toi, qu'as-tu à dire pour ta défense ? » conclut Lennon en invitant Marla à s’asseoir tandis qu'elle lui lançait un regard suspicieux. Elle, curieuse ? Absolument pas.

Lennon & Marla

La mode était encore la seule chose et unique chose qui, dans la nouvelle vie de Marla, n’avait pas été inventée de toute pièce par le MI-6. En y regardant de plus près, la rouquine avait toujours trouvé dans la mode un refuge inestimable qui lui avait permis de garder la tête haute lorsqu’elle n’avait plus aucun espoir ailleurs. Oh, elle s’était toujours fortement désintéressée de sa différence, pour elle c’en était même une fierté qui faisait entièrement partie de son être, de sa personnalité ; mais il fallait bien avouer qu’avec tout ce qu’elle avait bien pu vivre au pensionnat puis ensuite à Yale – quelle idée  d’être intelligente et de finir diplômée d’une université de l’Ivy League avec un an d’avance aussi – elle était passée par plusieurs étapes difficiles. La mode était en définitive tout ce qui l’aidait à garder le moral en toute circonstance, bonne ou mauvaise.  Créer, imaginer, dessiner, poser. C’était bien plus que des actions que le commun des mortels s’amusait à dénigrer et réduire à un simple problème de fille superficielle. La mode était tout simplement le moyen de s’exprimer, de s’affirmer, d’imposer une personnalité qu’on ne saurait forcément habiller avec des mots. Alors certes, il était fondamentalement impossible d’enlever la réputation de certains mannequins dans la tête de l’opinion publique, mais Marla était la première à penser que se focaliser que sur un seul aspect d’un art aussi étendu que celui de la mode était absolument idiot et réservé aux personnes fermées d’esprit. C’était d’ailleurs ce qu’elle essayait de faire comprendre à Zelda, son nouveau bourreau du MI-6, mais il fallait dire que ce n’était pas gagné d’avance… Peut-être que quelques paires de Louboutins et de robes Chanel allaient l’aider à changer d’avis dans un futur proche… Il n’y avait rien de mieux pour une fille que de se sentir bien dans des beaux vêtements qui laissaient transposer tout son caractère ! Quoi qu’il en soit, peu importe l’opinion des gens, Marla aimait la mode et la mode le lui rendait bien. C’était d’ailleurs grâce au réconfort qu’elle avait su trouver en devenant mannequin qu’elle avait décidé de trouver de nouveaux talents à mettre en exergue, à aider à s’exprimer à travers leurs créations. Lennon avait été une évidence. Une fille aussi douée avec le stylisme et ayant un corps parfait pour défiler ne pouvait tout simplement pas lui filer entre les doigts. Marla avait su voir en son alter ego de dix-sept un diamant brut à qui manquait uniquement de l’aide pour se faire connaitre, ni plus ni moins. Elle jouait ainsi un rôle de mentor de la mode et était plutôt satisfaite du résultat. C’était d’ailleurs dans ce rôle-là, qu’elle prenait très à cœur, qu’elle avait demandé à Lennon de venir la rejoindre aujourd’hui pour un rapide débriefing sur ses dernières nouveautés 100% fashion. Le problème avec Marla ? Elle travaillait trop – et son récent recrutement pour les services secrets anglais n’arrangeait rien – et n’avait à peine vu l’heure passée lorsqu’une tête aussi rousse que la sienne avait fait son apparition dans son bureau. « Il faudrait que tu m'expliques cet engouement pour le thé. C'est juste de l'eau chaude avec un sachet dedans et il n'y pas un anglais capable de s'en passer ne serait-ce qu'une journée ! » , répondit l’adolescente à la proposition de Marla. Pendant un instant, Marla resta interdite, ne sachant pas tellement comment réagir avant de se lancer dans un éloge du thé qui aurait pu s’étendre sur deux bonnes heures de plus. « Oh tu sais, ce n’est pas tellement la boisson en elle-même qui fait toute son importance. C’est l’habitude et la valeur que nous autres britanniques y accordons qui fait que le thé est bien plus que de l’eau de chaude avec un sachet dedans. C’est comme si un Français mangeait un seul repas sans baguette de pain. Ce n’est pas tellement le fait que ce soit de la farine de blé, de l’eau, de la levure et du sel qui la rendent…primordiale, c’est surtout l’habitude de manger avec qui la rend spéciale. Je suppose que le thé est juste la même chose en Angleterre que le pain en France. », répondit-elle en essayant de peser ses mots. S’il y avait bien une chose à ne pas faire avec Marla, c’était de lui tendre une perche pouvant potentiellement aboutir à un débat sans importance. La rousse avait beau avoir Asperger, ça ne l’empêchait pas d’avoir un avis et un point de vue sur beaucoup de sujets et dès lors il était très difficile pour elle de retenir toute l’étendue de sa réflexion. « Mais va pour une tasse de thé si ça peut te faire plaisir ! », avait finalement dit la jeune fille pour conclure le monologue de Marla. Sans plus attendre, Marla sortit son service de thé – que tout Anglais se devait d’avoir avec lui en permanence, ça allait de soi – avant de mettre de l’eau à chauffer dans une bouilloire à porter de main. Une fois l’eau chauffée, la rousse versa soigneusement le liquide bouillant dans sa théière pour laisser infuser le tout. « C’est d’ailleurs très important de savoir maîtriser le temps d’infusion parce que- », se stoppa-t-elle elle-même en voyant le regard désespéré de son interlocutrice. Marla laissa échapper un petit sourire d’excuse avant de s’attarder sur un sujet beaucoup plus important, à savoir les créations de sa jeune amie.  « Ce n'est pas extraordinaire mais je n'avais pas la tête à ça ces derniers jours. Lisbeth est insupportable alors que c'est Pandora qui devait l'être ». La rouquine grimaça en entendant les premières nouvelles de Lennon, ça ne devait pas être facile pour elle la pauvre… Entre une cousine…spéciale à fort tempérament et Pandora…, Lennon n’avait pas hérité d’un cadre des plus propices pour une demoiselle de son âge ! « Mais ma vie n'est pas bien intéressante. Parle-moi un peu de la tienne. J'entends souvent le nom d'une Zelda quand on me parle de toi, qu'as-tu à dire pour ta défense ? ». Au nom de Zelda, Marla faillit renverser le thé qu’elle était en train de verser dans la tasse de son amie. Comment pouvait-elle être au courant pour Zelda ? ça ne faisait pas si longtemps que ça qu’elles travaillaient ensemble… Et puis elle ne pouvait tout simplement pas lui dire la vérité à son sujet… Et quand bien même, elle doutait fortement que Lennon puisse la croire, qui pourrait franchement la prendre au sérieux si elle disait qu’elle faisait partie du MI-6 et qu’elle aidait à démanteler un réseau de drogue touchant le monde de la mode ? Ouais, personne. « Zelda… Je travaille juste avec elle. D’ailleurs elle est connue sous un autre nom dans le domaine, elle n’a pas envie que ça se sache ! Alors baisse une peu la voix, oui », répondit-elle avec un regard des plus inquiets. Elle aurait pu trouver bien mieux pour convaincre Lennon d'ailleurs… « Je t’assure qu’il n’y a absolument rien de plus entre nous, comment pourrais-tu penser le contraire ? », finit-elle par dire sans même se rendre compte que ses joues s’étaient légèrement empourprées. Oh non, Marla n’aimait pas quand on faisait des allusions sur sa vie privée et sentimentale comme ça, surtout si c’était pour en faire sur Zelda, LA fille qu’elle avait juste envie de fuir comme la peste. « Et toi dis-moi, quelqu’un en vue ? » ou la façon la plus minable au monde pour tenter de changer de sujet…