Nom : Mars, celui là, c'est celui de ma mère. Longue histoire mais je le trouve étrangement assortie à ma personnalité. Winslaw, c'était celui de mon père. Et comme faut garder celui du père aussi... - Prénom(s) : Ellie. En hommage à ma mère qui s'appelait Ellie aussi. Karen, c'est parce que la mère de mon père voulait absolument que son premier enfant possède son prénom, elle est allée jusqu'à le menacer. J'aurais adorée le voir à ce moment là ! - Âge : 23 ans. Quart de siècle pas loin et pourtant, les gens croient que je sors du lycée la plupart du temps. - Date et lieu de naissance : 13 Avril 1990 à Los Angeles - Nationalité : Américaine de naissance, nationalisé Anglaise l'année dernière. - Situation sociale : Avec l'héritage, j'ai pas mal d'argent. Je dirais aisée mais pas trop. - Sexualité : Bisexuelle. J'ai toujours aimée les hommes, vous trompez pas. Mais les femmes, ça, c'est de l'extrême !- Vie amoureuse : Célibataire et pas prête à m'engager dans une relation. Je suis du genre à - Emploi, études : Journaliste fouineuse et animatrice au téléphone rose - parce que c'est classe de faire ce truc !-


Pourquoi avez-vous décidé de venir à Yellowsky ? Vous êtes droles. Je suis journaliste et Yellowsky réunit les 3/4 des personnes les plus influentes de l'Angleterre. J'allais pas passer à côté sans y jeter mon oeil. J'ai besoin d'un nouveau départ aussi. Un endroit où personne ne m'appelera " The freak" ou bien d'autres surnoms qui me poursuivaient à Los Angeles. Je cherche l'aventure partout où je vais et Yellowsky, dans Londres, dans le pays le plus glorieux que je connaisse, c'est le pied ! Enfin, après, j'ai peut être pas envie qu'on me retrouve aussi. Non pas que j'ai fait quelque chose de mal. J'ai plus peur de mes grands-parents. Ils m'ont jetés dans un orphelinat à l'âge de 8 ans alors j'ai pas forcément envie de les voir débarquer ici. Et puis, Yellowsky, ça respire la joie de vivre comme nom de quartier ! Non ?

Et votre particularité, c'est quoi ?Je suis une faucheuse diplomée ! Non plus sérieusement, toute ma famille, merci à ce personnage que l'on appelle Dieu, est décédée. Et j'étais toujours présente quand ils sont décédés justement. Ce qui a poussé mon paternel à me rejeter et de faire de moi une sorte de folle qu'on ne doit pas toucher. Je plaisante pas ! Ma mère pour commencer, ma nourrice (mon père a fini par y passer lui aussi - tant mieux !) et l'homme que j'aimais. Techniquement, il n'est pas mort, je l'ai laissé dans le coma en partant de LA. Après, vous allez croire que ça arrive à tout le monde. Mais ce n'est que ceux dont je suis très proche. Vous n'avez rien à craindre si vous êtes mon ennemi, le mec là haut doit penser que c'est bien que vous me pourrissiez la vie. Sinon, je suis douée en chant. Du genre à chanter quand je suis seule ou pour me rassurer. Mais pas à faire de moi une chanteuse reconnue. Et il parait que j'ai une voix vachement sensuelle, pratique pour mon second job, les mecs adorent ça. Oh et j'ai un TOC assez sérieux : je ne peux pas manger quelque chose en nombre impair. Tout doit être par nombre paire et c'est assez difficile, surtout quand tu dois manger une glace...

Comment vous définiriez-vous ? Je cite mon paternel, ça sera plus simple : " Un monstre sans âme ni coeur, qui prend la vie rien que quand elle vous touche. Mon petit, tu voudrais pas l'approcher, elle va te transformer en mort-vivant avant que tu ne puisses dire ouf. Elle ne sait rien faire à part apporter la mort. C'est l'enfant de Satan lui même ". Mon père, religieux ? Juste un peu mais assez pour me comparer à Lucifer. Non, ne croyez pas un mot de ce qu'il dit - bien que moi, j'y ai cru longtemps. Sérieusement. J'ai plus de défauts que de qualités mais comme on préfère toujours commencer par le meilleur. Il est dit de moi que je suis une bonne oratrice. J'arrive à captiver mon public en peu de temps et avec mon métier, il est parfois difficile de faire bonne impression, ma voix me permets de me sortir de ce pétrin. Je suis douce avec les enfants et j'adore les chouchouter, je vais même à l'hopital, durant mon temps libre et lire une histoire aux enfants malades et délaissés. Car au fond, ils sont une part de moi que je tente de conserver pour me rappeler la cruauté des humains. J'ai un humour bien à moi, que j'utilise souvent pour ironiser. Bien que mon humour noir ne soit pas mal non plus. Je suis une grande gourmande aussi, ne jamais laisser un buffet face à moi sans que mon estomac se mette à grogner comme le lion de Narnia. Et... c'est à peu près tout pour mes qualités. Passons à ma partie préférée : mes défauts. Je suis capricieuse. Petite, je n'avais rien si ce n'est une vieux polochon et une couverture rapiécée pour dormir. En grandissant et en devenant indépendante, j'ai commencée à réclamer beaucoup de choses et je suis très difficile à satisfaire. Très têtue et impulsive, je me fais rapidement des ennemis pour mes façons de réagir qui sont souvent excessives. J'adore lire et j'ai toujours un livre sous la main, pouvant m'arrêter n'importe où pour lire un chapitre. Même si pour ça, je bloque toute une rangée de personnes qui souhaitent rentrer dans le métro. Caractérielle, il n'est pas impossible de me voir exploser de rage pour rien et insulter tout le monde de soufflé pas cuit - n'allez pas chercher la signification, vraiment. Je suis très prompte à croire que, si une personne est blessée ou est malade, je suis responsable du malheur des autres et ultra sensible, il m'arrive de pleurer en public pour rien, en voyant un oiseau mort sur le bord de la route par exemple ou le corps explosé d'un chat de gouttière sur le trottoir.

Attendez ! Vous êtes en train de me dire que je dois choisir entre mon enfant et ma femme ?! Non mais vous vous prenez pour qui ?! La tension dans la salle était des plus intenables. La femme, livide, caressait son ventre doucement. Elle n'était qu'à 7 mois de grossesse et celle-ci ne se passait pas comme prévu. De complications en complications, la jeune femme a du arrêter son travail plus tôt que prévu, rester allongée sans bouger lui était insupportable. Mais cet enfant, elle le voulait. Elle l'aimait déjà, sa fille si précieuse. Son mari se battait pour qu'on l'a sauve elle mais elle ne voulait pas. Elle ne voulait plus se battre, si elle perdait son enfant, elle ne serait plus qu'une ombre et elle ne voulait pas que ça arrive. Sauvez là. Elle est ce que j'ai de plus précieux au monde. Pardonnes moi Liam, je ne peux pas la laisser partir. La colère, les larmes et la rage envahissaient la pièce mais rien ne fit changer la décision de Mme Winslaw. Ellie vivrait et elle s'en irait. C'est le prix à payer non ? Une vie pour une vie. Elle a toujours été très croyante et ce n'est pas aujourd'hui qu'elle faillerait face à ses convictions. Une douleur se répand soudain dans son corps et elle hurle. Du sang coule d'entre ses cuisses et les infirmiers l’emmenent loin de son mari. Elle a eu simplement le temps de lui demander d'aimer l'enfant. Après sa mort, c'est tout ce qu'elle voulait. Peu après la naissance d'Ellie, la jeune femme sent ses forces l'abandonner petit à petit. Elle voit les infirmières s'atteler autour de sa fille, lui branchant des tuyaux un peu partout et tentant de lui faire pousser son premier cri. La respiration haletante, elle prit pour qu'elle respire. Et enfin, un cri perçant retentit dans la salle d'accouchement. Un long soupir de soulagement sort de sa bouche et c'est avec un dernier regard sur sa fille qu'elle rend son dernier soupir. Même les tentatives pour la ranimer ne sont pas concluantes et l'annonce de la mort de Mme Wislaw est finalement prononcée. Un silence accueille la nouvelle, seulement brusqué par les petits gémissements de l'enfant.



Les étoiles. C'est comme si elles lui souriaient. Leurs éclats scintillants éclairent la petite chambre d'Ellie. Sa nourrice lui disait que chaque étoile était une personne qui était montée au ciel. Et que parmi ses étoiles, sa mère avait une place de choix. Alors, chaque soir, après que son père soit parti se coucher, elle va s'asseoir devant sa fenêtre et elle lui parle. Elle lui raconte sa journée, avec qui elle a jouée, les personnes qu'elle a rencontrés. A 5 ans, il est plus simple de croire en ce genre de choses. Et bien qu'elle ne voit presque jamais son père, elle lui parle de lui aussi. Tu sais maman, ce soir, on a encore mangé des pâtes avec Papa. A la bolognaise comme je les aimes ! Mais tu sais, il est bizarre papa. J'ai voulu prendre le sel et nos mains se sont touchées. Il a eu l'air électrocuté et son regard s'est fait méchant. J'ai eu peur et j'ai terminée mon assiette tranquillement. Pourquoi il m'aime pas papa, dis ? Mais comme toujours, le silence lui répondit. Elle sourit et referme doucement sa fenêtre quand elle entend les pas de sa nourrice dans l'escalier. Elle court jusqu'à son lit, remontant la couette juste au dessus de son nez. Ellie sait que sa nourrice n'est pas dupe et elle entre dans la chambre, les mains sur les hanches. Mademoiselle ! Vous avez vu l'heure qu'il est ! Vous devriez être endormi depuis longtemps ! ; Mais... Je parlais à Maman. Un fin sourire s'étale sur les lèvres de la nourrice qui s'agenouille à côté d'Ellie. Vous savez, vous n'êtes pas obligée d'attendre la tombée de la nuit. Car même si vous ne les voyez pas, elles sont toujours là, dans le ciel, attendant le bon moment pour ne plus avoir à se cacher. Alors je vous demanderai de ne plus rester éveillée si tard, voulez vous mademoiselle ? Pour sceller cette promesse, la nourrice ouvre ses bras en grand et la petite saute dans les bras de la femme qui lui sourit tendrement. Ellie a toujours trouvée qu'elle sentait bon. Un mélange de vanille, de cannelle et d'autre chose mais elle ne sait pas quoi. Elle la serre contre son petit corps. Avec l'absence d'une présence féminine à ses côtés, sa nourrice a toujours été la femme qui était là pour elle, depuis le début. Et elle l'aime, comme une mère. Desserrant la femme, Ellie lui sourit et avec des gestes elle lui dit Et ba moi, je t'aime gros comme ça, tu le sais hein ! Un sourire éclatant aux lèvres, elle fixe sa nourrice dont l'expression passe de la tendresse à la douleur. Elle se tient la poitrine et commence à haleter rapidement. Paniquée, Ellie sort de son lit et lui tourne autour, les larmes dévalant les joues. Elle entend, dans un murmure, sa nourrice lui demander d'aller chercher son père, ce qu'elle fait sur le champ. Arrivée devant sa porte, l'endroit où elle n'a pas le droit d'entrer, elle tambourine contre celle-ci. Papa ! Papa réveilles toi ! Ma nourrice, elle se sent pas bien ! Papa, vite ! Celui-ci ouvre la porte et la pousse assez brusquement contre la porte de la salle de bain, la faisant tomber. Le temps qu'elle se relève, elle voit son père, le téléphone à la main et aidant sa nourrice à avancer. Elle s'approche, essayant de savoir ce qu'il se passe mais la voix tranchante de son père l'en empêche. Ne t'approches pas ! Tu as déjà fait assez de mal comme ça ! Tu n'es qu'un monstre ! Les paroles résonnent encore dans la tête de la petite fille. Un monstre, c'est les choses qui font peur et qui se cachent dans le grenier ou sous le lit, non? Elle ne comprend pas. Elle s’assoit sur les marches de l'escalier, entendant la voiture de son père démarrer en trombe. Elle va attendre. Attendre que son père revienne avec sa nourrice. Mais il n'est pas rentré. Et sa nourrice n'est jamais revenue. Une crise cardiaque, d'après ce qu'on lui a dit. Mais personne ne savait pourquoi c'était arrivé. Elle n'avait aucun antécédent cardiaque, son coeur était des plus vifs. A 5 ans, on ne comprends pas tout ce jargon médical. Pourtant, elle comprend au moins une chose. Ce soir, devant sa fenêtre, elle parlera à deux étoiles.

A 10 ans, le monde commence peu à peu à prendre sa place. L'hypocrisie des gens, on apprend à la reconnaître facilement. Et ça, Ellie le sait bien malgré elle. Depuis la mort de sa nourrice, son père est encore plus distant avec elle. Comme si elle avait la peste et qu'elle trainait la mort derrière elle. Toutes ses années de solitude ne l'auront pas aidée à se faire aimer à l'école. Ses camarades la trouve bizarre, malgré ses sourires et son air avenant. Quand on vit à LA, si quelqu'un vous qualifie de quelque chose, il vous est très difficile de vous en débarrasser. Surtout quand votre père raconte autour de lui que vous êtes un démon. Exactement. Le père d'Ellie préfère raconte que sa mère était morte en couche parce qu'elle lui avait piquée tout ses globules rouges. Il raconte aussi que la nourrice était morte parce qu'Ellie lui avait jeté un sort. Bien sur, personne ne le prend au sérieux. Mais les paroles affectent beaucoup Ellie qui, malgré son âge, comprend tout. Etant souvent seule chez elle, elle a eu le temps de se renseigner et voir la définition du mot monstre. " Être effrayant, inhumain, qui suscite l'horreur. " Est-ce vraiment comme ça qu'il l'a voit ?
Ce matin là, alors qu'elle se coiffe une dernière fois, il entre en trombe dans sa salle de bain la faisant sursauter. Je t'emmène aujourd'hui, dépêches toi sinon je pars sans toi. Malgré le ton de sa voix, Ellie sent une pointe de joie montrer le bout de son nez. D'habitude, elle s'y rend à pied. Souriante, elle met son écharpe grise et se précipite vers la voiture de son père. S'asseyant derrière lui, son regard ne quitte pas le visage de son père qui pris la route silencieusement. Un sourire en coin, elle aimerait lui parler. Elle n'en a presque jamais l'occasion. Mais au bout de 10 ans, par où commencer ? Elle profite d'un feu rouge pour lui poser une question, la voix basse. Pourquoi est-ce que tu m'emmènes aujourd'hui ? D'habitude, tu préfères me laisser faire la route à pied. Elle croise à nouveau son regard et rougit violemment. J'ai quelque chose à faire pas loin de ton école. Alors je me suis dit que pour une fois... Je pourrais t'emmener et passer... un petit moment ensemble. La révélation est tombée comme une pierre dans son estomac et elle sent des larmes picotées légèrement ses yeux. Un sentiment nouveau se répand en elle. De la reconnaissance et de la gratitude. Une joie si vive qu'un grand sourire envahit son visage. Et pour la première fois, son père lui renvoie un petit sourire. Il aura fallu attendre 10 ans pour qu'elle ressente ce que tout les enfants de son école connaisse. C'est un début certes mais elle s'imaginait déjà lui tenant la main ou le serrant dans ses bras. Ses yeux si semblables aux siens lui renvoient enfin un regard moins haineux et ce n'est que du coin du regard qu'elle voit ce 4x4. Cette grosse voiture qui fonce droit sur eux et qui ne semble pas s'arrêter. PAPA !

Elle a mal. Sa jambe est bloquée par quelque chose et sa tête tourbillonne. Gémissant, elle ouvre lentement les yeux. Une fumée noire l'empêche de bien voir mais elle aperçoit la silhouette de son père plus loin. La mémoire lui revient soudain. La voiture, le choc et plus rien. Elle pousse la portière qui bloque sa jambe droite, essayant de se relever mais échouant lamentablement, se râpant la joue sur le sol. Ses longs cheveux bruns sont recouverts de sang et elle rampe à quatre pattes jusqu'au corps de son père. Papa ! S'il te plait réponds moi ! Elle pose les mains sur son torse mais elle sent un liquide poisseux recouvrir ses petites mains. Du sang. Elle regarde autour d'elle pour voir que de nombreuses personnes se sont regroupés autour d'eux, certains ayant le téléphone à l'oreille. Elle rebaisse le regard vers celui de son père qui la fixe aussi. Les gens appellent surement les pompiers. Ça ira Papa, ça ira. Sentant une pression sur sa main droite, la main de son père se sert fortement sur son poignet, lui causant un gémissement de douleur. Ces derniers mots, Ellie ne les as jamais oubliée. J'aurai voulu que tu ne sois jamais née. Et sur ses paroles, la pression sur son poignet disparait et les yeux de Liam Winslaw se font fait vitreux. Elle le secoue légèrement mais aucune parole ne sort de sa bouche. Les larmes coulent sur son visage et tout espoir s'envole. Elle a tout perdu. Et en entendant les sirènes des ambulances, son corps se fait lourd, l'entrainant dans un sommeil sans rêve.



Cela fait trois ans qu'Ellie vit dans ce foyer pour enfants. Trois ans qu'elle essaye de rester le plus loin d'eux. On peut la qualifier d’associable, de monstre et de bizarre, elle n'en a rien à faire. Elle ne veut plus souffrir comme elle a souffert quand son père est mort. Certains enfants l'appellent la faucheuse et pour faire peur aux plus jeunes, ils leurs racontent qu'elle allait venir pendant qu'ils dorment, les enlever et les tuer. Mais comme elle a appris à faire, elle les ignore royalement. Allant même jusqu'à rentrer dans leur jeu. Rien que pour les éloigner. Quand elle se regarde dans le miroir, elle ne voit que l'ombre d'elle même. Elle a pourtant essayée au début. Essayée de s'intégrer aux autres. Mais ils l'ont toujours ignorée, voyant surement en elle ce que son père a toujours vu. Souvent seule, elle s'est vite mise à lire. De la littérature anglophone, américaine ou même française. Peu importe l'endroit, elle se trouvait toujours avec un livre posé sur les genoux, ses cheveux bruns relevés en une queue de cheval. Elle en a vu des orphelins aller et venir ici. Certains ne restent pas longtemps, trouvant rapidement des familles qui veulent bien d'elle. Et d'autres, comme elle, qui était trop grands pour pouvoir un jour avoir l'espoir d'être adoptée. De toute façon, elle n'en a pas besoin. Elle peut très bien se débrouiller toute seule. Elle marche d'un pas assurée dans les couloirs du foyer, entendant les chuchotements que provoque son passage. Elle relève la tête, bien haute et ne leur adresse aucun regard. Hé ! Regardez, c'est Miss macchabée ! Attends, expliques moi comment tu fais, la faucheuse ! Ne laissant rien paraître de son trouble, elle sort dehors et s'appuie contre le mur de briques soupirant. Chaque jour un peu plus. Ils sont toujours là, à chercher le bon moment pour exploiter ses faiblesses. Mais elle ne les laissera pas gagner. Jamais. Elle serre son livre de Poe contre elle quand un flash la surprend, lui faisant lâcher tout ce qu'elle avait en main. Grognant sur le coup, elle se baisse pour tout ramasser quand une autre paire de mains vient se rajouter aux siennes. Relevant la tête, elle rencontre un regard brun chaleureux. Elle l'a déjà vu plusieurs fois. Il est dans le foyer depuis presque aussi longtemps qu'elle. Du moins, il était déjà là quand elle est arrivée. Mais elle ne connaît pas son nom. Voyant son appareil photo autour du coup, elle comprend enfin d'où vient le flash. C'est toi qui a utilisé ton flash ? Mon livre est fichu maintenant. Ce n'est pas vraiment le cas mais elle est bien obligée de faire une remarque. S'il n'avait pas pris une photo, elle n'aurait jamais lâché son livre et elle ne se retrouverait pas dans cette situation. Pourtant, le jeune homme continue de sourire et lui tend la main pour l'aider à se relever, qu'elle ignore le plus naturellement possible. C'était bien moi mais je ne m'excuserais pas pour avoir pris l'une de mes plus belles photos. Au fait, je suis Isaac, ravi d'avoir pu enfin te parler, Ellie. Il lui sourit encore une fois et s'en va dans la direction opposée. Il l'a appelée par son prénom et non par un des surnoms que les autres lui donnaient. Elle le regarde partir plus loin, sentant ses joues rougir. Elle fronce les sourcils et part dans l'autre sens, encore troublée par les évènements qui venaient de se produire.



Isaac ! Mais bon sang, tu m'emmènes où ? Et il fait froid en plus ! ; Patience, miss Mars, nous sommes bientôt arrivés ! Se laissant guidée par la main de son ami, Ellie sourit doucement quand il lui sert la main pour lui indiquer qu'ils sont arrivés. Sentant le jeune homme dans son dos, enlevant le bandeau qu'elle a sur les yeux, elle ne peut s'empêcher de frissonner. Tout ça n'est rien que pour toi ce soir. Elle écarquille les yeux face au spectacle qui se trouve en face d'elle. Ils se trouvent au sommet de la montagne où les lettres Hollywood s'imposent et la ville de Los Angeles s'étale à leurs pieds. Un rire lui échappe et elle s'appuie contre la barrière. Je n'arrive pas à le croire ! Tu es incorrigible Isaac. ; Ce n'est pas tout les jours qu'on atteint les 17 ans. Et tu le mérites. Ellie se retourne vers lui et le sert dans ses bras. En 4 ans, il a su briser chaque limite qu'elle s'était imposée. Chaque jour, ils se retrouvaient pour discuter de tout et n'importe quoi. Elle a apprit que la personne qu'il a pris en photo ce jour-là, c'est elle. Elle se sent si proche de lui. Et elle sait qu'elle ne devrait pas. Tout son esprit essaye de l'éloigner d'elle. Mais son coeur n'en fait qu'à sa tête. Alors elle a apprit à le connaître lui aussi. Il a toujours été orphelin, du moins, on ne lui a jamais révélé qui était ses parents. Petit à petit, il est devenu la seule personne avec qui elle ose être réellement celle qu'elle est réellement. Elle entend les paris autour d'elle. Du jour où Isaac allait lui aussi finir par être touchée par son pouvoir démoniaque. Il s'était souvent battu pour elle, quand les autres allaient trop loin. Et elle jouait à l'infirmière pour lui, soignant les petites blessures physiques tandis que lui, il réparait ses blessures psychiques. Essayant de se détacher de lui, elle se retrouve plaqué contre son torse et malgré sa volonté, elle n'arrive pas à s'en détacher. Je sais que tu aimes m'avoir contre toi mais j'ai besoin de mon espace privé tu sais ? ; Je crois t'avoir déjà donné mon point de vue à ce sujet. Mais si tu t'éloignes je ne pourrais pas te donner ton deuxième cadeau d'anniversaire. Elle le regarde dans les yeux, soulevant un sourcil. Il lui fait un petit sourire en coin, celui qui l'a toujours fait craquée, celui pour qui elle était prête à tout faire et elle voit son visage se rapprocher lentement du sien. La panique monte en elle rapidement et elle pose sa main sur son torse. Isaac, je... Je suis désolée. Je ne peux pas et tu le sais. ; Dis le. Dis pourquoi tu ne peux pas. Une lueur brille dans les yeux de son ami. Quelque chose qu'elle a entraperçu à certains moments mais elle n'a jamais vraiment fait attention. Pourtant, à ce moment là, elle se sent complètement paralysée, ses yeux faisant le chemin entre les yeux et les lèvres d'Isaac. Tu... Qu'est ce que... Son visage se rapproche alors énormément de celui d'Ellie, ne laissant que quelques centimètres entre eux. Son souffle chaud parcoure le visage d'Ellie et elle commence à perdre pied. Le regard d'Isaac est ancré au sien et il reprend dans un murmure. Dis le. ; Je ne veux pas te perdre toi aussi. Je ne veux pas... Il ne lui laisse pas le temps de finir et ses lèvres s'emparent des siennes assez violemment. Comme s'il attendait ça depuis des années. Elle se laisse complètement aller à la passion du baiser, grisée par les sensations qu'elle ressent. Quand il se retire enfin pour respirer, il pose son front contre celui d'Ellie, celle-ci essayant de reprendre ses esprits. T'es encore plus délicieuse que je le croyais. ; La ferme idiot ! Se sentant rougir, elle ferme les yeux quelques instants. Rien n'est arrivé. Il l'a tient toujours et il n'a pas l'air mal. Alors, pourquoi pas ? Elle lui sourit et l'embrasse à nouveau. Je crois que je pourrais vite devenir accro.



Cela fait quelques mois qu'Isaac et Ellie ont mis un nom sur leur relation. Ils ne se sont certes, jamais avoués leurs sentiments mais inconsciemment, ils le savent. Leur alchimie, cette étincelle qu'ils partagent, on ne la trouve pas tout les jours. Et Ellie la chérit le plus possible. Cette sensation de légèreté et de confiance, elle en a toujours rêvée. Et maintenant qu'elle comprend ce que ça fait d'être aimée, elle cherche par dessus tout à le protéger. Être dans le même foyer et le même lycée leur permettent de passer beaucoup de temps ensemble, surtout les pauses déjeuners qui sont les moments préférées d'Ellie. La journée est des plus maussades et Ellie ne peut s'empêcher de fixer le parc au bout de la rue. Cours barbant, prof des plus catatoniques, elle se fait littéralement chier. Les premiers de la classe lui lancent des regards courroucés face à ses bruyants soupirs mais elle ne fait pas attention. Car celle-ci est actuellement portée sur la main qui se balade sur son cou. Un sourire en coin, elle chuchote, sachant parfaitement qu'il l'entendrait. Si tu crois que ça me fait de l'effet, je me vois obliger de te sortir de tes fantasmes. Elle entend un petit rire et elle le sent se rapprocher d'elle. Si tu savais seulement l'effet que tu me fais, tu comprendrais que je ne peux décemment te faire part de mes fantasmes. Je n'ai pas envie de choquer ton esprit si prude. Un rire plus fort qu'elle n'aurait voulu la prend et le professeur de littérature se retourne vers elle, contrarié. Miss Mars, je crains que le livre de Camus ne soit en aucun cas responsable de votre hilarité. Voudriez vous nous la faire partager ? Ellie se passe une main dans les cheveux et se lève de son bureau. Nous étions simplement de discuter pour savoir si oui ou non je suis prête à entendre tout les fantasmes que mon cher petit ami à quand il pense à moi. Cela vous intéresse aussi, monsieur ? La salle explose d'un rire général et le professeur de littérature, rouge de honte et de gêne, tente de reprendre le contrôle de son cours, préférant oublier la remarque de son élève. Quand à Ellie, elle se retourne un instant pour faire un petit clin d'oeil à Isaac qui lui sourit, le sourire pour lequel elle est tombée amoureuse de lui. Plus tard, assis sur le toit du lycée, blotti dans ses bras, elle mange tranquillement son sandwich à base d'emmental et de thon, tandis qu'il picore dans une assiette de pâtes bon marché. Est-ce que tu finiras un jour par t'acheter quelque chose d'autre que du fromage ? Ton haleine empeste par moment ! ; Excuses moi d'avoir des préférences pour ce que je veux manger, Monsieur je mange trois fois plus que je ne peux ingérer. Elle se relève pour se retrouver face à lui et arrache un morceau de son sandwich. Et si mon haleine te déplait autant, tu devrais arrêter de m'embrasser autant ! Ellie lui tire la langue et se fait réprimander par un coup sur l'épaule. Elle pourrait rester des heures à le regarder. Plongée ses yeux dans ses orbes chocolatés et chaleureuses qui lui donnait parfois envie de le croquer tout entier. J'ai des envies malsaines avec tes yeux, tu le sais ça ? Il rit, la rapprochant de lui pour ne laisser qu'un simple écart entre eux. C'est peut être le but, tu sais. Après tout, j'ai de nombreux moyens pour te faire fondre pour moi. Et sur ses paroles, il lui effleure les lèvres légèrement pour lui lancer un regard malicieux. Elle lui sourit et essaye de rattraper ses lèvres qui s'échappent à chaque fois qu'elle se rapproche trop près. Elle lui attrape le visage dans un rire et le force à l'embrasser. Sauf que ses pensées sont vite troublées par la chaleur qui se dégage de son visage. Isaac ! Tu es brulant ! Pourquoi tu ne m'a pas dit que tu étais malade ? Il se touche le front et à l'air tout aussi surpris que moi. Peut être parce que je m'en suis pas rendu compte moi non plus. Ce n'est pas grand chose tu sais, ça passera, ne t'en fait pas. Son regard reste prudent quand il la reprend contre lui, se blottissant contre son torse. Si elle le perdait lui aussi... Elle ne le supporterait pas. Étant dans la même filière, ils avaient de nombreux cours en commun. Sauf ceux du jeudi après-midi où ils devaient malheureusement se séparer. Elle l'embrasse une dernière fois, plus longtemps que d'habitude. Wooh ! C'était pour quoi ? ; Pour que tu gardes un souvenir de moi jusqu'à ce soir. Il lui serre doucement la main et passant une des mèches des cheveux d'Ellie derrière son oreille, il sourit tendrement. Je t'aime tu sais ? Une brique tombe dans son estomac tandis qu'il la fixe. Avant leur premier baiser, elle lui avait expliquée tout ce qu'elle ne comprenait pas encore. Comme l'amour. Et malgré les forts sentiments qu'elle ressent pour lui, elle se sent incapable de lui dire. Alors, elle le sert dans ses bras, respirant son odeur intoxicante. Merci, Isaac. Les larmes coulent de ses joues et il passe sa main sur les siennes. Il comprend et elle le sait. Elle n'est pas prête à lui dire mais il le sait, au fond de lui. C'est sur ses dernières paroles qu'ils se séparent pour rejoindre leurs cours respectifs. Et Ellie ne tardera pas à regretter son manque de courage. Surtout en voyant l'ambulance s'arrêter devant son lycée. Prise d'un mauvais pressentiment, elle est sorti en trombe de sa salle de cours, sous les protestations de son professeur et des élèves. Arrivée devant la salle d'Isaac, ses craintes sont confirmées. Les ambulanciers transportent Isaac sur un brancard, celui-ci semblant amorphe. Ellie sent tout son corps trembler et elle leur court après. Elle ne sait pas comment elle s'est retrouvée là mais elle se trouve à l'arrière de l'ambulance, tenant la main brulante d'Isaac. Celui-ci n'arrête pas de délirer et son prénom est souvent répétée. Isaac, ne t'en fais pas, je suis là. Tout ira bien, je te le promets. Les larmes dévalent ses joues et elle le voit soudain perdre connaissance, juste au moment où l'ambulance s'arrête devant l’hôpital. Obligée d'attendre dans la salle, Ellie appelle le foyer pour les prévenir. Elle ne s'attendait pourtant pas à ce que la moitié du foyer rapplique. Personne ne lui parle jamais à Isaac, à part elle. Alors pourquoi... Hé la faucheuse ! Tu as enfin réussi à le tuer ! On se demandait quand ça allait arriver. La colère explose en elle et elle m'approche de la fille qui n'a pas arrêtée de la harceler depuis son arrivée pour coller son poing dans sa figure, lui cassant certainement le nez. Ses couinements ne lui font pas pitié et les gens n'osent pas s'approcher d'elles. Les larmes coulent toujours sur ses joues et elle s'écarte d'elle, lui laissant de l'espace. La culpabilité la ronge déjà. Elle sait. Ellie sait qu'elle n'aurait jamais du le laisser se rapprocher autant d'elle. Comme si la mort s'était jouée d'elle, elle lui a laissée croire un instant qu'elle pouvait aimer et être aimer. Alors, sans un regard en arrière, elle repart s'asseoir sur la chaise, les jambes serrés contre elle, le regard perdu vers la porte qui détient le destin d'Isaac. Quand celle-ci s'ouvre enfin, Ellie regarde l'infirmier et comprend à ses yeux. Son coeur rate un battement et les paroles de l'homme lui semble alors complètement neutre. Votre ami a laissé cette fièvre prendre le dessus depuis bien trop longtemps. D'après ce que nous avons pu voir, cela fait quelques jours qu'il souffre de celle-ci. Il est tombé dans un coma et nous ne savons pas dans combien de temps il en ressortira. En ce qui concerne... Mais elle ne l'écoute déjà plus. Elle passe ses mains sur son visage. Il faut qu'elle le voit. Au moins une dernière fois. Elle demande rapidement au médecin où se trouve Isaac et durant le chemin qui la sépare de lui, son esprit fonctionne à 100 à l'heure. Il y a une chance, aussi ridicule soit elle, qu'Isaac se réveille un jour. Pour son bien, elle doit disparaître de sa vie. Définitivement. Cette épreuve lui a donnée le coup de grâce. Le coup finale. Elle est bien l'incarnation de la mort. Prête à tomber sur toutes les personnes qui essayent de se rapprocher d'elle. Porter ce fardeau est désormais son lot. Et elle est bien décidée à ce qu'aucune autre victime ne soit à déplorer. Arrêt brutal devant sa porte. Et si en le voyant, elle hésite ? Pourra t'elle vraiment rester loin de lui alors qu'il est l'être qu'elle aime le plus au monde ? Ouvrant la porte, son cœur s'accélère en le voyant si... paisible et vulnérable. Elle s’assoit à ses côtés et lui prend la main, la caressant doucement. J'aurai tellement voulu... vivre avec toi. Finir nos années lycées, entrer à l'université et être ensemble. Mais je ne peux pas. Je ne veux pas que tu souffres à cause de moi. Je ne veux pas que tu disparaisses. Que tes yeux qui changent le monde, mon monde, disparaissent. Je dois partir. Et te laisser vivre. Elle se rapproche de son visage pour embrasser son front une dernière fois, une larme s'étalant sur celui-ci. Et je t'aime. Je t'aime tellement. Elle sort de la chambre précipitamment, sans un regard derrière elle. Un monde s'écroule autour d'elle. Arrivée au foyer, elle range ses quelques affaires dans un sac de voyage. Plus rien ne la retient. Encore une fois, elle est seule. Alors, sans un regard derrière elle, elle monte dans le premier bus en destination de l'aéroport le plus proche. Pour mettre un terme à cette ancienne vie, elle se regarde une dernière fois avant le départ de son avion pour Londres. Une brune aux yeux chocolats la fixe en retour. Dites Goodbye à Sandra Dee. Et bonjour miss Bitch Mars-Winslaw.



Ellie ! Tu vas bouger tes fesses de hareng et les virer de ma salle de bain tout de suite ! Espèce de vieille bique ! Ellie ouvre la porte avec un sourire hypocrite. [color=darkred] De un, mes fesses de hareng sont bien là où elles sont et de deux, cette salle de bain est autant la mienne que la tienne. Alors, fermes la, s'il te plait ! [/colo] Elle lui claque la porte au nez avant que celle-ci n'ait pu protester et Ellie repart à l'élaboration de son maquillage. Arrivée à Londres depuis peu, sa vie a été pas mal mouvementée entre ses changements incessants d'appartements, ses relations sans lendemain et son emploi dans un journal de Londres. Après tout, sa nouvelle vie lui a apportée la joie d'entrer dans un journal réputé. Et malgré son changement de personnalité ,elle ne s'en sent que plus heureuse. Isaac n'a jamais quittée son esprit, bien qu'elle ait désespérément essayée de l'oublier. Ayant fini son maquillage, elle met ses hautes bottes noirs, en alliance parfaite avec sa robe de soirée rouge carmin qui fait ressortir ses yeux. Ce soir, elle oublie tout à nouveau. Pour mieux se faire reconnaître par les autres et pour mieux les contrôler. De liaison néfaste à liaison de pouvoir, elle peut tout avoir d'un claquement de doigts. Et au fond d'elle, elle se sent coupable. Coupable de se servir d'eux de cette manière. A chaque fois qu'elle pense ça, une petite voix dans sa tête lui souffle Ne t'engages pas là dedans à nouveau. N'oublie pas ce qu'il s'est passé avant Alors elle oublie, elle fait taire ses bons sentiments. Pour mieux jouer le jeu. Sortant de son appartement tranquillement, le vent jouant avec ses cheveux soigneusement lissés, elle sourit. Londres lui appartient désormais !

Pseudo : Tu veux savoir hein ? - Identité : Lama féminin - Âge : 18 ans- Type de personnage : inventé, sorti de mon esprit schyzo. - Comment avez-vous découvert le forum ? Euh... Je crois qu'à l'époque, c'était bazzart !- Quelle sera votre fréquence de connexion ? Comme d'habitude, 7/7 - Comment définiriez-vous le forum, là, à chaud ? Toujours aussi Wonder-ful !